28.02.2019, 11:39
(27.02.2019, 14:23)Hofnarr Felder a écrit : D'une part, on doit pouvoir parler de livres qu'on n'a pas nécessairement lus ; d'autant plus compte tenu du volume des productions en fantasy.
De fait, je doute lire Fargetton de sitôt, sauf si on m'affirme qu'elle est le meilleur auteur de fantasy de ces dix dernières années. Mais j'ai franchement en horreur toute critique (fut-ce de gens que j'apprécie par ailleurs) qui se mêle de juger sans avoir de base pour le faire. Et comment pourrait-on juger d'un livre sans l'avoir lu ?
(27.02.2019, 14:23)Hofnarr Felder a écrit : je ne vais pas renoncer à une discussion parce que tu me considères inéligible à intervenir. Je crois que l'opinion que j'exprimais est à peu près indépendante de la qualité des ouvrages discutés, dont je ne sais rien effectivement
Je ne crois pas t'avoir suggéré de ne pas participer à la discussion, mais avoir soulevé une ambiguïté de ton précédent message, où je ne savais guère si tu jugeais les auteurs spécifiquement cités ou une tendance plus générale à privilégier des auteurs modernes de la fantasy française, sans qu'on sache si leurs renom allait perdurer autant que celui des classiques étrangers du genre.
(27.02.2019, 14:23)Hofnarr Felder a écrit : D'autre part, il m'aurait plus intéressé, plutôt que de simplement nullifier mon propos sur la base de critères déontologiques, que tu me fasses sentir quelle est l'originalité, ou du moins la spécificité, de l’œuvre de Gaborit. Qu'apporte-t-elle au genre, si ce n'est qu'elle est française et qu'il s'agit probablement de l'un des auteurs français les plus connus ?
Je suis navré, mais je ne vais pas me lancer dans une analyse détaillée des Chroniques des Crépusculaires ou des Confessions d'un automate mangeur d'opium. Il y a sûrement de très bonnes critiques qui mettent suffisamment en avant l'originalité de ces volumes. Inversement, je conviens volontiers que Chronique du soupir était sympathique, mais m'a nettement moins marqué.
(27.02.2019, 14:23)Hofnarr Felder a écrit : Et surtout, pourquoi faudrait-il mettre en avant une fantasy française ? Parce que "nous aussi", on en a ? Est-ce que la fantasy française n'est-elle pas, finalement, avant tout abreuvée d'une tradition anglo-saxonne, à laquelle elle cherche à se nouer, n'étant alors qu'une tentative d'imitation, de transposition dans une langue autre d'une tradition qu'elle emprunte, et à laquelle elle apporte peu ?
Pourquoi ? Peut-être parce que Vincent est un universitaire français s'adressant à un public francophone, qui lit majoritairement, je pense, en français. Et parce que l'offre éditoriale française se focalise à la fois sur les auteurs français contemporains et sur les classiques étrangers. Les classiques francophones (plus orientés fantastique que fantasy, j'en conviens) et les modernes étrangers sont moins représentés, même s'ils ne sont pas absents. J'imagine qu'un universitaire allemand ferait assez naturellement le pont avec les auteurs allemands, à juste titre.
(27.02.2019, 14:23)Hofnarr Felder a écrit : La fantasy française me semble à la fois trop jeune, et trop peu spécifique, pour vraiment exister au sens où elle serait capable d'alimenter sa propre tradition.
Justement, Gaborit est un des rares dont l'influence est reconnue par les auteurs français plus jeunes, pour autant que je me souvienne des interviews que j'ai pu lire. Je rajouterais volontiers Fabrice Colin et Jaworski à la liste, mais assez peu d'autres auteurs, il est vrai.
Je ne pense pas que ce soit uniquement une question de manque d'originalité, mais à la fois une question de perception éditoriale (publiés en anglais, Alexandre le Grand et les Mémoires de Zeus, de Maurice Druon, n'auraient-ils pas été considérés comme de la fantasy ?) et une question de volumétrie commerciale (quel auteur français, quel que soit son génie, bénéficiera jamais de la machinerie publicitaire qui a permis de faire du Trône de fer un succès mondial - soit dit sans minimiser le talent de Martin ?).
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland