11.10.2017, 11:31
Allusion assez lointaine à Tolkien au sein d'un recueil posthume de nouvelles de Philippe Muray, Roues carrées, dans celle qui est intitulée « Comment je me suis arrêté » :
Je vous l'accorde, on est assez loin de la Terre du Milieu. D'ailleurs, si Tolkien se voulait largement aussi antimoderne que Muray, je doute qu'il aurait franchement apprécié le style de celui-ci. N'empêche, compte tenu de la distance ironique entre Muray et les personnages qu'il campe, je me demande à quel point ce dernier connaissait Tolkien.
Philippe Muray a écrit :Il y avait aussi, non loin de moi, une table de vieilles qui discutaient d'astrologie. L'une des plus jeunes, la soixantaine très décolletée, après avoir réglé en deux coups de cuillère à pot le problème des religions dans leur ensemble, s'est mise à faire l'éloge du yoga. Une autre, beaucoup plus âgée, avec des cheveux blancs et un visage timide, a essayé de mettre un peu de nuance dans ce qu'elle venait d'entendre.
- La religion, a-t-elle dit d'une voix précautionneuse, ne s'est jamais réduite pour moi à la question du péché, c'était plutôt une aide pour aller un peu plus haut.
L'autre l'a regardée d'encore plus haut puis, avec un accent suisse très prononcé, a cité Le Seigneur des anneaux comme argument définitif contre ce qu'elle a appelé « la mascarade catholique ». Elle s'est aussi gaussée de la Sainte Trinité, cette association de mâles blancs et morts qui ne laissait aucune place aux femmes.
Je vous l'accorde, on est assez loin de la Terre du Milieu. D'ailleurs, si Tolkien se voulait largement aussi antimoderne que Muray, je doute qu'il aurait franchement apprécié le style de celui-ci. N'empêche, compte tenu de la distance ironique entre Muray et les personnages qu'il campe, je me demande à quel point ce dernier connaissait Tolkien.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland