06.10.2013, 19:05
Rappelons-nous d'abord que tu as rebondi sur une de mes phrases, qui se bornait à dire que Tolkien a fait une oeuvre chrétienne sous des atours celto-germaniques.
Je ne parlais donc que des cultes germaniques.
Pour les cultes germaniques, on sait aujourd'hui bien plus que ce que l'on savait il y a 80 à 50 ans. L'archéologie est passée par là, et on n'a pas spécialement chômé ni du côté des investigations sur le terrain ni du côté des développeurs d'outils qui permettent de remonter sur ce qui s'est passé au premier millénaire. Tolkien n'a pu faire qu'avec la perception de son temps, et celle-ci faisait la part belle à un culte germanique que l'on pensait fortement adossé à des sites.
Pour ce qui est des lieux de culte scandinaves (que tu introduis dans ton message immédiatement au-dessus mais que je n'abordais pas), il y a ce qui est écrit dans les saga et il y a ce que l'archéologie savait ou pensait savoir du vivant de Tolkien. Si Tolkien connaissait des textes, il était aussi dans un milieu qui ne lui interdisait pas de prendre les informations à d'autres sources, en poussant la porte du bureau d'à côté ou en écoutant des thèses. Les choses ont bien bougé depuis plus d'un demi-siècle mais aussi durant le demi-siècle de rédaction de son monde par Tolkien. C'est aussi l'une de mes méfiances (sur laquelle, de grâce, ne revenons pas) sur pas mal de sources diffusées après la mort de Tolkien : un bon nombre peut ne retranscrire que l'avis de l'auteur jusqu'à ce qu'il croise un collègue qui lui fasse part d'une découverte et que Tolkien reprenne des aspects de son oeuvre sans qu'on en ait nécessairement trace.
Revenons à la discussion sur le sacré :, Le sommet du Meneltarma est, malgré tout, un site non neutre géographiquement parlant et comme il est supposé avoir survécu à la Submersion, la décorrélation du site, du temple et du divin chez Tolkien reste un élément récurrent (y compris la tombe de Turin inviolée par les flots etc.).
Ce qui me maintient dans l'idée que Tolkien n'a pas abordé (pour ne pas dire qu'il a fuit, c'est peut-être sa force) l'aspect cultuel est qu'à plusieurs reprises on peut découvrir l'intérieur des installations orques voire mordoriennes (Cirith Ungol). Il n'est jamais fait mention d'un autel ou d'une effigie "sacrée", pas davantage de "prières à Sauron". Qui plus est, les forces du "Mal" (Sauron, Morgoth...) sont surtout des altérateurs, ils n'innovent que rarement. Comme il n'est nulle part fait mention de cultes par le "Bien" (même dans les sites funéraires), je regarde les aspects cultuels avec prudence. Rappelons-nous quand même qu'était sorti dans l'entre-deux-guerres, outre Lewis, toute une sous-littérature "sword and sorcery" où les cultes étaient abordés (d'autant plus qu'ils pouvaient induire des vierges vêtues de seules entraves à secourir ou des prêtresses en petite tenue à tuer ou séduire).
Dans la mesure où il n'est pas mention, par les forces du "Bien", de confusion entre l'aspect pratique de l'héraldique et son mélange avec le sacré (un aspect d'ailleurs très médiéval et moins fort auparavant), je pense que les meubles héraldiques sont surtout de memento pour le trouffion du Mordor qu'il est surveillé... L'attachement au drapeau ou aux aigles n'implique pas forcément qu'on le divinise... même si on y tient assez pour se faire tuer plutôt que de le laisser à l'ennemi.
Mais bon, chacun son point de vue !
Je ne parlais donc que des cultes germaniques.
Pour les cultes germaniques, on sait aujourd'hui bien plus que ce que l'on savait il y a 80 à 50 ans. L'archéologie est passée par là, et on n'a pas spécialement chômé ni du côté des investigations sur le terrain ni du côté des développeurs d'outils qui permettent de remonter sur ce qui s'est passé au premier millénaire. Tolkien n'a pu faire qu'avec la perception de son temps, et celle-ci faisait la part belle à un culte germanique que l'on pensait fortement adossé à des sites.
Pour ce qui est des lieux de culte scandinaves (que tu introduis dans ton message immédiatement au-dessus mais que je n'abordais pas), il y a ce qui est écrit dans les saga et il y a ce que l'archéologie savait ou pensait savoir du vivant de Tolkien. Si Tolkien connaissait des textes, il était aussi dans un milieu qui ne lui interdisait pas de prendre les informations à d'autres sources, en poussant la porte du bureau d'à côté ou en écoutant des thèses. Les choses ont bien bougé depuis plus d'un demi-siècle mais aussi durant le demi-siècle de rédaction de son monde par Tolkien. C'est aussi l'une de mes méfiances (sur laquelle, de grâce, ne revenons pas) sur pas mal de sources diffusées après la mort de Tolkien : un bon nombre peut ne retranscrire que l'avis de l'auteur jusqu'à ce qu'il croise un collègue qui lui fasse part d'une découverte et que Tolkien reprenne des aspects de son oeuvre sans qu'on en ait nécessairement trace.
Revenons à la discussion sur le sacré :, Le sommet du Meneltarma est, malgré tout, un site non neutre géographiquement parlant et comme il est supposé avoir survécu à la Submersion, la décorrélation du site, du temple et du divin chez Tolkien reste un élément récurrent (y compris la tombe de Turin inviolée par les flots etc.).
Ce qui me maintient dans l'idée que Tolkien n'a pas abordé (pour ne pas dire qu'il a fuit, c'est peut-être sa force) l'aspect cultuel est qu'à plusieurs reprises on peut découvrir l'intérieur des installations orques voire mordoriennes (Cirith Ungol). Il n'est jamais fait mention d'un autel ou d'une effigie "sacrée", pas davantage de "prières à Sauron". Qui plus est, les forces du "Mal" (Sauron, Morgoth...) sont surtout des altérateurs, ils n'innovent que rarement. Comme il n'est nulle part fait mention de cultes par le "Bien" (même dans les sites funéraires), je regarde les aspects cultuels avec prudence. Rappelons-nous quand même qu'était sorti dans l'entre-deux-guerres, outre Lewis, toute une sous-littérature "sword and sorcery" où les cultes étaient abordés (d'autant plus qu'ils pouvaient induire des vierges vêtues de seules entraves à secourir ou des prêtresses en petite tenue à tuer ou séduire).
Dans la mesure où il n'est pas mention, par les forces du "Bien", de confusion entre l'aspect pratique de l'héraldique et son mélange avec le sacré (un aspect d'ailleurs très médiéval et moins fort auparavant), je pense que les meubles héraldiques sont surtout de memento pour le trouffion du Mordor qu'il est surveillé... L'attachement au drapeau ou aux aigles n'implique pas forcément qu'on le divinise... même si on y tient assez pour se faire tuer plutôt que de le laisser à l'ennemi.
Mais bon, chacun son point de vue !
Que vos barbes poussent toujours plus longues
Thorïn II Ecu-de-Chêne
Roi Sous la Montagne
Thorïn II Ecu-de-Chêne
Roi Sous la Montagne