05.10.2013, 23:48
(05.10.2013, 22:19)Thorin II Ecu-de-Chêne a écrit : Explication : pour les Germains etc, qui ont des cultes en plein air, eh bien ces cultes (pour le peu que l'on en sache) sont adossés à des originalités géologiques ou botaniques. Yrminsul était un arbre déifié et sa destruction a été un coup dur pour les Saxons. Comme on en est réduit à des conjectures à leur propos, le vrai souci va être de savoir ce qui était cru comme sûr comme connaissance à ce sujet par les contemporains de Tolkien; autant on peut discuter de sites/objets/êtres vivants déifiés maintenant autant il me semble bien que borner le culte germanique auxdits objets/sites/êtres était ce que l'on pensait savoir dans les années 1930-1950.
Je pense que tu ignores ou passe volontairement sous silence les occurrences de culte bien attestées en Norvège et particulièrement en Islande. Ni dans la Saga de Snorri le Godi, ni dans celle de Saga de Hrafnkell Godi-de-Freyr (pour n'en citer que deux où l'élément sacré est fondamental) on ne peut dire que les lieux de culte mentionnés constituent des particularités géologiques (encore moins botaniques) notables. De nombreux textes laissent penser qu'il était possible de temporairement réaffecter sa maison pour en faire un temple temporaire à l'occasion d'un sacrifice.
Au demeurant, la rareté des objets cultuels et des temples dans le paganisme germanique (et c'est encore plus vrai dans le paganisme spécifiquement nordique) ne veut pas dire que ce culte se bornait à ces objets : on observe dans les sagas de nombreux exemples de prières, en particulier à Odin, sans qu'aucun objet spécifique ne soit mentionné.
(05.10.2013, 22:19)Thorin II Ecu-de-Chêne a écrit : Enfin, je ne suis pas (du tout) convaincu par l'argument "d'amulettes" qui semblent bien davantage à de simples marques héraldiques. Il n'est nulle part mention d'une attention particulière qu'auraient porté les Orques à une amulette ou autre objet sacré ou sacramentel. Par exemple, il n'y a pas d'exemple de combat où un objet se décroche et où un Orque (ou un Homme "sauronique" d'ailleurs) est décrit comme rompant le combat pour retrouver ledit objet perdu.
Argument faible, j'en conviens, mais dans les textes de Tolkien les objets à valeur sacrée (voire simplement spéciale) sont déjà à peine mentionnés chez les héros — voir notamment le peu de cas que Tolkien fait de l'Elessar, qui est pourtant la pierre qui donne à Aragorn son nom. Il n'est donc pas surprenant qu'on n'ait encore moins de détails sur les Orques et leurs divers cousins, d'autant que leurs habitudes sont à peine esquissées.
Toujours est-il que le blason, surtout s'il s'agit d'un meuble (au sens héraldique du terme), a fréquemment une valeur symbolique, ce qui nous amène indirectement dans le domaine du sacré. Et dès lors qu'on sait que Melkor puis Sauron cherchèrent à se faire adorer par les peuples qu'ils ont asservis, on est en droit de se demander par quel biais était représenté ce culte obligatoire.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland