05.10.2013, 10:48
(03.10.2013, 10:37)jbbourgoin a écrit : Le fond de la liturgie c'est la prière (la réponse de l'homme à l'amour de Dieu) et les sacrements (la réponse de Dieu à l'amour des hommes). Et l'importance des sacrements pour Tolkien affleure dans le SdA (le lembas ou les cadeaux de Galadriel par exemple).
Je perçois davantage les présents de Galadriel comme des cadeaux d'adieu ou plus exactement, comme une aide qu'elle apporte aux membres de la Communauté. Si elle donne la Fiole à Frodon, c'est parce qu'elle pressent qu'il en aura besoin dans son parcours à travers les ténèbres.
Il y a bien quelque chose de cérémoniel, mais rien de sacré. Par le passé les Elfes ont aussi offert des présents à d'autres, en cas de besoin ou de reconnaissance.
(03.10.2013, 10:37)jbbourgoin a écrit : La réaction naturelle d'un athée, aujourd'hui, et de percevoir toute forme d'allusion, consciente ou inconsciente, voir d'expression directe de la foi comme une forme d'atteinte à la liberté et/ou comme une forme de prosélytisme.
Comme le dit Peredhil c'est une généralisation que tu nous fais là. Je précise, pour ma part, que je suis plutôt agnostique et j'ai été élevé dans une famille purement chrétienne et pratiquante. Je suis loin d'être étranger à la religion (et en fait ça m'arrive d'aller encore à la messe).
(03.10.2013, 10:37)jbbourgoin a écrit : Ca n'est pas le cas. Quand Tolkien dit que la lutte contre Sauron et une lutte pour la préservation de l'adoration du seul vrai Dieu, il ne s'agit ni de prosélytisme, ni de culte administratif. Il ne fait que dire ce qui est pour lui une évidence et une vérité qui transcende tout récit : l'homme se perd et perd sa propre liberté s'il adore (au sens d'aimer comme on aime la source de tout amour) autre chose que Dieu. C'est l'idolâtrie.
Adorer "Dieu" est aussi une forme d'idolâtrie, même si c'est un peu plus profond que ça. Preuve en est avec cette "très pratiquante catholique" dont parlait Ingieris qui lui reprochait d'employer le terme adorer pour autre chose que Dieu. Pour moi ce genre de remarque est très grave par rapport à la liberté d'expression.
(03.10.2013, 10:37)jbbourgoin a écrit : Il est absolument évident, et normal, que le lecteur s'approprie le conte. Et c'est la force du conte justement. Il est normal qu'un athée ne fasse pas le lien entre la fausse adoration, l'esclavage et la domination des choses mauvaises dans le SdA. Il aimera voir dans le récit une lutte contre l'esclavage, et pas autre chose.
Là encore c'est une généralisation de l'athée, sorte d'énergumène qui ne comprend rien et qui rejette tout ce qui semble le transcender.
Le lecteur s'approprie le conte, c'est vrai. On a chacun notre propre point de vue sur le SdA. Certains mêmes y voient un livre érotique...
(--> ce sujet de discussion )
(03.10.2013, 10:37)jbbourgoin a écrit : Mais c'est une chose de s’approprier une oeuvre, c'en est une autre d'essayer de comprendre ce que l'auteur à voulu dire.
Pour ma part j'y vois surtout une oeuvre monumentale sur un univers unique et extrêmement détaillé et cohérent, inspiré en grande partie des contes anglo-saxons & scandinaves (je me trompe ?), par un homme qui écrit surtout par passion.
S'il y a implicitement du contenu religieux je dirais "Ok pourquoi pas, Tolkien était un fervent catholique, la religion aurait pu l'inspirer inconsciemment", mais je pense que s'il y avait une réelle volonté d'inclure une notion de culte ou de religion dans son univers, tout l'aspect magique qui fait la beauté de ses livres s'en trouverait amoindri, voire anéanti.