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Questions concernant les bases du Quenya
#7
Plusieurs choses : d'abord, Silmarilli n'est pas un pluriel partitif, malgré son aspect. En effet, il n'est pas formé suivant **Silmaril-li, mais Silmaril-l-i. Le deuxième « l » correspond à un redoublement de la consonne finale devant la marque du pluriel. Ce redoublement n'est pas systématique, tout dépend de la racine du mot (qui est ici Silmarill-) : par exemple Elendil -> Elendili « amis des Elfes », mais el -> elli, un pluriel archaïque pour « étoiles ».

Ensuite, je ne suis pas d'accord avec l'analyse de Renk. Le pluriel général se forme bien en -i ou en -r en quenya (cf. VT 47, p. 17–18 ). Donc aldar signifie « les arbres (en général) » quand aldali voudrait dire « plusieurs arbres ». En revanche, le génitif a un rôle intrinsèquement partitif ou indiquant une origine (cf. WJ, p. 368 ).

Par conséquent lassi aldaron signifie « les feuilles (venant) des arbres (en général, pas de certains arbres spécifiques) ». De même que i lassi aldaron signiferait plutôt « (toutes) les feuilles des arbres (de tous les arbres, sans exception) ». On voit que la nuance est faible. A contrario, lassi aldallion serait « les feuilles de certains arbres (en particulier) » : c'est tout à fait différent.

En revanche, la construction Nominatif + article défini + génitif n'est attesté (à mon souvenir) que dans deux phrases. (Note le fait que l'article défini semble devoir être attaché au nom au génitif : c'est une certitude dans le second cas, et une forte probabilité — qui mériterait d'être vérifiée — dans le second) :
- Heru i(-)Million « le Seigneur des Anneaux »
- Indis i-Ciryamo « la Femme du Marin »

Et c'est là une construction très intéressante : Sauron n'est pas le seigneur de tous les anneaux et bagues qui existent, il est uniquement le seigneur des Anneaux de Pouvoir, de même qu'Erendis n'est pas la femme de n'importe quel marin, mais du Marin par excellence, Tar-Aldarion. Par conséquent, cet article défini ne vient pas signaler qu'on parle de la totalité des objets désignés par le nom au génitif, comme Renk le prétend à tort, mais permet d'identifier un sous-groupe cohérent à l'intérieur de ces objets. On se rapproche en fait du pluriel partitif (J'arguerais volontiers qu'il y a néanmoins une différence, car le pluriel partitif permet de désigner n'importe quel sous-groupe identifié, alors qu'ici il s'agit de sous-groupes célèbres, universellement connus.)

Du coup, comme il existe uniquement trois Silmarilli, quenta i-Silmarillion n'aurait aucun sens. À la limite, une construction non-attestée comme *Cirya i-Silmarillo « le navire du Silmaril » pourrait désigner le navire d'Eärendil, qui emploie un Silmaril bien spécifique parmi les trois.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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