11.04.2021, 08:48
À peine sortie du ruisseau
Et d’une pêche infructueuse
Passant parmi les verts roseaux
Elle rentre la moue boudeuse.
Plus jamais au grand jamais
Elle n’écoutera les conseils
Que le martin-pêcheur prônait
D’aller pêcher sans le soleil !
Ruisselante de tout son corps
Elle avance d’un pas rapide
Fulminant encore et encore
De cette aventure insipide.
Arrivée enfin aux pénates
Par la porte de la souillarde
Elle dégouline sur la natte
Devant le vieux Tom qui bouffarde.
Ses deux perles cérulescentes
Enserrées de ses boucles d’or
Mirent de manière insistante
Son gai compagnon qu’elle adore.
Sa tunique au teint olivâtre
Encore mouillée lui ceint les courbes
Qu’elle tente de sécher à l’âtre.
Tom la regarde d’un air fourbe.
La nuit tombe sur la cahute
Et si l’on prête bien l’oreille
Ça s’égosille, ça chahute
Tel que le sous-bois se réveille.
De quoi entretenir l’idylle
Sans aucun besoin de prière
Entre monsieur Tom Bombadil
Et la Fille de la Rivière.