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[Galerie] L'Immense Œuvre (+ making-of)
#1
Voici mon interprétation de Varda, une illustration qui a été utilisée pour l’Arc et le Heaume n°6 :

[Image: l_immense_oeuvre_piot_irwin.jpg?w=300]
L'Immense Œuvre – Irwin Piot

Pour ceux qui seraient intéressés, j’inclus ci-après un making-of assez complet de cette illustration.

En préambule je précise que j’ai toujours été un grand amateur de making-of : je trouve les analyses artistiques souvent passionnantes – que ce soit concernant un film, une peinture, une musique, etc. Bien que totalement amateur, j’ai régulièrement des détails à préciser concernant mes réalisations et je nourris l’espoir que cela peut parfois intéresser deux ou trois personnes Very Happy. Je trouve que mentionner les idées à l’initiation d’un projet (et expliquer les raisons des évolutions diverses) peut beaucoup enrichir la perception d’une illustration.

Tous les commentaires mentionnés dans ce texte sont bien sûr à intégrer dans le carcan de mes modestes compétences d’amateur, que ce soit pour l’aspect artistique (tant théorique que technique) ou pour les connaissances de l’œuvre de Tolkien.

Idée initiale & références littéraires
Je préfère très largement dessiner des personnages (plutôt que des décors/portraits/natures mortes) mais je ne suis pas du tout à l’aise avec l’idée d’illustrer une personnalité connue des lecteurs, quelle qu’elle soit. Comme je viens plutôt du monde du jeu de rôle je choisis habituellement d’imaginer des anonymes ou des personnages inventés, comme par exemple une Elfe élégante, une flûtiste Teler ou un archer de Lórien. Représenter un des « héros » mis en scène dans les textes ajoute une sorte de pression supplémentaire, comme un devoir de ne pas offenser l’œuvre originale en passant tout à fait à côté de l’essence du personnage.

Mon idée initiale était ici d’illustrer « Varda créant les étoiles ». Pour quelqu’un n’étant pas à l’aise avec les personnages du Légendaire, vous comprendrez aisément qu’il s’agit là d’un concept pour le moins intimidant… Embarassed J’avais donc commencé par relire et compiler quelques textes, afin de partir dans ce que j’espérais être une bonne direction. L’approche du travail d’illustration réside souvent dans l’interprétation des références, avec un parti-pris laissant plus ou moins libre cours à une vision personnelle. D’un côté l’exploitation des non-dits est inévitable, de l’autre la non-prise en compte d’informations précises est également souhaitable (par exemple parce que l’on n’arrive pas à les traduire visuellement) mais j’y reviendrai rapidement en conclusion. Un même texte peut aussi être interprété plus ou moins « au pied de la lettre » et offrir un très large panel de possibilités visuelles.

Je vais donc présenter ci-après les textes que j’ai retenus et les idées qu’ils m’ont inspirées.

Composition, posture, mouvement
Tolkien a écrit :VF (traduction de Pierre Alien) :
À leur arrivée [Ingwë, Finwë et Elwë] furent remplis d’admiration pour la gloire et la majesté des Valar […].
Quenta Silmarillion (3 - La Venue des Elfes et la Captivité de Melkor), le Silmarillion.

VO:
And coming [Ingwë, Finwë and Elwë] were filled with awe by the glory and majesty of the Valar […].
Quenta Silmarillion (3 - Of the Coming of the Elves and the Captivity of Melkor), the Silmarillion.

Tout d’abord je ne voulais pas ignorer cette « majesté » des Valar. Mon idée était de m’appuyer sur un effet de composition classique pour représenter une notion de grandeur et d’autorité : utiliser une contre-plongée très marquée (avec un point de fuite assez proche) afin d’accentuer la perspective et de marquer la taille du personnage. Je trouve que la déformation et l’effet de gigantisme en découlant représente une allégorie intéressante des Ainur.

À propos de la « création des étoiles » proprement dite, j’ai retenu trois mentions intéressantes et concrètes. Le passage suivant du Silmarillion correspond à la fameuse scène qui m’intéressait et que je souhaitais illustrer. Elle se situe à la fin du Conseil des Valar, juste avant l’éveil des Elfes :

Tolkien a écrit :VF (traduction de Pierre Alien) :
Alors Varda […] entreprit une œuvre immense, la plus grande entreprise des Valar depuis qu’ils étaient descendus sur Arda. Elle récolta la rosée d’argent dans les réservoirs de Telperion et elle en fit de nouvelles étoiles, plus brillantes, pour la venue des Premiers-Nés.
Quenta Silmarillion (3 - La Venue des Elfes et la Captivité de Melkor), le Silmarillion.

VO:
Then Varda […] began a great labour, greatest of all the works of the Valar since their coming into Arda. She took the silver dews from the vats of Telperion, and therewith she made new stars and brighter against the coming of the Firstborn […].
Quenta Silmarillion (3 - Of the Coming of the Elves and the Captivity of Melkor), the Silmarillion.

Du fait de l’angle de vue en contre-plongée imposé par mon idée précédente, la composition pouvait permettre de voir la voûte céleste. Je pouvais donc construire la posture du personnage et montrer les nouvelles étoiles brillantes prendre forme au firmament.

J’ai réfléchi pour intégrer la « récolte de rosée » mais, n’ayant pas eu suffisamment d’imagination, j’ai finalement abandonné l’idée d’exploiter cette phrase.

Voici donc les quelques premiers coup de crayons, montrant la « cage virtuelle » dans laquelle j’allais mettre le personnage (et laissant de la place en haut pour la voûte céleste) :

   

Tolkien a écrit :VF (traduction de Daniel Lauzon) :
Ô étoiles semées en l’Année sans Soleil,
Par sa main lumineuse en des champs éventés,
Nous voyons boutonner vos clartés sans pareilles,
Floraison argentée dans le ciel constellé !
La Fraternité de l’Anneau (Livre I, chapitre 3 - Les trois font la paire), Le Seigneur des Anneaux.

VO:
O stars that in the Sunless Year
With shining hand by her were sawn,
In windy fields now bright and clear
We see your silver blossom blown!
The Fellowship of the Ring (Book I, chapter 3 - Three is Company), The Lord of the Rings.

La lecture au pied de la lettre des deux premiers vers me permettait une mise en scène très concrète : l’action de répandre les étoiles ! Je suis donc parti sur l’idée d’une posture qui permettait de montrer que les étoiles étaient en quelque sorte « générées » par une main du personnage et lancées par l’autre.

C’est en suivant cette idée que j’ai esquissé les bases de la posture :

   

Étant donné la contre-plongée j’avais initialement pensé à représenter sa main gauche vue du dessous… Je me suis ravisé pour plusieurs raisons : d’une part j’avais peur que la lumière des étoiles « créées » soit trop présente au niveau de la paume et ne focalise l’attention sur ce point ; d’autre part les retours que j’ai eus sur cette posture me disaient qu’elle donnait au personnage un côté assez agressif. Compte tenu du fait que cette vue était plus compliqué à faire pour moi j’ai repris la position de la main pour lui donner une posture plus neutre, plus douce :

   

D’un autre côté je minimisais le rendu d’une « main lumineuse » telle que mentionnée dans le poème ; à postériori je pense que je n’ai pas forcément fait le meilleur choix mais quand plusieurs idées paraissent contradictoires il faut bien trancher.

Vue la position j’ai sauté sur l’occasion d’utiliser de longues manches d’une robe médiévale pour maximiser la notion de mouvement. Les postures dynamiques sont souvent plus compliquées à rendre puisque les études du corps humain se font majoritairement sur du statique.

   

Compte tenu des différentes recherches de postures et brouillons, j’en étais à environ 3-4 heures de taf.

Ambiance, lumière, couleurs
Tolkien a écrit :VF (traduction de Pierre Alien) :
Dans la lumière réside son pouvoir […].
Valaquenta (Sur les Valar), le Silmarillion.

VO:
In light is her power […].
Valaquenta (Of the Valar), the Silmarillion.

Ma source d’éclairage venait du « jet d’étoiles » et je voulais vraiment porter une attention toute particulière à la lumière : compte tenu de son symbolisme pour le personnage, je souhaitais si possible faire en sorte qu’elle joue un rôle extra-ordinaire (au sens propre) dans l’ambiance générale de la composition.

C’est avec cette idée en tête que j’ai fait le choix de rendre invisible les zones d’ombre propre du personnage : ainsi toutes les parties de son corps qui ne sont pas sous la lumière directe ont été effacées et on peut y voir l’arrière-plan. J’aime l’idée que cela amène une dimension « non naturelle » (que je vois comme « angélique » ou « divine ») qui me convient parfaitement pour une interprétation graphique d’une Valië.

Pour ce qui est des couleurs j’avoue ne pas y avoir réfléchi : pour moi Varda portait du bleu et avait les cheveux noirs. Je ne sais absolument pas d’où ça me vient… J’ai d’ailleurs eu des retours de deux personnes qui ne se connaissaient pas et qui pensaient toutes deux que la robe était blanche… Confused

Voici à peu près où en était l’illustration à ce moment, après environ 7h30 de boulot :

   

À noter que les cheveux noirs étaient compliqués à représenter : une bonne partie était dans l’ombre (donc invisibles d’après mon idée)… trop noirs ils ne se verraient pas sur l’arrière-plan très foncé mais ils devaient briller à la lumière ; d’un autre côté si je faisais trop de reflets clairs cela donnerait un rendu de cheveux blancs. Bref, au final je pense que je suis trop proche de l’option « cheveux blancs ». Si ce fait me dérange du point de vue de mon imaginaire personnel, je ne trouve pas qu’il nuise à l’image finale.

Arrière-plan
Tolkien a écrit :VF (traduction de Pierre Alien) :
Le temps approchait du moment assigné par Ilúvatar à la venue des Premiers-Nés. Les Terres du Milieu restaient sur un éternel crépuscule, à la lumière des étoiles autrefois forgées par Varda dans les temps oubliés où elle façonnait Eä.
Quenta Silmarillion (1 - Au Commencement des Jours), le Silmarillion.

VO:
But as the ages drew on to the hour appointed by Ilúvatar for the coming of the Firstborn, Middle-earth lay in a twilight beneath the stars that Varda had wrought in the ages forgotten of her labours in Eä.
Quenta Silmarillion (1 - Of the Beginning of Days), the Silmarillion.

Je mentionne cette citation pour rappeler que les étoiles existaient déjà bien avant la scène qui m’intéressait. Cela me permettait notamment de « meubler » le fond avec des objets célestes divers. Toutes ces lumières en arrière-plan devaient par contre être assez neutres pour rester en retrait face aux nouvelles étoiles créées – explicitement citées comme étant plus brillantes (dans la citation mentionnée plus haut).

Tolkien a écrit :VF (traduction de Pierre Alien) :
À cette époque elle fit naître Carnil et Luinil, Nenar et Lumbar, Alcarinquë et Elemmírë, et elle rassembla beaucoup des étoiles plus anciennes pour en faire des signes au firmament d’Arda : Wilwarin, Telumendil, Soronúmë, Anarríma, et Menelmacar avec sa ceinture étincelante […]. Loin au nord, […] elle fit une ronde de sept étoiles majeures, Valacirca, la Faucille des Valar […].
Quenta Silmarillion (3 - La Venue des Elfes et la Captivité de Melkor), le Silmarillion.

VO:
Carnil and Luinil, Nénar and Lumbar, Alcarinquë and Elemmírë she wrought in that time, and many other of the ancient stars she gathered together and set as signs in the heavens of Arda: Wilwarin, Telumendil, Soronúmë, and Anarríma; and Menelmacar […]. And high in the north […] she set the crown of seven mighty stars to swing, Valacirca, the Sickle of the Valar […].
Quenta Silmarillion (3 - Of the Coming of the Elves and the Captivity of Melkor), the Silmarillion.

L’emplacement accordé à la voûte céleste dans la composition permettait de s’appuyer sur les informations mentionnées ici pour faire des rappels visuels intéressants.

J’ai rapidement jeté mon dévolu sur Wilwarin (Cassiopée) parce que je pouvais assez facilement mettre la constellation dans la continuité du jet d’étoiles : elle pouvait ainsi apparaître dans le ciel tout en restant relativement dissimulée. Malgré son rôle dominant dans la citation précédente j’ai éliminé Valacirca (la Grande Ourse) notamment parce que je pense que son image est trop facilement reconnaissable ; elle aurait trop attiré le regard et donc nuit à la perception de mouvement apportée par la continuité du jet d’étoiles.

La représentation des planètes du système solaire pouvait s’avérer compliquée. L’article sur les étoiles et les Elfes de Julien Carbon souligne le fait que la notion de planète est assez étrangère au récit sur la création d’Arda. L’article Planètes & constellations chez les Elfes de Didier Willis rappelle quant à lui qu’il n’y a manifestement pas de distinction entre étoiles et planètes pour les Elfes ; le terme elen - habituellement traduit par étoile - désignerait en réalité plutôt un astre.

J’ai conservé l’idée de représenter les planètes comme des étoiles brillantes, en m’appuyant sur leur couleur et non sur leur forme : marquer davantage l’apparence de planètes aurait peut-être trop fait glisser l’ambiance de la fantasy vers le space-opera. J’ai néanmoins utilisé un effet de « halo » pour les trois planètes que j’ai insérées dans la composition, afin de les distinguer des étoiles ; comme on peut le voir sur cette annotation cela reste quand même subtil… ^^ :

   

Prise en compte des remarques & corrections
C’est à la fin de ces étapes que j’ai proposé mon brouillon sur Tolkiendil et plusieurs personnes ont remonté des remarques pertinentes. Pour commencer presque tous les avis disaient que la main gauche était trop grande : j’ai donc suivi les conseils et je l’ai légèrement réduite (de 15%).

Je me suis rendu compte en marquant les premiers reliefs (sculptés par l’éclairage) que la source de lumière devrait éclairer le personnage bien plus que je ne le souhaitais. Toute la lumière a donc été assez artificialisée et elle n’est pas du tout plausible si on regarde attentivement les différentes zones d’ombres… Malgré tout, je pars du principe que le but d’une illustration est surtout « de faire illusion » et j’espère que ce n’est pas trop flagrant !

Faerestel a fait une remarque intéressante en disant que le bas de la robe évoquait des « lambeaux » : j’ai donc retravaillé cette partie en « structurant » davantage le drapé. Je me suis dit à postériori que ce problème découlait peut-être de la lumière justement trop artificialisée…

J’ai par la suite retravaillé la luminosité pour assombrir légèrement le personnage et le décor afin de faire ressortir la brillance des étoiles.

Visage
Tolkien a écrit :VF (traduction de Pierre Alien) :
Sa beauté est trop forte pour être chantée par les mots des Humains ou des Elfes, car l’éclat d’Ilúvatar est encore sur son visage.
Valaquenta (Sur les Valar), le Silmarillion.

VO:
Too great is her beauty to be declared in the words of Men or of Elves; for the light of Ilúvatar lives still in her face.
Valaquenta (Of the Valar), the Silmarillion.

À mes yeux ce texte implique que, s’il est impossible de décrire sa beauté, il n’est pas non plus possible de la représenter sur une peinture. Étant donné que l’objectif était d’illustrer Varda je ne pouvais faire autrement que de contourner cette description particulièrement impressionnante !

Le texte imposait en tout cas d’essayer de ne pas oublier toute notion de beauté ou d’esthétisme. Une petite remarque au passage : bien que ce soit assez peu utilisé par les illustrateurs de Tolkien je trouve que les représentations de fantasy font assez souvent une traduction pour le moins simpliste du concept de beauté féminine : une femme belle étant représentée par une femme sexy (par exemple au décolleté indécent et à peine vêtue Rolling Eyes…). Je ne cache pas être un grand amateur de ce genre de représentations Mr. Green mais je trouve que cette idée n’est pas du tout adaptée aux immortelles de Tolkien et il était hors de question que je m’appuie sur ce procédé ici.

Tolkien a écrit :VF (traduction de Pierre Alien) :
… les yeux [de Fingolfin] brillaient comme ceux des Valar.
Quenta Silmarillion (18 - La Ruine de Beleriand et la Chute de Fingolfin), le Silmarillion.

VO:
… eyes [of Fingolfin] shone like the eyes of the Valar.
Quenta Silmarillion (18 - Of the Ruin of Beleriand and the Fall of Fingolfin), the Silmarillion.

J’aurais aimé intégrer des notions comme « l’éclat d’Ilúvatar » et la « brillance des yeux des Valar » dans la peinture et j’ai donc fait différents tests allant dans ce sens. Lui donner des yeux brillants, etc. Aucune de ces idées n’était concluante et j’ai préféré abandonner ce concept qui faisait basculer l’illustration vers quelque chose qui m’apparaissait trop kitsch ou qui rendait le personnage trop menaçant : dans tous les cas leur intégration nuisait fortement à l’ambiance générale que je recherchais. Je regrette un peu de ne pas avoir pu exploiter ces textes parce que (tout comme l’histoire de « la rosée d’argent de Telperion ») je trouve que ce sont des informations vraiment intéressantes.

Vêtements & tissu
Concernant le tissu de la robe, je voulais qu’il apparaisse comme quelque chose de fin, brodé et très luxueux. J’ai tenté de faire des motifs à la main (des lignes art-nouveau) mais je n’étais pas satisfait par le résultat ; je me suis finalement appuyé sur des outils Photoshop pour ajouter ces motifs, qui sont au final plus suggérés que dessinés précisément.

La représentation des broderies de la robe est le point que je regrette le plus dans cette illustration : je n’ai clairement pas réussi à obtenir ce que je cherchais. Sad

J’imaginais les manches comme étant légèrement plus claires et un peu plus grises, dans un tissu transparent mais très chargé en dentelles diverses. J’ai fait plusieurs tentatives différentes qui ne me convenaient pas et j’avais pensé abandonner l’idée ; mon ultime test a consisté à ajouter de la couleur chair au niveau des bras et je suis content du résultat.

Conclusion
J’en arrive à la conclusion de ce making-of. J’ai tenté de soigner un certain nombre de petits détails en essayant de m’appuyer sur les textes autant que possible mais chacun peut bien sûr avoir sa propre vision… Pour être tout à fait honnête si je me fie à mon interprétation des différentes citations, je pense que, juste avant l’éveil des Elfes, Varda a créé principalement les astres correspondant aux planètes, c’est-à-dire assez peu. La version que j’ai illustrée ici, où elle « crée » une myriade d’étoiles à ce moment précis, ne correspond en fait pas à ce que j’imagine (en tant que lecteur). Par contre, si cette interprétation ne correspond en fait pas à ma propre vision, elle donne des indices plus forts pour permettre d’identifier Varda. L’effet n’aurait pas eu la même efficacité si seules huit étoiles avaient été incluses dans le mouvement ! C’est ici que je tiens à revenir sur une remarque donnée en introduction : en illustration, le fait de vouloir montrer quelque chose nécessite parfois une transformation/omission/interprétation des sources car l’effet escompté peut ne pas fonctionner si on refuse de s’écarter des textes de références. Mon objectif premier (ici en tant qu’illustrateur) est de faire en sorte que le spectateur identifie ce que je cherche à montrer, même si cela implique d’ignorer quelques informations issues du légendaire, ou d’en créer d’autres de toute pièce. Si je montre cette illustration à un amateur de Tolkien et qu’il me demande : « Est-ce Varda ? », l’illustrateur qui est en moi sera content, même si le lecteur n’approuve pas forcément certains des choix initiaux.

Pour finir, voici un petit gif animé montrant une centaine d’étapes de réalisation :

[Image: l_immense_oeuvre_making_of_piot_irwin.gif]

J’ai quand même beaucoup détaillé tout ce travail et j’espère ne pas avoir endormi les éventuels amateurs de making-of qui auront commencé ce post ! Mr. Green Merci à Faerestel, Hofnarr, Zelphalya et Daeron pour leurs idées et leurs conseils.

L’illustration en chiffres :
- Temps de recherche de références littéraires : environ 2 heures
- Temps de recherche de références graphiques : environ 30 minutes
- Technique/logiciel utilisé : Photoshop CC2017
- Format : 4523*4961 (35 cm*42 cm en 300dpi)
- Nombre de calques : 119
- Volume du fichier : 616 mo
- Temps de réalisation : environ 24 heures
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#2
Merci beaucoup Irwin.
C'est vraiment très intéressant et complet - et je ne me suis pas du tout endormi :p

I.
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#3
C'est toujours un plaisir à regarder et à contempler.
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#4
Ne connaissant pas du tout les arcanes des dessinateurs et illustrateurs, c'était très intéressant de les découvrir par étape.
Quel travail !
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#5
Making-of très intéressant, qui mériterait amplement, je pense, de figurer sur le site. Quant au résultat final, il rend vraiment bien en couverture de l'A&H. Smile
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#6
Bravo Irwin !
Pour ton illustration et pour les coulisses.
C'est toujours très intéressant de voir l'élaboration d'une œuvre et de comprendre la démarche de l'artiste ! Merci d'avoir pris le temps de le faire Smile C'est un gros boulot ! J'en sais quelque chose Wink
Le monde bon train ira, tant que gastéropodes véloces il gardera !
[filR]
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#7
Superbe travail, bravo, je suis impressionné, c'est là qu'on se rend compte de tout le travail en amont. Chapeau l'artiste !
Et pour avoir vu le résultat imprimé, c'est encore mieux qu'à l'écran Smile


Cédric
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