22.10.2019, 13:32
(21.10.2019, 22:31)Tikidiki a écrit : L'aspect que j'aime le moins, c'est sans doute les langues, domaine qui me semble être un "État dans l'État", si développé pour lui-même qu'il s'approche d'une matière distincte.
J'avoue avoir du mal à comprendre cette position, dans la mesure où les langues chez Tolkien sont précisément des ingrédients indissociables de l'histoire, contrairement à la majorité des romans de SF ou de fantasy faisant intervenir des langues imaginaires, qui ne sont généralement que des prétextes littéraires pour donner une impression d'exotisme. Au demeurant, si les langues n'étaient pas si développées, il est évident que la nomenclature de Tolkien n'aurait en aucun cas la cohérence et la richesse qu'on connaît. Là encore, suffit de comparer avec d'autres cycles de fantasy pour imaginer ce que ç'aurait pu être.
D'ailleurs, Tolkien ne dit-il pas que pour lui mythologie et langues sont indissociables ? Imaginer le Légendaire sans les langues elfiques telles qu'il les a développées, c'est un peu la même chose que d'imaginer un Légendaire sans mythologie, donc faire à Tolkien le reproche - que j'ai parfois vu - d'avoir passé du temps sur le Silmarillion au détriment de nouveaux romans comparables au SdA. En fait, c'est passer à côté de ce qui pour Tolkien était une part essentielle, même primordiale, de son oeuvre.
Le seul défaut des langues elfiques est évidemment qu'il faut accepter de leur consacrer du temps et de l'énergie, comme le souligne Corchalad. D'autant plus de temps et d'énergie que ce qu'on en connaît s'apparente assez à la façon dont on pourrait percevoir une Histoire de la Terre du Milieu qui ne comporterait actuellement que sept ou huit tomes sur douze, sans Silm. et sans CLI pour se repérer.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland