16.12.2019, 00:42
(Modification du message : 26.05.2022, 09:05 par Chiara Cadrich.)
.oOo.
– Cesse de rouspéter ! Tu n’as rien !
La gamine ne décolérait pas. Elle hurlait de douleur en s’extrayant du roncier où elle avait dû se jeter pour échapper au sanglier. Les buissons épais s’entrelaçaient sous les frondaisons, protégeant la bauge du vieux solitaire.
– Je te l’ai déjà dit ! Vise le cœur ! Tu n’as droit qu’à une seule flèche ! La loi des forêts exige de tuer promptement ! Sans quoi, la bête aux abois prendra la vie du chasseur…
Le guerrier, reprenant son souffle, retira l’épieu de la bête noire agonisant à ses pieds. Sans lui, le sanglier aurait étripé sa petite fille…
Encore sous le choc, la gamine, de ses mains tremblantes, extirpa les dernières épines qui avaient lacéré sa peau. La tignasse ébouriffée et un éclat pugnace dans le regard, elle ramassa son arc. Fébrile, le cœur battant, la petite chercha longuement sa flèche. Enfin elle la trouva, brisée dans l’épaule de la bête et s’exclama triomphalement :
– Je le savais ! C’est moi qui l’ai eu !
Le grand-père soupira d’un air résigné, mais son regard luisait de fierté : la petite avait maîtrisé sa peur. Pourtant son manque de pratique lui avait presque coûté la vie…
– Puisque c’est toi qui as tué, viens donc rendre tes devoirs au gibier !
Tous deux s’agenouillèrent au chevet du sanglier. Des palpitations angoissées secouaient encore la grande carcasse. L’adolescente gracile tira un long coutelas de son baudrier et prit une grande inspiration, le visage grave. Le grand-père veillait au grain, maintenant immobile, de ses bras noueux, la hure du vieux mâle, dont le souffle rauque s’éteignait en pathétiques couinements de terreur. Bera invoqua la loi et demanda pardon au sanglier, le daguant au cœur d’une main qui se voulait ferme. Une larme perla en lisière de ses yeux noisette, qu’elle sécha bien vite de sa main ensanglantée.
Le guerrier ahanant hissa la carcasse sur ses épaules trapues, sous les yeux effarés de la jeune fille. Parfois son grand-père, gardien des lois de la forêt, sage du clan de l’ours, lui paraissait plus grand que nature, lorsqu’il l’emmenait en traque par les combes occidentales du Vertbois. Le chasseur se mit en route d’un pas auguste. Bera saisit leurs armes et trottina dans les pas du colosse, dont la chevelure poivre-et-sel disparaissait sous la pelisse de son fardeau.
L’automne embrasait d’ors et de pourpres les baliveaux chargés de baies. Les ramures flavescentes semaient la rançon annuelle de leur vitalité perdue, tapissant d’ambre les souches colonisées de langues de bœuf et les troncs abattus par l’orage. Les butins amassés les années antérieures, ces couches de feuilles patiemment décomposées, préserveraient les racines du froid : le grand-père, infatigable passeur du savoir, psalmodiait ses rengaines à l’attention de l’adolescente. Bera cueillait au passage des champignons aux larges corolles brunes, quêtant d’un regard l’assentiment du grand-père, raide sous le poids de son gibier. Au-dessus de leurs têtes, les troncs échevelés se balançaient, susurrant leur chanson d’arrière-saison dans l’empyrée fraîche et limpide.
A l’approche d’une clairière, le guerrier s’arrêta net, aux aguets. L’agreste prairie se piquetait de chardons et de bosquets de houx.
En un instant, Bera fut à ses côtés, la sagaie en bataille, attentive au moindre bruit.
Le grand-père déposa délicatement le sanglier entre les racines d’un chêne et saisit les armes que lui tendait sa petite fille. D’un regard il intima le silence et du geste désigna le septentrion. Bera se rassura : ce n’était qu’un daim broutant dans les herbes hautes. Les deux chasseurs se dissimulèrent derrière les troncs bordant la prairie. Le gibier se coucha dans les graminées.
Alors le duo, conversant par signes, prit des repères et établit son plan d’approche. Armés chacun de son arc et d’une flèche, ils rampèrent, lentement, allongés dans l’herbe, tantôt sur les coudes et les genoux, tantôt plaqués à terre. Seuls quelques papillons bleu nuit s’attardaient encore dans l’air tranquille. Lorsqu’ils furent à trente pas de leur cible, Bera risqua une tête au-dessus des chardons. Rien. L’animal avait peut-être fui, ou se trouvait dissimulé par les graminées. Têtue, l’adolescente reprit sa reptation, risquant de temps à autres un regard furtif.
Vingt pas plus loin, toujours rien ! Bera se leva complètement, et vit le daim, pelotonné dans un creux d’herbes couchées, apparemment assoupi et lui tournant le dos. Elle arma lentement, la cible à sa merci. Elle avait vaincu !
Mais la main du grand-père se posa sur son épaule, interrompant la mise à mort. Bera se tourna vers lui, en colère. Les yeux noisette, accusateurs, rencontrèrent le regard serein du sage. Elle poussa un soupir de renoncement en abaissant son arc. Le daim alerté fit un bon formidable et disparut dans la prairie, avant que sa cavalcade épouvantée ne s’éteignît au fond des bois.
Le duo cheminait à la tombée du jour, ramenant le sanglier au village.
– Je l’avais ! Vraiment ! Aujourd’hui j’ai perdu un gibier !
Les bras chargés de sa récolte de cèpes et de girolles, l’adolescente avançait de mauvaise grâce, la moue boudeuse.
– Non pas ! Aujourd’hui tu as gagné un gibier ! Nous n’avions pas besoin de ce daim, puisque le grand sanglier pourvoira aux besoins du village pour plusieurs jours ! Mais l’exercice te fut excellent ! D’ailleurs, le daim était en âge de procréer, or tu connais la loi – Mieux vaut vieille carne et frais oison que parent en belle saison ! Ce daim te sera rendu, au moment opportun !
Le grand-père, sous sa charge sanguinolente, jeta un coup d’œil de biais à la petite. La jeune fille, toujours regardant droit devant elle en enjambant les fougères, paraissait un peu ailleurs. Elle finit par lui répondre :
– … Il faut que je te raconte quelque chose, grand-père !
… Tu dis à personne, hein ? Tu te rappelles, comme je me sauvais tout le temps quand j’étais petite ?
Un grognement narquois lui répondit.
– … hé bien une fois, je me suis perdue, je ne sais plus vraiment où… Mais je me rappelle que c’était au bord d’une jolie petite source. C’était au printemps, et le soleil à travers les feuilles faisait briller des chapelets de clochettes. Je m’en souviens bien, j’étais allongée sur la mousse toute douce au bord de l’eau, et les campanules blanches me chatouillaient le visage. Ça sentait bon la sève qui monte et les arbres autour de la source me faisaient comme une grande couronne de branches en fleurs sous le ciel bleu. Et j’ai trempé mes pieds dans l’eau qui était toute fraiche, et le soleil faisait là plein de jolis sourires de lumière rien que pour moi !
Le grand-père fronça les sourcils : voilà un souvenir qui ressemblait bien à un rêve ! Mais plus le chasseur avançait en âge, plus les rêves lui paraissaient avantageusement éclipser les souvenirs… Le vieux bourru se garda donc d’interrompre la petite.
– … et alors, il y a un vilain truc, une chose mauvaise, qui a surgi des bois et qui a voulu m’emmener !
Cette fois le grand-père interrompit :
– et qu’est-ce que tu as fait ?
– Ben, j’ai crié, tiens ! Je me suis débattue !
– Ah, c’est bien, ça ! Et c’était quoi, le truc mauvais ?
– Je ne sais pas… Mais dans ma tête j’ai appelé ça un « Gorgûn » ! C’était horrible, très grand et fort – enfin beaucoup moins fort que toi, Grand-père – et tout sombre avec des grandes dents pointues et des longues mains horribles.
– Et il n’y avait personne pour t’aider ! Tu t’en es sortie comment ?
– Hé ben il y a eu un grand lynx qui est sorti du bois et qui a attrapé le Gorgûn et lui a tordu le cou ! Comme ça, crac !
– Un lynx !
– Oui, un énorme, comme ceux des montagnes en hiver, au pelage blanc. Et c’était bizarre, parce qu’on était à la fin du printemps…
– C’est tout ce que tu trouves bizarre dans cette histoire ?
– Ne te moque pas, Grand-père ! Après il s’est assis sur ses grosses pattounes et il m’a regardée avec ses yeux perçants, comme toi tout-à-l’heure avec le daim ! … L’air de dire « Tu crois pas qu’il serait temps de devenir raisonnable ? » Alors j’ai couru en suivant le ruisseau, vite et longtemps, et je suis arrivée au village !
– Hum… C’est la fois où tu avais eu si peur ? Si je me rappelle bien, après tu ne t’es plus sauvée !
– Exactement ! Enfin, je me suis encore perdue après, mais sans faire exprès, hein ! Mais ce que je veux dire, c’est que peut-être, là aujourd’hui, j’ai rendu au grand lynx ce qu’il m’avait donné ?
Le grand-père s’arrêta, faisant pivoter son fardeau, et se tourna vers la petite, qu’il contempla sous un nouveau jour :
– … Tu veux dire que ce daim que nous avons épargné aurait payé ta dette de vie ? … Je le crois volontiers, Bera, fille de ma fille !
L’adolescente s’arrêta. Son grand-père venait de mettre des mots sur ce que son cœur d’enfant avait peut-être occulté pendant des années. Elle acquiesça et reprit sa marche féline à travers les bois.
– Grand-père, tu sais pour tout à l’heure ? … Le sanglier ? … merci de m’avoir sauvée… et puis pour ma dette aussi ! Je me sens toute légère !
La gamine ne décolérait pas. Elle hurlait de douleur en s’extrayant du roncier où elle avait dû se jeter pour échapper au sanglier. Les buissons épais s’entrelaçaient sous les frondaisons, protégeant la bauge du vieux solitaire.
– Je te l’ai déjà dit ! Vise le cœur ! Tu n’as droit qu’à une seule flèche ! La loi des forêts exige de tuer promptement ! Sans quoi, la bête aux abois prendra la vie du chasseur…
Le guerrier, reprenant son souffle, retira l’épieu de la bête noire agonisant à ses pieds. Sans lui, le sanglier aurait étripé sa petite fille…
Encore sous le choc, la gamine, de ses mains tremblantes, extirpa les dernières épines qui avaient lacéré sa peau. La tignasse ébouriffée et un éclat pugnace dans le regard, elle ramassa son arc. Fébrile, le cœur battant, la petite chercha longuement sa flèche. Enfin elle la trouva, brisée dans l’épaule de la bête et s’exclama triomphalement :
– Je le savais ! C’est moi qui l’ai eu !
Le grand-père soupira d’un air résigné, mais son regard luisait de fierté : la petite avait maîtrisé sa peur. Pourtant son manque de pratique lui avait presque coûté la vie…
– Puisque c’est toi qui as tué, viens donc rendre tes devoirs au gibier !
Tous deux s’agenouillèrent au chevet du sanglier. Des palpitations angoissées secouaient encore la grande carcasse. L’adolescente gracile tira un long coutelas de son baudrier et prit une grande inspiration, le visage grave. Le grand-père veillait au grain, maintenant immobile, de ses bras noueux, la hure du vieux mâle, dont le souffle rauque s’éteignait en pathétiques couinements de terreur. Bera invoqua la loi et demanda pardon au sanglier, le daguant au cœur d’une main qui se voulait ferme. Une larme perla en lisière de ses yeux noisette, qu’elle sécha bien vite de sa main ensanglantée.
Le guerrier ahanant hissa la carcasse sur ses épaules trapues, sous les yeux effarés de la jeune fille. Parfois son grand-père, gardien des lois de la forêt, sage du clan de l’ours, lui paraissait plus grand que nature, lorsqu’il l’emmenait en traque par les combes occidentales du Vertbois. Le chasseur se mit en route d’un pas auguste. Bera saisit leurs armes et trottina dans les pas du colosse, dont la chevelure poivre-et-sel disparaissait sous la pelisse de son fardeau.
L’automne embrasait d’ors et de pourpres les baliveaux chargés de baies. Les ramures flavescentes semaient la rançon annuelle de leur vitalité perdue, tapissant d’ambre les souches colonisées de langues de bœuf et les troncs abattus par l’orage. Les butins amassés les années antérieures, ces couches de feuilles patiemment décomposées, préserveraient les racines du froid : le grand-père, infatigable passeur du savoir, psalmodiait ses rengaines à l’attention de l’adolescente. Bera cueillait au passage des champignons aux larges corolles brunes, quêtant d’un regard l’assentiment du grand-père, raide sous le poids de son gibier. Au-dessus de leurs têtes, les troncs échevelés se balançaient, susurrant leur chanson d’arrière-saison dans l’empyrée fraîche et limpide.
A l’approche d’une clairière, le guerrier s’arrêta net, aux aguets. L’agreste prairie se piquetait de chardons et de bosquets de houx.
En un instant, Bera fut à ses côtés, la sagaie en bataille, attentive au moindre bruit.
Le grand-père déposa délicatement le sanglier entre les racines d’un chêne et saisit les armes que lui tendait sa petite fille. D’un regard il intima le silence et du geste désigna le septentrion. Bera se rassura : ce n’était qu’un daim broutant dans les herbes hautes. Les deux chasseurs se dissimulèrent derrière les troncs bordant la prairie. Le gibier se coucha dans les graminées.
Alors le duo, conversant par signes, prit des repères et établit son plan d’approche. Armés chacun de son arc et d’une flèche, ils rampèrent, lentement, allongés dans l’herbe, tantôt sur les coudes et les genoux, tantôt plaqués à terre. Seuls quelques papillons bleu nuit s’attardaient encore dans l’air tranquille. Lorsqu’ils furent à trente pas de leur cible, Bera risqua une tête au-dessus des chardons. Rien. L’animal avait peut-être fui, ou se trouvait dissimulé par les graminées. Têtue, l’adolescente reprit sa reptation, risquant de temps à autres un regard furtif.
Vingt pas plus loin, toujours rien ! Bera se leva complètement, et vit le daim, pelotonné dans un creux d’herbes couchées, apparemment assoupi et lui tournant le dos. Elle arma lentement, la cible à sa merci. Elle avait vaincu !
Mais la main du grand-père se posa sur son épaule, interrompant la mise à mort. Bera se tourna vers lui, en colère. Les yeux noisette, accusateurs, rencontrèrent le regard serein du sage. Elle poussa un soupir de renoncement en abaissant son arc. Le daim alerté fit un bon formidable et disparut dans la prairie, avant que sa cavalcade épouvantée ne s’éteignît au fond des bois.
Le duo cheminait à la tombée du jour, ramenant le sanglier au village.
– Je l’avais ! Vraiment ! Aujourd’hui j’ai perdu un gibier !
Les bras chargés de sa récolte de cèpes et de girolles, l’adolescente avançait de mauvaise grâce, la moue boudeuse.
– Non pas ! Aujourd’hui tu as gagné un gibier ! Nous n’avions pas besoin de ce daim, puisque le grand sanglier pourvoira aux besoins du village pour plusieurs jours ! Mais l’exercice te fut excellent ! D’ailleurs, le daim était en âge de procréer, or tu connais la loi – Mieux vaut vieille carne et frais oison que parent en belle saison ! Ce daim te sera rendu, au moment opportun !
Le grand-père, sous sa charge sanguinolente, jeta un coup d’œil de biais à la petite. La jeune fille, toujours regardant droit devant elle en enjambant les fougères, paraissait un peu ailleurs. Elle finit par lui répondre :
– … Il faut que je te raconte quelque chose, grand-père !
… Tu dis à personne, hein ? Tu te rappelles, comme je me sauvais tout le temps quand j’étais petite ?
Un grognement narquois lui répondit.
– … hé bien une fois, je me suis perdue, je ne sais plus vraiment où… Mais je me rappelle que c’était au bord d’une jolie petite source. C’était au printemps, et le soleil à travers les feuilles faisait briller des chapelets de clochettes. Je m’en souviens bien, j’étais allongée sur la mousse toute douce au bord de l’eau, et les campanules blanches me chatouillaient le visage. Ça sentait bon la sève qui monte et les arbres autour de la source me faisaient comme une grande couronne de branches en fleurs sous le ciel bleu. Et j’ai trempé mes pieds dans l’eau qui était toute fraiche, et le soleil faisait là plein de jolis sourires de lumière rien que pour moi !
Le grand-père fronça les sourcils : voilà un souvenir qui ressemblait bien à un rêve ! Mais plus le chasseur avançait en âge, plus les rêves lui paraissaient avantageusement éclipser les souvenirs… Le vieux bourru se garda donc d’interrompre la petite.
– … et alors, il y a un vilain truc, une chose mauvaise, qui a surgi des bois et qui a voulu m’emmener !
Cette fois le grand-père interrompit :
– et qu’est-ce que tu as fait ?
– Ben, j’ai crié, tiens ! Je me suis débattue !
– Ah, c’est bien, ça ! Et c’était quoi, le truc mauvais ?
– Je ne sais pas… Mais dans ma tête j’ai appelé ça un « Gorgûn » ! C’était horrible, très grand et fort – enfin beaucoup moins fort que toi, Grand-père – et tout sombre avec des grandes dents pointues et des longues mains horribles.
– Et il n’y avait personne pour t’aider ! Tu t’en es sortie comment ?
– Hé ben il y a eu un grand lynx qui est sorti du bois et qui a attrapé le Gorgûn et lui a tordu le cou ! Comme ça, crac !
– Un lynx !
– Oui, un énorme, comme ceux des montagnes en hiver, au pelage blanc. Et c’était bizarre, parce qu’on était à la fin du printemps…
– C’est tout ce que tu trouves bizarre dans cette histoire ?
– Ne te moque pas, Grand-père ! Après il s’est assis sur ses grosses pattounes et il m’a regardée avec ses yeux perçants, comme toi tout-à-l’heure avec le daim ! … L’air de dire « Tu crois pas qu’il serait temps de devenir raisonnable ? » Alors j’ai couru en suivant le ruisseau, vite et longtemps, et je suis arrivée au village !
– Hum… C’est la fois où tu avais eu si peur ? Si je me rappelle bien, après tu ne t’es plus sauvée !
– Exactement ! Enfin, je me suis encore perdue après, mais sans faire exprès, hein ! Mais ce que je veux dire, c’est que peut-être, là aujourd’hui, j’ai rendu au grand lynx ce qu’il m’avait donné ?
Le grand-père s’arrêta, faisant pivoter son fardeau, et se tourna vers la petite, qu’il contempla sous un nouveau jour :
– … Tu veux dire que ce daim que nous avons épargné aurait payé ta dette de vie ? … Je le crois volontiers, Bera, fille de ma fille !
L’adolescente s’arrêta. Son grand-père venait de mettre des mots sur ce que son cœur d’enfant avait peut-être occulté pendant des années. Elle acquiesça et reprit sa marche féline à travers les bois.
– Grand-père, tu sais pour tout à l’heure ? … Le sanglier ? … merci de m’avoir sauvée… et puis pour ma dette aussi ! Je me sens toute légère !
.oOo.
A suivre...