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le passage
#1
Bon je n'ai ni le talent de Chiara ni le niveau d'orthographe mais je me lance

Le passage

"
Il marche, encore et toujours, pas après pas dans l’obscurité. L'inlassable répétition du mouvement de ses jambes lui a fait perdre toute notion du temps.
Quand la fatigue viens il s'assoit quelque instant, quand il a faim il mange un peu de pain de route, quand l'épuisement le gagne il s'allonge et dors.
Combien de fois ? Combien de cycles ? Depuis que les anciens lui ont montré la porte secrète au fond des cachots et que leurs lanternes ont éclairées les premières marches ... Il a perdu le compte. Le noir la solitude lui pèse, même à lui un nains.
La volonté seule la volonté compte. Les siens ont bien travaillé, les marches sont droites et régulières, il n'a même pas besoins de laisser glisser sa main sur la paroi de roche. Juste lever ses jambes, l'une après l'autre, toujours à la même hauteur en suivant la spirale sans fin.

Dans sa tête comme une chanson qui rythme ses pas, il récite le nom des rois des sept maisons. Des sept pères jusqu'au monarques actuels. Son percepteur serai content de lui. Il n'en a oublié aucun depuis les lointaines années de son éducation. Il sourit dans le noir à cette pensée, il a presque l'impression de sentir les coups de badine sur ses doigts qui punissait le moindre oubli. Ses doigts si fin à l'époque … Encore un sourire dans le noir. Il sent ses paumes rêches, ses gros doigts de mineur et de guerrier, ses mains façonné par la hache, la pioche et la forge. Les coups de badine de Maistre Drân ne lui ferai plus grand mal aujourd'hui.

Il reprend dans sa bourse en cuir le morceau de minerai qu'il transporte, et recommence à le polir de ses mains. Doucement, inlassablement, il frotte la pierre. La chaleur de son corps et la rugosité de sa peau, petit à petit, adoucissent les angles, polissent, arrondissent.
Ses mains sur la pierre ses pieds sur la pierre, dans le noir il façonne et avance, encore, toujours …

---*---
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#2
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Il a dormi, il est apaisé. Les parois de pierre lui renvoient le son de son souffle régulier. Il va manger et boire puis il reprendra la marche. L'air semble plus pur, plus frais depuis son réveil, il doit approcher, bientôt …

Voilà, à peine le temps de trois récitations de l'héraldique royale et une faible luminosité apparait. S’arrêter, laisser les yeux s’habituer. Même si les yeux des nains s'habituent très vite au changement de lumière, l'obscurité a été très longue. Il ne fait pas assez clair pour qu'un chat puisse facilement monter les marches mais c'est comme un plein jour après cette orgie de nuit. Doucement, marche après marche la vue revient.

Enfin la première ouverture, il y en a cinq en tout. Un rapide coup d’œil, neige et roche, il verra mieux au sommet...
Plus que quelques pas, il s’arrête. La fin de l'escalier est juste devant lui. L'objet de sa quête est juste là. Il frissonne dans le froid. Il remet sa tenu en ordre et se recoiffe les cheveux et la barbe comme un jeune nain rentrant chez sa mère après une journée de labeur.
L'air est vif, froid et sec quand il émerge au sommet de la tour. La plateforme est austère, juste un parapet et de la neige, aucun ornement. Le jour est levée depuis plusieurs heures et le soleil fait briller les sommets tout autour, comme s'ils étaient couvert de joyaux. Elle sont là les cimes sacrées, à portée de hache. Barazinbar et son col, Bundushathûr la grise et bien sûr Zirakzigil à ces pieds. Je suis au sommet mais je ne suis rien, voilà ce qu'il pense en contemplant les monstres sacrée. Un grain de poussière et de terre recouvert de fer. Il baisse la tête humblement, respire l'air froid ; il sait ce qu'il doit faire maintenant.

Les anciens lui on juste dis : « va, échange les pierres et reviens », comme ça ; comme s'il devait juste allez chercher de l'eau au puit. Il respire profondément l'air froid, les yeux fermés, la tête baissée. Je suis juste un nain, je n'ai fais que naitre, ayez pitié oh vénérables anciens, et vous mes frères nains. Lentement il se tourne vers l'ouest, il n'a pas besoin de repère ou de voir, il sait.
Il ouvre a nouveau les yeux, le coffre est là sous la glace contre le parapet. Il pose un genou a terre et d'un coup précis de marteau brise l'écrin de glace qui enserre la relique. Il est magnifique, travaillé par les Maitres des temps anciens, il n'est pas oxydée malgré le temps, un chef d'oeuvre qui semble avoir été déposé là la veille. D'un revers de main il écarte les morceaux de glace brisée et de neige. Malgré son ancienneté et le froid, l'écrin d'acier s'ouvre sans effort et sans bruit. Les deux blocs de Vrai-argent sont là. Le plus gros est gravé des runes que chaque nains, même illettré, connais : Durin.

---*---
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#3
C'est très beau !
J'aime bien l'approche obsédante et l'abnégation un peu religieuse du pèlerin nain.
Il est bon de garder le mystère encore sur le pourquoi d'une telle mission.
Peut-être un final sur les sensations mystiques qui submergent le nain une fois son devoir accompli ?

Un détail :J'ai été un peu surpris par ton choix de l'Ouest comme direction cardinale de référence. Pourquoi pas l'Est, puisque les cartes des Nains sont orientées (orient, ce n'est pas un hasard !) avec l'est en haut de la carte. Cf. la carte de Thror.

Il faut te lancer plus souvent, c'est très original et on veut la suite !
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#4
Je n'avais pas pensé a l'orientation des cartes naine très bonne remarque mais ...

---*---
Un bloc d'Argent de Moria pur, gravée et déposée dans ce coffre par le roi des nains lui-même. Il effleure le minerais du bout des doigts en récitant la prière, «  Par Durin le père, en Khazad-dûm, ici nous sommes ».
Puis doucement il prend le deuxième blocs dans le coffre. Une larme coule puis gèle au coin de son œil, elle est gravé des runes de sont père, polies par les paumes de son père. Affectueusement il mets la pierre dans sa bourse, il doit la ramener pour la mettre dans la tombe, sur son torse. Comme cela a été fait pour chacun de ses aïeux.
Enfin il prend sa pierre, celle qu'il a gravé à son nom puis poli de ces propres mains depuis le décès de son père, et la dépose dans le coffre : « Par le droit du Sang, en Khazad-dûm, ici nous restons ».
Il referme le couvercle qui émet enfin un bruit, une sorte de déclic. Il frisonne, la magie des anciens le trouble toujours. Il devine que seul son propre fils, ou celui qui aura été choisi, pourra à nouveau l'ouvrir quand le temps sera venu. En cet instant il comprend, que la légende est vrai. Si un ennemi arrive un jour, jusqu'ici au sommet, alors un guerrier divin sortira de la roche grise pour le terrasser et éteindre sa flamme, « Par le droit Divin, en Khazad-dûm, ici nous vaincrons ».

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la fin demain
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#5
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Il prend sa hache dans une main et son marteau dans l'autre puis se dresse dans un salut bras écarté face au nord. Il brille dans le soleil, avec sa barbe et son armure couverte de givre. Il regarde devant lui dans la direction de Gundadab, le mont de l'éveil ; « Création ». Il se tourne vers l'est et devine en contrebas les reflets de Kheled-zâram, puis plus loin la plaine et encore plus loin il sait les demeures des siens ; « Croissance ». Un quart de tour et il contemple les montagnes qui filent vers Sud ou les nains ne vont pas ; « Absence ». L'ouest à nouveau, vers les terres perdues et englouties et plus loin encore vers le pays béni où vis Mahal, le créateur ; « Esprit ». Il baisse la tête et regarde la roche et la terre source de toutes choses et de richesse ; "Matière". Enfin il relève les yeux vers le ciel et les étoiles au-delà, l'harmonie et la beauté ; "Inspiration".
Solennellement il ramène ses bras et les croises sur son torse. La force des six bases du pilier, Ûzul, c'est le sens de cette posture, sculpté tant de fois dans la pierre.
« Khazâd », son cri puissant retenti et ricoche sur les sommets. Tous est accompli.

Sans plus un regard, fuyant le vent glacial qui se déchaine soudainement, il reprend l'escalier sombre qui mène vers la lumière, la mine, la forge. Vers la tombe de son père, ses frères de sang, son peuple.
Il souris dans le noir, il est seul et sera toujours seul maintenant, il est le serviteur, le plus puissant des nains, le nouveau Roi de Kazad-dûm.

"

The end
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#6
Bravo !

J'ai beaucoup aimé ta nouvelle ! Je trouve très bien vus ce rituel axé sur l'escalier de Dùrin et la recherche sur les piliers de la culture naine.

Je m'attendais presque à un phénomène para-naturel, tel le rayon déchirant les nuages au moment opportun, pour nimber le roi thaumaturge de la bénédiction du créateur. Mais cette image est éculée et la symbolique pas très adaptée à Mahal.

Pour coller à leur condition de fouisseur des profondeurs, pourrait-on ajouter une dimension cardinale supplémentaire puisque les nains doivent concevoir et voir en 3D, sous la roche (le haut pour la beauté, le bas pour la cohésion, ce genre de truc) ?

En tout cas, merci pour ce partage !
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#7
Pas mal la 3D,
Je voulais pas trop de mystique plus une epreuve d’humiliTé et de volonté du futur monarque. L’escalier de Durin a deja un côté derviche tourneur vertical limite chamanique.
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#8
j'ai intégré tes remarques, et un clin d’œil que je n'avais pas osé faire. Wink
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#9
Ah oui, j'ai vu les modifs !
Mais pour le clin d'œil, je cherche encore...
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#10
Ah ! L'Escalier sans fin...
"Il existe, et il n'a pas été détruit, dit Gandalf, Du plus profond cachot au plus haut sommet, il grimpait, s'élevant en une spirale ininterrompue de milliers et de milliers de marches pour aboutir enfin dans la Tour de Durin, taillée dans le roc vivant de Zirakzigil, couronnement de la Corne dArgent"
Tolkien manie une forme de nostalgie cruelle et belle: cet escalier fantastique, qui rempli mes rêves, jamais je ne pourrais le contempler ni l'emprunter.
Car "La tour, derrière moi, était réduite en poussière, la fenêtre avait disparu, l'escalier ruiné était obstrué de pierres brulées et brisées" [SdA L3, V]
Mais merci à toi de l'avoir fait revivre, pour nous !
La lumière n'indique pas le bout du tunnel, c'est la lanterne de celui qui comme toi, cherche à sortir.
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#11
(24.02.2019, 00:55)Chiara Cadrich a écrit : Mais pour le clin d'œil, je cherche encore...

Je vais mettre mon texte dans la section charade Wink
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