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Bonjour tout le monde,
J'étais entrain de relire Bilbo le hobbit quand un des épisodes de l'Odyssée m'est revenu en tête à la lecture du chapitre Grillade de mouton.
J'explique: Les trolls, bien qu'ils n' en élèvent pas, se sont beaucoup nourri de moutons ces derniers temps. Or, dans l'Odyssée, le cyclope Polyphème élève des moutons. Mais ce qui est véritablement à l'origine de ma question est l'action de Thorin qui, je cite " saisit une grande branche toute enflammée à un bout ; et Bert reçu se bout dans l'oeil ...."
En effet, Ulysse ne s'est-il pas servi d'un pieu enflammé pour percer l'oeil du cyclope afin de libérer ses compagnons?
Voilà. Il se peut bien sur que cela ne soit qu'un grossier rapprochement de ma part et qui n'a pas lieu d'être mais bon, dans le doute.... merci d'avance de vos réponses.
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Oh si, je soupçonne fort Tolkien de s'être laissé aller à quelques réminiscences classiques.
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— La Chanson de Roland
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bien vu. Effectivement, on peut sans doute y lire un clin d'oeil (si je puis dire) de Tolkien
I.
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19.09.2013, 21:18
(Modification du message : 19.09.2013, 21:18 par Eoredane.)
Merci d'avoir répondu à cette question, bien qu'elle soit d'un intérêt assez limité.
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Pas tant que ça... je suis persuadé que Francis Ledoux - paix à son âme - avait levé le lièvre.
Il a alors subtilement glissé dans sa traduction un indice pour les futurs attentifs lecteurs que nous sommes en adaptant le titre "Out of the Frying-Pan into the Fire", le sixième chapitre du
Hobbit, par "De Charybde en Scylla", afin de nous guider vers l'Odyssée et nous faire redécouvrir cet épisode du troll éborgné sous un jour plus
classique.
Merci Francis
I.
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Je n'y avais pas pensé! C'est vrai que cela devient plus pertinent comme question si l'on considère ce titre de chapitre.
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joli en effet ^^
Il y a beaucoup de passages et d'aspects des oeuvre de Tolkien qui rappellent la littérature grecque et latine. Un prof de grec ancien nous en parlait d'ailleurs ce vendredi. Il expliquait le topos du locus amoenus (il s'agit d'un endroit idyllique souvent composé d'une clairière verdoyante, de rivières, d'arbres etc.) qu'on trouve dans toute la littérature occidentale depuis Homère jusqu'à Shakespear. Et aussi chez Tolkien qui était "abreuvé de littérature antique" pour citer mon prof.
bref, tout cela pour dire que personnellement j'aime particulièrement faire une lecture croisée entre la Chute de Gondolin et le chant 2 de l'Énéide.
Chez Tolkien on assiste à la chute de Gondolin tandis que chez Virgile, c'est Troie qui est offerte aux flammes... avec un perspective qui est très similaire: on voit Tuor fuir les ruines de Gondolin, tout comme Énée fuit celle de Troie; dans les deux textes il y a de très belles scènes entre le héros (Tuor, Énée) et sa famille; même certain procédés littéraires sont "antiquisants", par exemple, pour revenir à Homère, Tolkien décrit tour à tour les soldats des maisons de Gondolin, leur équipement etc., ce qu'on retrouve dans l'Illiade.
P.S. D'ailleurs, si quelqu'un connait de bons articles sur l'influence des littératures grecque et latine chez Tolkien, je suis preneur.
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En fait, je pense que l'oeuvre de Tolkien est pétrie de références gréco-latines déjà car les légendes du haut Moyen-âge en sont truffées (la voile pour Tristan etc.). Aussi parce que certains personnages sont poursuivis par un destin funeste qui n'est pas sans rappeler les tragédies grecques, avec l'erreur d'attirer sur soi l'attention des dieux. Quant à Luthien qui retire, telle une Orphée inversée, avec son amour des "enfers"... Tolkien a réussi la parfaite synthèse entre les diverses influences qui ont traversé le monde au premier millénaire de notre ère (chrétienté, gréco-latin, celtique, "germanique"). Il n'y a que du côté des mythes slaves où l'influence est beaucoup, beaucoup plus ténue.
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Thorïn II Ecu-de-Chêne
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En même temps, c'est pas comme si beaucoup de mythes slaves étaient encore connus de nos jours, à l'exception de quelques bylines... On pourrait étendre ce commentaire aux Celtes continentaux (pas entièrement romanisés au début de notre ère), aux Baltes, aux Germains orientaux...
Tout dépend aussi de l'endroit où on place les frontières de l'Europe : il n'y a pas beaucoup d'influence caucasienne chez Tolkien, bien qu'on dispose d'un corpus assez conséquent de légendes des peuples caucasiens.
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Ma remarque sur les Slaves n'était pas un reproche. C'est déjà un tour de force bien assez grand que d'avoir intégré tant !
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