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Le SdA, une oeuvre maçonnique ?
#1
Question 
sous-titre : Tolkien, un franc-maçon ?

Bonjour-soir !

Dans le cadre de mes études, je m'interroge et souhaite partager ce questionnement avec vous, qui me semblez éclairés.

N.B. : Il n'est nullement question de pondre un brûlot anti-conspirationniste où les hypothèses seront prises pour des faits...

A la lecture du SdA, le nombre d'éléments communs avec la franc-maçonnerie est assez édifiant, avec, pour n'avancer que quelques généralités :
- des parcours initiatiques avec des épreuves pour les personnages,
- un symbolisme omniprésent,
- la volonté d'améliorer l'homme (si majuscule alors incluons l'Elfe, le Nain, etc.), et la société,
dans le respect de n'aborder ni politique, ni religion.

Toutefois, d'autres points sont en faveur du contraire, et surtout que Tolkien lui-même déclarait ne pas y avoir de symbolisme ni d'allégorie dans son oeuvre...

Merci !

A.
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#2
Les parcours initiatiques ne sont absolument pas des exclusivités maçonniques. Idem pour le symbolisme.

Pour ce qui est d'« améliorer l'homme et la société », tout dépend de la façon dont on le prend. Si c'est à la sauce du Grand Orient de France (i.e. agir socialement pour pousser la société dans ce qui est supposé être la « bonne » direction — et s'occuper de politique, incidemment), c'est sûr que non. C'est plutôt ce que veut faire Saruman dans le SdA. Visiblement, Tolkien n'approuve pas. S'il s'agit d'inciter chaque homme à s'améliorer par lui-même, au travers d'une fraternité de pairs, ce qui est effectivement l'essence de la maçonnerie d'origine (dit « maçonnerie anglo-saxonne » dans notre pays), on peut effectivement considérer que ces objectifs sont compatibles avec les valeurs prônées par Tolkien. Mais là encore, ce travail sur soi n'est pas un apanage maçonnique.

Par ailleurs, si Tolkien n'aborde pas la religion dans le SdA, c'est essentiellement parce qu'il place son histoire à une période inventée antérieure à la révélation d'Abraham. Il s'agit donc avant tout de crédibilité historique. Il suffit de lire le Silm. et les œuvres autour (comme l'« Athrabeth Finrod ah Andreth ») pour se rendre compte qu'il reprend à son compte les grands schémas bibliques, en les adaptant.

Enfin, la politique est très directement traitée, comme en témoigne ses nombreux commentaires sur le modèle politique de la Comté (une quasi-anarchie démocratique, en fin de compte) et sur la royauté de Gondor et de Númenor (un despotisme éclairé).

Passant des valeurs aux faits historiques, aucun chercheur n'a jamais pu prouver que Tolkien était maçon. Au contraire, on sait qu'à son époque, l'Église catholique condamnait encore plus fermement qu'aujourd'hui la maçonnerie. Vu que Tolkien était un fervent croyant, il me semble certain qu'il ne serait pas allé contre les ordonnances canoniques. Il réprouve d'ailleurs assez visiblement l'intérêt de son ami Charles Williams pour tout ce qui est d'ordre occulte. Et quand bien même Tolkien n'a connu Williams qu'après que ce dernier avait rejoint l'église anglicane, après avoir cessé toute implication dans l'ordre de la Golden Dawn (et Williams avait uniquement appartenu à une branche de la Golden Dawn qui s'opposait à la clique d'Aleister Crowley).

Bref, une analyse décente (qu'on pourrait d'ailleurs pousser plus loin : tous les exemples de sociétés occultes dans les œuvres de Tolkien sont vus dans une lumière plutôt négative ; voir la confrérie des Gwaith-i-Mírdain) permet de penser qu'on ne trouve nulle allusion à la maçonnerie dans les œuvres de Tolkien. De même qu'on n'en trouve pas, à ma connaissance (qui est nettement plus modeste) dans les œuvres de C.S. Lewis, mais qu'on en voit indiscutablement dans celles de Williams.

À propos, peut-on savoir de quelles études il s'agit, en ce qui concerne cette recherche ?
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#3
Merci Elendil pour ta réponse dûment argumentée.
Je n'ai pas répondu de suite, espérant que le sujet intéresse d'autres Tolkiendili, avec un titre accrocheur (lire provocateur) et leur laisser la parole...

Nous sommes d'accord que les parcours initiatiques, le symbolisme et l'élévation personnelle ne sont pas le pré-carré de la maçonnerie.
Toutefois, on peut observer que les personnages centraux du SdA suivent de tels parcours à des échelles très variées, à 3 degrés (pour faire simple et de façon raccourcie) :
1. une ouverture des yeux sur le monde, pour Merry et Pippin,
2. la découverte de l'amitié profonde, pour Sam, Gimli et Legolas,
3. une métamorphose complète, pour Frodon, Aragorn et Gandalf.

Pour ce qui est de la politique et de la religion, je n'ai pas été clair.
Il y a une différence entre constater, ce que fait Tolkien, et prendre position, ce qu'il ne fait pas.
Si les critiques sont implicites, fondées par un positionnement en termes de valeurs, elles sont exprimées par les combats menés par les protagonistes, et ce à sens unique. Le camp adverse n'a pas voix au chapitre et on ne fait que découvrir ce qu'il fait du monde.
Pour ce qui est de la religion en particulier, à partir du moment où Tolkien a créé un panthéon, paradoxalement sans rite, il reste dans le témoignage. Par contre, des personnages peuvent avoir un comportement singulièrement messianique (Eärendil ou Aragorn pour ne citer qu'eux).

A titre personnel, je ne m'intéresse que peu à la vie personnelle des auteurs. Mais l'éclairage que tu donnes sur la relation entre Tolkien et Williams (dont je n'ai jamais lu d'ouvrage), avec son passé à la Golden Dawn, est instructif, même si empli d'incertitudes faute certes de faits.
Et je n'ai pas souvenir que les Gwaith-i-Mírdain étaient traités de façon particulièrement négative, si ce n'est qu'ils ont été dévoyés, à décharge la naïveté et la volonté de progresser (sans omettre les éléments à charge).
Trop souvent on oublie que le chemin est parfois plus important que l'arrivée...

Et en effet, je me plaçais exclusivement dans le cadre de la maçonnerie anglo-saxonne, focalisée sur la fraternité et où le travail n'est pas ritualisé, quand il existe. Ainsi, je m'interroge par exemple sur la portée du terme fellow et de sa transposition en français (sans parler de traduction, traître selon le proverbe).

Quant à mon sujet d'études, qui n'en sont qu'au stade des prémices, j'essaie de me faire une idée sur d'éventuels mécanismes, ou trames, similaires utilisés par les romanciers de fantastique (médiéval et futuriste, donc de Tolkien à Herbert) pour décrire l'évolution de sociétés et d'individus.
Ce n'est ni l'appartenance des auteurs ou des personnages à des sociétés secrètes qui m'intéresse, loin de là, mais ce qu'elles partagent, en termes de moyens et de méthodes, pour rendre un roman universel.

Encore merci.

A.
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#4
Le titre est en fait "provoquant" - il m'a choqué à la première vue...

mais d'une part, Elendil a dit l'essentiel, et puis... je sais que Tolkien etait bon catholique, toute allusion à la maçonnie dans ses oeuvres m'est très très improbable. Et d'autre part, il faut connaitre un peu la vie d'un auteur pour comprendre mieux ce qu'il a écrit, la plupart - pour ne pas dire tous - sont influencés par des évènements de leur propre vie Wink
Il y a un moment pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel
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#5
(30.06.2013, 00:13)Amrûn a écrit : Toutefois, on peut observer que les personnages centraux du SdA suivent de tels parcours à des échelles très variées, à 3 degrés (pour faire simple et de façon raccourcie) :
1. une ouverture des yeux sur le monde, pour Merry et Pippin,
2. la découverte de l'amitié profonde, pour Sam, Gimli et Legolas,
3. une métamorphose complète, pour Frodon, Aragorn et Gandalf.

C'est un schéma possible, mais ce n'est qu'une grille de lecture que tu adoptes. Ne peut-on pas dire que Sam est entièrement métamorphosé à son retour ? D'un petit jardinier, il devient Maire de la Comté.

On peut aussi contester que Frodo, Aragorn et Gandalf soient pareillement transformés : Frodo est touché dans son être quand Aragorn ne bénéficie que d'un changement de statut et reste moralement le même qu'il était au début. Quant à Gandalf, il ne fait que redevenir celui qu'il était initialement. On pourrait donc multiplier les niveaux à l'envie.

(30.06.2013, 00:13)Amrûn a écrit : Si les critiques sont implicites, fondées par un positionnement en termes de valeurs, elles sont exprimées par les combats menés par les protagonistes, et ce à sens unique. Le camp adverse n'a pas voix au chapitre et on ne fait que découvrir ce qu'il fait du monde.

Là, je suis navré, mais cela dénote une lecture un peu superficielle : il y a beaucoup d'occasion où les protagonistes écoutent les Orques parler entre eux et discuter, justement, de la façon dont ils considèrent que le monde devrait fonctionner : voir notamment les paroles échangées par Uglúk et Grishnák, celles de Shagrat et Gorbag, ainsi que celles des deux Orques du Mordor partis à la recherche de Frodo.

(30.06.2013, 00:13)Amrûn a écrit : Pour ce qui est de la religion en particulier, à partir du moment où Tolkien a créé un panthéon, paradoxalement sans rite, il reste dans le témoignage. Par contre, des personnages peuvent avoir un comportement singulièrement messianique (Eärendil ou Aragorn pour ne citer qu'eux).

Tout d'abord, il convient de constater qu'il existe quelques rares rites, aussi bien chez les Elfes de Valinor, sous le patronage des Valar, que chez les Hommes de Númenor (lieu sacré, fêtes sacrées), sans parler de l'hommage silencieux aux Valar par les gens de Gondor. Il y a donc bien religion, même si ses formes extérieures sont très peu développées. Ensuite, la quasi-absence de rite est justement à l'opposé de la tenue maçonnique (et des agapes), qui sont hautement ritualisées. Ce serait donc plutôt un argument allant à rebours de ton hypothèse.

J'avoue enfin que j'aimerais bien que tu définisses ce que tu appelles messianique, car je ne suis pas certain d'adhérer à ta définition.

(30.06.2013, 00:13)Amrûn a écrit : A titre personnel, je ne m'intéresse que peu à la vie personnelle des auteurs. Mais l'éclairage que tu donnes sur la relation entre Tolkien et Williams (dont je n'ai jamais lu d'ouvrage), avec son passé à la Golden Dawn, est instructif, même si empli d'incertitudes faute certes de faits.

Il ne manque pas de faits avérés à ce sujet, je peux te rediriger vers diverses ressources qui en parlent. À titre d'introduction utile, je te recommande The Inklings, d'Humphrey Carpenter. Il suffit de lire un seul livre de Williams pour se rendre compte qu'il y a une énorme différence en terme d'inspiration : ses livres sont eux bourrés de mysticisme, de symbolisme et d'hermétisme. Et je ne suis pas sûr d'en connaître suffisamment pour repérer toutes les allusions.

(30.06.2013, 00:13)Amrûn a écrit : Trop souvent on oublie que le chemin est parfois plus important que l'arrivée...

C'est un avis respectable. Mais je serais curieux de savoir où Tolkien l'exprime... Et si ce n'est pas le cas (comme je le pense), cette opinion est sans valeur pour analyser les œuvres de Tolkien de l'intérieur.

(30.06.2013, 00:13)Amrûn a écrit : Quant à mon sujet d'études, qui n'en sont qu'au stade des prémices, j'essaie de me faire une idée sur d'éventuels mécanismes, ou trames, similaires utilisés par les romanciers de fantastique (médiéval et futuriste, donc de Tolkien à Herbert) pour décrire l'évolution de sociétés et d'individus.
Ce n'est ni l'appartenance des auteurs ou des personnages à des sociétés secrètes qui m'intéresse, loin de là, mais ce qu'elles partagent, en termes de moyens et de méthodes, pour rendre un roman universel.

Question intéressante, mais j'ai quelques doutes sur la méthode. Ça ne peut fonctionner que si tous les auteurs considérés ont appartenus à une organisation mystique ou se sont intéressés au mysticisme. En outre, la présence de symbolisme dans un roman a pour résultat de rendre celui-ci hermétique au profane, qui, par définition, n'en connaît pas les clefs. Par conséquent, cela rend le roman moins universel. Williams est un cas d'exemple : il ne manque pas de grands écrivains à avoir loué son œuvre (T.S. Eliot, W.H. Auden, C.S. Lewis...), mais elle n'a jamais atteint une grande popularité dans le lectorat : celui qui ne perçoit pas les allusions que fait Williams passe à côté de quelque chose et appréciera moins sa lecture. Même dans le cas d'un auteur comme Dan Brown, la démarche d'élucidation (si l'on peut dire) n'intéressera qu'une frange du lectorat déjà intéressée par le mysticisme.

Bref, pour étudier ce que pense Tolkien du récit merveilleux et de son intérêt pour le lecteur, je recommande chaudement la lecture de son essai « Du conte de fées » (en notant que le Hobbit comme le SdA rentrent parfaitement dans le cadre qu'il décrit, et où il n'y a pas la moindre allusion au mysticisme). Sinon, le Héros aux mille et un visages, de Joseph Campbell, est un bon point de départ pour une analyse de ce type.

(30.06.2013, 02:20)Arwen a écrit : Le titre est en fait "provoquant" - il m'a choqué à la première vue...

Personnellement, je ne pense pas qu'il y ait d'interrogation choquante, tant qu'il s'agit bien d'un questionnement ouvert, où il s'agit de gagner en compréhension et pas de défendre une thèse bancale contre vents et marées.

En terme de méthode, si l'on veut prouver une thèse, il ne faut pas se contenter d'éléments ambigus ou discutables. Par exemple, avant d'admettre qu'il pourrait y avoir un symbolisme maçonnique dans le SdA, il faudrait pouvoir démontrer qu'on y trouve une peinture convaincante des trois grandes lumières ou des trois petites lumières de la maçonnerie. Ou qu'un groupe de personnages homogène puisse s'interpréter aisément comme une représentation des officiers d'une loge selon un rite pratiqué en Angleterre. Et ainsi de suite. Et je souhaite bonne chance à qui veut prouver cela, parce que je doute fort qu'on parvienne à détecter ce genre d'allusion.

NB : À titre de comparaison, j'invite les personnes intéressées à consulter la scène de l'initiation dans la Flûte enchantée, de Mozart : là le symbolisme est clairement évident. Il faut dire que Mozart était lui réellement franc-maçon, la chose est bien documentée.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#6
Avant tout, je suis désolé et présente mes excuses si le titre du message initial a choqué.

A vouloir être trop sommaire, je me suis fourvoyé. Alors je rectifie.

Le principe de la franc-maçonnerie repose avant tout sur l'initiation, la fraternité et l'élévation personnelle.
La question que je pose est la suivante : "Existe-t-il dans le SdA des parcours initiatiques, des pratiques de la fraternité et une modification notable des personnages principaux ?"

Le processus d'initiation se retrouve dans de nombreuses cultures, il se pratique et s'exprime de maintes façons. Il peut être rituellement réalisé, ou non. Généralement, elles consistent en des épreuves, physiques et/ou intellectuelles, dans le but de s'affranchir d'anciens liens et de devenir plus éclairé.

La fraternité est un lien entre des individus qui partagent sang, valeur, principe, etc., qui va se concrétiser dans un engagement pour autrui, avec la notion sous-jacente de sacrifice.

Quant à l'amélioration personnelle, désiré ou non, elle se place essentiellement au niveau intellectuel, considérant que la personne qui a ouvert les yeux est davantage en mesure d'agir. Elle peut être cause et/ou conséquence des deux précédents points.

Ce bref préambule fait, peut-on appliquer cette "grille de lecture" sur les personnages du SdA ? Mon hypothèse, vous l'aurez compris, est que le résultat est l’affirmative.
Et il me semble que ce n'est pas le résultat qui est d'importance, mais surtout de décrire et d'analyser quelles épreuves chacun a vécues, comment il les a vécues, avec qui, et pour devenir quoi ou qui.

Des pistes ont déjà été soulevées dans ce fil, certes de façon lapidaire.

-

L'exclusion des éléments d'ordre politique ou religieux n'était qu'un détail très annexe par rapport à l'axe majeur de mon idée de base.
Les discussions "politiques" des Orques ou les descriptions des "cultes" númenoréens et postérieurs me paraissent être bien anecdotiques par rapport à la trame, des effets de profondeur, d'arrière-plan, comme Tolkien savait si bien les prodiguer pour être un tel conteur.

Il n'était nulle question d'ésotérisme ou d'hermétisme, de loges, de rites ou de rituels...

Merci à vous !
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#7
Citation :Ce bref préambule fait, peut-on appliquer cette "grille de lecture" sur les personnages du SdA ? Mon hypothèse, vous l'aurez compris, est que le résultat est l’affirmative.

Sur ce sujet, sachant qu'on peut souvent faire dire au SdA ce que l'on veut, partir d'un tel postulat à ce stade signifie également la mort de la rigueur de ton travail. Il faut partir du texte, pas l'utiliser à des fins de démonstration.

Mais ce n'est que mon avis.
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#8
(30.06.2013, 14:30)Amrûn a écrit : Le principe de la franc-maçonnerie repose avant tout sur l'initiation, la fraternité et l'élévation personnelle.

Je pense que les francs-maçons ont mis en évidence des faits et parcours qui leur ont préexisté. De même, le christianisme n'a pas inventé l'amour ou un Dieu unique.

Je pense que l'on doit pouvoir interpréter des sagas nordiques ou des textes du haut Moyen-Age sous le triple éclairage de l'initiation, la fraternité et l'élévation personnelle (ou savoir) bien qu'ils soient antérieurs à la franc-maçonnerie.
Dorées les feuilles tombent, mais le rêve se poursuit
Là où l'espoir demeure, les eaux chantent sous la nuit
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#9
Je suis assez d'accord avec toi, Faerestel :
- côté romans arthuriens, notamment ceux en rapport avec le Graal, on a bien de la fraternité (Table Ronde), de l'élévation personnelle (ascèse, code chevaleresque, fin' amor), et l'initiation pour les chevaliers dignes de voir le Graal. Au demeurant, l'adoubement chevaleresque est un rituel initiatique classique.

- côté scandinave, on a effectivement de la fraternité (frères jurés), de l'initiation pour les souverains (selon certains textes des Eddas) et de l'élévation personnelle (qui met plus en valeur la volonté de puissance que la sagesse, mais bon...)
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
La Chanson de Roland
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#10
... et tu as pu trouver quelque illustration à mon hypothèse!Wink
Dorées les feuilles tombent, mais le rêve se poursuit
Là où l'espoir demeure, les eaux chantent sous la nuit
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