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11.07.2010, 15:11
(Modification du message : 11.07.2010, 15:13 par merlin.)
Bonjour à tous. Une question qui me trotte souvent dans la tête et pas toujours évident d'avoir des avis. (je me souviens l'avoir abordé il y a pas mal de temps sur jrrvf). Au milieu de cette multitude d'essais, d'ouvrages de recherche qui servent à approcher l'oeuvre de Tolkien (de grande qualité et trés intéressants au demeurant), quelle vision portez-vous aujourd'hui sur vos lectures? A vouloir déceler les "secrets" n'y a t-on pas perdu une part de naïveté, peut-être de "magie" que véhiculait ce monde inconnu et de ses personnages? Souvenez-vous du premier regard sur le premier chapitre, le premier sentiment traduit.. Qu'en est-il aujourd'hui? J'ai parfois peur de retrouver un jour la Terre du Milieu sur un guide Michelin et que les gens n'y perçoivent plus le fantastique et le merveilleux. Je me trompe sûrement mais c'est parfois un sentiment qui m'effleure. Qu'en pensez-vous?
Désolé. Peut-être cette discussion aurait-elle trouvé sa place dans "Sondage"..
("..Mais arrêtez-moi quand vous en aurez assez! La langue des Nains va toujours quand ils parlent de leurs oeuvres, dit-on")
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Tant que l'exploration ouvre de nouveaux horizons et perspectives, je ne crois pas que la magie en souffre. Cf. Lettre n° 214 :
Tolkien a écrit :However, the giving of information always opens still further vistas; and you will no doubt see that the brief account of ‘presents' opens yet more anthropological matters implicit to such terms as kinship, family, clan, and so on. I venture to add a further note on this point, lest, in considering the text in the light of my reply, you should feel inclined to enquire further about Smeagol's ‘grandmother’, whom Gandalf represents as a ruler (of a family of high repute, large and wealthier than most, p. 62) and even calls a ‘matriarch’ (p. 66).
Et aussi Lettre n° 247 :
Tolkien a écrit :Part of the attraction of The L.R. is, I think, due to the glimpses of a large history in the background: an attraction like that of viewing far off an unvisited island, or seeing the towers of a distant city gleaming in a sunlit mist. To go there is to destroy the magic, unless new unattainable vistas are again revealed.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
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Bonjour,
ta question, cher Merlin, est une juste question ! Je pense qu'il ne faut pas trop s'inquiéter de la perte du merveilleux... je crois que pour la plupart d'entre nous c'est bien cette recherche du merveilleux qui nous anime !
Cette recherche prennant d'innombrables formes, elle peut suivre les affres de la quête de la connaissance et de la compréhension... Cette quête paraît vide de sens et parfois décortiquer pourrait sembler dénaturer l'oeuvre... mais non je ne crois pas... c'est tout l'inverse qui se produit : la quête ouvre de nouveaux chemins parfois plus sombres...
Pour ma part, elle ne prend pas cette forme là, étant plus ou moins chercheur dans la vrai vie, je souhaite trouver dans mes lectures tolkienniennes et par extension mes lectures "merveilleuses" en général un hâvre de spontanéité et d'émotions ressenties sans contrôles ni réflexion !
C'est pourquoi, si je lis avec plaisir les essais et autres analyses, je ne m'y attache pas outre mesure mais je m'en sers de guide et d'éclaireur pour une replongée dans les eaux profondes, troubles parfois froides mais toujours merveilleuses d'Arda !
Eothain
ma lance, mon cheval... ma pipe !
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Je crois aussi que c'est là qu'on distingue un bon roman d'un autre, c'est de pouvoir s'y infiltrer à l'intérieur, de l'explorer, sans qu'il ne perde de sa magie. L'oeuvre de Tolkien est pour moi inépuisable, et même si tu auras lu tous les mots qu'il aura écrit de son vivant, il y aura toujours ce sentiment de plaisir et de sérénité qui t'entouras quand tu les lis.