Je n'hésite pas à réagir, disposant d'un peu de temps!
Je m'arrête un instant en cours de lecture pour une première remarque:
Citation de T. Panis au premier paragraphe sous le titre "L'impossible abordage littéraire des écrits de Tolkien":
L'idée sous-jacente étant : Pourquoi un tel engouement si ce n'est grâce au caractère éminemment contemporain des écrits de Tolkien?
Je ne suis pas sûr, au contraire semble-t-il de plusieurs universitaires dont Panis n'est pas, que Tolkien soit un auteur aux sonorités ou préoccupations contemporaines. Je pense même que son succès doit à une certaine et recherchée intemporalité.
Il ne vient à personne l'idée de placer Tolkien entre par exemple Shakespeare et Byron et Panis soutient avec raison le côté "à part" de son oeuvre qui justifie tant de travaux et d'interrogations. Tolkien a créé un monde "ouvert", Ea ou Ambar n'est pas un monde clos comme nombre (toutes?) les oeuvres littéraires et cela est cohérent avec son soucis d'avoir voulu donner une mythologie à son pays. Dans une mythologie classique, les siècles ont forgé diverses sources, diverses versions et cela, Tolkien l'a réussi non seulement en vertu de son désir mais aussi parce qu'il découvrait son monde petit à petit, commettant des erreurs, oubliant, s'y perdant. Il lui fallu des décennies pour qu'il en comprenne l'essentiel et il a fallu tout le travail de Christopher pour que cet essentiel nous soit transmis avec les clés qui permettent d'encore avancer.
Panis souligne avec raison, non que cela m'avait échappé mais je n'en avais pas perçu la force et l'intérêt, combien le travail des amateurs de l'oeuvre contribue à son étude. Cela est aussi une originalité justifiant le terme de "Tolkinologie".
J'ai un peu plus de mal avec la notion de "double barrière" car elle ignore le voyage d'Aelfwine à Tol Eressëa mais aussi comment le texte peut enchanter le monde de bien des lecteurs au rang desquels Faerestel.
J'adhère cependant à la conclusion, l'oeuvre de Tolkien est bien une rêverie!