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03.01.2010, 18:29
(Modification du message : 03.01.2010, 18:33 par Sigmin.)
Bonjour à tous,
J'avais une petite question à propos de cette section. J'ai vu plusieurs nouvelles et fan-fiction, et je me suis dit que je pourrais partager avec vous ce que j'avais écrit pour un jeu de rôle. Bon, bien sûr, qui dit jeu de rôle, dit baston, donc mes histoires comportent surtout des batailles, c'est pourquoi il me paraissait plus prudent de vous demander si mes textes avaient leur place ici.
A partir du jeu de rôle, j'ai créé le personnage de Sigmin, fils de Sigan (mon pseudo sur ce forum), ranger nain originaire d'Erebor, qui va se voir confier comme première mission de rencontrer Thranduil, roi des elfes de Mirkwood. Bien entendu, des ennemis se dresseront sur sa route, mais il va tomber sur un autre guerrier, Arafin, un elfe, qui va l'aider, et d'ici naîtra une profonde et solide amitié entre les deux soldats. J'en suis actuellement à 7 chapitres, qui correspondent à peu près à 7 missions que l'on m'a confié, et je voudrai votre autorisation pour les poster ici.
Comme c'est un JDR, on a pris quelques libertés par rapport à l'oeuvre originelle: création d'une troisième faction, les chevaliers noirs, par exemple.
Merci d'avance pour vos réponses,
Sigmin
PS: voici le lien de mes histoires sur mon forum de JDR: http://guerreterredumilieu.forumactif.co...es-t28.htm
Les histoires postées ne correspondent pas à mes premières aventures, mais vous donneront un aperçu de mes textes.
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Pour reprendre une citation d'un de mes prédécesseurs:
Turb a écrit :Après les avertissements méchants et rabat-joie de ma part, voila une liste non exhaustive de ce que vous pouvez faire :
- du farfelu
- du romantique
- de l'épique
- ce que vous voulez
- décrire Legolas pour qu'il ressemble à Orlando Bloom
- de l'irrévérence envers Tolkien
- écorcher les langues elfiques au point qu'EJK fasse une crise cardiaque (mais il a le droit de vous descendre gentiment)
- faire des erreurs sur le monde de Tolkien
- vous prendre pour Tolkien
- des notes de bas de page (dans la limite de la patience du type qui fera la mise en page)
- vous moquer du lecteur
- raconter l'histoire du furoncle que Fingolfin a attrapé dans Helcaraxë
- ...
- écrire un bon texte qui me plaira (héhé)
À vos stylos/claviers ! Depuis la ligne de conduite de la section Arts n'a pas changé. Donc oui tu peux poster ton texte! :p
Et les bastons ne nous dérangent pas du tout. En fait la plupart des fanfics ne parlent que de ça!
Néanmoins, j'ajouterai qu'il est préférable de coller le plus possible au Monde de Tolkien, et si par exemples tu nous dis que les Nains et les Orques sont cousins, certains ici risqueraient de te reprendre. Ce qui n'est en soi pas un mal, puisqu'il est toujours mieux -surtout pour un JDR- de rester cohérent avec l'oeuvre originale. Par contre, dans le silence de Tolkien (puisqu'inévitablement son monde demeure inachevé), les "libertés créatrices" sont permises, obligées dirais-je même sans quoi l'auteur de la fanfic' souffrirait d'un cruel manque d'imagination! Ainsi si tu nous dis qu'un jour un nain est parti rencontrer le Roi du Royaume Sylvestre, pas de souci!
Mais il est toujours aussi bien de préciser le caractère hypothétique de ces inventions
Donc, je le répète, Oui! Tes textes ont leur place ici!
Et pour ma part, j'ai hâte de les lire! :p
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04.01.2010, 19:20
(Modification du message : 05.01.2010, 19:39 par Sigmin.)
Aaahh, génial Merci !
Ne t'inquiètes pas pour les incohérences concernant l'univers de Tolkien, je suis un des gardiens sur mon forum, un des plus intransigeant par rapport au respect de l'oeuvre. On a eu un joueur qui a affronté des tonnes de loups-garous, tué un balrog, qui s'est échappé de Minas Morgul où il était retenu prisonnier...
Avec mon personnage, j'essaye de rester le plus "réaliste" possible, je ne suis pas prêt de converser avec mes cousins orques, je suis plutôt du genre à les taper et après leur parler, de les insulter surtout (tout en restant poli ^^) !
Je posterai le premier texte d'ici quelques jours, le temps d'y rajouter détails de mise en page: un numéro de chapitre, un titre ou une citation...
Merci de ton enthousiasme en tout cas !
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04.01.2010, 20:40
(Modification du message : 08.01.2010, 01:12 par Sigmin.)
Voilà le premier chapitre des aventures de Sigmin, écrite il y a presque un an et demi. Je débutais, et donc n'avais pas acquis le même style et n'avais pas la même facilité à écrire que dans mes dernières missions
I
Escarmouche dans Mirkwood
« On n’aurait pas du réveiller le sergent »
Soldat Narin, de la 12e Compagnie d’Erebor, blessé au combat
-Sergent, eh sergent, réveillez-vous !
Sigmin sortit de son sommeil et dévisagea le nain qui l'avait réveillé, c'était Filin, son second.
-Ca va sergent ?
-Oui, oui. Qu'est-ce qui se passe ?
-Vous n'entendez pas ?
Du lointain, on entendait des cris horribles, bestiaux ainsi que le bruit du métal qui s'entrechoquait. Puis une trompe sonna.
-Ce n'est pas une des autres, dit Filin.
-Non effectivement, c'est elfique.
-Alors, on va les aider ? demanda son second.
-Bien sûr que oui, répondit Sigmin. Tout le monde debout, on y va, préparez-vous pour la bataille, lança-t-il a sa compagnie.
Les hommes, ou plutôt les nains, se préparèrent. La compagnie de Sigmin avait été envoyée pour rencontrer Thranduil, le roi des Elfes de Mirkwood et lui proposer d'établir une route commerciale entre Erebor et la Foret Noire. La troupe avait traversé une rivière avant d'installer son campement, mais elle n'en avait pas profité longtemps...
-Les rangers sont prêts, sergent ! lança Filin.
-Ton escouade devant, déployez-vous sur les bords de la route, au premier signe d'un ennemi proche, vous vous dispersez dans les fourrés et attendez mon ordre, compris ?
-Compris sergent.
-Mon escouade, même formation, on les suit, et on se dépêche !
La compagnie se mit en route et allait aussi vite que le permettait les courtes pattes des nains.
Puis ils arrivèrent à un embranchement, d'où une route partait de leur droite pour aller vers la gauche (ou l'inverse, ça n'a pas d'importance). Les bruits de batailles semblaient venir de gauche (du Sud ici), ils prirent donc cette route, jusqu'à ce qu'un ranger de la 1ere escouade, dénommé Hoifur, cria:
-Des orques approchent par la route Nord !
-Compagnie, dispersez-vous dans les buissons ! Archers, parés à faire feu sur mon ordre ! ordonna Sigmin.
Les soldats s'exécutèrent, avec toute la discipline et la rapidité des nains. Et effectivement, une bande orque arriva par la route. Au nombre d'une vingtaine, ils étaient menés par un guerrier plus costaud que les autres, et avançaient prestement, sûrement pour rejoindre la bataille.
C'est ce que pensa Sigmin, et il se dit aussi qu'ils n'arriveraient jamais en renforts.
-Filin, attendez mon ordre pour charger, et prenez sur les flancs !
Puis, à l'intention de son escouade:
-Préparez-vous à faire feu.
Sigmin se prépara lui aussi, encocha une flèche et banda son arc.
-Feu !
Et au moment où il cria, il décocha son trait, ses rangers faisant de même. Et le résultat fut on ne peut mieux, puisque la volée toucha cinq orques qui moururent sur le coup, et la flèche de Sigmin toucha même le bras du chef ennemi, le forçant à abandonner son bouclier. Les orques, surpris, faillirent faire demi-tour, avant que leur capitaine ne les rappelle d'un bon rugissement.
Sigmin, lui, ne perdit pas de temps, et lança à l'adresse de son second:
-Chargez !
Puis il se retourna et dit à son escouade:
-Prenez vos haches, mes amis, et montrons à ses rats du Mordor l'erreur qu'ils ont fait en venant ici ! Allez, en avant !!
Tous les nains se jetèrent dans la bataille, menés par Sigmin et Filin. La première escouade, sur les flancs de l'ennemi, lanca ses haches de jets avant de charger, ce qui tua quatre orques de plus. Les nains se battaient avec vigueur, cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas disputé de bataille. Sigmin avait déjà tué deux orques quand il s'aperçut que le chef orque, toujours debout, avait lui aussi mit deux nains à terre. Le sergent se dirigea vers lui, pour l’arrêter, et lui asséna un coup de hache qui lui entailla la jambe, car le géant orque n'avait pas vu arriver le nain sur sa gauche. Mais après le coup, il le vit et lui donna un coup de poing dans l'épaule, ce qui fit chanceler le sergent. L'orque en profita pour frapper le nain de sa lame, mais celui-ci l'évita et redonna un coup de hache dans la jambe, l'autre cette fois. Le chef ennemi s'écroula par terre, ses jambes blessées ne pouvant le porter. Sigmin l'acheva d'un coup de hache qui le décapita, puis regarda autour de lui pour faire le point. L'assaut des nains avait complètement défait ce qui restait de la bande orque: neuf guerriers avaient été tués, et les deux derniers s'étaient enfuis, avant d'être abattus dans le dos par les archers nains.
Sigmin retourna vers les deux nains à terre, et rejoignit Filin, déjà à leurs côtés.
-D'autres blessés ? demanda le sergent à son second.
-Non, seulement Narin et Feran.
-Qu'ont-ils ?
-Narin est blessé à la tête, rien de grave mais il ne peut pas tenir debout pour l'instant, il est trop secoué. Feran a été jeté à terre puis le chef l'a frappé à l'épaule, il ne peut plus tenir sa hache.
-Bien. Emmenez-les sur le bord de la route, on va les laisser là pour le moment. Que Hemli reste avec eux, il nous préviendra avec son cor si d'autres ennemis arrivent par cette route. Nous, on va vers la bataille principale, elle est toujours en cours, on entend encore des cris.
-Bien sergent, répondit Filin.
Puis il se leva et cria à sa compagnie:
-En ordre de marche, on continue notre route ! Hemli, viens ici, tu restes avec les blessés.
-Première escouade, on y va ! lança Sigmin.
La compagnie se mit en marche, mais plus rapidement cette fois, revigorée qu'elle était par la récente bataille. Le groupe continua ainsi jusqu'à arriver à une clairière, lieu de la bataille. C'était un avant-poste elfique, plus ou moins en ruine, mais qui n'était pas inoccupé, car des plates-formes elfiques étaient érigées dans les arbres aux alentours.
Et en ce moment, l'avant-poste était plus qu'occupé: des elfes sylvestres -une vingtaine environ- étaient aux prises avec des orques, plus nombreux. On pouvait voir des corps d'elfes au sol, autant que ceux des orques. Les orques étaient arrivés de la route que Sigmin venait lui aussi d'emprunter.
Le sergent organisa rapidement sa compagnie: les archers se séparaient sur les flancs et prenaient position dans les ruines, pour éliminer les orques qui ne seraient pas trop près des elfes pour qu'on leur tire dessus, mais ils étaient surtout placés là pour surveiller la route et engager les éventuels renforts ennemis. Sigmin prit sa hache et, aux côtés de Filin, il mena la deuxième escouade pour venir en aide aux elfes.
Les orques furent rapidement encerclés, et encore plus rapidement taillés en pièces par les coups gracieux des lames elfiques et les coups puissants des haches naines. Puis Sigmin rencontra celui qui semblait être le chef de l'ost elfique.
-Que faîtes vous là, nain ? demanda-t-il.
-Nous sommes les émissaires de Daïn Pied de Fer, et nous sommes venus ici pour rencontrer votre roi Thranduil. En arrivant ici, on s'est dit que vous aviez peut-être besoin d'aide, répondit Sigmin.
-Et je vous en remercie, nain. Désolé de vous avoir accueilli aussi froidement mais je ne me sens pas à l'aise ici, à proximité de Dol Guldur. Pourrais-je savoir quel est votre nom ?
-Avec plaisir. Je suis Sigmin, fils de Sigan, et j'amène ici mes rangers, au nombre de vingt.
-Enchanté. Je me nomme Arafin, et je surveille cette zone avec mes guerriers.
-Enchanté moi aussi. Avez-vous des blessés ?
L'elfe se retourna et demanda à son second:
-Earendùr ! Des blessés ?
-Deux de nos hommes sont blessés légèrement et Anénduil est tombé au combat, répondit l'épéiste elfe.
Arafin se retourna de nouveau vers Sigmin et lui annonça:
-Deux blessés légers et un mort.
-J'en suis désolé. Nous avons nous aussi deux blessés, mais pas de pertes.
-Mais où sont-ils, je ne les vois pas, demanda le sergent elfe.
-Nous les avons laissés...
Mais à ce moment-là, un son de cor retentit dans la forêt.
-Ce n'est pas un cor d'orque.
-Comme je le disais, continua -avec un sourire- Sigmin, nous avons laissés nos deux blessés avec un de nos hommes. Il est chargé de nous prévenir en cas d'arrivée de renforts ennemis...Mais ! Il a sonné ?!?!
-Oui. Donc des ennemis approchent, dit Arafin, passablement agité.
-Encore ? s'offusqua le nain.
-Comment ça encore ? répondit l'elfe.
-Au carrefour près d'ici nous avons taillés en pièces une bande d'orques et leur chef. Aucun survivant.
-Combien étaient-ils ? demanda Arafin
-Je dirais une vingtaine, répondit Sigmin.
-Alors c'est la dernière vague. Une sentinelle nous avait signalé un groupe d'environ soixante orques. Nous en avons combattu une vingtaine, et avec ceux du carrefour, cela fait environ quarante, plus que vingt alors. Nous devons...
Une fois de plus, ils furent interrompus par un long son qui réveilla la forêt et secoua tous les guerriers présents, elfes et nains.
-Ce n'est toujours pas un cor d'orque, continua Arafin, ni d'elfe.
-Ce n'est pas non plus une trompe naine. Je dirais plutôt...un troll, et jeune, à en juger de la faiblesse de ce cri.
-Faible ? Ce cri, mais...
-Excusez-moi, seigneur elfe, mais des orques et un troll approchent et nous devrions peut-être nous préparer. Les orques ne m'inquiètent pas s'ils ne sont que vingt, nous sommes deux fois plus nombreux, mais le troll est un peu plus costaud vous ne croyez pas ?
-Si, seigneur nain, désolé. Préparons-nous.
Les deux sergents se séparent et retournèrent vers leurs troupes respectives.
Filin rejoignit Sigmin et le questionna:
-Alors sergent, d'autres orques ?
-Une vingtaine, avec un troll.
-Un troll ?!
Filin était à la fois stupéfié et excité, mais il se ravisa:
-Mais que faisons-nous pour Hemli, Narin et Feran ?
-Ce n'est plus la peine de s'en soucier, dit Sigmin.
-Mais il y a des orques et un troll qui arrivent sur leur position, et...
-Retournez-vous, répondit simplement le sergent nain.
Filin s'exécuta et s'étonna de voir arriver par la route Hemli et Feran soutenant Narin, aussitôt aidés par les autres rangers.
-Maintenant, écoutez-moi, ordonna Sigmin. On va se mettre à couvert dans les ruines, les archers dans celle d’en face pour couvrir la route, et ton escouade et toi, vous vous mettrez dans les ruines proches de l'endroit où les orques arriveront, prêt à couper leur retraite. Compris ?
-Oui sergent, répondit le second.
-Bien, mettez-vous en place maintenant. Je vais parler à l'elfe.
Sigmin rejoignit donc Arafin qui discutait avec son second, Earendùr.
-Nous pouvons nous occuper de vos blessés, et les mettre en sécurité dans les arbres pendant la bataille, dit le sergent elfe.
-Je vous en remercie, seigneur elfe. Si c'est possible, j'aimerais mettre un de mes hommes sur une de vos plates-formes pour couvrir la clairière et pour s'occuper du troll, avec votre aide bien sûr.
-Il n'y a pas de problème, répondit l'elfe. Pour le plan de bataille, je pensais mettre mes archers sur les plates-formes, et mes épéistes dans les bois, à l'est et à l'ouest, pour couvrir les flancs. Que faîtes-vous avec vos rangers ?
-Mes archers seront dans les ruines sud pour couvrir la route et mes guerriers dans les ruines nord, ils sortiront une fois l'ennemi dans la clairière pour couper leur retraite.
-Excellent plan, seigneur nain, je n'aurais pu faire mieux, le félicita Arafin.
-Je vous en prie. Maintenant, mettons nous en place, l'ennemi ne va pas tarder à arriver.
Sigmin ne croyait pas si bien dire, car à peine les deux sergents eurent rejoint leur position qu’une vingtaine d'orques arriva dans les ruines, suivie par un troll, énorme pour les elfes et les nains mais petit pour son espèce.
Il commença alors à pleuvoir, et les guerriers du Bien se réjouirent car les ennemis ne verraient pas arriver les flèches. Une volée fut donc envoyée par les nains, qui tua seulement deux orques, car la pluie avait aussi, et ça ils l'avaient tous oublié, détendue les cordes de leurs arcs. La volée des elfes ne se fit pas attendre, et elle fut plus chanceuse car elle tua quatre orques et une flèche atteignit même le troll, mais la bête ne sembla pas sentir le «cure-dent» venu piquer son bras. La quinzaine d'orques restant réagirent enfin et se dirigèrent vers les archers nains les plus proches. Le troll passa en première ligne et fonça lui aussi vers les nains. Les flèches continuaient de pleuvoir, visant essentiellement le troll. Alors que les orques se rapprochaient dangereusement des archers nains, les épéistes elfes déboulèrent des bois où ils étaient positionnés et chargèrent les flancs des orques. Les premiers instants, ils ne subirent aucune attaque dangereuse de la part du troll qui était resté au centre. Mais une fois arrivés près du centre, le troll leva son marteau et commença à attaquer les elfes. Ceux-ci étaient vifs, c'étaient des elfes après-tout, et ils réussirent à éviter la masse de la lourde bête. Seulement un d'entre eux, qui était monté sur un pan de mur en ruine, tomba sur le sol et fut achevé par le troll qui avait détruit le mur. Un deuxième fut blessé, car en voulant éviter les chutes de pierres dues à la destruction du mur, il trébucha sur une racine, puis se releva mais se retrouva acculé par deux orques et l'un deux lui entailla la poitrine -facilement car les elfes sylvestres n'ont pas d'armure- avec sa hache à deux mains.
Cela ne se passait pas mieux du côté des nains. La plupart des archers n'eurent pas le temps de sortir leur hache que les orques étaient déjà sur eux et un des rangers mourut une pique plantée dans le coeur. Deux autres furent blessés, un se cassa la jambe car une pierre du mur précédemment détruit lui tomba dessus, et l'autre, après avoir attaqué un orque à mains nues, se retrouva avec une main coincée dans l'enchevêtrement de fourrures et d'os que portait sa victime qui tomba par terre, entraînant le nain avec lui. Un orque arriva pour frapper le nain au sol mais celui-ci lui donna un bon coup de pied dans les parties génitales (si les orques en ont sinon c'est dans l'entrejambe), ce qui fit rater son coup à l'orque, et la lance s'enfonça dans le bras, mais pas profondément.
C'est à ce moment-là que les rangers nains positionnés dans les ruines nord sortirent de leur emplacement et se divisèrent en deux groupes, le premier, équipé de corde, se dirigea vers le troll pour essayer de l'immobiliser et de l'achever avec l'aide des épéistes elfes. Le deuxième groupe alla prêter main-forte aux archers nains qui avaient bien du mal à faire des pertes chez les orques, sans en subir non plus (grâce à de bonnes armures notamment). Les haches de lancer de ce groupe firent des ravages, et avec l'aide des épéistes elfes de ce flanc, ils tuèrent huit orques, libérant ainsi le centre et le flanc gauche de la bataille. Ils se dirigèrent ensuite sur le côté est pour prêter main-forte aux nains et aux elfes qui tentaient d'immobiliser le troll. Ils tuèrent les derniers orques et réussirent finalement à arrêter le troll. Les nains, qui étaient les plus costauds, tinrent les cordes pendant que les elfes lui décochaient des flèches et que les épéistes lui assénaient des coups dans les jambes. Il s'écroula finalement et ce fut une hache naine et une lame elfique qui l'achevèrent en lui tranchant la gorge comme si on coupait un tronc d'arbre. La bataille de la clairière était terminée, et grâce à l'effort conjoint des elfes et des nains, les orques avaient été repoussés une fois de plus de la Forêt Noire. Les nains avaient deux blessés plus Narin et Feran, et ils avaient aussi un mort, un archer du nom de Hoifur, celui avec la pique dans le coeur. Du côté elfe, il y avait aussi deux blessés plus deux qui l'était avant, et eux aussi avait un mort. Mais on s’aperçut qu'il manquait un elfe, et qu'on ne le retrouvait nulle part. C'était un jeune archer elfe nommé Nindil, posté au début de la bataille seul sur une des plates-formes elfiques. L'autre chose intrigante, c'est qu'on ne retrouvait pas le corps de Hoifur le nain. Il avait été tué dans les ruines sud mais tous ses compagnons avaient été incapables de retrouver son corps, ni de savoir comment il avait disparu.
Sigmin et Arafin faisaient le bilan de la bataille, fiers de cette victoire, et la nouvelle de la disparition de Nindil et du corps de Hoifur les inquiéta et les intrigua eux aussi. Sans doute il n'y avait pas seulement des orques dans les environs...
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08.01.2010, 01:11
(Modification du message : 08.01.2010, 01:14 par Sigmin.)
II
Enquête sous les frondaisons
« C’est haut»
Soldat Hemli, de la 12e Compagnie d’Erebor, perché sur un mallorn géant
Après la bataille de la clairière, Arafin avait proposé à Sigmin et ses nains de venir se reposer dans leur campement, ils y seraient plus en sécurité car ce campement était en hauteur, dans un mallorn géant. Sigmin accepta volontiers, cela permettrait aux blessés de panser leurs plaies, et à tous ses rangers de récupérer de leur récente bataille. C'est l'esprit occupé qu'il marcha aux côtés du sergent elfe vers leur base. Cette histoire de disparition le mettait mal à l'aise, car tous les orques étaient morts, ils n'auraient pas pu enlever l'elfe et emporter un autre corps. Le sergent nain se décida à en parler avec Arafin quand ils seraient plus tranquilles, c'est-à-dire au campement. Il pensait bien que l'elfe était tout aussi inquiet que lui, sinon plus, car lui c'est un elfe vivant qu'il avait perdu. Bref, les deux compagnies s'étaient mies en marche le long de la route, des elfes étaient partis en éclaireurs et des rangers nains assuraient l'arrière-garde et la protection des flancs, en avançant à couvert dans la forêt, accompagnés par les archers elfes restants. Ils marchèrent ainsi pendant environ deux heures, sans rencontrer d'ennemis ou d'amis, aucun être vivant pour ainsi dire. Quand le groupe arriva au mallorn géant, les nains furent stupéfiés: ce qu'ils avaient d'abord pris pour un gros caillou recouvert de végétation étaient en fait le mallorn en question. Son tronc devait bien faire vingt mètres de diamètre, et les nains en firent le tour, encore sous le choc.
Arafin, qui discutait avec son second Earendùr, un des éclaireurs de la troupe, se retourna vers Sigmin:
« Ne traînons pas, maître nain, montons, nous devons parler.
-Je vous suis, mais je voudrais bien savoir comment monter dans cet arbre, demanda le sergent nain.
-Suivez-moi, vous verrez. »
L'elfe entraina le nain vers deux excroissances de l'arbre qui formaient un creux au milieu, et Arafin s'y engouffra, disparaissant à la vue de tout le monde.
« Venez, maître nain ! lui lança-t-il. »
On dit que les nains sont à l'aise dans le noir et sous terre, mais ici Sigmin ne l'était pas trop. Mais sans savoir pourquoi, il entra dans le creux, à la suite de l'immortelle créature, et voyant des elfes qui le suivaient, montrant à leur tour le passage aux rangers d'Erebor. Sigmin avançait à l'aveugle, en tâtant le vide de ses mains. Puis la lumière revient, mais pas brusquement, non, elle revint petit à petit mais sans trop de puissance. Quand le nain s'approcha, il découvrit un escalier. Surpris de découvrir un escalier dans le tronc d'un arbre, il monta tout de même les marches sans attendre. Il grimpa ainsi pendant environ dix minutes, jusqu'à ce qu'il arrive à une plate-forme, à l'extérieur cette fois, et là d'autres marches s'offraient à lui. Mais là, on aurait dit que les marches sortaient de l'arbre de la même manière que des branches, ce qui continua de l'étonner. Filin le rejoignit à ce moment-là, lui aussi stupéfié. Mais il ne dit pas un mot et les deux nains continuèrent leur ascension, collés au tronc par la peur du vide. Eh oui, beaucoup de nains avaient le vertige, vivant sous le sol ils n'y étaient pas habitués. Cette fois-ci la montée dura un peu plus longtemps, vingt minutes, jusqu'à ce qu'ils rejoignent Arafin, qui les attendait sur une plate-forme.
« Voici notre campement, et je vous y souhaite la bienvenue à vous, maîtres nains, annonça-t-il.
-Merci à vous elfe, répondit Sigmin.
-Suivez-moi, leur demanda le sergent.
Ils continuèrent de grimper, et leur ascension leur dévoila de nouvelles plates-formes, l'une avec des couchettes, l'autre avec des armes, et même une qui abritait des oiseaux. Puis ils arrivèrent à une grande surface, « Sûrement la place centrale de ce lieu » pensa Sigmin. Effectivement, c'était la plate-forme principale, d'où partaient une demi-douzaine d'échelles ou de ponts de singe, menant à d'autres terrasses.
Arafin attendit que le reste des elfes et des nains arrivent, et que son second le rejoigne.
« Amis nains, bienvenue dans notre refuge. Mon second, Earendùr vous guidera vers vos lieux de repos et emmènera les blessés dans notre infirmerie. Je n'en dis pas plus car je vois sur vos visages la fatigue et la tristesse. »
On aperçu alors d'autres elfes, inconnus, qui se montrèrent sur les plates-formes. Ils n'étaient que cinq ou six, et Sigmin discernait mal leur visage.
Arafin lui glissa à l'oreille:
« Ce sont des femmes elfes. Elles restent au campement, car même si elles savent se battre, elles ne vont jamais au combat car leur aide est plus que guerrière. »
Sigmin n'avait jamais vu d'aussi belles créatures. Mais le sergent elfe le tira de ses rêveries :
« Venez avec moi maintenant, nous devons parler, si vous le souhaitez, votre second peut vous accompagner.
-Non, je vois qu'il est déjà parti avec nos blessés, il faut mieux le laisser. Je vous suis, maître elfe, allons-y !
Les deux sergents prirent la direction de la plate-forme la plus élevée, c'était les quartiers des responsables du refuge, autrement dit d'Arafin et d'Earendùr. Le maître des lieux invita Sigmin à se délester de son équipement. Le nain enleva donc son arc et son carquois, puis retira sa hache de sa ceinture, enleva sa cape et finit par retirer son armure de cuir et sa cotte de mailles. Le chef elfe fut étonné de voir quelqu'un porter autant d'équipement, car lui même ne possédait pas d'armure, et ses armes et vêtements étaient beaucoup plus légers que leur équivalent nain. Puis Sigmin se vit proposer une boisson qu'il accepta volontiers de goûter. Celle-ci avait une légère saveur fruitée et alcoolisée (à consommer avec modération alors) que Sigmin apprécia.
« Maintenant, maître nain, nous devons parler, déclara Arafin d'un ton grave. La disparition du jeune Nindil et celle du corps de votre guerrier Hoifur me préoccupe grandement.
-Eh bien moi aussi, maître elfe. Je dois dire que les seuls ennemis que nous ayons vus sont morts, je ne les pense donc pas coupable d’un quelconque méfait, pour une fois.
-Moi non plus, et devant notre manque d'information, je propose de retourner dans les ruines ou nous avons livré bataille, afin de voir si nous pourrions y trouver quelque chose d’intéressant.
-Oui, même si je ne vois pas trop comment.
-J'ai mis un cadavre orque de côté et demandé à ce qu'on l'attache solidement à un arbre, de telle façon que même tous les elfes et nains ici présents ne pourraient l'en détacher.
-Je ne vois pas là où ça nous mène et pour ainsi dire je...
-Je vais être rapide: je pense que des araignées rôdent dans cette zone de la forêt.
-Des araignées ?! Eh bien ce n'est pas très embêtant, ami elfe.
-Je ne vous parle pas des araignées communes, bien qu'elles soient de plus en plus nombreuses, mais je pensais plutôt à des araignées géantes.
-Des quoi ?! s'étouffa Sigmin dans sa boisson. Des araignées géantes ?
-Oui maître nain, des araignées géantes, d'environ deux mètres de diamètre, des crochets de la taille de votre main et des pattes de même longueur que mes jambes.
-Mais...d'où viennent-elles ?
-Vous n'êtes pas sans savoir qu'une ombre plane sur Dol Guldur, au sud de la Forêt Noire. Et bien cette ombre aurait amené avec elle la reine des araignées –une terrifiante créature, descendante d’Ungoliant- ainsi que toute sa progéniture, et elle se serait installée au nord de Dol Guldur, dans un ancien bâtiment peu éloigné de la tour. Mais maintenant, cet endroit et les arbres tout autour sont transformés et envahis par des toiles géantes. Le Mal était fait, mais nous nous n'en sommes pas occupés au début, car les araignées restaient au Sud de la Forêt Noire.
-Et maintenant, cela a changé n-est-ce pas ? devina le nain.
-Oui, effectivement. Les araignées ont commencé à monter dans le Nord de la Forêt, atteignant les frontières de notre royaume. Et les orques sont arrivés avec elles, venant des Monts Brumeux et de Dol Guldur, dit Arafin, chuchotant les derniers mots, pour qu'ils soient les seuls à entendre le nom de la tour maléfique. C'est pour cela que je suis ici. Plusieurs groupes comme le mien ont été crées pour traquer les créatures de Sauron, car elles passent les frontières et déjouent la surveillance de nos sentinelles.
-Je vois, murmura Sigmin, en plein dans ses pensées. Eh bien je pense que votre idée est bonne. Pour moi les araignées géantes n'étaient qu'un conte que les nourrices naines racontaient aux enfants pour leur faire peur.
-Je suis désolé de briser vos contes d'enfants, répondit Arafin, mais ces créatures existent belle et bien, et je suis chargé de tuer toutes celles qui viendraient sous les frondaisons de Vert Bois. Et ma tâche en serait facilitée pour un moment si vous acceptez de m'aider, en sachant que si nous retrouvons la tanière de ces bêtes, nous retrouverons la trace de mon guerrier ainsi que le corps du votre.
-C'est vrai, c'est vrai, songea Sigmin. Et j'accepte volontiers de vous aider, afin de renforcer les amitiés entre elfes et nains, si souvent tombées en désuétude.
-Je vous en remercie, maître nain. Et maintenant, il est temps de se reposer. Je pense que vous voudrez retourner auprès de vos hommes et dormir avec eux ?
-En effet. Dois-je les prévenir pour demain et notre voyage jusqu'aux ruines ?
-Ne prévenez que deux de vos hommes, en qui vous avez confiance et qui vous accompagneront. Je ferais de même avec les miens, et le reste de ma compagnie restera ici, ainsi que la vôtre bien entendu.
-Merci, maître elfe, je m'en vais vous laisser et vous souhaite une bonne nuit.
-Bonne nuit à vous aussi, ami, répondit le sergent elfe. »
Le sergent nain, lui, regagna la plate-forme où se reposaient ses rangers, après un détour par l'infirmerie, pour prendre des nouvelles de Narin et Feran. Le premier était déjà sur pied, un bandage autour du crâne, et le deuxième se remettait rapidement, grâce à la médecine des elfes.
Les rangers étaient mal à l'aise, car ils n'étaient pas habitués à être en hauteur, mais ils dormaient tout de même, trop fatigués par la récente bataille. Sigmin rejoignit son second, Filin, qui ne dormait pas, et lui demanda de réveiller discrètement Hemli et Figan, puis de le rejoindre sur la plate-forme centrale. Le second s'exécuta rapidement, et cinq minutes plus tard, les trois rangers le retrouvaient dehors. Il les fit s'asseoir, puis leur parla d'une voix calme et reposée:
« Mes amis, vous êtes au courant de la disparition du corps du valeureux Hoifur. »
Tous acquiescèrent tristement.
« J'ai eu une discussion avec le chef elfe, poursuivit Sigmin, et il m'a avoué qu'il avait des soupçons sur la présence d'araignées géante dans la forêt. »
Les nains s'écrièrent vivement, mais leur chef les retint.
« Ne réveillez pas les autres, il faut que tout ceci reste secret.
-Mais pourquoi nous en parler, si cela doit rester secret ? demanda Hemli.
-C'est pour cela que je vous ai convoqué, dit le sergent. Le maître elfe m'a proposé d'enquêter sur ces araignées, car un de ses guerriers a disparu et il souhaiterait le retrouver, et moi je voudrais récupérer le corps d'Hoifur. Hemli et Figan, vous m'accompagnerez demain à la clairière où nous avons livré bataille, car l'elfe pense que les créatures de l'Ombre reviendront, il leur a laissé un petit goûter: un cadavre d'orque plus précisement. Quant à toi, Filin, tu resteras ici avec la compagnie et tu en assureras le commandement jusqu'à ce que je revienne. Si justement, je ne reviens pas aux bout de deux jours -c'est ce que s'est donné l'elfe pour retrouver la trace de ces bêtes, emmènes la compagnie avec toi jusqu'aux Halls de Thranduil, et avertit-le de ce qui se passe ici, mais n'oublie pas les messages de la part de nôtre bon roi Daïn (sa sagesse nous guidera et sa hâche nous mènera lors des batailles). Puis retournes en Erebor si ta présence n'est plus indispensable ici, mais fais attention sur le chemin du retour. Voilà, vous avez tous compris ?
-Oui sergent, répondirent-ils tous.
-Bien maintenant, au dodo tous le monde ! Hemli et Figan, je viendrais vous réveiller.
Les trois rangers sous les ordres de Sigmin retournèrent sur leur plate-forme, laissant seul leur chef dans ses pensées. Mais il ne tarda pas à aller se coucher à son tour.
Le lendemain matin, le second d'Arafin, Earendùr, vint réveiller Sigmin, qui réveilla à son tour les deux rangers qui l'accompagneraient. Puis les trois nains suivirent l'elfe qui les mena sur une plate-forme où les attendaient le sergent Arafin et deux de ses guerriers qui s'étaient portés volontaire pour la «balade» en forêt: un archer du nom de Tinadriel, qui se révéla être le frère aîné de Nindil, l'elfe disparu, et un épéiste se nommant Calaldur, le meilleur bretteur du groupe de traque des elfes. Les nains et les elfes se saluèrent, puis prirent ensemble un petit-déjeuner composé de nourriture elfique: fruits, lembas et la même boisson qui avait été servi à Sigmin la veille. Puis le groupe, composé donc, de Sigmin et de ses deux rangers, et d'Arafin et d’autant de ses guerriers, se mit en route. Ils commencèrent à descendre le mallorn géant, ce qui leur prit tout de même une bonne demi-heure.
Arrivé en bas, le groupe se mit en marche vers la clairière, et Tinadriel partit en éclaireur, suivit par Figan. La formation principale (entendez par là les deux sergents et les deux guerriers restants) voyagea en silence pendant les deux heures qui la séparait de la clairière. Mais, cinq cents mètres avant d'y arriver, les deux éclaireurs revinrent au pas de course. Ils rapportèrent avoir vues les créatures à huit pattes qu’ils cherchaient tant, et qui essayaient de détacher le cadavre d'orque du tronc où il avait été préalablement attaché. Le groupe se rapprocha donc en toute discrétion du talan le plus proche, les elfes y montèrent puis aidèrent –avec beaucoup de difficultés- les nains à y faire de même. Une fois tout le monde en haut, ils utilisèrent les passerelles pour rejoindre la plate-forme qui leur permettrait d'observer le mieux possible l'arbre où était attaché le cadavre. Là, un spectacle terrifiant s'offrait à leurs yeux: une demi-douzaine d'araignées géantes, marrons avec des taches vertes, bleues ou rouges, huit gros yeux globuleux, autant de très longues pattes velues et des crochets de la taille d'une dague elfe.
Le groupe se ressaisit et fixa son attention sur une araignée un peu plus grosse que les autres qui essayait en vain de détacher l’orque. Pendant dix minutes, le cadavre ne bougea pas de son arbre, mais l'araignée changea de technique: elle piqua la dépouille avec son dard et y injecta son venin, qui allait rendre le corps plus flasque. Effectivement, cette technique s'avéra payante, car l'araignée pût faire glisser le cadavre par-dessus les cordes pourtant très serrées. Puis elle l'enroula dans une toile et l'emporta en-dehors de la clairière. Bientôt, on la perdit de vue, et les nains s'étonnèrent que le sergent elfe ne réagisse pas.
« Ne vous inquiétez pas, leur dit Arafin. Le corps de l'orque ainsi que la zone d'herbe autour de l'arbre ont été recouverte d'une substance odorante et colorée, nous n'aurons pas de mal à retrouver la piste de cette araignée. Mais avant de nous lancer à sa poursuite, il va falloir s'occuper de ses compagnes. Mettez-vous en place sur les plates-formes, nous allons éliminer les cinq araignées restantes. Ne prenons aucun risque, abattons-les à distance avec nos flèches. »
Sur ce, les nains se postèrent aux meilleurs postes de tir que pouvaient leur offrir les telain, ils encochèrent une flèche et bandèrent leur arc.
« Attendez ! leur ordonna le sergent elfe. Un trait ne suffira pas à les tuer, et vous n'aurez pas le temps de leur tirer dessus une deuxième fois, elles s'enfuiront et sont très rapides. Versez plutôt ça sur les pointes de vos flèches, c'est aussi de notre composition, leur dit Arafin, leur tendant une petite fiole remplie d'un liquide sombre.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Hemli, prenant la fiole et en versant sur la pointe de son trait.
-Un poison issue d'une plante vénéneuse. Quiconque est touché est immobilisé en quelques secondes.
-Fascinant, dit Sigmin, répandant à son tour du poison sur sa flèche. »
Une fois les pointes toutes recouvertes du liquide, les cinq archers se répartirent les cinq cibles. Puis ils bandèrent leur arc ensemble et Arafin ordonna:
« Feu ! »
Les cordes chantèrent toutes en cœur et les flèches trouvèrent toutes leur cible, bien que Figan eut failli manquer sa cible, très mobile. Mais finalement, celle-ci fut touchée en pleine tête, et mourut sur le coup.
Le groupe descendit rapidement et chacun se dirigea vers sa cible. Les nains tirèrent leur hache, les elfes leur lame, et les armes s'abattirent sur les araignées. C'en était fini pour les cinq là.
« Bon, à la plus grosse maintenant, souffla Sigmin.
-En avant, lança Arafin, Tinadriel, tu passes premier et tu suis les traces.
-A vos ordres sergent.
Le petit groupe s'élança à la suite de l'archer elfe, avançant rapidement, car l'araignée avait laissé beaucoup de traces rouges du fait du filas, la substance odorante mise en place par Arafin. Ils coururent ainsi pendant une demi-heure environ, avant d'arriver dans une zone de la forêt recouverte de toiles d'araignées géantes. Ils avaient perdu la trace de l'araignée. Hemli s'englua, et il fallut un bon moment avant d'arriver à le libérer. Et c'est à ce moment-là qu'ils retrouvèrent la piste de l'araignée: Calaldur reçut une bonne dose de bave sur l'épaule, puis il leva la tête. Vision d'horreur: l'énorme arachnide se trouvait sur sa toile, suspendue entre deux arbres, les crochets écartés. Le monstre bondit sur Figan et le piqua de son dard dans le dos, le nain s'effondrant aussi sec. Avant que les autres guerriers aient pu réagir, le malheureux ranger était pris dans un sac de toile. Puis les deux sergents reprirent leurs esprits: ils crièrent en même temps :
« Sus au monstre ! »
Ils tirèrent leur arme et se précipitèrent sur l'araignée, suivis d'Hemli, Tinadriel et Calaldur. Celui-ci réussit à couper un morceau de patte de la bête, et le frère de Nindil grimpa vivement dans un arbre, et commença à décocher ses flèches, en prenant soin de ne pas toucher Figan, ce qui n'était pas aisé, même pour un elfe. L'araignée s'enfuit vers la falaise proche, talonnée par Sigmin, Arafin et les autres. Arrivée à la falaise, l'araignée s'engouffra dans un tunnel au pied de celle-ci. Les elfes hésitèrent, laissant passer les nains, plus à l'aise sous terre. Arafin sortit une fiole, qui se révéla être une source de lumière, puis les sylvains descendirent dans les ténèbres, guidés par le sergent elfe, Ils n'en eurent pas besoin très longtemps, car le tunnel déboucha à l'air libre quelques dizaines de mètres plus loin.
Les elfes sortirent prestement de la galerie, plus à l'aise sur que sous terre. Les deux rangers nains étaient déjà aux prises avec l'araignée, mais ils ne prenaient pas l'avantage. L'arrivée des elfes leur fût d'un grand secours, car ceux-ci tirèrent leur lame et firent le tour du monstre, lui coupant la retraite. L'arachnide, ne sachant quoi faire, relâcha la pression sur les nains et se retourna pour faire face aux trois elfes. Cela lui fût fatal, car elle exposa son abdomen, plus fragile, à la colère du sergent Sigmin. Celui-ci s'empressa de frapper le dard de l'araignée, et le détacha du reste du corps. Le monstre à huit pattes « cria » de douleur, et se retourna de nouveau. Mais elle ne finit pas son demi-tour car les trois guerriers elfes tranchèrent trois de ses pattes gauches, puis Arafin détacha la dernière avec sa lame. L'araignée s'effondra, manquant évidemment de stabilité. Tinadriel lui sauta dessus, pendant que les rangers nains lui coupaient ses dernières pattes. L'archer elfe perché sur la bête prit son arc, encocha trois flèches et les tira dans la tête du monstre pour l'achever. L'araignée était morte, grâce à l'habilité conjointe des nains et des elfes.
Sigmin et Hemli firent le tour de la bête, sans trouver traçes de Figan, jusqu'à ce qu'Arafin leur désigne un arbre. Effectivement, le nain captif était là, emprisonné dans la toile et suspendu à une haute branche. Et il y avait d'autres cocons, trois au total. Le groupe se douta de qui était dedans: Nindil, le corps d'Hoifur et sûrement celui de l'orque qui avait servi d'appât. Les trois guerriers elfes s'empressèrent de grimper dans l'arbre et de décrocher les cocons, que rattrapèrent les nains, qu'ils découpèrent ensuite, libérant les captifs de leur gangue de toile. Ils trouvèrent bien ceux qu'ils avaient espérer : les trois ex-captifs étant inconscients, les six membres debout décidèrent de les ramener le plus vite possible au mallorn géant. Pour cela, ils décidèrent d'utiliser les cocons, très solides mais très légers et faciles à porter. Arafin et Sigmin portèrent le corps de Hoifur, Tinadriel porta son frère Nindil. Calaldur et Hemli s’occupèrent de Figan. Ils prirent beaucoup plus de temps à revenir, du fait de leurs charges.
Arrivés au mallorn géant, Hemli sonna du cor et des nains et des elfes descendirent en armes à toute vitesse, croyant à une attaque. Ils furent étonnés de voir leur sergent respectif ramener les hommes et des cocons. Le cor avait été sonné pour qu'on vienne leur donner un coup de main pour monter les gangues en haut de l’arbre. Ce qui fut fait, et rapidement. Une fois en haut, les corps furent emmenés à l'infirmerie elfe et là ils reçurent une potion elfique qui réveilla tous les anciens captifs et les ramena à l’état conscient : ils furent étonnés de se trouver là. Mais les malades ne purent parler car ils tombèrent dans un sommeil profond, et le groupe les laissa en paix. Les deux sergents montèrent sur la plate-forme d'Arafin, pour faire le bilan. L'elfe savait qu'il fallait avertir Thranduil, au sujet des araignées, et comme Sigmin devait rencontrer le roi elfe, ils décidèrent de partir ensemble. Mais avant, ils devaient se reposer.
Désolé pour ces gros pavés, toute ma mise en page disparait quand je transfère le texte sur le forum. Et après, impossible de remettre les alinéas, ils ne sont pas pris en charge ici.
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Pour une première lecture, j'avoue que c'est encourageant!
Le récit est agréable à lire, un peu superficiel cependant (mais après tout il ne s'agit que d'une nouvelle, pas d'un roman). Sa meilleure qualité est à mon avis l'importance que tu donnes au décor, qui n'agit pas simplement en toile de fond, mais intervient presque en tant qu'acteur. Une bonne idée également que les araignées. Et les scènes de bataille sont pas mal tournées.
Un bémol malgré tout : le récit manque parfois d'un brin de réalisme, notamment en ce qui concerne les relations et les dialogues. Par exemple l'elfe m'a l'air un peu trop humble face au nain, ou encore les dialogues sont bien trop élaborées pour des échanges au beau milieu d'une bataille. Mais au final, ce n'est pas tant un défaut à mon avis, étant donné que ça m'a permis de sourire un peu!
En tout cas, entre deux partiels, c'est toujours agréable de franchir une porte qui mène au pays de Sigmin le nain et de sa joyeuse troupe de guerriers. Et autant dire que j'espère que cette porte demeurera encore ouverte un bon bout de temps!
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12.01.2010, 01:12
(Modification du message : 12.01.2010, 01:22 par Sigmin.)
Et bien, merci tout d'abord ManThanoMénos pour tes encouragements. J'avoue que quand j'ai relu mes premiers textes, je me suis rendu compte que Sigmin et Arafin parlait comme deux personnes "normales", alors qu'il s'agit d'un nain et d'un elfe, et que leur première rencontre aurait du être influencé par les siècles de rancœurs et de conflits qui existaient entre les deux peuples. Toutefois, j'étais jeune (un an de moins ^^) et je ne connaissais pas autant l'univers de Tolkien qu'actuellement. Mais je suis ravi de voir que ça plaît à au moins une personne ici, et je continuerais de poster les missions de Sigmin déjà et pas encore écrites. J'en suis actuellement au chapitre VIII, qui sera celui d'une immense bataille entre les troupes de Sauron, la Légion Noire et les forces des Peuples de l'Ouest. Bien sûr, comme cette Grande Bataille fait intervenir plusieurs joueurs de mon JDR, il n'y aura pas tous les points de vues, avec tous les détails de la bataille. C'est pourquoi j'invite les personnes intéressés par ce récit à venir sur le forum en lui-même, pour ainsi découvrir d'autres joueurs (bien plus talentueux que moi) et d'autres récits. D'ailleurs, j'ai vu que ManThanoMénos s'était inscrit sur le forum. Envisagerait-on une possibilité de participation à ce RP de ta part, ManThanoMénos ?
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Une participation... un divertissement égoïste en fait, et dans un autre style
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Ca me pose pas de soucis, bien au contraire ! Il va de soi que je lirai tes textes avec assiduité, et j'espère que les autres membres du forum feront comme moi, puisque tu vas poster tes écrits ici, hein ManThanosMénos ? ^^
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13.01.2010, 02:26
(Modification du message : 13.01.2010, 02:29 par Sigmin.)
III
Les Halls de Thranduil
« Il y a beaucoup trop d’elfes à mon goût »
Soldat Hirin, de la 12e compagnie de combat d’Erebor
Le voyage s'était bien passé jusqu'à Aradhrynd, la capitale du royaume elfique de Mirkwood. Le trajet s'était révélé sans encombre, et en voici la fin.
Sigmin le nain pensait voir une gigantesque cité dans les arbres, ressemblant au campement d'Arafin qu'il avait visité, mais il s'étonna quand le sergent elfe, qui l'accompagnait, lui annonça qu'ils étaient arrivés.
« Où ? Je ne vois pas ces mellyrn géants dont vous m’avez parlé, et que vous les elfes utilisez comme demeure. »
L'elfe rit, puis lui dit:
« Eh bien, c'est une exception pour nous les elfes, bien que vous pourrez voir plusieurs de nos habitations parmi les arbres environnants, mais notre cité, la seule du royaume, est sous terre.
-Sous terre ? s'étonna le nain.
-Oui, comme vos demeures, maître nain. Aradhrynd a été construit sous les montagnes de Mirkwood quand mon peuple a du fuir un grand péril -trop grand pour que je vous en dise plus sur le sujet pour le moment. Maintenant, je vais vous montrer notre capitale. »
Devant eux s'étendaient les monts de Mirkwood, et à leur pied on pouvait apercevoir la Rivière Noire, qui courait jusqu’à la Rivière de la Forêt, puis jusqu’au Long Lac, où était suspendue Esgaroth, la cité des marchands construite sur des pilotis à la surface du lac.
Arafin mena sa compagnie et celle des nains vers la montagne la plus proche. Il leur fallut une heure pour l'atteindre, et une fois arrivés, des elfes furent envoyés pour chercher l'entrée de la cité, creusée dans le flanc du pic rocheux. Ils revinrent cinq minutes plus tard, accompagnés d'un elfe armé d'un arc et portant une flûte. Il était vêtu de vêtements sombres, tout comme sa cape, qui était aussi recouverte de végétation. La sentinelle, car s'en était une, était grande, belle et froide. Son visage était dur comme la pierre, et ses cheveux blonds descendaient jusqu'à ses bras. Il ne fit pas attention aux nains, ni même aux elfes, sauf à Arafin, à qui il fit signe de le suivre. Les deux compagnies se mirent en branle et marchèrent jusqu'à à arriver à un arbre très feuillu où les attendait la sentinelle. Puis, sans un mot de bienvenue, elle se tourna face à l'arbre et commença à jouer de son instrument de musique. C'était une mélodie belle et lente, digne des elfes, et qui accélérait progressivement.
Les nains écoutaient avec contentement, heureux d'entendre à nouveau de la musique. Et même les elfes sylvestres semblaient joyeux, car il n'était pas dans leur habitude de jouer d'aussi étranges mélodies. Et en effet, la mélodie était étrange, car au fur et à mesure que le rythme accélérait, les branches de l'arbre se mouvaient de plus en plus vite. Au point culminant de la mélodie, on vit l'arbre « s'écarter » littéralement de sa place, ce qui laissa découvert l'entrée d'un tunnel. Les nains étaient ébahis, et quand la mélodie diminua d'intensité et de rapidité, l'arbre s'immobilisa. Arafin invita ses compagnons rangers à entrer dans le souterrain, ce qu'ils firent bien volontiers, trop heureux de retourner sous terre, même s'ils n'étaient pas chez eux. Le sergent elfe saisit une fiole qui dégageait une paisible lumière, et trois autres elfes prirent des lanternes. Puis la mélodie de la sentinelle -restée dehors- reprit, et l'arbre regagna sa place, obstruant l'entrée du tunnel. Celui-ci était haut de plafond -environ trois mètres- et suffisant large pour que cinq nains de bonne consistance puissent marcher côte à côte sans se toucher. Par contre on ne voyait pas l'extrémité du tunnel, et un elfe particulièrement habile sous terre, du nom d'Isindir, leur indiqua qu'il fallait franchir une porte spéciale avant d'arriver à la cité elle-même. Les nains demandèrent comment était cette porte, mais l'elfe refusa de leur répondre, leur demandant un peu de patience.
Les deux compagnies reprirent leur route pendant quelques temps avant d'arriver à la fameuse porte. Sigmin s'étonna, car il ne voyait devant lui qu'un mur de pierre, semblable à morceau de falaise, qui bloquait le passage. Puis Arafin approcha sa fiole de la roche, et de fines lignes argentées commencèrent à se dévoiler, au fur et à mesure que le sergent promenait sa fiole sur la paroi. Quand ce fut fini, on pouvait voir une arche et des piliers, semblables à une porte, ainsi que des inscriptions elfiques sur le pourtour.
« Parlez, ami, et entrez » leur traduisit le sergent elfe.
-On raconte que les portes du royaume de Khazad-Dum sont...commença Sigmin.
-Identiques, oui je sais, le coupa Arafin.
-Comment le savez-vous ? demanda le nain, passablement agité. Nul elfe n'a jamais foulé le sol de ce royaume.
-Je vous expliquerais plus tard, si vous le voulez bien. »
Sigmin se calma, puis le sous-officier elfe prononça quelques mots dans sa langue. Et là, ce fut remarquable: le mur sembla se briser en deux, de haut en bas. Mais c'était belle et bien la porte, et on en voyait l'ouverture, maintenant. Quand les pans de murs furent totalement écartés, les nains s'avancèrent prudemment, exhortés par Arafin. Quelques mètres plus loin, le passage s'élargissait pour s'ouvrir sur une salle, où on pouvait voir des elfes. Certains étaient debout, montant la garde derrière des barricades, d'autres s'entrainaient au maniement de leur lame elfique, mais la plupart se reposaient, allongés en cercle autour d'un anneau de lumière, qui provenait d'un puits creusé dans le plafond. A ce moment-là, tous les elfes présents, sauf la compagnie d'Arafin, se retournèrent pour dévisager les nains. Certains soldats dans la salle s’étaient relevés et avaient saisis leur arme. Un des gardes s'adressa au sergent elfe dans leur propre langue, et il paraissait tendu et mécontent. Mais voici leur conversation :
« Pourquoi avez-vous amenez des nains ici ? commença le garde.
-Ne vous inquiétez pas, ce sont des amis, répondit Arafin.
-Des amis ?! Comment des nains peuvent-t-ils être des amis des elfes ?
-Ils m'ont sauvé la vie, à moi et à ma compagnie, et pour cela ils méritent notre amitié. De plus, ce sont des émissaires du Roi sous la Montagne, Daïn II Pied-de-Fer, et ils sont venus pour rencontrer notre propre roi, alors laissez-les passer ! continua le sergent elfe, commençant à s'énerver.
-Je veux bien les laisser passer, mais ils devront laisser leurs armes ici, et seul leur capitaine pourra rentrer dans Aradhrynd pour rencontrer Thranduil.
-Laissez-moi leur expliquer cela.
-Bien. Mais dépêchez-vous, je n’aime pas cette situation. »
Arafin se retourna vers Sigmin -et se pencha- et lui parla dans le Langage Commun :
« Le garde veut bien vous laissez passer, mais vous devrez laisser toutes vos armes et vos armures ici, et vos compagnons ne pourront vous suivre dans la cité, ils resteront dans une salle proche d’ici.
-Bien, mais je parlerai à votre roi de la façon dont vous nous accueillez, dit-il, haussant le ton pour que la garde l'entende.
-Je lui dirai aussi, car je vous accompagnerai, il vous faudra un guide et je dois moi-même voir le roi.
-Je vous remercie, maître elfe. »
Puis Sigmin se tourna vers le garde et s'inclina tout en souriant, marmonnant quelques injures dans sa langue maternelle. Il expliqua la situation à ses nains et confia le commandement à Filin. Le sergent s'avança en compagnie de son homologue elfe, et confia ses armes -arc, hache de combat- et son armure à un elfe qui les emporta et les rangea dans un coffre avec tout le respect qu'il pouvait avoir pour des objets nains (c'est-à-dire pas beaucoup). Puis ses rangers firent de même et on les conduisit dans une salle de repos à côté de celle de garde. Sigmin dut suivre un elfe, accompagné par Arafin, et se dirigea vers la sortie principale, qui leur permettrait de rejoindre la cité elle-même. Le sergent elfe avait demandé à sa compagnie de rester avec les rangers nains, pour leur tenir compagnie. De plus, certains, à l'image de Sigmin et d'Arafin, s'étaient liés d'amitié, ce qui leur permettrait de rester ensemble. Filin souhaita bon courage à son supérieur, et lui remit le rouleau de parchemin qui contenait la demande de relations entre Erebor et Mirkwood, écrite par Daïn lui-même.
Les deux sergents ne marchèrent pas longtemps avant de rentrer dans la cité, car d'un coup, tout devint plus lumineux. Sigmin ferma les yeux tellement la lumière était forte, car il était juste avant dans un tunnel sombre. Quand le sergent fut habitué à cette brusque clarté, il ouvrit grand les yeux, ébahi, devant la capitale des elfes sylvestres. Une grande salle, aussi géante que Cavenain, s'ouvrait à Sigmin. La lumière venait d'un grand puits creusé dans le plafond et jusqu’à l'air libre, haut dans la montagne. En Lorien, Caras Galadhon était construite parmi les arbres, son nom signifiait d'ailleurs « Forteresse d'arbres ». Ici, malgré le fait d'être sous terre, il y avait aussi des arbres, mellyrn et autres. La plupart des habitations étaient construites autour ou dans ces arbres, mais on pouvait voir quelques constructions sur le sol.
Une seule structure dépassait les mellyrn et surplombait cette ville: le Palais de Thranduil. Merveille d'architecture, ce palais a été bâti en deux parties: une surplombant Aradhrynd, et installée dans des arbres, l'autre partie dans la montagne, comprenant un réseau de tunnels bien éclairés joignant de multiples salles souterraines. Ces salles étaient utilisées comme réserves pour la plupart, mais on trouvait aussi les cuisines, les chambres d'amis, mais on les utilisait surtout comme refuge pour les civils si l'Ennemi entrait dans la ville (Heureusement, cela n’était pas encore arrivé). Dans la partie «aérienne», dans les arbres, on trouvait les appartements privés de Thranduil, ceux des invités - elfes- qui préféraient dormir en hauteur, il y avait aussi la salle du trône, la salle de réception (si on pouvait appeler cela une salle, car elle était à l'air libre) et aussi quelques salles de repos, la bibliothèque et les jardins suspendus d'Aradhrynd. Sigmin était toujours admiratif, et Arafin s'en amusait. Puis il lui demanda de le suivre:
« Maître nain, nous devons au plus vite rencontrer mon roi, vous pour votre mission diplomatique, moi pour les attaques à la frontière. Je vous ferai visiter la cité plus tard si nous en avons le temps.
-Allons-y, mon ami, répondit le sergent nain. »
L'elfe mena son compagnon à travers la rue principale de la capitale sous la montagne. Sur leur chemin, ils croisèrent quelques elfes, qui saluèrent Arafin mais qui se méfièrent de Sigmin. Une fois repartis, le petit dit au grand:
« On dirait qu'ils n'aiment pas trop les nains ici. S'ils savaient ce que nous avons fait pour votre peuple.
-Ne vous inquiétez-pas, ami, ils savent ce que votre race a apporté à la nôtre, et ils s'en souviendront toujours. Seulement on ne voit pas beaucoup de Petites Personnes dans cette cité, et seuls les plus vieux et les plus sages des nôtres étaient là lors de l'édification de la ville, et ils sont pratiquement les seuls à vous considérer comme des alliés et des amis. Mais ils sont minoritaires et ne sont plus influents dans ce royaume, c’est pourquoi nous avons l’habitude d’éviter votre peuple, comme nos ancêtres depuis des générations. Je crois que cette demande de renouer les relations entre nos deux peuples va être la bienvenue pour certains, car elle prouvera que les nains veulent eux aussi établir une amitié durable avec les elfes. Toutefois, cela sera très difficile de convaincre notre roi, car lui-même est peu enclin à vous faire confiance. »
Tout en parlant, les deux sergents s'approchaient des portes du palais. Celles-ci étaient gardées par deux sentinelles en armure dorée, et qui portaient une lance, avec accrochées dessus deux petits fanions bleus et verts brodés de fils dorés. Les plaques de leur protection étaient finement ouvragées, en forme de longues feuilles plates, et protégeaient le torse ainsi que les cuisses. L'armure venait recouvrir une cotte de mailles de la même couleur, qui elle, descendait jusqu'aux chevilles, et protégeait ainsi tout le corps du guerrier. Venaient renforcer cette protection un casque gravé de motifs de feuilles, et une cape verte –plus une indication de leur rang qu’une réelle défense. Ces protections dorées accroissaient l'impression de puissance qui se dégageait des sentinelles. Et heureusement que ces elfes voulaient bien les laisser passer, car Sigmin n'aurait pas été de taille à les affronter, qui plus est à mains nues. Les lances se décroisèrent, et les portes s'ouvrirent. Les gardes ne les regardèrent même pas. Les deux sergents franchirent l’ouverture et furent accueillis par un grand elfe.
« Nous vous attendions, nain, dit-il froidement. Je me nomme Celdior, et je suis l'intendant de Sa Majesté. Celle-ci vous attend dans la salle du trône, vous et le sergent Arafin. »
Sigmin était étonné du fait qu'on l'attendait ici, mais, tandis qu'il marchait vers la salle, il n'osa pas parler à Celdior, ni à Arafin.
Le trio arriva aux portes de la Grande Salle. Celle-ci aussi était gardée par des gardes vêtus de la même façon que ceux de dehors. Mais ici il y en avait quatre, et leur cape était rouge. Ils décroisèrent leur lance et ouvrirent les portes quand l'Intendant s'avança. Celui-ci s'avança dans la salle, suivis par les deux sergents. Sigmin était époustouflé par la beauté de ces lieux: une grande salle où les piliers étaient des troncs d'arbres, et la charpente et le toit, des branches et des feuillages. Les murs semblaient être d'écorce, et le sol était en bois, gravés de motifs elfiques, s'entrelaçant et se perdant sur les colonnes et les murs. Entre les piliers, au fond de la salle -qui n'était pas bien grande-, il y avait une estrade et plusieurs marches, elles aussi recouvertes de motifs, qui menaient au trône du roi des elfes. Et y siégeait Thranduil de la Forêt Noire. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, Sigmin le distinguait de mieux en mieux: grand, aux cheveux blond descendant jusqu'aux bras (comme tout elfe qui se respecte), et aux yeux verts. Sur sa tête était posée une couronne de feuilles. Il était vêtu d'une grande cape verte recouvrant ses vêtements d’excellente qualité, vert eux aussi, et brodés de fils d'or. Il avait juste une paire de chaussures elfiques toutes simples, sans ornements. On disait aussi qu'il avait toujours du lembas -le pain de route elfique- dans ses poches, et à côté de lui était posée sa lame elfique, rangée dans son fourreau, ainsi que son arc et son carquois.
Arrivé tout près de Thranduil, Celdior s'inclina. Sigmin et Arafin firent de même.
« Monseigneur, dit-il, voici le nain Sigmin, fils de Sigan, porteur d'un message du Roi Daïn Sous La Montagne, seigneur d'Erebor. L'accompagne le sergent Arafin, responsable d’un groupe de chasse et lui aussi porteur d'un message.
-Eh bien, que ce soit lui qui commence à parler, car à mon avis ce n'est pas une bonne nouvelle, comme toutes celles que j’ai entendu depuis bien des années. »
Ainsi parla Thranduil, d'une voix forte et claire, qui résonna dans la salle.
« Monseigneur, j'apporte effectivement de mauvaises nouvelles, déclara Arafin. L'Ennemi a passé notre frontière, une fois de plus, et il amène avec lui des rejetons d'Ungoliant. »
Thranduil prit un air grave en apprenant cette nouvelle. On entendit aussi des murmures sur les côtés de la salle, et Sigmin remarqua la présence d'une dizaine d'elfes, tous aussi richement vêtus que le roi, et qui discutaient entre eux sur la déclaration d'Arafin venaient de faire.
« Ce que vous nous annoncez là est grave, dit Celdior. Si les orques et les araignées remontent encore plus dans le Nord de la Forêt Noire, ils peuvent menacer nos foyers. Il faudrait renforcer une fois de plus nos frontières avec d'autres troupes. De plus, les attaques des gobelins ont repris au Nord, et nous manquons de guerriers pour les repousser. »
Thranduil ne disait rien, laissant son intendant parler, et réfléchissant sur la situation actuelle. Puis il déclara:
« Ne nous préoccupons pas de ça maintenant, car nous avons un invité qui doit aussi nous apporter des nouvelles, qui, je l'espère, seront meilleures. Je vous en prie, Sigmin fils de Sigan, parlez !
-Je remercie Sa Majesté de m'accueillir dans son palais, et en disant cela il s’inclina une fois de plus. Je vous apporte un message de mon roi, Daïn II d'Erebor. »
Puis il sortit le parchemin, le déroula puis déclama calmement et lentement :
« Moi, Dàin II, fils de Nàin, roi du Peuple de Durin et descendant de Durin Ier, seigneur sous la Montagne, maître d'Erebor et des Monts d’Acier, s'adresse au roi du royaume sylvestre de Mirkwood, Thranduil fils d'Oropher. Moi, Dàin, demande le rétablissement des échanges entre Aradhrynd et Erebor, afin de renouer les relations amicales entre elfes et nains qui existaient autrefois. Les querelles qui existent entre nos deux peuples ne sont pas de notre responsabilité, et ce qui est fait est fait. Maintenant, il ne tient qu’à nous d’oublier cet ancien conflit, et de redevenir des alliés sans méfiance l’un envers l’autre. Moi et tout mon peuple somme prêts à faire de considérables efforts dans cet objectif. Sur tous les plans, nous pourrons vous aider : des routes commerciales sont prêtes à être rouvertes entre nos cités, et l’armée royale d’Erebor se tint prête à partir pour Vertbois-le-Grand en tant que renforts alliés si besoin est. En espérant recevoir des réponses positives de votre part, nous vous saluons, roi Thranduil de Mirkwood, seigneur des elfes sylvains de Rhovanion. Puisse votre règne être aussi long que l’existence des étoiles au-dessus de nous. »
-Merci, maître nain, de m’avoir transmis ce message, répondit le roi elfe. Je ne peux, vous comprendrez, vous donner une réponse tout de suite, car je préfère y réfléchir plus longuement. De plus, j’ai d’autres problèmes très urgents à régler. Je vais donc vous laisser, Celdior se chargera de vous montrer vos appartements. »
Sur ces mots, il indiqua d'un geste son intendant qui les attendait, à la sortie principale. Arrivés près de lui, Celdior leur dit:
« Je vais vous montrer vos quartiers, maître nain, ainsi que ceux de vos compagnons qui vous ont accompagnés jusqu’ici.
-Je croyais que mes rangers devaient rester dans une salle à l’entrée du royaume ? demanda le nain, interloqué.
-Notre roi a pris connaissance de la troupe que vous menez. Il préfère accueillir plus convenablement les sujets du roi Dàin ici, dans son propre palais. Vos guerriers pourront ainsi rejoindre leurs compatriotes déjà présents ici.
-Il y a déjà des nains ici ? s'étrangla Sigmin.
-Oui, une trentaine de soldats sont arrivés il y a quelques jours, avec pour ordre de prendre contact avec vous, une fois la mission diplomatique réussie. Et comme je crois que cette mission est réussie, vous allez pouvoir les rencontrer.
-Effectivement, et j'aimerais beaucoup les rencontrer.
-Ne vous inquiétez pas, maître nain. J'ai aussi envoyé quelqu'un récupérer vos affaires et guider vos rangers jusqu'à leurs quartiers. Vous comprendrez que nous ne pouvons pas offrir le même accueil à tous vos compagnons, c’est pourquoi ils devront se contenter d’un dortoir commun.
-Je vous en remercie, maître elfe. Je crois que cela leur suffira amplement. »
Puis Celdior sortit de la grande salle, suivi par le nain. Arafin les avait quitté quelques minutes auparavant, car il devait s'entretenir avec le roi Thranduil à propos des attaques aux frontières. Les deux personnes traversèrent une passerelle pour arriver jusqu’au flanc de la montagne, à l'entrée d'un tunnel.
« Voila l'entrée d'un réseau de galeries et de salles. Vous avez le choix pour votre chambre, vous pouvez en prendre une qui s'ouvre sur ce côté de la montagne, sur le palais de Thranduil, ou alors choisir des appartements qui donnent au-dehors, sur la forêt qui surplombent la Rivière de la Forêt.
-Où sont logés les nains qui sont déjà arrivés ? demanda simplement Sigmin.
-Et bien, nous avons mis à leur disposition une salle commune ainsi que plusieurs chambres à plusieurs lits. Vos rangers seront logés au même endroit, car il y a suffisamment de lits pour une centaine de personnes.
-Je vous remercie de votre hospitalité, intendant Celdior, mais sans vouloir vous offenser, je préfèrerai dormir avec mes compagnons, car nous sommes toujours ensemble, et jamais je n'ai passé de nuit sans eux depuis plusieurs années.
-Je comprends, maître nain, et nous ferons comme bon vous semble. Je demanderais donc aux valets d'apporter vos affaires dans cette salle. Je vous y conduis maintenant, suivez-moi.
-Allons-y ! lança le sergent nain.
L'elfe entra dans le tunnel, prenant une lanterne à l'entrée et l'allumant simplement en passant sa main sur la bougie à l’intérieur. Suivi par le nain, il marcha dans les galeries jusqu'à à arriver devant une double porte en bois. Sur les côtés et au-dessus de la porte, de grands piliers de pierre étaient gravés de runes naines.
« Ce sont vos ancêtres, quand ils ont construit ces demeures et ces galeries, qui ont gravé ces runes, elles disent...
-…Que cette salle sera réservée à ceux de notre peuple qui seront invités ici, répondit Sigmin, traduisant lui-même le message écrit en khuzdul.
-Oui, effectivement, maître nain. »
Sur ce, l'elfe ouvrit la porte. Celle-ci donnait sur une grande salle, avec elle-aussi un puits de lumière au milieu. Sur un côté, il y avait une grande cheminée, où un feu flamboyait. Au milieu, une dizaine de tables étaient alignées dans la longueur de la salle, et il y avait des bancs. On pouvait aussi voir des couvertures sur le sol, près de la cheminée, et des fauteuils autour. Des torches étaient fixées sur les murs tout autour de la pièce, et il y avait plusieurs portes en bois sur les côtés. Et, plus important -en tout cas pour Sigmin-, il y avait plusieurs nains dans la pièce, une quinzaine environ. Certains se reposaient autour du feu, une pipe à la bouche, d'autres discutaient, trois autres aiguisaient leur hache avec des silex, et deux refaisaient les empennes de leurs flèches. Le sergent nain se précipita dans la pièce, et lança, dans sa propre langue:
« Mes amis ! »
Tous les nains présents se retournèrent, dévisageant le nouvel arrivant. Puis, l'ayant reconnu comme un des leurs, ils se levèrent tous et coururent saluer Sigmin, le serrant dans leurs bras, et lui parlant en langue naine (nous vous éviterons les palabres et les cris de joie). Puis les invités nains expliquèrent au sergent qu'ils étaient arrivés ici il y a quelques jours, pensant rejoindre les messagers de Daïn dans la capitale. La mission diplomatique terminée, ils devaient se mettre se mettre sous le commandement de Sigmin, puis rejoindre les territoires de Dale, près des Monts d'Acier. Un seigneur gobelin et ses troupes étaient descendus de leurs cavernes et attaquaient les villages avoisinants, ainsi que les caravanes qui faisaient la liaison jusqu’en Erebor. Sigmin et ses guerriers -nouveaux et vétérans- devaient donc mettre un terme aux attaques des orques.
Mais pour l'instant, l'heure était aux retrouvailles, et le nouvellement promu sergent-chef avait retrouvé quelques-uns de ses anciens amis, comme celui qui avait mené les renforts jusqu'ici, nommé Meran. Celui-ci avait expliqué à son nouveau supérieur qu'ils avaient été invité à visiter les jardins sur les flancs de la montagne, et que tous ceux qui voulaient y aller devaient aller à la plate-forme de l'autre côté de l'entrée des tunnels, le lendemain.
Puis les rangers de Sigmin arrivèrent dans la salle, avec les affaires de leur sergent portés par deux elfes en tenue de valet. Etant assez fatigués, ils saluèrent quand même joyeusement les autres nains, puis demandèrent où il y avait des lits de libre. On leur indiqua certaines portes, donnant sur des chambres d'une demi-douzaine de places. Les dix-neuf nains allèrent donc se reposer, et Sigmin ne tarda pas à les rejoindre, lui aussi très épuisé.
Le lendemain, quand les rangers se réveillèrent, ils eurent la surprise de trouver de la nourriture et de la boisson sur les tables, dont ils se délectèrent rapidement. Ensuite, les nains souhaitant visiter les jardins d’Aradhrynd allèrent à la plate-forme, dirigés par Sigmin et son ami Meran. Un elfe les attendait, et ils s’aperçurent que c'était Celdior. Il les salua puis les guida à travers le dédale de plates-formes, puis entra dans un tunnel, mais rapidement, ils ressortirent dehors, sur les flancs de la montagne. La dizaine de nain se sépara à travers les arbres, profitant du paysage et de l’air frais qui se glissaient entre les Monts de Mirkwood.
Mais ils n'eurent pas le temps de profiter de la vue splendide, car des gobelins leur tombèrent dessus. Les nains en furent très surpris, car ils pensaient que les frontières internes du royaume des elfes étaient mieux gardées que cela. Les ennemis étaient peu nombreux, une douzaine, et mal armés. Quelques uns avaient des lances ou des épées, mais la plupart avaient seulement une dague dentée. Ils prirent les nains par surprise, et ils en blessèrent un avant qu'il n'ait put réagir. Les autres nains se regroupèrent, menés par Meran, car Sigmin était introuvable. Les natifs d'Erebor chargèrent les gobelins désorganisés, et les attaquèrent à mains nues. Même un nain désarmé est plus dangereux qu'un gobelin avec une dague, et c'est pourquoi les guerriers d’Erebor prirent rapidement l'avantage, étranglant la plupart des ennemis, et mettant en fuite les survivants.
Quant à Sigmin, il s'était éloigné rapidement, et quand il avait cherché à rejoindre les autres nains, trois gobelins l'avaient intercepté, et l'avaient de suite attaqué. Sigmin évita les coups d'épée du premier, passa derrière-lui et lui botta l'arrière-train, le jetant à terre. Il récupéra l'épée de son adversaire et la lui planta dans la nuque. Puis il se retourna, et eut juste le temps de frapper de son épée l’orque qui lui avait bondit dessus. Le dernier avait disparu, croyait Sigmin. Mais en réalité, il était monté dans un arbre, et il sauta sur le sergent nain. Celui-ci ne put riposter, et tenta de décrocher le gobelin. Mais ses bras étaient trop courts, et il ne put l'attraper, alors que l’orque commençait à l'étrangler. Sigmin commençait à suffoquer, et sa vue commençait à vaciller. Puis il sentit un relâchement sur sa nuque, les mains du gobelin s’écartèrent et il tomba au sol. Le nain se retourna et vit que son adversaire était mort, puis il releva la tête et découvrit Meran, une hache de jet à la main; une deuxième était plantée dans le corps du gobelin. Sigmin ramassa la hache et remercia son ami, puis les deux nains rejoignirent le groupe. Les autres furent contents de les retrouver, et Celdior, affolé, leur demanda de retourner rapidement dans leurs appartements, pendant qu'il prévenait les sentinelles elfes, pour qu'elles ratissent la région à la recherche d’autres orques.
Une fois dans la salle commune, Sigmin décida que lui et ses nains devraient quitter rapidement la capitale des elfes, pour rejoindre les Monts d’Acier et s'occuper de la menace orque. Pendant que Meran prévenait leurs hôtes, les autres faisaient leurs préparatifs. Sigmin avait également réorganisé sa compagnie, nouvellement agrandie. Il décida de laisser la responsabilité de ses rangers à Filin, promu sergent. Hemli devint caporal et prit la tête de la deuxième escouade, à la place de Sigmin. Meran était sergent, il prit le commandement des nains en armure lourde, c'est-à-dire quinze guerriers et cinq archers. Un des cinq tireurs, Tugnus, fut élevé au rang de caporal, à la tête de son escouade. Une fois que toutes les troupes furent attribuées à un sous-officier et que Meran revint accompagné de Celdior, ils sortirent de la salle. L'intendant leur avait donné du lembas et d'autres provisions, et maintenant il les menait vers l'entrée Nord (ou sortie Nord). Une fois arrivés au bout de tunnel, on entendit une mélodie, puis l'arbre qui était devant le passage se déplaça, et le groupe de combat sortit. Celdior leur souhaita bonne chance et les salua, après leur avoir indiqué la direction à prendre. La troupe se mit en marche, quelques rangers furent envoyés en éclaireur, et d'autres restèrent derrière. Sigmin menait le contingent, accompagné par ses gardes Khazad, des troupes d’élite surarmées et protégées par de lourdes armures d’acier et des cottes de Mithril. Venaient ensuite les guerriers nains formant un anneau de boucliers qui protégeaient les rangers restants et les archers. Le groupe de combat prit la direction du Nord, et marcha toute l'après-midi.
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(12.01.2010, 02:18)Sigmin a écrit : Ca me pose pas de soucis, bien au contraire ! Il va de soi que je lirai tes textes avec assiduité, et j'espère que les autres membres du forum feront comme moi, puisque tu vas poster tes écrits ici, hein ManThanosMénos ? ^^ C'est par ici. Puisque je ne posterai l'entier texte sur ton forum qu'une fois achevé, j'ai préféré -comme il est de coutume en ces lieux- le publier morceau par morceau en cette section pour en offrir la primeur aux tolkiendili ; en espérant que cet avant-goût te plaira
Concernant ton Chapitre III, beaucoup d'imagination je trouve ; tant mieux! Et des décors toujours aussi bien travaillés
Néanmoins, je dois avouer qu'au bout d'un moment le récit a commencé à m'ennuyer. C'est surtout de mon fait : je suis d'une nature assez paresseuse, plus cinéphile d'ailleurs que bibliovore, et mon attention a en permanence besoin d'être captivée (ce qui explique que les écrivains classiques français m'ennuient...). Cela ne veut pas dire que ton récit doit être bourré d'actions, de combats et de carnages, (que non! Ce serait bien pauvre) mais qu'il devrait être un peu plus dynamique.
Du coup lorsque je construis un récit qui se veut dynamique, j'applique moi-même des règles, cependant empruntées à l'art cinématographique, et qui ne sont pas paroles d'or et de vérité, étant donné que beaucoup des grands auteurs -notamment Tolkien- ne les suivent pas. Et pourtant leurs oeuvres n'en sont pas moins d'une grande qualité!
Ces règles sont donc à prendre comme un exemple, un avis, défaillant peut-être, à rejeter probablement, ou le cas échant à adopter en les ajustant à ton propre style.
Entrelacer actions, descriptions et dialogues, plutôt que de faire un paragraphe de descriptions, un paragraphe de dialogues, un paragraphe d'actions.
Préférer le discours direct au discours indirect.
Faire naître les images dans l'imagination du lecteur en truffant le récit de rapides détails sensibles. (Il faut voir le récit comme un film dans ton esprit, image après image, et caractériser chacune de ses images par un détail, une émotion. Comme un story-board).
Centrer le récit autour de moments clés, porteurs d'intrigues, de symboles et de beauté esthétique, minimiser les autres si ce n'est les rejeter. À cette fin bannir tout ce qui est inutile au récit, c'est-à-dire non pas les décors ou les détails qui sont capitaux dans un récit, mais ces instants faits d'évidence que tu n'as pas besoin d'expliciter car le lecteur sait qu'ils ont eu lieu.
Par exemple, un jeune qui part au lycée. Plutôt que raconter tout ce qui se passe du moment où il ferme la porte de sa maison à celui où il se retrouve devant son lycée, comme un long film, en choisir trois extraits et ne raconter qu'eux : le moment où il sort de chez lui, aussitôt le moment où il se retrouve compressé dans la rame de métro, aussitôt le moment où il franchit la porte de son établissement.
Tout de suite le récit est plus dynamique, plus figuratif également, et tu peux profiter qu'il soit ainsi raccourci pour l'enrichir de menus détails à chaque scènes.
Outre ces conseils fallacieux, je réitère mon impatience à lire la suite de ton récit!
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Bien, merci pour les conseils. La suite devrai arriver demain soir vu que tu la demandes. Par contre, tu devrais moins aimer le chapitre V, parce que ya 16 pages sur Word, et peu d'actions, donc je sais pas si j'ai gardé une dynamique sur tout le récit. A voir !
Très bien le début de ton texte en tout cas !
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