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Je m'interroge sur la dédicace de Tolkien à Elaine Griffith (laquelle se trouve sur la copie du LotR qui lui appartenait, d'après JRR Tolkien: A Companion and Guide):
Elainen tárin Periandion ar meldenya anyáran’
En substance :
1) Pourquoi le mot "tári" est-il au datif ? Ou alors comment expliquer que "meldenya" soit au nominatif ?
2) Que vient faire le -n' final de "anyáran" ? Faut-il y voir une forme longue en *anyáranë ?
Des idées ?
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
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Cet exemplaire du LotR a été vendu aux enchères par Bonhams il y a quelques années (vente 10889, lot 601).
Sur l'illustration que j'avais alors récupérée, le texte est clairement Elainen tárin Periandion ar meldenya anyáran (i.e. sans apostrophe à la fin)
On notera au passage que la forme meldenya semble corriger un précédent meldonya, probablement pour marquer explicitement le féminin.
Pour le reste, je ne sais pas
Didier.
Elendil Voronda a écrit :1) Pourquoi le mot "tári" est-il au datif ? Il y a bien un ancien nominatif quenya en - n (Cf. traduction du VT28) mais je doute que ce soit cela, vu les dates respectives de la dédicace et du paradigme...
Elendil Voronda a écrit :Ou alors comment expliquer que "meldenya" soit au nominatif ? Peut-être y voir melde-n-nya...
Nous aurions alors quelque chose comme "À(Pour) Elaine [...] à(pour) la reine des Hobbits [...] à(pour) ma très(plus) ancienne amie".
Elendil Voronda a écrit :2) Que vient faire le -n' final de "anyáran" ? Faut-il y voir une forme longue en *anyáranë ? Ce - n est effectivement assez inattendu à cette position...
Du moins Carl, en février 2004, ne semblait pas plus avancé que nous :
CFH, dans un message de la liste de diffusion Lambengolmor (n° 640), a écrit :I'd like to record here the existence of two items of linguistic interest in
recent Bonhams auctions of Tolkien-holograph items.
1) Sale No. 10889, Lot 601:
First edition _Lord of the Rings_, inscribed in Quenya to Elaine
Griffiths (Tolkien's friend and student), reading:
Elainen tárin Periandion ar meldenya anyáran
This is apparently intended to mean *'To Elaine, queen of Hobbits and my
very old /oldest friend'.
Periandion, gen. pl. of Perian(d) *'Hobbit'. anyáran seems to be an adjective formed on yár-, here apparently meaning *'old' in the sense of *'long-time' (cf. S Iarwain 'oldest', Iaur 'old', etc.)
with intensive prefix an- (cf. Q ancalima 'brightest, very bright';
also VT45:5 s.v A-, 36 s.v. N-). The termination -n in tárin *'queen' and anyáran is intriguing; dative in agreement with Elainen ?
It appears that meldenya *'my friend' was altered by Tolkien from
meldonya, probably to make it a specifically feminine form.
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Si même Carl y perd son latin (sic), cela me console.
Lomelinde a écrit :Peut-être y voir melde-n-nya...
Par contre, pour "meldenya", cela ne fonctionne pas en quenya du style LotR. A priori, les marques de cas se positionnent après le suffixe.
Je suis certain que la marque du pluriel est après le suffixe ( cf. "[...] sinomë maruvan' ar Hildinyar [...]", que j'ai de bonnes raisons de connaître). Je crois me souvenir d'autres exemples qui concernent les marques de cas, mais il faut que je vérifie.
Évidemment, rien n'aurait empêché Tolkien d'essayer une solution alternative, voire même de se tromper. Après tout, il a bien failli oublier le sexe de son interlocutrice.
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Elendil Voronda a écrit :Lomelinde a écrit :Peut-être y voir melde-n-nya...
Par contre, pour "meldenya", cela ne fonctionne pas en quenya du style LotR. A priori, les marques de cas se positionnent après le suffixe. C'est clairement "capilotracté" mais je ne vois pas grand chose d'autre.
Pour ce qui est des exemples de construction Possessif + Cas nous avons :
effíriemmo [*√E-+√PHIR-] n. géni. sing. de * effírie & adj. poss. [effír(e)-mm(a)-o] de notre mort. [VT43/34]
fíriemmo [√PHIR-] n. géni. sing. de * fírie & adj. poss. [firie-mm(a)-o] de notre mort. [VT43/34]
mónalyo [√ ?+ √3Ō-] n. géni. sing. de * mona & adj. poss. [mona-ly(a)-o] de vos entrailles. [VT43/30]
ómaryo [√OM-+√ ?+√3Ō-] n. géni. sing. & adj. poss. [óma-ry(a)-o] avec sa voix. [Q&E/391]
omentielvo [√WŌ-+√MEN-+√ ?+√3Ō-] n. géni. sing. de omentie & adj. poss. [omentie-lv(a)-o] de notre rencontre. [Q&E/367]
ortírielyanna [*√ORO-+*√TIR-] n. all. sing. de ortírie & adj. poss. [ortírie-lya-nna] vers ta protection. [VT44/7]
súmaryasse [√ ?] n. loc. sing. de súma & adj. poss. [súma-rya-sse] dans/en son sein. [M&C/222]
tielyanna [√TE3-] n. all. sing. de tie & adj. poss. [tie-lya-nna] au cours/durant ma route. [C&LI/395]
Elendil Voronda a écrit :Je suis certain que la marque du pluriel est après le suffixe (cf. "[...] sinomë maruvan' ar Hildinyar [...]", que j'ai de bonnes raisons de connaître). Je crois me souvenir d'autres exemples qui concernent les marques de cas, mais il faut que je vérifie.
J'ai du mal à comprendre pourquoi tu cites cet exemple.
Hildinyar ne contient pas de cas.
Et Eärello Endorenna utúlien. Sinome maruvan ar Hildinyar tenn’ Ambar-metta!
Out of the Great Sea to Middle-earth I am come. In this place will I abide, and my heirs, unto the ending of the world.
Mais tu veux très certainement signifier par là que le suffixe possessif -inyar contient le pluriel, et non Hild-, et là-dessus je te donne raison :
lucassemmar [√ ?] n. & adj. poss. [lucasse-mmar] nos dettes, nos péchés. [VT43/19]
máryat [√MA3-] n. du. de ma/má & adj. poss. [má-rya-t] ses deux mains. [R/67, VT40/25]
maryat [√MA3-] n. du. de ma/má & adj. poss. [ma-rya-t] ses deux mains. [R/67]
ro[c]htammar [√ ?] n. pl. & adj. poss. [ro[c]hta+mmar] nos péchés. [VT43/19]
Pour des exemples de marqueur pluriel + marqueur de cas nous avons les génitifs :
aldaron [√GALAD-+√3Ō-] n. géni. pl. de alda des arbres. [VT43/32]
aranion [√TĀ-, TA3-+√3Ō-] n. géni. pl. de aran des rois. [SdA/Liv.V/Chap.VIII/925]
Atanatárion [*√AT(AT)-+√ATA-+√3Ō-] n. géni. pl. de Atanatári des Pères des Hommes. [MR/373]
Eldaron [√ÉLED-+*√3Ō-] n. géni. pl. de Eldar des Eldar. [PMe/396, Q&E/369]
elenion [√EL-+*√3Ō-] n. géni. pl. de eleni des étoiles. [SdA/Liv.IV/Chap.IX/772, L/385, VT36/25 WR/223]
istarion [√IS-+√NĪ²-] n. géni. pl. de istari des magiciens. [C&LI/790]
malinornélion [√SMAL-+√ÓR-NI-+√3Ō-] n. géni. pl. géné. de * malinornéli de nombreux arbres jaunes. [SdA/Liv.III/Chap.IV/506]
Noldoron [√ÑGOLOD-+√3Ō-] n. géni. pl. de Noldor des Noldor. [VT39/18]
Mais les autres cas parlent en ta faveur mon bon Elendil (i.e. marqueur de cas + marqueur pluriel) :
Accusatif :
racsellor [*√RAK-+√LŌ-] n. abl. pl. de * racse des dangers. [VT44/9]
lucandollor [√ ?+ √LŌ-] n. abl. pl. de lucando des pécheurs. [VT43/20]
Datif :
eldain [ÃLED-] n. dat. pl. de elda pour les Elfes. [LR/72]
fírimoin [√PHIR-] n. dat. pl. de * fírimo pour les Hommes. [LR/72]
hildin [√KHIL-] n. dat. pl. de hildi pour les hommes. [LR/72]
ilyain [√IL-] pron. dat. pl. de ilya pour tous. [LR/72]
Allatif :
fírimonnar [√PHIR-] n. all. pl. de * fírimo aux Hommes. [VT44/35]
mannar [√MA3-] n. all. pl. de má dans les mains. [LR/72]
mindonnar [*√MINI-] n. all. pl. de mindon sur de hautes tours. [M&C/222]
Valannar [√BAL-] n. all. pl. de Vala contre les Puissants. [LR/47]
Pour ne citer que ceux-là.
On notera d'ailleurs au sujet des génitifs que le marqueur pluriel n'est pas seulement exprimé avant le marqueur de cas, il est redondant avec celui-ci.
A noter que dans la table bodleienne, Tolkien marqua le pluriel d'un génitif avant le marqueur de cas mais pas après : saryaro. Mais cela demeure une exception.
Elendil Voronda a écrit :Évidemment, rien n'aurait empêché Tolkien d'essayer une solution alternative, voire même de se tromper. Après tout, il a bien failli oublier le sexe de son interlocutrice.
En effet...
Mais s'il avait vraiment voulu exprimer le datif, peut-être aurions-nous lu un * meldenyain ( melde-nya-in) ou quelque chose d'approchant, sur le modèle ilya\ilyain :
ilyain [√IL-] pron. dat. pl. de ilya pour tous. [LR/72]
Mais pourquoi ne pas imaginer simplement qu'il ait conservé le nominatif melde pour écrire "pour la reine des Hobbits, ma très(plus) ancienne amie".
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Je parlais de la position des marques de cas et des marques de nombre par rapport aux autres suffixes du nom. Donc, dans notre cas, par rapport au suffixe -nya.
Dans "Hild-i-nya-r" la marque du pluriel est clairement après le possessif, c'est ce que je voulais dire.
Les autres exemples que tu cites montrent à suffisance que la marque de cas, elle aussi, se place après le suffixe marquant le possessif. D'ailleurs, j'aurais dû penser à l'exemple de "omentielvo" (ou "omentielmo", si la dédicace fut faite sur la première édition), qui prouve que Tolkien était très clair là-dessus à cette époque.
Lomelinde a écrit :Mais pourquoi ne pas imaginer simplement qu'il ait conservé le nominatif melde pour écrire "pour la reine des Hobbits, ma très(plus) ancienne amie".
Ta dernière hypothèse est tout à fait possible, bien que je trouve cela inesthétique.
Reste la question numéro deux. D'autres idées à ce sujet ?
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Elendil Voronda a écrit :2) Que vient faire le -n' final de "anyáran" ? Faut-il y voir une forme longue en *anyáranë ? Cette terminaison est assez surprenante en effet... Mais j'ai du mal à me faire à l'idée qu'il puisse s'agir d'un datif placé sur un adjectif, alors que le nom qui le précède en semble dépourvu (sans quoi il aurait probablement pris la forme * meldenyain, sur le modèle de eldain et ilyain)...
eldain [ÃLED-] n. dat. pl. de elda pour les Elfes. [LR/72]
ilyain [√IL-] pron. dat. pl. de ilya pour tous. [LR/72]
Il pourrait, là encore, y avoir une explication plus "simple" à mon sens.
Certains adjectifs possèdent la terminaison - ya ou - ea, cela est assez fréquent. Mais elles sont loin d'être les seules, et l'on rencontre des - in :
alcarin [√AKLA-R-] adj.(forme courte de alcarinqua) éclatant, glorieux. [Ety/348, Q&E/369, R/73, VT44/10]
carmalin [√KARÁN-+vSMAL-] adj. *« rouge et jaune » (lit.[car(ne)-malin(a)]), roux, rouge-orangé. [VT40/19]
firin [√PHIR-] adj. décédé, mort, trépassé. [Ety/381]
des - en :
ránen [√RAN-] adj. errant, nomade, vagabond. [Ety/383]
teren [√TER-, TERES-] adj. élancé, émacié, mince. [Ety/392]
et même des - an :
palan [√PAL-] adj. lointain. [Silm/360, VT47/8]
ulban [*√ULU-] adj. bleu. [Q&E/399]
Or donc, même si l'on possède déjà yára/yárea :
yára [√YA-] adj. ancien, vieux. [Ety/399]
yárea [√YA-] adj. de jadis, d’autrefois. [Ety/399]
Je ne crois pas qu'il soit totalement dénué d'intelligence de penser qu'il y ait pu avoir dans l'esprit de Tolkien une création YA- > yáran (à l'image de PAL- > palan et peut-être * ULU- > ulban), en plus de yára et yárea. Forme incrémentée ensuite du préfixe intensif an-.
Personnellement, je trouverais cela plus plausible que de chercher un datif sur un adjectif (je n'ai relevé aucun autre cas d'adjectif datif dans le corpus, les datifs n'étant employés dans le corpus que sur les noms, les pronoms et les verbes)...
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Tout de même, c'est étrange. Des deux exemples que tu cites, l'un est un cas très particulier, puisque "ulban" est adopté du Valarin et que Tolkien nous précise qu'il n'était employé qu'en Vanyarin.
Quand au cas "palan", je ne me souvient que d'exemples où il apparait dans un mot composé (palantir, par exemple). N'ayant pas les bouquins avec moi, pourrais-tu détailler tes deux références ?
Maintenant, il y aurait un avantage à cette idée. L'adjectif "yára" semble signifier "antique, descendant ou appartenant aux temps anciens". L'adjectif "yárëa" se traduirait plutôt par "passé", "relaté aux temps anciens". On pourrait donc voir en "yáran" un adjectif dérivé, qui signifierait simplement "ancien".
Évidemment, il y a déjà l'adjectif "linyenwa" [Étym] qui pourrait jouer ce rôle. Mais rien n'interdit d'avoir un synonyme.
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Elendil Voronda a écrit :Tout de même, c'est étrange. Des deux exemples que tu cites, l'un est un cas très particulier, puisque "ulban" est adopté du Valarin et que Tolkien nous précise qu'il n'était employé qu'en Vanyarin. Ce n'est hélas pas totalement probant j'en conviens.
Mais ce terme a probablement été assimilé en quenya car la terminaison - an devait lui convenir, ans quoi elle aurait probablement pris une autre forme.
Elendil Voronda a écrit :Quand au cas "palan", je ne me souvient que d'exemples où il apparait dans un mot composé (palantir, par exemple). N'ayant pas les bouquins avec moi, pourrais-tu détailler tes deux références ?
Dans son appendice, le Silmarillion le présente comme un élément indépendant :
Citation :palan (Quenya) « far and wide » in palantíri, Tar-Palantir.
Mais il ne s'agit effectivement pas stricto sensus d'un adjectif :
J.R.R. Tolkien (VT47/8 ) a écrit :§11 Common Eldarin had also a word palatā, a derivative of Common Eldarin stem PAL, extended : palat, palan- 'wide, extended' (originally also with the implication that the area was more or less flat and even, without hindrance to movement, or view). Cf. Q. palan, adv. 'far and wide'; palda 'wide, broad' (< palnā).
Citation :Maintenant, il y aurait un avantage à cette idée. L'adjectif "yára" semble signifier "antique, descendant ou appartenant aux temps anciens". L'adjectif "yárëa" se traduirait plutôt par "passé", "relaté aux temps anciens". On pourrait donc voir en "yáran" un adjectif dérivé, qui signifierait simplement "ancien".
Évidemment, il y a déjà l'adjectif "linyenwa" [Étym] qui pourrait jouer ce rôle. Mais rien n'interdit d'avoir un synonyme.
Désolé de ne pas pouvoir en dire plus mais linguistiquement parlant mes maigres connaissances atteignent ici leurs limites... Peut-être qu'un érudit sera à même de répondre plus précisément à ton attente (Edouard ?).
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Donc, palan est en fait un adverbe. Intéressant.
Évidemment, ça affaiblit encore le cas de *yáran. Reste à voir si ce dernier pourrait être un adverbe, lequel pourrait alors se traduire par "anciennement".
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Elendil Voronda a écrit :Je m'interroge sur la dédicace de Tolkien à Elaine Griffith (laquelle se trouve sur la copie du LotR qui lui appartenait, d'après JRR Tolkien: A Companion and Guide):
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En substance :
1) Pourquoi le mot "tári" est-il au datif ? Ou alors comment expliquer que "meldenya" soit au nominatif ?
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Des idées ?
1/ Il faut ce poser la question dans l'autre sens.
Que signifie un datif ici ? Et donc il signifie "pour".
Soit en français : (Ce livre est désormais) A Elaine, pour la reine des Hobbits.
2/ Idem : "et pour ma plus ancienne amie". Anyáran est aussi au datif.
Les deux mots forment en q. une seule lexie : "mon ancienne amie" (oui, en français ça fait 3 mots, je sais).
elfiquement vôtre,
EJK
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Inscription : May 2007
Pour la première question, d'accord, c'est une lecture raisonnable.
Pour la deuxième, je ne peux m'empècher de trouver cela bizarre. Pour autant que je sache, le fait que les deux mots 'meldenya anyáran' forment une lexie ne change rien au fait que les adjectifs ne s'accordent pas en genre et que c'est le nom qui aurait dû porter la marque du datif. Je vais de ce pas vérifier si l'on a d'autres exemples d'une construction semblables, mais j'en doute.
NB : LEXIE, subst. fém.
A. LING. Unité lexicale de langue constituée soit par un mot (lexie simple) soit par des mots associés (lexies composée et complexe). La frontière entre « lexie » et « énoncé libre » n'est pas nettement tracée; la phraséologie occupe un domaine intermédiaire, selon un continuum allant de la suite lexicalisée au syntagme et à l'énoncé simplement fréquent en discours et prévisible en langue (ex. sur le chemin du retour; se jurer une amitié éternelle) (REY, Le Lexique : images et modèles, Paris, Colin, 1977, p. 189). [In Trésor de la Langue Française informatisé (version simplifiée)]
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Elendil Voronda a écrit :Pour la première question, d'accord, c'est une lecture raisonnable.
Pour la deuxième, je ne peux m'empècher de trouver cela bizarre. Pour autant que je sache, le fait que les deux mots 'meldenya anyáran' forment une lexie ne change rien au fait que les adjectifs ne s'accordent pas en genre et que c'est le nom qui aurait dû porter la marque du datif. Je vais de ce pas vérifier si l'on a d'autres exemples d'une construction semblables, mais j'en doute.
J'aime bp votre "les adjectifs ne s'accordent pas en genre"...
Cette phrase c'est du quenya... Le quenya c'est pas comme vous voulez, mais c'est comme Tolkien veut que cette langue soit et là elle est.
Et là c'est du quenya. Arrêtez n'analyser vos envies et analysez plutôt la langue.
Ensuite, encore "c'est le nom qui aurait dû"... Auraît dû ? Elle est bonne cella=là ? Depuis quand vous parler quenya ? Qui vous l'a dit ça ?
Cette phrase est en quenya donc analyser là, cette phrase, pas la façon dont vous aimeriez que le quenya soit.
Vous avez trop lu Helge ou quoi ?
Bon, elfiquement vôtre,
Edouard Kloczko
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J'ai probablement beaucoup lu Helge. Ce n'est pas ça qui me pousse à faire ces affirmations.
Je pars du principe que le quenya a des règles grammaticales qui :
1) Sont fixes (pour une variante donnée de ce langage)
2) Ne procurent qu'une seule façon grammaticalement correcte de construire une phrase (i.e. les adjectifs s'accordent ou non en genre, mais cela n'est pas laissé au choix du locuteur)
3) Seraient totalement identifiables si nous disposions d'un corpus suffisamment vaste
4) S'inspirent de celles des langages que Tolkien pratiquait ou avait étudié. Je précise : je ne prétends pas que le quenya d'un décalque d'un ou plusieurs langages. Simplement j'attendrai plus d'exemples probants avant d'amettre une règle qui aille à l'encontre de la plupart des langages européens (en particulier du finnois et de l'anglais) que si cette règle allait dans le même sens que lesdits langages.
Maintenant que mes axiomes sont posés clairement, je le redis : je n'ai pas vu un seul exemple d'accord de l'adjectif en genre dans le corpus qui m'est connu. J'ajouterais que les exemples archi-connus de Námarië, Markirya procurent bon nombre d'exemples de lexies 'adjectif + nom' qui ne sont pas au nominatif. Tous se comportent de la façon que j'ai décrite.
Maintenant, je reconnais que je ne connais pas tout le corpus. Si vous avez un exemple confirmant votre analyse (autre que celui que nous discutons), il est réellement le bienvenu.
Aussi, si vous êtes en mesure de fournir une ou plusieurs hypothèses raisonnables pour déterminer dans quelles situations il conviendrait de décliner l'adjectif plutôt que le nom, cela m'intéresserait.
Si la réponse à ces deux questions est négative, j'utiliserai le rasoir d'Occam pour vous répondre que votre interprétation est moins vraisemblable que de supposer une erreur de Tolkien lui-même.
Notez bien que je n'affirme pas que Tolkien ait fait une erreur : c'est simplement la null hypothesis que j'essaie de rejeter. Mais j'ai jusqu'ici échoué à trouver une explication qui soit plus vraisemblable.
Bien que vous soyez sans nul doute plus qualifié que moi en matière linguistique, je prends également acte que vous ne prenez pas la peine de fournir une seule justification dans vos affirmations, lesquelles sont également fort péremptoires.
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22.06.2007, 19:40
(Modification du message : 22.06.2007, 20:26 par Tilkalin.)
Bon, revenons au sujet.
Dans "Five Late Quenya Volitive Inscriptions" (VT49, 38-58), C.F. Hostetter analyse deux documents entreposés à Oxford, aux 15 décembre 1966 et 26 janvier 1967, dont le premier contient une inscription quenya en tengwar de Tolkien datant probablement de juillet 1964 : nai elen siluva parma-restalyanna meldonya (et que CFH traduit par *"May a star shine upon your book-fair my friend").
Sur "meldonya", CFH écrit :
Citation :meldonya "my friend": 1 sg. poss. of meldo "friend (masc.)." Cf. MEL- "love (as friend)" whence Q. meldo "(friend) lover" (V:372, VT45:34; and cf. the Qenya Lexicon's mel- "to love" < MELE, PE12:60). The sense here is exhibited by the name Eldameldor "Elf-friends, Elf-lovers" applied to the Faithful Men of Beleriand, the Núnatani (S. Dúnedain) in the c. 1959-60 essay Quendi and Eldar (XI:386, 412 n.19), connoting "affection and personal loyalties". The feminine form meldenya "my friend" occurs in an inscription Tolkien made for his erstwhile student Elaine Griffiths (1909-1996), in her copy of the first edition of The Lord of the Rings, which reads: "Elainen tárin Periondion ar meldenya anyáran", i.e., apparently, *"To Elaine, queen of Hobbits and my very old friend" (cf. CG1:354).
L'enfant ignorant qui se fait un jeu des exploits de son père ne croit pas se moquer, mais pense qu'il est le fils de son père
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Toi tu as aussi reçu ton VT49, hein Eric
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Elendil Voronda a écrit :<snip blabla>
Maintenant, je reconnais que je ne connais pas tout le corpus. Si vous avez un exemple confirmant votre analyse (autre que celui que nous discutons), il est réellement le bienvenu.
<snip paroles>
... et puis aussi avec ça un Big Mac non ?
elfiquement vôtre,
E. Kloczko
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Non, c'est mauvais pour la santé et ça engourdit l'esprit.
Je suis au regret de constater que votre réputation n'est pas usurpée (cf. VT #10, p.6 ; VT #11, p.5.) Après tout, puisque vous ne semblez guère pressé d'étayer vos arguments par des citations, il faut bien que je m'en occupe.
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