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Les Nazgûl en Ithilien
#1
Dans l'article de la section galerie : Galerie - Corentin Perron - Faramir
On peut observer Faramir bandant son arc en direction d'un Nazgul qui est en train de menacer Frodo ( certainement à Osgiliath ).
Cette scène n'est-elle pas le fruit de l'unique imagination de Peter Jackson ? Si je me souviens bien, Faramir n'a jamais conduit Frodon à Osgiliath et n'a jamais été réellement tenté par l'anneau. Quand Sam, par mégarde lui révèle le fardeau de son maître, il leur propose son aide et après avoir capturer Gollum qui vagabondait près du lac interdit et leur avoir accorder le droit de circuler dans le royaume de Gondor pour un an (exepté pour Gollum qui devra resté sous les ordres de Frodo sous peine de mort ), il les reconduit dans les forêts de l'Ithilien. Ainsi, il me semble que Frodo n'a pas affronté de Nazgul à cet instant de l'histoire.
Qu'en pensez vous ?
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#2
P Jackson a parfois beaucoup d'imagination...
... Mais ne nous plaignons pas trop, à la lecture de l'essai de T Shippey qui vient de paraître sur le site, on apprend que Faramir aurait pu disparaître corps et biens dans les gouffres sans fond d'Hollywood ! Very Happy
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#3
Non, mais je crois que c'est Legolas qui tue une monture ailée des Nazgûl dans le Livre !
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#4
Je confirme, Eorl Wink
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#5
Eyh, j'exige la citation d'abord Razz
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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#6
Very Happy Zelph !

Citation :- Le Messager Ailé ! s'écria Legolas. Je lui ai tiré dessus avec l'arc de Galadriel au-dessus de Sarn Gebir et je l'ai fait tomber du ciel. Il nous a tous emplis de crainte. Quelle nouvelle terreur est-ce là ?
- Une terreur que vous ne pouvez abattre avec des flèches, dit Gandalf. Vous n'avez abattu que son coursier. C'était un bon exploit ; mais le cavalier eut vite une nouvelle monture. Car c'était un Nazgûl, l'un des Neuf, qui chevauchent à présent les coursiers ailés.

SdA, Livre II, Chapitre V. Le Cavalier Blanc.

Na :p
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#7
C'est bien ce que je pensais. merci pour tout !
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#8
Sur le sujet, j'ai lu ceci dernièrement sur Elbakin...

Citation :Mesdames, messieurs,

Dernièrement, paraît-il, les Deux ToursTM seraient passés à la TV française, sur une chaîne généraliste fort connue pour la haute tenue de ses programmes et pour l’éminente qualité d’éthique dont s’auréolent ses dirigeants depuis de très nombreuses années.
Sans doute est-ce là une boueuse occasion de revenir sur une des scènes les plus absurdes et les plus ratées de la « trilogie » dite « du siècle » réalisée par Peter Jackson, inénarrable décalcomaniaque du 7ème art, et d’essayer d’analyser et de comprendre – si pareille chose est encore possible – une telle digression par rapport à la logique du récit des trois films et par rapport à l’œuvre écrite – un roman dont nous tairons à la fois le titre et l’auteur pour ne pas les mêler plus que de raison à cette sordide forfaiture cinématogrotesque – que ces films étaient supposés adapter.

Peut-être convient-il en premier lieu de replacer les scènes – car il y en a, hélas, plusieurs – dans le contexte du film avant de procéder à toute autre pénible discussion sur le sujet.
Rappelons-donc les faits. Frodon et Sam, deux Hobbits de la Comté, cherchent à pénétrer secrètement dans le pays de Mordor, domaine du terrible Sauron. Ils sont guidés par Gollum, créature piteuse et décharnée qui fut autrefois, dit-on, lui aussi un Hobbit. Tout à coup, Merry et Pippin sont sur les épaules de Sylvebarbe, un grand benêt en forme d’arbre, aphone et lourdaud, et qui met une plombe à ne rien décider. Et tout à coup, Theoden appelle Aragorn qui se retourne pour savoir qui le hèle en pleine baston et qui se fait alors attraper par un Gobelûk-Haï monté comme un terminator sous stéroïdes. Et encore tout à coup, par la simple magie du montage, Sam et Frodon se font capturer par Faramir fils de Denethor, capitaine du royaume de Gondor.
Ce Faramir là, contrairement à celui dont il est censé être l’adaptation, est un capitaine autoritaire, pas très sympathique et particulièrement buté. Il obtient très vite l’information selon laquelle Frodon, un des deux Hobbits capturés, serait en possession de l’Anneau unique, le fléau d’Isildur (un type qui meurt on sait pas trop comment au début du premier film) un objet d’un très grand pouvoir et une arme susceptible de faire chuter Sauron de son sombre trône.
Ce Faramir là, toujours en parfaite contradiction avec le personnage dont il est censé être l’adaptation, décide alors, après qu’on l’eût averti que la cité ruinée d’Osgiliath était attaquée par les ennemis du Gondor et malgré les ultimes supplications de Sam, que tout le monde devait se rendre au Gondor et donc passer par Osgiliath.

Osgiliath, dans le film, est une cité ruinée qui fut autrefois la capitale du Gondor. Elle est traversée par Anduin, la grande rivière. Visiblement s’y trouvaient un ou plusieurs ponts qui ont été détruits pour empêcher le passage des armées de Sauron en cas d’invasion. Les guerriers de Gondor y ont établi une base arrière pour leur leurs combats dans les forêts de l’Ithilien. Ceci pour expliquer sans doute la précipitation de Faramir.

C’est à ce point du récit de la « trilogie » de Peter Jackson que nous retrouvons nos personnages à Osgiliath, tandis que la bataille fait grossièrement rage à Helm et que les autres personnages du film se commettent dans une fange sans nom où de discutables elfes clonés, bottés et casqués venus de nulle part sèment un peu plus le trouble dans un scénario déjà fort compliqué et fort embrouillé.

Trois scènes concernent le bref séjour de Frodon, Sam et Gollum (ce dernier ayant été préalablement capturé par Faramir et ses hommes avec l’aide malheureuse de Frodon) à Osgiliath. Ces trois scène pourraient-elles révéler une fois encore l’obsession de Jackson de nous coller de la « trilogie » par ici et de la « trilogie » par-là ?... En tout, nous subissons ici à peu près huit minutes incompréhensibles de sordide invraisemblance dans une invraisemblable livraison cinématographique où les trahisons éhontées et cyniques par rapport au roman original sont innombrables.
Pourtant, invraisemblance ne tient pas ici à la relation embrumée avec le roman ou à un énième problème d’adaptation, puisque la cité ruinée d’Osgiliath a une existence bien attestée dans les pages de l’œuvre originale. A ce détail près que Frodon, Sam et Gollum – les vrais – n’y mettent jamais les pieds.
Non, le problème ici est l’absurdité totale de ce « détour » dans le contexte et la logique interne de ce tiers-film, dans le fil du scénario et jusque dans les détails des trois passages incriminés.

La première scène montre l’arrivée des personnages en vue de la cité. Une vue panoramique très intéressante même si on sait hélas déjà que la grande balourdise du scénario nous entraîne dans un épisode qui n’apporte rien de plus que de la confusion supplémentaire au récit. Très vite, cette scène est interrompue par le grossier montage de John « Secator » Gilbert, le roi de la scie égoïne, que les instances corrompues du cinéma hollywoodien ont osé décorer d’un oscar de complaisance en 2003 pour le saccage commis sur cet opus de la « trilogie ». Et nous voici donc subitement dans une scénette pénible où l’on a l’incommensurable plaisir de retrouver l’inutile Sylvebarbe, l’idiot aphone de la forêt et ses deux Hobbits, qui n’ont rien de plus à dire.
La seconde scène, qui suit donc cette interruption superfétatoire, est un petit peu plus longue que la première. Elle nous permet une visite dans le décor dévasté mais malgré tout kitchissime de la cité dont Alan Lee a griffonné les plans pour le film.
Des soldats du Gondor tirent des flèches au hasard tandis que les vilains Nazgûl survolent les ruines en poussant leur vilain cri qui – visiblement – n’effraie que les bons acteurs (qui sont assez rares dans cette super-production hollywoodo-antipodale). A ce stade on ne comprend toujours pas le véritable sens de la présence de Frodon, Sam et Gollum à Osgiliath...
La dernière scène est la plus longue et la plus absurde de cette « mini trilogie » d’Osgiliath. Frodon se retrouve seul face à un Nazgûl, un des esclaves de Sauron autrefois chargés de retrouver l’Anneau. Ils conduisent à présent la guerre contre le Gondor. Impassible, le Nazgûl ne réagit même pas alors que Frodon sort l’anneau de sa cachette et le laisse bien en vue.
Puis le Nazgûl se retire, laissant la place à l’agression de Sam par Frodon, puis à un monologue naïf de Sam et au revirement incompréhensible du méchant Faramir qui devient gentil Faramir...

Cette virée absurde à Osgiliath soulève toute une série de question à la fois sur la forme et sur le fond.

A propos de la forme, que dire en effet du capitaine Faramir, présenté comme un « dur », intransigeant, respecté et craint par ses hommes, lorsqu’il se met à geindre un pathétique « Laissez-nous en paix » qui sonne aussi faux dans la VF que dans la VO lorsque les Nazgûl (qui sont aussi aveugles que sourds dans cette « trilogie ») survolent les ruines en poussant leurs cris de hulottes aphones. Visuellement cette intervention est un désastre et ridiculise le personnage. N’est-il pas en guerre ? Ne vient-il pas pour se battre ? Pourquoi cette risible apostrophe à l’encontre de ses ennemis les plus mortels ? Qu’on ne me dise pas qu’il agit sous l’empire de la terreur car ces Nazgûl sont incapables de terroriser qui que se soit. Ou alors, les acteurs et les figurants sont fort mal dirigés et parfaitement incapables de jouer un tel sentiment...

Que dire également de cette incompréhensible bataille d’Osgiliath qui voit s’opposer les guerriers de Gondor et un ennemi invisible, orque probablement, présent sur l’autre rive, fort éloignée du grand fleuve ? Les figurants tirent des flèches avec leurs arcs, mais sur quelles cibles ?? C’est absurde ! Ils se servent de leurs arcs comme on se servirait de fusils ou de mitrailleuses ! Jackson et ses co-scénaristes ont-ils déjà vu des vrais arcs ? Je veux bien admettre que nous sommes dans un univers prétendument fantastique, mais il ne faut pas prendre le client pour plus idiot qu’il n’est : jamais aucune des flèches tirées dans cette scène idiote n’a pu dépasser le milieu du fleuve...
Et qui se trouve sur quelle rive, d’ailleurs ? Faramir et ses prisonniers sont venus de l’est, de l’Ithilien, comme nous le rappelle la carte qu’une scène précédente nous a joliment présentée. Si les ennemis sont, comme le voudrait toute logique, sur la rive de l’Ithilien – puisque l’Ithilien est sous l’emprise du Mordor – comment nos héros ont-ils pu traverser le fleuve alors que la rive opposée est occupée par les ennemis ? Et avec quels moyens puisqu’il n’y a visiblement plus de ponts ?… Et s’ils ont traversé le fleuve plus au sud ou plus au nord, pourquoi revenir perdre son temps et risquer sa peau et surtout celle de ses précieux prisonniers à Osgiliath alors que la route vers Minas Tirith est censée être encore libre ?… Et s’ils sont restés sur la rive de l’Ithilien, comme le suggère la scène précédente où on voit ce fameux panorama sur l’ensemble de la cité, on en déduit donc que les ennemis sont déjà sur la rive occidentale, et qu’ils barrent donc la route vers Minas Tirith...
Bref c’est l’embrouille générale ! on n’y comprend plus rien... Les scénaristes ont-ils pensé à ce problème ? Si oui, pourquoi donc insister péniblement sur cette virée aberrante à Osgiliath ? Ils l’ont pourtant fait... pariant sans doute sur l’apathie intellectuelle de la masse de leurs spectateurs... ou bien ils n’y ont pas pensé. Ce qui démontre – s’il en est besoin – la très haute tenue et l’oscarisabilité quasi garantie du scénario...

Toujours sur la forme, la dernière scène à Osgiliath voit Faramir libérer Frodon et Sam. « Libérez-les » dit-il alors que les deux zouaves sont déjà libres depuis un bon moment vu que personne ne s’occupe d’eux. Tout à coup, Sam dégage une main d’homme qui apparaît sur son épaule alors qu’elle n’y était pas sur le plan précédent... quel admirable bricolage. Tout ceci donne l’impression d’une grande improvisation ou d’un montage bâclé réalisé avec des bouts de bandes sans lien entre elles.

Mais c’est sur le fond que les questions les plus importantes se posent. Et du coup, on est en droit de se demander sérieusement si les scénaristes ont réellement relu leur copie, s’ils se sont donné la peine de vérifier la cohérence de ce passage avec le reste de leur film, et surtout s’ils ont bien compris leur sujet.
Le premier problème réside dans le prétexte qui a poussé le Faramir à entraîner Frodon, Sam et Gollum dans cette parenthèse invraisemblable Faramir, qui connaît donc l’existence de l’Anneau, parle d’un « cadeau » à offrir à son père Denethor. Ce « cadeau » est selon lui « une arme qui mettra fin à la guerre ». Ces quelques mots que le scénario du trio Jackson-Boyens-Walsh prête à Faramir prennent le contre-pied de tous les dialogues entre Frodon et ce même Faramir en Ithilien. Alors ? Le fils de Denethor serait-il une brute sans jugeote, uniquement poussée par l’influence de son forcené de père et par le besoin de lui plaire ? C’est en tout ce que suggèrent certains des dialogues père-fils du Retour du RoiTM. Il existerait alors un semblant de cohérence pour expliquer la folle décision de Faramir. Une telle attitude répondrait également en écho à la folie de Boromir dans la Communauté de l’AnneauTM.
Mais alors... pourquoi cet incompréhensible revirement à la fin ? Pourquoi Faramir libère-t-il ses trois prisonniers aussi hâtivement qu’il les a poussés vers Osgiliath ? Sont-ce les larmes de Frodon qui provoquent ce changement d’avis, quitte à le faire passer pour un inconstant ? Ou bien le monologue de Sam, et dans ce cas Faramir serait doué de super-pouvoirs bioniques au niveau de l’ouïe ? Quoiqu’il en soit, tout ceci est pitoyablement barbouillé et on en vient à regretter amèrement que cette décision à la fois sage et conforme au récit d’origine n’ait pas pu être prise plus tôt par le personnage.

Maintenant, que dire de ce revirement dans le contexte du combat ? Et j’en reviens à une précédente question : Sur quelle rive se trouvent nos héros ? Comment regagneront-ils le chemin vers Minas Morgul, alors que les orques ont commencé leur attaque ? Comment traverseront-ils le fleuve sans guides ? Il n’existe pas de réponse, bien entendu... et je vous rassure tout de suite, il n’est fait aucune allusion à cette stupidité irréfléchie du scénario dans les appendices des DVD super-version longue...

Un autre problème concerne la parade absurde du Nazgûl devant un Frodon hypnotisé. On sait depuis longtemps que les Nazgûl, ces neuf fonctionnaires du Seigneur ténébreux, ont brillé par leur balourde incompétence depuis les premières minutes de la « trilogie ». A Osgiliath, ils sont devenus méchants sur leurs montures ailées. A présent, ils attrapent et tuent avec une déconcertante facilité des guerriers cuirassés cachés dans les ruines de la cité, alors qu’en d’autres lieux, sous d’autres errances scénaristiques, ils ont été infichus d’attraper quatre petits Hobbits perdus dans les bois (comme Benny Hill le fut autrefois dans Regent’s Park, poursuivi par les auxiliaires féminines de Scotland Yard...)
Mais le Nazgûl, qu’il soit à pied, à cheval ou sur sa créature ailée, a un toujours un problème avec les Hobbits – à moins que ce soit les scénaristes qui en ont un avec les Nazgûl.
En effet, voici un Hobbit sans défense, debout au sommet d’une tour en ruine et libéré de ses gardiens, qui offre littéralement l’Anneau au spectre super-puissant qui est face à lui... et rien ne se passe. L’incroyable incompétence et la nullité endémique des Nazgûl dans cette « trilogie » fait peine à voir et laisse une seule certitude : Peter Jackson n’a pas su saisir l’importance des neuf spectres de l’Anneau et aura été totalement incapable, d’un bout à l’autre de ses tiers-films, d’exprimer la terreur suscitée par ces personnages. C’est ce qui explique incontestablement que le mystérieux Gothmog, qui est dit être « lieutenant de Morgul » et que tout concoure à identifier comme un des Nazgûl dans le roman d’origine, soit abaissé dans l’adaptation au rang d’Orque difforme chargé dans un premier temps de la prise d’Osgiliath dans le Retour du RoiTM et dans un second temps d’une des tirades les plus idiotes de la « trilogie » (souvenez-vous : « L’âge des Hommes est terminé, le temps des Orques est arrivé »...)

Bref, tout le détour à Osgiliath devait-il conduire à cette scène d’une bêtise et d’une inutilité crasse ? Quelle pitié que ce scénario... Mais l’échec déplorable de ce Nazgûl de pacotille précède une autre scène extrêmement discutable : la tentative d’assassinat de Sam par Frodon.
Celle-ci a lieu juste après l’envol du Nazgûl perturbé, pauvre chou, par une fléchette tirée par Faramir. Concomitamment Sam, a empêché Frodon d’enfiler l’Anneau. Celui-ci, ne contrôlant visiblement plus ses réactions, se jette sur son pauvre compagnon et manque de l’étrangler.
Cette scène étrange est sans aucun doute un prémisse à l’épisode aberrant du renvoi de Sam par Frodon dans l’escalier de Cirith Ungol (dans le Retour du RoiTM). Quel objectif Jackson poursuit-il donc en multipliant avec une telle obstination les agressions de Frodon envers son ami ? Est-ce pour mettre en valeur le pouvoir de l’Anneau et son emprise sur les attitudes de Frodon ? Jackson prête ainsi des aptitudes bien curieuses à l’Anneau. Des aptitudes qui sont d’ailleurs inédites à ce niveau dans la « trilogie » puisque c’est la première fois que Frodon réagit de la sorte, alors que son anneau n’est pas directement visé par le geste de Sam. Mais dans ce cas, Jackson n’a rien compris au roman dont il est censé faire l’adaptation... l’a-t-il lu au moins, avant de faire écrire son scénario par ses deux complices ?
Jackson clamait à tout vent que l’amitié était un des thèmes principaux de sa « trilogie ». Voilà une étrange façon de présenter les relations amicales entre deux personnages... D’ailleurs, une fois de plus cette scène de l’agression de Sam par Frodon est en contradiction avec d’autres scènes comparables où Frodon est sorti de la torpeur suscitée par l’Anneau par l’action de Sam sans qu’il y ait de réactions mauvaises de sa part. Ces réactions font toujours suite à des allusions de la part du serviteur de Frodon pour soulager son maître de la charge de l’Anneau. Sauf dans cette fameuse scène absurde du renvoi de Sam dans laquelle les manigances de Gollum remplacent l’influence de l’Anneau. Et sauf bien sûr ici, à Osgiliath où, de l’aveu même de Sam, les personnages ne devraient « même pas être ici ! ».
Et pendant ce temps, Gollum, craintif, ne pipe pas un mot. Que pourrait-il dire, d’ailleurs ? On a bien compris en effet que le réalisateur ne savait plus trop quoi faire de lui dans cette scène. Plus encombrant qu’autre chose, la créature habituellement si bavarde, se retrouve privée de dialogue et de monologue.

Cette manipulation du récit dans tous les sens ne mène nulle part. Et tandis que Sam, tout juste remis de sa strangulation avortée, introduit une naïve tirade sur l’espoir par ces mots « nous ne devrions même pas être ici » auxquels le spectateur averti avait déjà songé dés l’annonce du détour par Faramir, on se rend tristement compte qu’au-delà de l’inutile digression et de l’invraisemblable parenthèse à laquelle nous venons, impuissants, d’assister réside toute la tristesse de la trahison de l’œuvre originale par Peter Jackson. L’éternel alibi de l’adaptation a permis à Jackson de couvrir cette errance superfétatoire de son scénario vaseux. Couvrir, mais pas justifier : si Osgiliath figure bien dans le Légendaire du roman original ; si Faramir y a bien une base arrière attaquée par les Orques la veille du grand assaut sur Minas Tirith ; si rien n’empêche Frodon et Sam de s’y rendre ; et si peu importe l’œuvre originale puisque l’intégralité des noms tirés du roman (et le nom du roman lui-même) sont des marques déposées appartenant à Saul Zaentz, le célèbre producteur Hollywoodien, il n’en reste pas moins que cette adaptation a de forts relents de trahison.
L’œuvre originale était fluide, parfaitement logique et cohérente. Ce crochet à Osgiliath dans ce film multi-oscarisé embrouille complètement l’histoire et fait perdre énormément de temps à tous les personnages. Pour rien du tout.
Sur le fond comme sur la forme, ce détour est totalement raté.


Tout ce gâchis sordide aurait pu être évité. Il aurait suffi de dégager ce foutoir au montage de façon à ce que Frodon et ses compagnons soient relâchés par Faramir en Ithilien conformément à la logique limpide du récit dont ce film est censé être une adaptation prétendument fidèle. Rien n’empêchait alors Jackson de montrer Faramir et ses hommes à Osgiliath, ce qui aurait été infiniment plus crédible, plus logique et plus conforme au roman. Il l’a d’ailleurs fait à peu près talentueusement dans le Retour du RoiTM au moment de l’attaque massive des Orques sur cette cité (je dis « à peu près talentueusement » car on ne peut guère faire abstraction des pures idioties du style : « L’âge des Hommes est terminé, le temps des Orques est arrivé » qui ont fâcheusement tendance à gâcher tout ce qui a pu être correctement livré précédemment...). Ou bien l’économie de ces scènes aurait pu lui donner les moyens de développer et d’enrichir certains personnages ou certaines autres scènes affaiblies par la maladresse du scénario (en particulier les scènes avec Sylvebarbe et les Hobbits).
Il aurait été en tout cas infiniment plus intelligent et cohérent d’escamoter cette digression absurde à Osgiliath au montage et laisser au spectateur des salles de cinéma le droit légitime de savoir ce que devient Saruman, qui je le rappelle, était un des personnages principaux de l’intrigue des deux premiers films tandis qu’il disparaît sans aucune explication dans le dernier des tiers-films (sauf dans la version élitiste en DVD, bien entendu...mais tout le monde n’a pas eu les moyens de se l’offrir...)
Mais l’homme de Wellington a préféré jouer avec arrogance la prétentieuse carte de la réécriture du récit d’origine, et il s’est largement planté. Il faut dire qu’il n’avait dés le départ, ni le talent, ni l’envergure pour une telle prouesse artistique...
Bien entendu, toute cette irritante diatribe est peut-être vaine et trop tardive. Les films de la « trilogie du siècle » font partie du passé et la récente rediffusion à 21h00 sur une chaîne grand-public en fait effectivement foi. De même les dizaines d’awards et d’oscars de complaisance et les millions de dollars gagnés sur la tromperie et le mensonge sont engrangés ou réinvestis depuis bien longtemps.
Mais une petite piqûre de rappel de temps en temps ne fait jamais de mal, car il existe encore de nombreuses personnes sur cette planète qui pensent naïvement que la « trilogie du siècle » était une adaptation fidèle du roman dont j’ai réussi à taire ici le nom jusqu’au bout.
Ce laïus leur est dédié.

C'est un peu long, mais c'est très intéressant... Smile
Je vous épargne le lien vers la 'discussion', l'auteur s'étant fait aimablement dézinguer par les forumistes Mr. Green

I.
Répondre
#9
Même si je trouve les qualificatifs un peu exagéré, je dois avouer que je suis assez d'accord avec l'article surtout en ce qui concerne cette ridicule scene du Nazgul façe à Frodon ou le fameux "le temps de Orcs est arrivé" qui m'ont tous deux fait bondir de mon fauteuil !
Répondre
#10
Exactement, le Nazgul aurait été très idiot de ne pas harceler un peu plus Frodon. De plus par cette scène Sauron aurait du apprendre la localisation de l'anneau et deviner les projets des deux hobbits et donc les contrecarrer.
( Sauron est un maia, il n'est pas si bête ! )
Quelle maladresse !
Répondre
#11
Il a un style très comparable à celui d'Isengar, m'est-avis qu'ils doivent se connaître.

aravanessë
Répondre
#12
Tiens, toi aussi, tu avais remarqué ? Laughing
Répondre
#13
Eru soit loué ! Je n'était donc pas fou !

Ce sont bien deux scènes totalement fausses (le Nazgûl et la venue de Frodon à Osgiliath). Il me semblait bien aussi. C'est en effet en opposition avec le côté secret de la venue de Frodon et de l'Anneau unique vers le Mordor.

Merci vous venez de sauver l'équilibre psychologique d'un être vivant, enfin ce qui en reste. Razz
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#14
Ce fut pour moi un grand honneur ! lol !
Répondre


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