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Tolkien, manichéen ?
#91
Sur le gris : c'est bel et bien la couleur la plus citée. Je conseille notamment la lecture de l'article de Hervé Aubron dans Tolkien, 30 ans après.
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#92
Sur le manichéisme chez Tolkien, il me revient une anecdote.
Lors de la sortie des films, j'en discutais avec une amie étudiante en philosophie qui me disait justement avoir trouvé cela très manichéen.
Je lui répondis que j'étais plutôt d'accord avec elle sur le film de Jackson (ce qui peut s'expliquer je crois facilement), mais pas sur l'oeuvre de Tolkien, et je l'encourageai vivement à la lire... Je ne sais pas à ce jour si elle l'a fait!

Il m'apparaît donc que l'oeuvre de Tolkien est bien trop dense et complexe pour être manichéenne, et je ne vais pas reprendre tous les exemples déjà cités plus haut pour le démontrer (Fëanor, Boromir, Turin...). Je suis donc bien d'accord avec l'argumentation de Isengar aux messages 60 et 67.

Tolkien manichéen, c'est réduire le sda à Blanche Neige et les 7 nains (et encore, le garde du roi a des scrupules et des remords et finit par abandonner BN au fond des bois!).

Quant au discours de Merenwen, et je le dis sans animosité aucune, car curieusement je n'ai rien contre les films (mais c'est autre chose), il me semble par moments y retrouver des similitudes avec celui proposé dans le bonus des DVD.

C'est pourquoi je ne peux que l'encourager bien amicalement à poursuivre son travail de thèse avec encore plus de rigueur sur le discours Tolkienien, en oubliant peut-être les frissons de la musique d'Howard Shore! Wink
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#93
L’interprétation personnelle du livre peut nous faire dire que Tolkien est manichéen mais je ne pense sincèrement pas que ce soit vrai. En effet, Tolkien, dans Les Lettres, n°154 :

Citation :Certains critiques ont présenté l’ensemble comme simpliste, comme une simple lutte banale entre le Bien et le Mal

Dans cette lettre, j’ai l’impression que Tolkien ne voulait pas que l’on réduise son œuvre au manichéisme, vision qui n’avait pas de sens pour lui.
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#94
May a écrit :
Citation :Certains critiques ont présenté l’ensemble comme simpliste, comme une simple lutte banale entre le Bien et le Mal

Les véritables génies font naître énormement de jalousies ! Wink
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#95
Ou d'incompréhensions Wink
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#96
Je ne trouve pas que le Film soit si manichéen. Frodon bascule avant l'accomplissement de sa mission comme dans le Livre, Gollum bascule un moment entre ses deux penchants, Boromir succombe à la seduction de l'Anneau et, hélas pour le film, Faramir aussi !
Par contre, ce qui peut donner cette impression, c'est que les personnages du film sont souvent caricaturaux !
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#97
...ou très stupides !
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#98
Eorl a écrit :Je ne trouve pas que le Film soit si manichéen.
J'aurais tendance à dire que c'est la position de Saruman qui rend les films plus manichéens que le Livre. Dans le Livre, Saruman est entre Sauron et Gandalf, alors que dans les films, Saruman est AVEC Sauron. Ca accentue le côté : tout est blanc (contre Sauron) ou noir (avec Sauron) mais pas de gris (ou multicolore Wink).
C'est un peu pareil avec les Elfes, dans le Livre ils ne sont pas aussi investis que dans les films, ce qui les classe "tout blanc" dans les films.
Au niveau des personnages il y a plus de nuances mais dans les "peuples" et "nations", il y en a beaucoup moins.
"L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai."
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#99
Dior a écrit :Ou d'incompréhensions Wink

C'est là le concept romantique du génie ! Wink
Un génie qui n'est pas de notre monde et qui est rejeté et incompris par la communauté.
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Euh, j'ai du mal à rentrer Tolkien là-dedans... (et d'ailleurs, j'ai du mal à concevoir Tolkien en génie romantique Rolling Eyes)

Incompréhension surtout causée par une lecture trop rapide de l'oeuvre et la volonté systématique de coller des étiquettes sur les choses.
Or, Arda ne rentre pas dans le moule.

Sinon, je partage à peu près le même point de vue que Zelphalya sur les films, si ce n'est que, même au niveau des personnages, la caricature accentue le manichéisme. Je pense à Boromir, dès le début il a l'air louche dans le film. Et la tentation du mal chez Eowyn (si je puis dire ça comme ça) n'est qu'à peine esquissée. Pour ne prendre que ces exemples.
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Thumbs Down 
Nerdanel a écrit :Euh, j'ai du mal à rentrer Tolkien là-dedans... (et d'ailleurs, j'ai du mal à concevoir Tolkien en génie romantique Rolling Eyes)

Je n'ai jamais voulu classer Tolkien parmi les génies romantiques !
Je faisais simplement remarqué que la description qui était en cours :
DIOR a écrit :Ou d'incompréhensions
était celle d'un génie pour les penseurs et artistes romantiques. Wink

DIOR a écrit :Juste pour ajouter, parce qu'il faut quand même bien que quelqu'un le fasse, que le manichéisme, c'est autrement plus complexe qu'une "bête" lutte du Bien contre le Mal
Voici quelques précisions sur l'origine du manichéisme. Wink
http://www.cosmovisions.com/%24Manicheisme.htm a écrit :Manès, qui présentait sa doctrine comme la révélation définitive, en emprunta les éléments aux trois grands systèmes religieux auxquels il voulait la substituer. Les emprunts qu'il fit au zoroastrisme, pour le fond, et au christianisme, pour la forme et par besoin d'adaptation, ont été généralement reconnus de tout temps. En outre, il semble bien démontré qu'il a tiré du bouddhisme plusieurs conceptions de grande importance, notamment en ce qui concerne l'irréductible opposition de l'esprit et de la matière, la création et la fin du monde, la métempsycose, la nature et la valeur des pratiques ascétiques et la puissance souveraine de la connaissance qui illumine (Baur, Das Manichoeische Religionsystem; Tubingen, 1831).

Pour Manes, la matière est la création du Prince des Ténèbres. Mais on revient là sur le débat du Pourquoi !
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