S. Veyrié - Traduction de La chanson de Beren et Lúthien, de J.R.R. Tolkien
Conseils avisés, critiques constructives et suggestions opportunes de Patricia Hugerot
Longues étaient les feuilles, verte l'herbe,
Les ombellules hautes et belles,
Et dans la clairière on distinguait une lumière,
Celle d'astres scintillants dans l'ombre.
Là dansait Tinúviel
Sur la musique d'une lointaine flute,
Et la lumière des étoiles dans ses cheveux,
Et une lueur dans sa capeline.
Là vint Beren des froides montagnes.
Et il erra perdu sous le feuillage,
Et là où coulait la rivière elfique
Il marcha seul et chagriné.
Son regard perça entre les feuilles de cigüe
Et il vit emerveillé des fleurs d'or
Massées sur son manteau et sur ses manches,
Suivant l'ombre de sa chevelure.
L'enchantement allégea ses pied las
Qui à travers monts éternellement erraient ;
Il s'empressa d'avancer, fort et vif,
Et se saisit des faisceaux scintillants de la Lune.
À travers les bois entremellés du foyer d'elfinesse
Elle s'enfuit légèrement les pieds dansants,
Et le laissa seul encore à errer
Dans la silencieuse forêts aux aguets.
Il entendit souvent voler là le son
De pieds légers ainsi que les feuilles du tilleul
Ou de musique surgissant du sous-sol,
Vibrant en des vallées dissimulées.
Voici que les ramures de cigüe se posent flétries
Et qu'une à une gémissantes
Tombent les feuilles chuchotant, échouant
Tremblantes dans les bois hivernaux.
Sans cesse il la chercha, se perdant loin
Là où les feuilles par le temps amassées,
Au clair de lune, sous le rayon d'étoile
Frissonnant en des paradis glacés.
Son manteau soudain scintilla dans l'astre,
Comme sur un sommet, si haut, si loin,
Elle dansa, et à ses pieds éparpillée
Une tremblante brume d'argent.
Quand l'hiver passa, elle vint encore,
Et soudain son chant libéra le printemps,
Ainsi le réveil de l'alouette, la pluie tombante,
Et le bouillonnement de l'eau libérée.
Il vit le printemps des fleurs elfiques
Autour de ses pieds, et encore fut apaisé
Il espéra sa danse et son chant
Sur l'herbe sereine.
Elle s'enfuit encore, vif il la suivit
Tinúviel ! Tinúviel !
Il l'appela de par son nom elfique ;
Et elle s'arrêta alors écoutant.
Un instant elle s'arrêta, et un sort
Sa voix jeta sur elle : Beren venait,
Et le destin s'abbatit sur Tinúviel
Qui dans ses bras tombe rayonnante.
Comme Beren regardait en ses yeux
Dans l'ombre de sa chevelure,
La frissonnante clarté des cieux
Il vit là reflétée mirroitante.
Tinúviel le trésor d'elfinesse,
Immortelle vierge à la sagesse elfique,
Enserra sur lui l'ombre de sa chevelure
Et ses bras brillant comme l'argent.
Longue fut la voie que la fatalité leur infligea
Au-delà des monts pierreux, froids et gris,
Par les couloirs dorés et la porte ténébreuse,
Et d'oscurs bois sans lendemain.
La mer de la Séparation se rua entre eux,
Et une dernière fois ensemble furent,
Et ils partirent antan
Chantant sans chagrin dans les bois.
Conseils avisés, critiques constructives et suggestions opportunes de Patricia Hugerot
Longues étaient les feuilles, verte l'herbe,
Les ombellules hautes et belles,
Et dans la clairière on distinguait une lumière,
Celle d'astres scintillants dans l'ombre.
Là dansait Tinúviel
Sur la musique d'une lointaine flute,
Et la lumière des étoiles dans ses cheveux,
Et une lueur dans sa capeline.
Là vint Beren des froides montagnes.
Et il erra perdu sous le feuillage,
Et là où coulait la rivière elfique
Il marcha seul et chagriné.
Son regard perça entre les feuilles de cigüe
Et il vit emerveillé des fleurs d'or
Massées sur son manteau et sur ses manches,
Suivant l'ombre de sa chevelure.
L'enchantement allégea ses pied las
Qui à travers monts éternellement erraient ;
Il s'empressa d'avancer, fort et vif,
Et se saisit des faisceaux scintillants de la Lune.
À travers les bois entremellés du foyer d'elfinesse
Elle s'enfuit légèrement les pieds dansants,
Et le laissa seul encore à errer
Dans la silencieuse forêts aux aguets.
Il entendit souvent voler là le son
De pieds légers ainsi que les feuilles du tilleul
Ou de musique surgissant du sous-sol,
Vibrant en des vallées dissimulées.
Voici que les ramures de cigüe se posent flétries
Et qu'une à une gémissantes
Tombent les feuilles chuchotant, échouant
Tremblantes dans les bois hivernaux.
Sans cesse il la chercha, se perdant loin
Là où les feuilles par le temps amassées,
Au clair de lune, sous le rayon d'étoile
Frissonnant en des paradis glacés.
Son manteau soudain scintilla dans l'astre,
Comme sur un sommet, si haut, si loin,
Elle dansa, et à ses pieds éparpillée
Une tremblante brume d'argent.
Quand l'hiver passa, elle vint encore,
Et soudain son chant libéra le printemps,
Ainsi le réveil de l'alouette, la pluie tombante,
Et le bouillonnement de l'eau libérée.
Il vit le printemps des fleurs elfiques
Autour de ses pieds, et encore fut apaisé
Il espéra sa danse et son chant
Sur l'herbe sereine.
Elle s'enfuit encore, vif il la suivit
Tinúviel ! Tinúviel !
Il l'appela de par son nom elfique ;
Et elle s'arrêta alors écoutant.
Un instant elle s'arrêta, et un sort
Sa voix jeta sur elle : Beren venait,
Et le destin s'abbatit sur Tinúviel
Qui dans ses bras tombe rayonnante.
Comme Beren regardait en ses yeux
Dans l'ombre de sa chevelure,
La frissonnante clarté des cieux
Il vit là reflétée mirroitante.
Tinúviel le trésor d'elfinesse,
Immortelle vierge à la sagesse elfique,
Enserra sur lui l'ombre de sa chevelure
Et ses bras brillant comme l'argent.
Longue fut la voie que la fatalité leur infligea
Au-delà des monts pierreux, froids et gris,
Par les couloirs dorés et la porte ténébreuse,
Et d'oscurs bois sans lendemain.
La mer de la Séparation se rua entre eux,
Et une dernière fois ensemble furent,
Et ils partirent antan
Chantant sans chagrin dans les bois.