[Traduction] S. Veyrié - Beren et Lúthien - Version imprimable +- Forum Tolkiendil (https://forum.tolkiendil.com) +-- Forum : Tolkiendil - www.tolkiendil.com (https://forum.tolkiendil.com/forum-4.html) +--- Forum : Arts (https://forum.tolkiendil.com/forum-16.html) +--- Sujet : [Traduction] S. Veyrié - Beren et Lúthien (/thread-1350.html) |
[Traduction] S. Veyrié - Beren et Lúthien - Turb - 31.03.2004 S. Veyrié - Traduction de La chanson de Beren et Lúthien, de J.R.R. Tolkien Conseils avisés, critiques constructives et suggestions opportunes de Patricia Hugerot Longues étaient les feuilles, verte l'herbe, Les ombellules hautes et belles, Et dans la clairière on distinguait une lumière, Celle d'astres scintillants dans l'ombre. Là dansait Tinúviel Sur la musique d'une lointaine flute, Et la lumière des étoiles dans ses cheveux, Et une lueur dans sa capeline. Là vint Beren des froides montagnes. Et il erra perdu sous le feuillage, Et là où coulait la rivière elfique Il marcha seul et chagriné. Son regard perça entre les feuilles de cigüe Et il vit emerveillé des fleurs d'or Massées sur son manteau et sur ses manches, Suivant l'ombre de sa chevelure. L'enchantement allégea ses pied las Qui à travers monts éternellement erraient ; Il s'empressa d'avancer, fort et vif, Et se saisit des faisceaux scintillants de la Lune. À travers les bois entremellés du foyer d'elfinesse Elle s'enfuit légèrement les pieds dansants, Et le laissa seul encore à errer Dans la silencieuse forêts aux aguets. Il entendit souvent voler là le son De pieds légers ainsi que les feuilles du tilleul Ou de musique surgissant du sous-sol, Vibrant en des vallées dissimulées. Voici que les ramures de cigüe se posent flétries Et qu'une à une gémissantes Tombent les feuilles chuchotant, échouant Tremblantes dans les bois hivernaux. Sans cesse il la chercha, se perdant loin Là où les feuilles par le temps amassées, Au clair de lune, sous le rayon d'étoile Frissonnant en des paradis glacés. Son manteau soudain scintilla dans l'astre, Comme sur un sommet, si haut, si loin, Elle dansa, et à ses pieds éparpillée Une tremblante brume d'argent. Quand l'hiver passa, elle vint encore, Et soudain son chant libéra le printemps, Ainsi le réveil de l'alouette, la pluie tombante, Et le bouillonnement de l'eau libérée. Il vit le printemps des fleurs elfiques Autour de ses pieds, et encore fut apaisé Il espéra sa danse et son chant Sur l'herbe sereine. Elle s'enfuit encore, vif il la suivit Tinúviel ! Tinúviel ! Il l'appela de par son nom elfique ; Et elle s'arrêta alors écoutant. Un instant elle s'arrêta, et un sort Sa voix jeta sur elle : Beren venait, Et le destin s'abbatit sur Tinúviel Qui dans ses bras tombe rayonnante. Comme Beren regardait en ses yeux Dans l'ombre de sa chevelure, La frissonnante clarté des cieux Il vit là reflétée mirroitante. Tinúviel le trésor d'elfinesse, Immortelle vierge à la sagesse elfique, Enserra sur lui l'ombre de sa chevelure Et ses bras brillant comme l'argent. Longue fut la voie que la fatalité leur infligea Au-delà des monts pierreux, froids et gris, Par les couloirs dorés et la porte ténébreuse, Et d'oscurs bois sans lendemain. La mer de la Séparation se rua entre eux, Et une dernière fois ensemble furent, Et ils partirent antan Chantant sans chagrin dans les bois. - Turb - 31.03.2004 Pour mémoire, le poème original The leaves were long, the grass was green, The hemlock-umbels tall and fair, And in the glade a light was seen Of stars in shadow shimmering. Tinuviel was dancing there To music of a pipe unseen, And light of stars was in her hair, And in her rainment glimmering. There Beren came from mountains cold. And lost he wandered under leaves, And where the Elven-river rolled He walked alone and sorrowing. He peered between the hemlock-leaves And saw in wonder flowers of gold Upon her mantle and her sleeves, And her hair like shadow following. Enchantment healed his weary feet That over hills were doomed to roam; And forth he hastened, strong and fleet, And grasped at moonbeams glistening. Through woven woods in Elvenhome She lightly fled on dancing feet, And left him lonely still to roam In the silent forest listening. He heard there oft the flying sound Of feet as light as linden-leaves, Or music welling underground, In hidden hollows quavering. Now whithered lay the hemlock-sheaves, And one by one with sighing sound Whispering fell the beachen leaves In wintry woodland wavering. He sought her ever, wandering far Where leaves of years were thickly strewn, By light of moon and ray of star In frosty heavens shivering. Her mantle glinted in the moon, As on a hill-top high and far She danced, and at her feet was strewn A mist of silver quivering. When winter passed, she came again, And her song released the sudden spring, Like rising lark, and falling rain, And melting water bubbling. He saw the elven-flowers spring About her feet, and healed again He longed by her to dance and sing Upon the grass untroubling. Again she fled, but swift he came, Tinuviel! Tinuviel! He called her by her elvish name; And there she halted listening. One moment stood she, and a spell His voice laid on her: Beren came, And doom fell on Tinuviel That in his arms lay glistening. As Beren looked into her eyes Within the shadows of her hair, The trembling starlight of the skies He saw there mirrored shimmering. Tinúviel the elven-fair, Immortal maiden elven-wise, About him cast her shadowy hair And arms like silver glimmering. Long was the way that fate them bore, O'er stony mountains cold and grey, Through halls of iron and darkling door, And woods of nightshade morrowless. The Sundering Seas between them lay, And yet at last they met once more, And long ago they passed away In the forest singing sorrowless. - Lòrien - 31.03.2004 Etant mon poème préféré , je ne peux que dire BRAVO pour cette nouvelle traduction. Les mots chantent à mes oreilles et je peux m'imaginer sans problème cette rencontre de Beren et Tinuviel. Encore merci Turb et peut etre qu'un jour tu nous le mettra en vieux français Lòrien - Tuor - 07.04.2004 je suis impressionné par le poeme en anglais, que je ne connaissais pas, et plus encore par la traduction de Turb. comme il doit etre dificile de traduite de l'anglais rimé, tout en restant mélodieux et rythmé, c'est superbe, turb, milles bravos - Louve - 05.02.2006 et hop un petit up Il est très beau ce poème. Je suis heureuse de l'avoir découvert et je suis ravie de la traduction. Voilà j'ai tout dit - Erhil i Pheriannath - 05.02.2006 Il y a juste une petite chose qui me chiffonne : "ombellules"(?). Ce n'est pas ombelles, plutôt ? - Squall-Estel - 05.02.2006 Je confirme, c'est "ombelles". Des ombelles de cigüe pour être précis.. Et pour mémoire... http://forum.tolkiendil.com/viewtopic.php?t=2278 (un peu de pub ne peut pas faire de mal ) |