Note de ce sujet :
  • Moyenne : 0 (0 vote(s))
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Nouvelle : Chevauchée d'Eldarion
#1
Bon ben je vais me lancer aussi sur une nouvelle comme ça pour la sous-section de Feagond le chiffre passera à 2 Laughing
Je préviens tout de suite, il y a peut-être des passages qui collent pas très bien à Tolkien, mea culpa, n'hésitez pas à me le faire remarquer. Si c'est pas bien, vous pouvez aussi m'arrêter, mais je vous en voudrai peut-être Laughing Bon j'y vais :

Aussi le règne d’Aragorn, fils d’Arathorn, devait-il se passer le mieux du monde, et la prospérité vint s’installer dans les demeures du Royaume Réunifié. Toutefois, une étrange malédiction devait s’abattre sur tous ses descendants. Son fils Eldarion, héritier du trône, se vit offrir par son père l’anneau de Barahir par lequel il signifiait sa royale lignée et sa noble ascendance. Fier de ce présent, il déclara solennellement que, pour bannir à jamais le mal de la surface d’Arda, il voulait annihiler chacun des anneaux magiques forgés aux temps anciens, dont le pouvoir ne pouvait éveiller que convoitise et tromperie.
Et la quatre années après son serment, comme il l’avait souhaité, il se mit en route pour l’ancien royaume du Mordor. Vint avec lui le vieux Prince de Dol Amroth, Imrahil, vint aussi avec lui Faramir, et son fils Narahir, et son ami Bergil, et leurs compagnons, tous en armes étincelantes, tous habillés d’or, et de pourpre, et de blanc, et d’argent. De grands étendards claquaient auvent, l’Arbre Blanc de Minas Tirith et le Navire et le Cygne d’Argent, et ils inspiraient la crainte et le respect partout où ils allaient, bien que la plupart n’ussent jamais combattu contre un véritable ennemi. Leur troupe allait gaillardement, leurs chevaux hennissaient gaiement et aucune ombre ne pouvait obscurcir leur bonheur ; et pourtant, au fur et à mesure qu’ils approchaient du Mordor, leur entrain se changeait en lassitude, et s’ils n’avaient été groupe ils se seraient détourné de leur but.
Répondre
#2
Alors, lorsqu’ils arrivèrent devant les ruines de ce qui avait été, dans un autre temps, la Porte Noire, leurs cœurs se serrèrent davantage et ils s’arrêtèrent, se consultant du regard. Eldarion se mit en avant, et sa jeunesse rayonnait en beauté et sa voix était suave, et tous furent charmés par ce qu’il dit. Il déclara que c’était là justement le pouvoir qu’ils devaient vaincre, que c’était là les dernières fondations qu’ils devaient abattre, et qu’ils devaient aller de l’avant, vers la source même de cette amertume. Aussi se laissèrent-ils convaincre et ils reprirent leur marche vers l’est. Après quelques jours de cheval, ils atteignirent enfin les ruines de Barad-dur, et là, c’était un véritable effroi qui les habitait, mais ils n’y prirent garde car nul ne voulait se montrer faible en cette heure. Aussi établirent-ils leur camp dans l’enceinte même de cette tour maudite où jadis siégeait Sauron. Après quelques recherches dans les décombres, après avoir occis quelques dizaines d’orcs terrés sous terre attendant un retour impossible de leur ancien maître, ils trouvèrent le but de leur quête, et retirèrent de terre les Neufs et les derniers des Sept, et ils sentirent le terrible pouvoir qui les habitait. Aussi répugnèrent-ils à repartir vers le gouffre désormais béant de l’Orodruin ; et cette région rendue fertile par les cendres crachées par le volcan lors de sa grande colère était habitée par de nombreux Haradrims qui, lors de la bataille de la Porte Noire, avaient jeté bas les armes et avaient imploré le pardon du Gondor. La compagnie d’Eldarion traversa leur pays, et nombreux étaient les murmures qui accompagnaient leur marche, et certains disaient qu’ils projetaient de reprendre le pays, et certains s’armèrent des anciennes armures de leurs pères et se levèrent à leur approche ; mais il n’y eut pas encore d’affrontement, car les Haradrims étaient éblouis par la splendeur des armes du Gondor et ils n’osaient plus, sitôt qu’ils les avaient vu, porter les armes contre eux. Pourtant, ils sentaient qu’il leur faudrait un jour ou l’autre ou abattre l’orgueil maudit des Hommes de l’Ouest, ou disparaître dans les régions sauvages de l’est et quitter à jamais les terres fertiles qui faisaient face à Valinor, le Royaume Bienheureux au-delà de la Mer.

à suivre...

Divitiac
Répondre
#3
c'est sympatoche, mais très rapide (trop?), et ça manque un peu de cohérence avec le sda... T'as un certain style, peut-être même un style certain, mais je pense que tu as choisi un sujet très difficile.

Et pis pour info, c'est plus ma section, elle est sous la juridiction de Turb à présent Wink
Répondre
#4
Pour le côté rapide, je sais, j'ai toujours été très distant de mes personnages...mais rien à faire, je n'arrive pas à m'en rapprocher. Sinon, merci pour le style... Laughing
Répondre
#5
Essaie de vivre ce que tu écris, cela devrait t'aider. Imagine que tu es l'un d'eux, ferme les yeux et tu trouveras tout naturellement le bon rythme pour ta nouvelle. Smile
Linna
Répondre
#6
Ah mais je m'imagines souvent être l'un des personnages qu'il m'arrive decréer...mais je finis toujours par mourrir. C'est lassant...

Est-ce que ça interesse des gens que je continue ou pas ?

Divitiac
Répondre
#7
Ca me plait beaucoup, oui c'est rapide mais très fluide Smile
Répondre
#8
Et bien rebonjour tout le monde, je suis de retour, et voici un peu de suite à ma nouvelle (qu'on me pardonne, le rythme reste le même... j'espère que la fluidité aussi)

Eldarion fut devant l’Orodruin comme l’avait été autrefois son ancêtre Isildur, mais il se sentait capable d’anéantir les Neufs et les derniers des Sept, et il n’hésita pas à avancer jusqu’au bord même du gouffre où ses compagnons répugnèrent à le rejoindre ; seul Bergil, fils de Beregond, sentait courir dans ses veines un vent de feu qui le poussait en avant, aux côtés de son suzerain. Mais lorsqu’Eldarion leva sa main emplie des joyaux, il ne put s’empêcher de s’élancer et de retenir l’acte qui détruirait toute la puissance perdue du Mordor, et il cria, et il implora son seigneur d’épargner ces anneaux qui, disait-il, avait été créé non pas par le Seigneur Ténébreux mais par les Peuples Libres pour lutter contre lui, et que les annihiler redresserait la grandeur déchue des Royaumes des Mauvais Hommes. Alors le fils d’Aragorn fléchit, et l’hésitation et le doute le firent réfléchir, et les Haradrims attaquèrent. Ils s’étaient rassemblé et, se donnant courage les uns aux autres, ils avaient aiguisé leurs haches et assaillaient la maigre escorte inexpérimentée du Roi.
Ils n’avaient jamais combattu ; au plus avait-il participé au Grand Tournoi qu’avait instauré le Roi Elessar. Aussi la haine des hommes du sud fut-elle pour eux aussi éprouvante qu’avait pu l’être pour deux hobbits la vue d’un Mordor infesté d’orcs lors de la Guerre de l’Anneau, du temps de la grandeur de Sauron. Leurs étendards, si brillant l’instant précédent, furent jetés bas et souillés de boue et de sang ; leurs armes de parades qui avaient d’abord tellement impressionné les Haradrims étaient cabossées, arrachées, brisées. Ils tombèrent sous le nombre et la férocité, et seuls les plus vieux qui avaient connu des batailles savaient comment préserver leur vie ; aussi le sang coula en petit ruisseaux, traçant de fins sillons dans la terre meuble des rives de l’Orodruin, et cette attaque fut appelée la Bataille des Pleurs Perdus. Narahir, fils de Faramir, rendit l’âme et son corps beau et élancé s’affala parmi ses habits d’or, d’argent et de pourpre. Les seuls survivants de ce massacre furent Imrahil de Dol Amroth qui parvint à tailler de la pointe de son épée une voie de sortie pour lui et son seigneur ; mais le Roi devait se faire faire prisonnier avec Faramir et Imrahil, gagnant au galop les hauteurs de la Montagne du Destin où les hommes du sud n’osaient le poursuivre, jura de délivrer son seigneur dès qu’il le pourrait ; aussi se mit-il en route pour Minas Tirith où se trouvaient les sœurs d’Eldarion.

Divitiac
Répondre
#9
Un autre homme devait échapper au destin de ses compagnons, et c’était Bergil, fils de Beregond. Lorsque le fils d’Aragorn s’était retrouvé face aux Haradrims hurlants, il avait glissé les anneaux dans un pli de sa cape, mais celle-ci avait glissée lors de l’affrontement et le jeune Bergil était parvenu à s’en emparer et, les Neufs et les derniers des Sept sur lui, il avait fui tant qu’il le pouvait, passant l’ancien du Roi Sorcier à son doigt afin d’échapper aux regards de ses poursuivants.
Alors qu’il errait vers le sud du Noir Pays, il advint qu’il rencontra un Warg à l’air efflanqué, et une grande terreur le prit. Puis il se souvint que son anneau était toujours à son doigt, et il se sentit invisible à toute créature mortelle. Pourtant l’animal fixa ses yeux flamboyants sur lui, et il perçut plus qu’il n’entendit les paroles de ce serviteur de l’Ennemi déchu.
Alors ils conversèrent longuement, car l’infecte créature était encline à obéir à ce maître qu’elle percevait comme le sien et pourtant une hésitation dans sa volonté la rendait réticente. Mais Bergil finit par la dompter mentalement car elle était faible et affamée, et il put la chevaucher pour se rendre encore plus au sud, et tout au long des lieues qu’il parcourait il s’entraîner à exercer son esprit au commandement, et bientôt sa monture partagea sa pensée et n’agissait que sur ses ordres. Alors il l’appela Malereg, le Houx d’Or, et jusqu’à sa mort elle suivit Bergil où qu’il aille et de quelque côté qu’il se tourne. Mais pour le moment Bergil le jeune affermissait sa volonté et bientôt il put mentalement empêcher de petits groupes d’orcs errants de s’en prendre à lui, et il sema la discorde en leurs cœurs et devant lui ils s’entretuèrent. Alors il comprit le pouvoir dont il disposait et il pensa tout d’abord à faire en sorte que tous les derniers serviteurs de l’Ennemi se fassent une guerre sans merci aboutissant à leur totale défaite. Puis il pensa que s’il pouvait les commander, ils pourraient faire le bien et à cet instant il sut qu’il deviendrait le plus grand des hommes de son temps, bien qu’il ne pensât pas encore qu’il finirait comme il allait le faire, et alors les pensées de son cœurs étaient encore nobles et fières, et seules de bonnes intentions lui faisait prendre cette décision.
Il passa de plus en plus de temps l’anneau au doigt, et il contemplait les autres, et il se demandait ce qu’il adviendrait s’il mettait tous à ses doigts. Alors il eut peur de ce terrible pouvoir et pendant quelque jours il ne mit plus l’anneau du Roi Sorcier. Mais il vit que sa volonté fléchissait et que les orcs qui l’entouraient conversaient entre eux, alors cette nouvelle crainte fut la plus forte et il remit son anneau. C’est ainsi qu’il arriva dans la province de Nurn, et qu’il allait à l’est vers la Mer Intérieure.

Divitiac
Répondre
#10
Imrahil de Dol Amroth arriva à bride abattue à Minas Tirith, et de le voir revenir seul, une vague inquiétude serra les cœurs des habitants de la cité. Mais lorsqu’il eut prononcé en un discours concis leurs mésaventures, une véritable effervescence s’installa et chacun voulut faire partie de ceux qui iraient libérer leur Roi. Mais bientôt une armée plus ou moins organisée se forma et les filles même d’Aragorn manifestèrent leur désir de prendre sa tête et rien de ce que put dire Imrahil ne put les en dissuader. Seule la cadette Elenandun, Etoile Couchante, resta à la tête de l’Etat et commença la rénovation d’Osgiliath ; un grand essor démographique avait augmenté considérablement la population du Gondor, rendant Minas Tirith surpeuplée.
Le Prince de Dol Amroth chevauchait en tête ; à ses côtés, droite et fière, se tenait l’aînée, appelée Galadriel, mère du tout jeune Trencavel qui avait été refusé à la guerre ; à sa gauche, toutes bardées de fer et d’écailles de dragon que leur avaient offertes les Hommes de Dale et qui provenaient de la dépouille de Smaug, se tenait les six autres sœurs. La troupe se déplaçait rapidement et bientôt les vestiges de la Porte Noire furent dépassés et l’Orodruin se dressait au loin, chargé d’un étrange mystère. Ils arrêtèrent une petite compagnie de Haradrims qui se pressait, comme de nombreuses autres, vers le sud. Ils les questionnèrent, et ils purent comprendre que de grands rassemblements d’orcs et de trolls les inquiétaient fortement, et nombreux étaient ceux qui désiraient rejoindre leurs terres d’origine au sud d’Umbar de peur d’une étrange malédiction de Sauron. « Lorsque le Seigneur Ténébreux tombera, tout chutera avec lui et sa fin sera partagée par tous les mortels des Terres du Milieu. » Tels étaient les mots qu’il avait forcé les populations serviles à prendre pour vrais afin d’affermir sa puissance sur leurs cœurs ; aussi refuseraient-ils de croire à la réelle chute de Sauron tant qu’eux même vivraient.

Divitiac
Répondre
#11
Ces propos inquiétèrent Imrahil au plus haut point car il comprit que tant qu’une croyance en une possible résurgence du mal se maintiendrait, nul paix ne pourra être apportée, ses anciens serviteurs désirant toujours se montrer dignes d’éloges d’un maître déchu. Il parvint aussi sans trop de mal à comprendre où se trouvaient le Roi et Faramir, et leurs pas se dirigèrent vers l’ancienne tour de Cirith Ungol. Ils l’atteignirent trois jours plus tard et la trouvèrent désertée ; de nombreux cadavres indiquaient qu’il s’était déroulé là une grande bataille et le nombre impressionnant de corps d’hommes montrait sans aucun doute que les orcs l’avaient emporté sur les Haradrims. Toutefois, la dépouille d’Eldarion ne faisant pas partie des corps occis, l’armée se remit en marche vers le sud où conduisait la piste.
Ils l’ignoraient, mais cette attaque avait été commanditée par Bergil le Jeune et n’avait d’autre but que de libérer le Roi ; aussi leur attaque de la compagnie d’orc fut une erreur terrible qui devait aboutir au massacre d’une grande partie de l’armée des Sœurs du Gondor et même à la mort de deux d’entre elles. Imrahil, voyant ses troupes refoulées par ces créatures qui semblaient mues par une volonté extérieure comme lors de la Guerre de l’Anneau, sut faire cesser l’assaut avant que la totalité de ses gens ne s’y engage et ainsi parvint-il à sauver deux centaines de jeunes gens aux armes étincelantes.
Ils suivirent les orcs sur de longues lieues et parvinrent aux abords de la Mer Intérieure de Nurnen ; il y régnait un chaos terrible, car les anciens esclaves du Mordor installés là par le Roi Elessar avait été chassés par les migrations haradrims, elles-mêmes causées par leurs combats nouveaux contre le reste des créatures de Sauron. Près des flots noirs se dressait une tour nouvelle, Minas Anglachel, érigée en hâte par Bergil le Dominateur, mais cela ils l’ignoraient, et lui-même ignorait leur venue. Aussi aucun accueil ne leur fut réservé, si ce n’est celui des cimeterres acérés des gardes de la Tour de la mer. Lorsque l’armée des Sœurs du Gondor vit leur Roi emmené à l’intérieur, l’assaut fut organisé, et ils chargèrent la rage au cœur et l’écume de la haine à la bouche.

Divitiac, qui continue en espérant qu'il a des lecteurs Smile
Répondre
#12
Oui, moi !

La suite !! La suite !!
Répondre
#13
Seul Imrahil ne voulut participer à cette charge, et il fut traité de lâche et de couard, de sot et fat. Mais il sut rester froid aux quolibets de ses gens et, seul sur les collines qui environnaient la Tour, il vit chacune des Sœurs périrent la hache à la main contre les murs de Minas Anglachel, pour sauver leur frère d’une liberté déjà recouvrée face à un adversaire qui était leur servant. Et aucune ne survécut, si ce n’est Elenandun qui jamais ne quitta Osgiliath. Leur compagnie ne devait plus réapparaître, et lorsque Bergil le Jeune comprit qu’il avait lui-même commandé le meurtre de la famille royale, il se sentit honteux et coupable, et il pleura des larmes amères ; mais il craignait le courroux d’Eldarion aussi ne lui annonça-t-il rien de son méfait et aussi serra-t-il plus encore contre lui l’anneau du Roi Sorcier.
Eldarion et Faramir, ayant appris comment ils avaient été sauvés par leurs anciens ennemis les plus acharnés, demandèrent à Bergil fils de Beregond de quelle manière il avait réussi à imposer sa volonté aux créatures maléfiques ; il leur répondit sans malice et cela les fit longuement réfléchir. Neuf mois s’écoulèrent, durant lesquels dans Minas Anglachel assiégée par des hordes de Haradrims les trois seigneurs s’entraînaient à exercer leur volonté et pendant lesquels le Prince de Dol Amroth, exilé du Gondor pour être revenu seul survivant une seconde fois d’une expédition royale, erra en royaumes du Nord et de l’Est, et petit à petit sa trace se perdit dans les confins du monde où le Royaume réunifié exerçait un quelconque contrôle.

Divitiac, heureux d'avoir de l'audimat Smile
Répondre
#14
Eldarion mit à ses doigts cinq des anneaux hommes, et il sentit un pouvoir si grand entrer en lui qu’il cria de souffrance en se roulant sur le sol, dans la poussière et dans le froid ; mais il se refusa à en ôter le moindre et, petit à petit, il parvint à supporter le pouvoir nouveau qui courrait dans ses veines, et il vint même à le dominer. De la race des anciens Numeroréens, son courage et sa volonté étaient grande, et grande aussi était son habileté : dans la tour de Minas Anglachel, le Roi Eldarion, fils du Roi Elessar, reforgea cinq des Neufs en l’anneau de Barahir, lequel devint si puissant que nul mortel autre que lui ne pouvait le toucher sans sentir ses mains se consumer, et ainsi à sa mort l’anneau de Barahir ne put échoir à personne et sombra un temps dans l’oubli, avant de ressurgir dans la suite des âges.
Faramir se choisit les derniers des Sept, mais ne les unit pas et toujours ils restèrent séparés. Il ne devait pas réussir à imposer sa volonté à ses anneaux, d’ailleurs forgés pour les Nains, et dont seuls les Nains parvenaient à tirer leur puissance cachée. Ces anneaux devaient même conduire à la mort de Faramir au pied du Mont Solitaire, lorsque, talonnés par une horde de gobelins rendus furieux par leur vue, il était tombé dans un piège grossier tendu par le reste du peuple de Durin en Erebor.

Divitiac, qui espère que son inspiration ne tarira pas
Répondre
#15
Excellent !
J'espère que ce n'est pas la fin du récit ?
Répondre
#16
[Pourquoi cela finirait-il maintenant ? Bon, c'est sur qu'arrivant à la fin de mes notes préliminaires, je vais devoir m'y mettre sérieusement, mais je devrais pouvoir m'en sortir comme un grand. Enfin, j'espère... ]

L’anneau du Roi Sorcier était, comme cela a été dit, possédé par Bergil le Jeune, maître de Minas Anglachel, et les trois derniers des Neufs avaient été mis en terre en attendant ses héritiers. Aussi était-il décidé à trouver femme et à agrandir son royaume, et avec ses deux nobles amis ils convinrent de forcer le siège de la Tour de la Mer, et de s’échapper par voiles de la province de Nurn. Ils unirent leurs pouvoirs et déchaînèrent les orcs et les wargs contre les Haradrims, et le combat fut acharné et sanglant. Ce fut Dagor Nimledin, la Bataille des Anciens Amis, et nombreux y furent ceux qui y périrent. Les Possesseurs d’Anneaux s’en furent en bateaux, emmenant avec eux une garde d’anciens esclaves du Mordor, et d’autres restèrent garder la Tour.
De leur fuite dans l’ouest, peu est racontée. Ils échappèrent à toutes les contrariétés de la route, et le premier Bergil le Dominateur, monté sur Malereg, arriva en vue d’Osgiliath la Nouvelle, fraîchement reconstruite et parée de murailles suite à la venue d’Imrahil qui avait apporté la peur dans les cœurs. Le temps avait passé, et Elenandun avait pris la régence à cœur ; aussi s’ingéniait-elle à tenir Trencavel, le fils de sa sœur aîné, hors des affaires de l’Etat afin qu’il ne pense à réclamer son héritage. Mais le retour du Roi, après l’annonce de son décès, réduisait à néant ses plans et elle résolut donc de s’y opposer fermement. De la façon dont les trois jeunes gens déjouèrent ses plans, il en est raconté le détail dans le Livre du Grand Chroniqueur du Gondor, dans le passage intitulé « L’Antre des Orgueilleux »

Divitiac, qui raconterait bien sa vie aussi mais parait que c'est pas permis sur le forum
Répondre
#17
[ L'Antre des orgueilleux sera pour plus tard finalement ; je vais m'éloigner à présent du Mordor pour rendre compte de la situation dans le Nord, et des démélés que les nains eurent avec Argas, Seigneur des Dragons du Nord. ]

Il était long, grand, immense. Sa tête colossale était à la hauteur de trois corps d’homme, et se prolongeait d’un interminable corps effilé que finissait une queue qui traînait au sol et se dressait soudain, meurtrière, tel un fouet manié avec précision. Ses pattes recourbées et reptiliennes étaient prêtes à se détendre pour le propulser d’un bond prodigieux dans les airs où il pourrait s’envoler ; sa gueule rougeoyante couvait un feu secret enfermé derrière des barreaux d’ivoire tranchants. Son nom était Argas, Argas le Violent, Seigneur des Dragons du Nord. Il venait de conduire sa cour aux Montagnes de Fer, aux royaumes Nains du Nord, où gloire et fortune l’attendait.
Ils étaient d’abord passé par Carn Dûm, où de féroces hommes récemment implantés leur avaient fait un accueil terrible ; mais au fer, ils avaient répondu par le feu, aux flèches par leurs piques hérissées tout au long de leurs corps durs comme les meilleures armures naines. Alors les hommes s’étaient débandés ; certains avaient rejoint leurs terres d’origine dans l’ancien Arnor, d’autres au contraire avaient encore poussé au sud, s’établissant aux confins de la Comté, mais nul n’avait tenu l’antique royaume du Roi Sorcier.
N’ayant pas éprouvé leur contentement face à ces colons encore pauvres et craintifs, les vers avaient poussé à travers les Monts d’Angmar et avaient gagné le Mont Gundabad. Une compagnie joyeuse les accueillit en liesse, car il était là nombre d’orcs et de wargs réfugiés d’après la chute de Sauron et qui n’attendaient que l’occasion de se venger des elfes et des hommes. Avec eux se trouvaient aussi quelques capitaines d’hommes mauvais de l’est, et parmi eux l’Easterling Drogmund.

Divitiac, encore lui
Répondre
#18
Ce dernier fit vœu d’allégeance à Argas, et lorsque celui-ci eut plongé ses yeux dans les siens, il lui fut entièrement dévoué et sous contrôle. Alors il partit pour ses royaumes où il leva une armée puissante et il partit seul attaquer le royaume de Thranduil dans Vert-Bois le Grand et ces faits sont relatés dans l’histoire d’Eldarion et d’Imrahil de Dol Amroth.
Mais cette attaque, bien qu’elle ait causé grand émoi parmi les gens de l’ouest, n’était qu’une diversion au but principal d’Argas. Ce dernier envoya ses émissaires hanter les Monts Brumeux, et les orcs, chassant les Nains en de grands combats souterrains, reprirent le contrôle de la Moria. De nombreux nains furent fait prisonniers et réduits en esclavage dans les plus profondes mines du lieu, et dans l’ancienne prison du Fléau de Durin fut découverte une grande quantité de mithril. Mais cela fut caché par les Nains, car leur honneur ne souffrait pas que l’on le sache, et ils se préparèrent à la guerre dans les forges d’Erebor. Nombreux furent façonnés les haches et les casques, les armures et les boucliers, et ce furent des cohortes en colère qui sortirent du Royaume sous la Montagne pour reprendre Khazad-Dûm.

Divitiac, qui aimerait bien avoir quelques commentaires, en bien ou en mal
Répondre
#19
Enfin, j'ai pu revenir (impossible de m connecter au forum depuis 5 jours...)
Le récit est toujours aussi bon.
J'attends avec intérêt les batailles de Mirkwood.
Une idée comme ça : les ruines de Dol Guldur pourraient serbvir, et tu pourrais utiliser Radagest le Brun, qui en principe est resté sur les TdM...
Répondre
#20
[Ben oui le foroum avait des problèmes, c'était pareil pour tout le monde Sad Sinon pour Dol Guldur, c'est prévu, c'est Imrahil, chassé du Gondor, qui va y trouver refuge. Radagast, je ne l'ai pas encore caser mais les Mages Bleus auront certainement un rôle. les batailles de Mirckwood, faudra patienter : l'Antre des orgueuilleux doit d'abord finir, et ce sera pas demain la veille Laughing mais bon il y aura une grande bataille et quelques altercations prévues entre les nains et les dragons si ça peut rassurer les amateurs de batailles. Merci pour tes encouragements ithilion, ça fait plaisir Laughing bon je reprend mon récit, ne nous éternisons pas dans ce préambule ]

Toutefois l’attention des hommes de Dale et d’Esgaroth était grande, et plusieurs compagnies de piquiers suivirent à leur insu les guerriers du Peuple de Durin. Aussi, lorsqu’ils virent un rude combat s’engager entre leurs alliés et les orcs, et lorsqu’ils aperçurent les nombreux wargs qui dévalaient sur les flancs du Caradras, les hommes chargèrent soutenir leurs allié et la bataille fut générale ; partout, les armes se brisaient et les corps tombaient, la mort suintait dans l’air et la peur emplissait maints cœurs, mais tous combattirent jusqu’à la fin sans faiblir, et la honte de la fuite fut épargnée. Après des heures d’âpres combats, les derniers régiments orcs étaient tombés, sans qu’aucun n’eut pris la tangente, et tout l’est des Monts Brumeux fut réellement reconquis.
Toutefois, d’autres armées se préparaient en secret dans l’ouest et dans le nord des montagnes, et alors qu’Argas ignorait encore la défaite de ses premières troupes, il en envoyait d’autres mettre à sac les villes humaines autour d’Erebor. Aussi, lorsque, heureux d’être victorieux, les hommes s’en revinrent-ils en leurs demeures, ils les trouvèrent dévastées et brûlées ; tous leurs compagnons qui étaient restés garder les portes étaient morts, et les cadavres jonchaient les rues. Ni femmes ni enfants n’avaient été épargnée, et le Peuple de Dale n’était plus que cette armée d’hommes courageux mais destinés au trépas.
Fous de douleur, ils repartirent à la recherche des coupables ; les orcs avaient établi leur camp plus au sud, aux confins du Royaume de Thranduil, dans les vastes plaines incendiées par Drogmund. Ils vinrent les y chercher et les déloger ; un nouveau combat sanglant eut lieu, mais une fois encore les hommes obtinrent la victoire. Mais de nombreux ennemis avaient fui, emportant les vastes richesses pillées dans leur ville et emmenant leur capitaine, tombé entre leur mains alors qu’il tentait de reprendre lesdits trésors.

Divitiac
Répondre
#21
Les Dragons pestèrent contre les nains qui les avaient délogé, et ils firent sortit toutes leurs forces du Mont Gundabad ; derrière chacun des grands vers marchaient des milliers de créatures, et les orcs étaient les plus nombreux et les plus enragés, mais à leurs côtés allaient aussi les légions des Easterlings rassemblés à l’appel de Drogmund, et quelques rares trolls aussi étaient parmi eux, qui se terraient dès que le soleil pointait à l’horizon, et des hordes de wargs, et d’autres encore dont le nom s’est perdu depuis bien longtemps. Et cette noire marée déferla dans l’est et envahit toute la Brande Desséchée, et c’était là d’immenses étendues de noires tentes.
Alors les nains vinrent, conduits par Thorin III Roi sous la Montagne, et avec eux venaient la dernière armée de Dale et les hommes courageux d’Esgaroth, et tous allèrent chercher l’affrontement final contre l’ennemi descendu du Nord ; la plupart ignoraient ce qu’ils allaient trouver, et l’auraient-ils su qu’ils auraient sans doute fui au loin. Mais leurs cœurs étaient encore fiers, et ils suivaient la piste calcinée de leurs adversaires, dont ils se rapprochaient à tout instant.
Des tambours. Les mains retombaient en rythme régulier, des milliers de mains, et c’en était un concert terrible et assourdissant qui inspirait peur et tristesse. Et puis des voix graves et caverneuses reprirent le morbide chant à la noirceur étouffante.

Divitiac, le conteur fou
Répondre
#22
Les ténébreuses légions chuchotaient entre elles, car ils avaient vu les adverses bannières flotter à l’horizon et claquer au vent puissant qui venait de l’ouest, de la grande mer Belegaer, chargé d’embruns et d’espérance pour les hommes. Lorsque ces derniers parvinrent sur le haut plateau qui dominait la plaine où était assemblée l’armée d’Argas, ils tremblèrent et prirent peur ; le chant martelait leurs esprits, et une indicible souffrance se fit ressentir dans leur crâne. Mais les capitaines surent garder la tête froide, et ils organisèrent le déploiement de leurs forces, et une longue crête de drapeaux agités vint couronner les bords des montagnes, et ce fut au tour des Easterlings de ressentir le doute et l’incertitude. Mais tout se dissipa lorsque, puissamment, l’armée s’ébranla, s’arracha au sol et déferla vers la plaine. Le premier choc fut terrible, et ébranla les combattants. Puis, la bataille devint comme toutes les batailles ; il y avait des morts, il y avait du sang, il y avait la haine, il y avait la peu ; et par-dessus tout, il y avait la gloire, son ultime quête qui, depuis les temps immémoriaux, entraînait au combat tant d’hommes jeunes et vigoureux, et pourtant si téméraires.
Qu’est-il à dire de ce qui arriva ? Peu. La bataille de la Brande Desséchée continua, terrible et meurtrière, et chaque camp ployait sous les coups répétés de l’autre. Et soudain, un événement imprévu fixa durant quelques instants le cours du temps, et les choses semblèrent s’arrêter. Argas lui-même vint alors, auréolé de flammes et de feu, ses yeux projetant des étincelles loin devant lui, et la terreur qu’il inspirait le précédait sur le champs de bataille. Lorsqu’il fut en vue des guerriers, les hommes se débandèrent, laissant seuls les nains face au fléau des Jours Anciens.

divitiac, qui espère que vous arrivez à suivre
Répondre
#23
Et comment que je suis !
Répondre
#24
Mais le reste du peuple de Durin était fait de nains forts et courageux, et aucune ombre n’assombrit leur cœur, mais au contraire sa venue raviva leur feu et ils repoussèrent de leurs sauvages haches les dernières hordes d’Easterlings. Et ce fut la débâcle chez les hommes de l’est. Ils lâchaient leurs armes, ils jetaient leurs pièces d’armure et se débandaient, abandonnant aux mains de l’ennemi tout ce qui aurait pu ralentir ou entraver leur course. Cette fuite fut meurtrière et désastreuse ; les haches des nains frappaient en cadence, abattant des rangs entiers d’hommes, et ceux qui leur échappaient trébuchaient sur les corps morts, et leurs compagnons les piétinaient jusqu’au trépas.
Les orcs eux-mêmes reculèrent, peu à peu, sans pour autant connaître de véritable déroute comme celle qui venait de décimer les Orientaux. Il serait plus exact de dire qu’ils opéraient un mouvement tactique, bien qu’aucun parmi les nains ne sembla mesurer toute la signification de ce recul. Seul un comprit, ou devina, l’ampleur de ce qui allait se passer.

divitiac, qui n'a peut-être qu'Ithilion comme lecteur mais un, c'est déjà pas mal
Répondre
#25
ben en échange tu peux essayer de lire le début du bidule collectif ? ça me ferait plaisir !
Répondre
#26
[Je l'ai lu Ithilion, c'est bien mais c'est trop court pour pouvoir en juger efficacement... augmente le rendement ! ]



Balin serra sa hache de ses larges mains gantées de fer. Lorsqu’Argas le Violent, Seigneur des Dragons du Nord, avait paru, ses compagnons étaient accourus à sa rencontre le recevoir de leur haine, tandis que les hommes se débandaient, effrayés par la créature de lumière et de flammes à la haute stature. Mais lui n’était pas monté défier le danger ardent, car il avait pressenti un autre danger plus fort, une puissance plus terrible que ce monstre qui, auréolé d’un cercle incandescent, jetait au sol ses adversaires comme on sème le blé au vent. Et cette prémonition l’effrayait, et bien que son cœur vaillant n’ait encore jamais faibli, ses muscles fatigués par la bataille déjà éprouvante, il tremblait au soleil comme tremblent les feuilles qui vont se détacher et mourir. Il avait pu tout au moins rassembler quelques proches à ses côtés, et nombre de nains fiers l’avaient suivi, car sa majesté était grande et il descendait, disait-on, de la branche cadette de Durin VI.
Et soudain il comprit pourquoi il était resté en arrière lorsque, le premier de tous, il les vit, les Maîtres de la Cour des Dragons, surgissant de toutes parts. Ces grands vers, bien qu’ils ne sachent pas tous la manière de cracher feu, mort et destruction, n’en étaient pas moins redoutables, et quiconque croisait leur regard ne s’en pouvait détacher à moins de sortir vainqueur d’un infernal duel mental engagé avec la bête, ce qui révélait de l’exploit des temps jadis.
Les Nains s’étaient jetés sur le plus proche, un ver de taille moyenne, jeune et emporté, à la folle ambition de remplacer un jour Argas le Violent à la tête du clan. Sa longue queue blanche fendait l’air, fouettait ses assaillants, les jetait à bas, et l’aiguillon empoisonné qui la terminait frappa à mort à plusieurs reprises.
Balin, la hache au côté, s’était élancé avec les autres, sa voix grave et puissante criant des propos de mort et de haine, et sa barbe flottait au vent derrière lui, tel un étendard que les autres suivaient aveuglément, emportés qu’ils étaient tous par leur désir désormais brûlant de tuer, d’enfoncer le fer de leurs armes dans la chair molle de l’ennemi. Mais la carapace du monstre était d’un cuir qu’on ne pouvait percer, et leurs vains efforts n’eurent d’autre résultat que leur mort à tous. Seul, Balin n’avait pas été massacré dès le premier assaut, soit que la grâce des Valars fut sur lui, soit qu’un grand destin l’attendait encore avant qu’il ne finisse ses jours.

Divitiac, à la verve intarissable
Répondre
#27
Mais s’il n’avait été renversé par la queue sifflante de l’animal, il n’en avait pas moins été menacé de mort lorsque, d’un brusque mouvement, le dragon s’était retourné ; mais s’accrochant aux fines aspérités de son armure, le nain avait gravi son flanc et s’était dressé sur son dos, sur son cou. Une fois encore, il était à la merci de sa proie ; qu’elle se roule au sol et c’en était fini de lui. Mais Morgoth le Ténébreux avait doté ses créatures d’une protection si puissante que leur sensibilité s’en était trouvée grandement affaiblie, et le jeune ver ne pouvait percevoir les grandes enjambées de la créature qui allait l’entraîner à son trépas.
Balin leva sa hache, et l’abattit sur l’épine dorsale du monstre. Il recommença le mouvement, encore et encore, et à chaque coup l’os énorme craquait si horriblement qu’on aurait cru entendre un tremblement de terre. Mais même ce bruit de tonnerre fut couvert par les hurlements déchaînés de la victime. Tout son corps tremblait, s’agitait de spasmes d’agonie, sa queue battait l’air inutilement, sa langue fourchue se tournait et se retournait dans sa gueule aux crocs miroitants, ses yeux roulaient, emplis de colère et d’effroi, et enfin il fit un tel dérangement que tout les combattants alentours s’arrêtèrent et tournèrent leur regard vers l’horrible mort du dragon.
Alors les cœurs des Nains se raffermirent encore, et leur vaillance fut plus grande, et leur ardeur au combat plus grande, car ils entrevirent là l’espoir d’une victoire possible. Mais Balin, lui, n’eut plus le loisir de se réjouir car la mort l’avait pris en même temps que sa victime. N’ayant plus se retenir aux lisses écailles qui bordaient la tête de l’animal, il avait glissé au sol et là s’était retrouvé écrasé sous son corps massif.

Divitiac, vers la fin de mon récit et au-delà !
Répondre
#28
T'as quand même une sacrée capacité d'imagination et de production
C génial et bien écrit en plus, ce qui apparament n'est pas pour déplaire à Ithilion.

Tar-Aldarion
Répondre
#29
Il périt sous lui, et nul jamais ne put dégager sa dépouille de ce tombeau qu’il s’était fait seul, témoignage grandiose et terrible de la digne fin qu’avait su trouver Balin de l’Erebor, à la Bataille de la Brande Desséchée.
Les heures, lentes et éprouvantes, s’étaient écoulées, et le jour déclinait. Et soudain, à l’horizon, le soleil devint rouge, et le cœur des nains ses serra. La Nuit arrivait à présent à grandes enjambées, et une ombre croissante gagnait la plaine. Déjà, la lueur du Dragon semblait s’être changée en un flambeau dominateur, et il se voulait signe de ralliement des infectes créatures de l’ancien Seigneur Ténébreux qui, dans ces régions reculées et sauvages, hantent encore la nuit durant les plaines désertées.
Le froid vint avec la nuit et les saisis alors, broyant leur cœur dans un étau malveillant, avalant leur chaleur et leur vie par tous les coins de leur peau déjà ridée et rigide. Ils fermèrent leurs yeux, baissèrent leurs lourdes paupières, et déjà ils ne pouvaient plus les rouvrir, gelés, immobilisés, recouverts par cette blancheur qui possédait tout. Les nuages amoncelés libéraient leur charge de neige qui, impassible manteau, cachait à leur vue les mouvements de l’adversaire.
Mais les nains plantèrent une forêt de torches, et ce fut comme un champs d’or qui brillerait dans le soir. Alors, loin du champs de bataille, les hommes qui avaient fui ou ceux, qui n’étaient point venus, hommes de Dale, de Bree ou d’Esgaroth, hommes sauvages ou venus de lointains peuples descendus à l’appel d’Elessar, des années plus tôt, de leurs lointaines terres du Nord, tous ces hommes sentirent leur âme s’élever et ils se remémorèrent les faits d’armes glorieux de leurs ancêtres. Et, longues colonnes chantantes, ils se mirent en marche, allant gaiement vers leur mort.
Toute la nuit, les combats continuèrent, et la fureur répondait à la colère, et la mort rencontrait la mort en échos. Les orcs tombèrent en grand nombre, et toutes les perfides créatures sortie durant la nuit. Lorsque la visibilité redevint naturelle avec l’apparition des premiers rayons du soleil, des trolls furent retrouvé affalés au sol, le corps criblé de coups, et nul ne put dire qui les avait abattu. Mais la bataille ne pouvait se prolonger toujours, et Argas, qui s’était jusqu’alors contentait de détruire tous ceux qui osaient l’approcher, résolu d’anéantir le Roi des nains, portant ainsi un coup mortel à l’armée d’Erebor.

Divitiac, qui remercie Tar-A pour ses commentaires
Répondre
#30
Avez-vous jamais vu une horde de dragons plonger tous ensemble sur une même armée, sur un même homme, tous animés d’une même rage, saisis d’une même fureur contre leur adversaire ? Avez-vous jamais vu trente langues de flammes les unes contre les autres, se précipitant toutes ensemble, glissant dans l’air limpide, vers un même point ? Ce n’est guère un spectacle fréquent ; et sa vision est si difficile à supporter que nombreux furent les témoins de cette scène qui ne purent recouvrer jamais l’usage de la parole. L’attaque fut si prompte et si violente qu’elle ébranla toute l’armée des nains, et le clan des Dragons du Nord réuni, Argas le Violent à sa tête, s’était jeté sur le Roi sous la Montagne qui, seul, ne trembla pas, pas plus qu’il ne chercha à fuir. Il avait repris Orcrist au tombeau de Thorin II, et il la dressait alors face au ciel, fou et téméraire mais pourtant si emprunt de force que plus d’un dragon infléchit sa course et ralentit ; il était certain de sa victoire, et il hurlait son mépris de la mort aux grands vers, et leur feu qui l’entourait s’éteignit soudain, et Thorin III se retrouva seul en tête à tête avec Argas qui désirait le tuer de sa propre gueule béante et meurtrière. Il n’était Seigneur des Dragons du Nord pour rien ; aucun dans son clan n’aurait osé le défier pour prendre sa place, comme cela arrivait souvent à l’intérieur des rares clans qui perduraient encore de par le monde. Sa supériorité était évidente, sa carrure dépassait celle de tous les autres, et ses crocs étincelants d’une blancheur de nacre portaient les reflets fauves du feu qui brûlait en lui. Le Roi d’Erebor soutint son regard sans ciller, et ne fut pas affecté part le pouvoir hypnotique, pas plus du moins que ses ancêtres ne l’avaient été par la possession de leurs anneaux. Le regard de la bête même, au lieu de le soumettre, attisa plutôt sa haine et son courroux, et sa détermination grotesque. Alors il s’avança, fier et noble malgré tout, lui si petit face au colosse d’écailles recouvert, et il parvint à enfoncer Orcrist jusqu’au pommeau dans la chair qu’elle avait mystérieusement transpercée. La stupeur du Seigneur Dragon n’eut d’égale que sa rage et sa douleur, et il ouvrit grand sa gueule et déversa avec sa vie tant de feu et de colère que toute la plaine s’illumina en une étrange ambiance surnaturelle, et les flammes dévorantes du ver désormais éteint entraînèrent des centaines de combattants à sa suite dans l’oubli de la mort.

Divitiac
Répondre


Atteindre :


Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)