[Parution] Tolkien et la mémoire de l'Antiquité

[Druss]

À paraître le 4 avril 2025, un ouvrage intitulé Tolkien et la mémoire de l'Antiquité, par Isabelle Pantin et Sandra Provini, aux Belles Lettres.

Pour rappel, ces deux autrices ont ensemble participé à une intervention sur ce sujet, il y a trois ans (ci-dessous), ainsi qu'au colloque Tolkien et l'Antiquité en tant que présidentes de sessions :

[Bergelmir]

Et voici la couverture :

[Tikidiki]

Alléchant

[Asinaria]

Ah oui tiens, je ne l'avais pas vu passer ! Qq a trouvé la table des matières ? Une approche très lettres modernes et réception à l'aune de la philologie donc. En plus, c'est sous l'angle de la mémoire, j'adore.
Bien hâte d'y jeter un œil pour me donner du grain à moudre pour plus tard.
J'espère qu'enfin on évoquera Tacite et les petits auteurs râleurs tardifs❤️.

[Elendil]

Tacite, il y aurait sûrement de la matière. À part Procope, je connais très mal les auteurs tardifs, donc je ne saurais dire.

[Utilisateur]

Quelqu'un a-t-il déjà fait un travail sur le lien entre Platon et Tolkien ?

Il y a, non seulement, l'évocation évidente de l'anneau de Gygès dans La République avec l'Anneau Unique, mais je pense aussi à une conception et à la recherche du souverain juste et légitime, philosophe-roi pour Platon, un individu qui s'est démarqué à la fois par son rang social et par sa droiture et son intelligence face aux épreuves qu'il a affrontées.
Si on voit chez Aragorn la figure du roi légitime et juste, il répond aussi à ces deux exigences dans le cadre historique de la Terre du Milieu au Troisième-Âge : la "classe", c'est son héritage familial et l'éducation qu'il reçoit à Imladris, et les "épreuves", c'est son expérience de rôdeur.
Dans le catholicisme comme chez Platon, le souverain ne doit pas avoir recherché le pouvoir, mais s'être trouvé en mesure de l'exercer par un apprentissage intérieur qui le rend j

Il y a aussi un parallèle évident entre l'Atlantide (mythe introduit par Platon à deux reprises) et Númenor.


Deux ou trois exemples montrent bien la proximité :

La race d’Atlas devint nombreuse et garda les honneurs du pouvoir. Le plus âgé était roi, et, comme il transmettait toujours le sceptre au plus âgé de ses fils, ils conservèrent la royauté pendant de nombreuses générations. Ils avaient acquis des richesses immenses, telles qu’on n’en vit jamais dans aucune dynastie royale et qu’on n’en verra pas facilement dans l’avenir. Ils disposaient de toutes les ressources de leur cité et de toutes celles qu’il fallait tirer de la terre étrangère. Beaucoup leur venaient du dehors, grâce à leur empire, mais c’est l’île elle-même qui leur fournissait la plupart des choses à l’usage de la vie (Critias; 113e-114e)

Alors le dieu des dieux, Zeus, qui règne suivant les lois et qui peut discerner ces sortes de choses, s’apercevant du malheureux état d’une race qui avait été vertueuse, résolut de les châtier pour les rendre plus modérés et plus sages. A cet effet, il réunit tous les dieux dans leur demeure, la plus précieuse, celle qui, située au centre de tout l’univers, voit tout ce qui participe à la génération (...) (120a-120c).

Par la suite, Atlantide se transforme en « limon infranchissable » ; la chute de Númenor entraîne Courbure des Voies.


Enfin, il y a l'idée que l'on commet le mal toujours par ignorance ou par corruption, mais que notre volonté, au départ, est celle de faire le bien.


Est-ce que ce livre traite de tels sujets ?

[Druss]

Est-ce que ce livre traite de tels sujets ?

Etant donné qu'il ne sort qu'en avril, difficile de te répondre.

Ceci étant dit, il me semble que vis-à-vis de tes questions, il y a eu quelques ouvrages qui s'y sont penchés comme celui de Charles Delattre, avec plus ou moins de profondeur.

[Asinaria]

C'est un sujet passionnant. Druss a raison : côté fr Delattre qui est PU en lettres classiques à Lille a publié dessus en 2009 (il y a un article aussi de 2007 dans la RLC).

[ISENGAR]

Il y a aussi un parallèle évident entre l'Atlantide (mythe introduit par Platon à deux reprises) et Númenor.

Parallèle plus qu'évident, puisqu'au départ, dans l'esprit de Tolkien, Númenor était l'Atlantide, avant de devenir "l'Atlantide de la Terre du Milieu".
Il y est fait écho à plusieurs reprises dans les Lettres (notamment la lettre à Milton Waldman et celles à Naomi Mitchisson).
On en parle aussi dans L'Encyclopédie de la Terre du Milieu : Númenor et le Deuxième Âge. En particulier dans les notices consacrées à l'Atlantide, à La Route perdue ou à la Submersion de Númenor.

I.