18.08.2007, 02:48
jean person a écrit :Et bien, je vois que le AH sindarin, où le H final,pourrait être exprimer avec plus de "vigueur" gutturale pour donner AGH; mais bon ce n'est qu'une suggestion de réponse faite à la volé.
AS (CE)->AR (Q)
AS (CE)->AH (S)-> A3/AGH (BS)
Peut-être ou peut-être pas. On peut dire beaucoup de choses à la volée, sur un si petit corpus noir parler de surcroit... C'est peut-être juste, ou pas. Je vais devoir le dire différemment, puisque je n'arrive pas à ce qu'on parle de méthode bien que je m'y échine en vain

Je vais peut-être dire quelques bêtises, mais :
- Dans des langues parentes, les voyelles sont souvent ce qu'il y a moins stables et changent souvent d'aperture. Pour un exemple pris au hasard, latin frater, anglais brother, allemand bruder, français frère... Déjà pas simple naturellement, et pour compliquer le tout, l'évolution du sindarin, outre la perte des voyelles primitives finales, fait apparaître pas mal de phénomènes d'amuissement et de métaphonie (en -i, en -a) qui changent les voyelles (par ex. un groupe XeX peut venir de CiCa aussi bien que de CeCV... Le S. a/ar,ah, le quenya ar et le noir parler agh partagent une voyelle, mais il me paraît délicat d'en déduire quoi que ce soit.
- L'évolution des consonnes n'est jamais aisée, mais sur un corpus assez large on parvient parfois à en déduire les phénomènes qui ont conduit aux modifications (voisements, spirantisations, etc.) qui les ont fait changer de modes ou de points d'articulation. On peut éventuellement expliquer le passage de *-S vers -r par rhotacisme, on en a d'autres exemples dans le corpus. De même pour *-S vers -h par adoucissement.... S'il le fallait pour preuve, VT 43 p. 30 que tu cites penches dans cette direction, c'est heureux mais on pouvait le supposer avant cette publication. Par contre, *H > *-GH, je suis désolé, mais de but en blanc, comme ça, je ne sais pas vraiment l'expliquer. Ca ne me paraît pas très logique, mais à supposer que ce soit possible phonologiquement (?), on ne peut de toute façon peut pas le certifier sur un seul exemple.
... Ce qui me faisait dire que la similitude entre les formes quenya ou sindarine d'une part et la forme en noir parler d'autre part ne me loin d'être évidente. Il y a certes une très vague ressemblance (en gros ils sont tous deux de la forme /aX/), et je n'ai rien contre l'hypothèse de les relier, mais ce n'est certainement pas une certitude au point où tu le clamais:
jean person a écrit :D'ailleurs, comment deux langues peuvent-ils partager une tel similitude, sur un élement aussi fondamental d'une langue, "ar" et "agh", sans qu'elles ne partagent une origine commune, qui-plus-est, elles ONT une origine commune
C'est un pas qu'il me paraît osé de franchir aussi simplement, d'une pichenette et d'une affirmation péremptoire.
A le redire encore une fois pour conclure: vu le mince corpus en noir parler, on peut faire plein de théories, et toutes dans l'absolu seront fumeuses. Mais en toute rigueur et avec méthode, on ne peut pas juste dire : ici je présume H>GH, là je change R>H (KRIM/KHIM), ailleurs j'intercale un L (GIM/GLIM), tantôt je me base sur le sindarin, tantôt sur les racines elfiques primitives, je touille, et plouf plouf, il y a comme une indéniable parenté entre tout ça, et abracadabra, ça donne un nouveau sens et une réinterprétation du texte. Non, la logique ne tient pas et les prémisses sont fausses. Que dire alors de la conclusion?...
Didier.