26.08.2006, 20:15
Dans la lettre n°257, Tolkien a écrit :... j'ai commencé un livre avorté, un voyage dans le temps qui était censé s'achever avec la submersion de l'Atlantide, à laquelle devait assister mon héros. L'Atlantide devait s'appeler Númenor, le Pays de l'Ouest. Le fil directeur devait être la réapparition de temps à autre dans les familles d'humains (comme Durin chez les Nains) d'un père et d'un fils portant des noms que l'on peut interpréter comme Ami de la félicité et Ami des Elfes. On comprend à la fin que ceux-ci, au sens désormais obscur, réfèrent au contexte de l'Atlantide-Númenor et signifient « celui qui est loyal envers les Valar, se satisfait de la félicité et de la prospérité dans les limites autorisées », et « celui qui est loyal dans son amitié envers les Hauts-Elfes ». Le récit commençait par une relation forte entre un père et son fils, Edwin et Elwin, dans le présent, et était censé remonter jusqu'en des temps légendaires par l'intermédiaire d'un Eädwine et d'un Ælfwine, aux environs de 918, d'Audoin et Alboin venant d'une légende lombarde, et jusqu'aux traditions de la Mer du Nord concernant l'arrivée par bateau des héros de la culture et du blé, ancêtres de lignées royales (et de leur départ dans des navires funéraires). [...] Dans mon récit, nous devions finalement en arriver à Amandil et Elendil, chefs du parti loyaliste à Númenor, lorsque l'île est tombée sous la coupe de Sauron. Elendil, « Ami des Elfes », fut le fondateur des Royaumes Exilés d'Arnor et du Gondor. Mais je me suis aperçu que mon intérêt véritable résidait seulement dans la partie la plus ancienne, l'Akallabêth ou Atalantie (« Chute » en númenóréen ou en quenya), et j'ai donc mis en relation tout ce que j'avais écrit sur les légendes de Númenor, à l'origine indépendants, avec la mythologie principale.
The gods forgot they made me, so I forget them too
I listen to the shadows, I play among their graves
I listen to the shadows, I play among their graves