13.02.2025, 20:08
(Modification du message : 13.02.2025, 20:09 par Chiara Cadrich.)
La mère hyène émit un long gloussement, aigu et angoissé. Les petits, alertés, levèrent leur museau ensanglanté de la curée : une horde d’hommes approchait.
Les monstres déguerpirent.
Au sommet d’une dune, les nomades apparurent, miracles sortis d’un cauchemar, à demi confondus avec le ciel de pourpre qu’ils arpentaient. En tête de la caravane se pressaient les hommes, leurs voiles rouges en bataille, juchés sur leurs dromadaires harnachés comme des chars de combat, se balançant au rythme saccadé des animaux en course. Derrière eux trottinaient les chèvres assemblées par des adolescents armés de sagaies. Les femmes fermaient la marche, odalisque sombres découpant leurs silhouettes sculpturales, flanquées des enfants en bas âge et des animaux de trait, mais leur arc à la main.
Avec une lenteur calculée, Mezror fit avancer son dromadaire de guerre jusqu’à Taïnyota.
À revoir la tribu, notre héros aurait pleuré de joie. Mais il salua sobrement puis demanda:
– Comment êtes-vous à ma recherche ? Je vous croyais dans les forêts du Mîraz !
Avec un détachement affecté, qui confinait au fatalisme, le nomade répondit :
– Le Doyen de toutes les tribus refusait de nous conter une histoire, tant qu’il ne t’aurait pas retrouvé ! Alors nous t’avons cherché…
Attas Incânus approcha sur son dromadaire, un petit air amusé au coin des lèvres.
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A suivre...