07.02.2025, 18:25
(Modification du message : 15.02.2025, 13:26 par Chiara Cadrich.)
L’Oloye Kibir se présenta aux appartements privés de la Régente. À sa grande surprise, la garde lui interdit le passage, la Régente donnant audience.
Il avait pourtant besoin de la voir d’urgence : on l’informait qu’un complot, impliquant un proche du pouvoir, se tramait dans l’ombre.
Son rang lui interdisait de quémander auprès d’un subalterne. Il se tint donc devant la porte, encadré de ses deux gardes et prit son mal en patience en se plongeant dans la méditation, composante majeure dans les arts martiaux du Bellakar.
Au bout d’un demi-sablier, il demanda :
– Mais à qui donc son Altesse la Régente donne-t-elle audience ?
Le prince eut un rictus de dépit lorsqu’il lui fut répondu que l’officier Taïnyota avait été appelé, mouvement bien vite réprimé par le fidèle Kibir.
Mais soudain, l’on entendit des cris dans les appartements.
Mais soudain, l’on entendit des cris dans les appartements.
Le prince, ses gardes et ceux de la porte se précipitèrent.
Les battants étaient bloqués de l’intérieur !
– Malheur sur moi ! Je t’ai fait confiance, Traître d’Etranger !
Les cinq hommes s’emparèrent d’un meuble bas, chef d’œuvre de l’ébénisterie du Mîraz et s’en servirent comme d’un bélier. Ils eurent bien du mal à entrer et finirent par se rendre compte que des adversaires, de l’autre côté, retenaient les battants.
Enfin la barre de blocage céda et Kibir eut la surprise de faire face à une poignée de va-nu-pieds. Des brigands, ramassis sans doute recruté dans les bas-fonds du port.
L’Oloye était en grande fureur : les spadassins tombèrent un par un sous ses coups violents et précis.
Sa petite troupe se fraya un chemin à travers les appartements, jusqu’à la véranda.
Le sang du prince de Bellakar ne fit qu’un tour en apercevant la situation :
La table renversée servait de rempart à Luuma ; elle tenait à distance ses assaillants avec difficulté.
Taïnyota s’escrimait contre une demi-douzaine d’assassins, et manœuvrait désespérément pour demeurer dos au mur. Mais un brigand sortait du lot : un immense Variag, les yeux fous, un grand œil rouge tatoué sur la poitrine.
Kibir eut honte de lui-même, honte de son manque de foi envers son ami. Cela décupla sa fureur. Il se jeta sur le colosse en hurlant.
La mêlée, confuse, redoubla de violence. On entendait la garde accourir dans le couloir.
Soudain, Kibir vit Taïnyota trébucher sur le corps d’un brigand à terre. Le chevalier se rétablit à moitié, mais ses adversaires étaient déjà sur lui. L’Oloye expédia son vis-à-vis, un gros ahuri qui brandissait une masse d’armes, et se précipita à son aide.
Trop tard.
La princesse, avec la fureur d’une lionne, avait sauté sur le dos d’un des assaillants, lui tranchant la gorge.
Le coup de sabre du second adversaire n’atteignit jamais Taïnyota : la lame finit sa course dans le flanc de la princesse !
La raison de Kibir bascula : sa vision se troubla d’un voile de sang, il se rua sur les malandrins, comme possédé par l’esprit de vengeance de la Déesse en furie.
.oOo.
A suivre...