26.01.2025, 15:17
(Modification du message : 26.01.2025, 15:18 par Chiara Cadrich.)
Chacun prit ses marques, s’habitua à la lumière aveuglante. L’arène était en fait un ancien hippodrome, long de quatre cents pieds, ceinturé d’une haute muraille de moellons. Au centre, une étroite tribune de pierre délimitait la piste ovale, qu’empruntaient autrefois chars et cavaliers.
Un jeune homme, affublé d’une armure de bras et d’un casque lui couvrant entièrement la tête, laissa tomber arme et targe pour retirer l’odieux heaume qui l’enserrait et l’étouffait. Ses camarades l’avertirent, lui crièrent de se retourner.
Trop tard, une hyène l’avait attrapé par la jambe.
Un cavalier passa en trombe et cueillit le monstre en plein poitrail, d’un coup de lance magistral.
Une vague de hurlements raviva la foule.
La mêlée s’engagea, implacable, rapide. Les spectateurs ne savaient plus où observer : partout des boyaux se répandaient, un jet de sang s’échappait par saccades d’un membre sectionné, une armure s’effondrait dans le sable, une tête roulait loin d’un corps…
Après quelques minutes, les rangs éclaircis des combattants s’organisèrent : les hyènes se chamaillaient à une extrémité du parcours, se disputant quelque dépouille. Les gladiateurs se terraient le dos à la muraille, par petits groupes.
Seul le nain Barberoides, carapaçonné de plaques de métal, se mouvait encore péniblement au milieu de la piste, pour atteindre l’îlot central, sa masse à la ceinture et une vouge au poing. La foule l’encouragea en moquant sa lenteur. Un lancier infléchit sa course pour venir frapper cette cible facile. Hélas pour lui, le nain l’avait vu venir : faisant volte-face au dernier instant, le Khazâd désarçonna le nomade qui s’effondra, la lame de la vouge en travers de la gorge.
Les cavaliers, condamnés à tourner pour tirer parti de la force de leur monture, changèrent lances et épées contre un arc court. Alors commença le terrible spectacle des cavaliers, maîtres de la piste, tirant comme à la parade leurs cibles périphériques. Bientôt, ils se détournèrent du nain, planté sur l’ilot et hérissé de flèches qui ne semblaient lui faire aucun mal. Un à un, les combattants à pied s’effondraient, tandis que les hyènes, décimées mais affamées après avoir terminé leur hors-d’œuvre, pointaient leurs museaux ricanant vers les plus isolés.
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A suivre...