19.01.2025, 21:38
En tout cas, c'est déjà l'impression que me laisse la première saison, alors que Tolkien fait partie des rares auteurs de fantasy qui ait été apte à saisir, ne serait-ce que par allusion, la difficulté et la logistique qu'implique la constitution de vastes armées appelées à combattre loin de leurs bases.
Et je serais volontiers d'accord sur le fait que Tolkien est influencé par ses souvenirs classiques lorsqu'il évoque un peu en détail les armées avant les grandes batailles : il a plusieurs fois été remarqué que le catalogue des troupes entrant dans Minas Tirith évoquait le catalogue des vaisseaux de l'Iliade, mais si ce texte sert indiscutablement de modèle à tous ceux qui ont suivi, il est très possible que Tolkien ait puisé son inspiration dans le catalogue des armées de l'Enéide, ou même chez Hérodote, puisqu'on retrouve précisément le même type de catalogue avant la bataille de Platées. (Il y aurait d'autres exemples encore, par exemple chez Procope, mais ce serait une source nettement moins probable.) Or le nombre des troupes côté grec et côté gondorien est assez proche, tandis que les troupes perses et celles de Sauron sont un peu considérées comme "innombrables", contrairement aux armées de Troie ou aux ennemis d'Enée. C'est assez intrigant, je trouve...
E.
P.S. : D'après mon texte, Hérodote a sans doute exagéré un peu les chiffres, mais pas forcément dans une proportion aberrante. Les 300 000 hommes laissés à Mardonios pour conquérir la Grèce après le départ de Xerxès semblent relativement crédibles, surtout si l'on considère que certaines ont été perdues du fait des maladies et des défections et qu'Hérodote prend soin de préciser qu'une bonne partie de l'armée se débande sans avoir combattu après la mort de Mardonios et la défaite du contingent des Perses et des Mèdes. Et l'absence d'armure chez la plupart des fantassins du Grand Roi pouvait effectivement aboutir à une vraie boucherie face à des hoplites entraînés, lourdement cuirassés et armés d'une lance plus longue que celle des Perses.
Et je serais volontiers d'accord sur le fait que Tolkien est influencé par ses souvenirs classiques lorsqu'il évoque un peu en détail les armées avant les grandes batailles : il a plusieurs fois été remarqué que le catalogue des troupes entrant dans Minas Tirith évoquait le catalogue des vaisseaux de l'Iliade, mais si ce texte sert indiscutablement de modèle à tous ceux qui ont suivi, il est très possible que Tolkien ait puisé son inspiration dans le catalogue des armées de l'Enéide, ou même chez Hérodote, puisqu'on retrouve précisément le même type de catalogue avant la bataille de Platées. (Il y aurait d'autres exemples encore, par exemple chez Procope, mais ce serait une source nettement moins probable.) Or le nombre des troupes côté grec et côté gondorien est assez proche, tandis que les troupes perses et celles de Sauron sont un peu considérées comme "innombrables", contrairement aux armées de Troie ou aux ennemis d'Enée. C'est assez intrigant, je trouve...
E.
P.S. : D'après mon texte, Hérodote a sans doute exagéré un peu les chiffres, mais pas forcément dans une proportion aberrante. Les 300 000 hommes laissés à Mardonios pour conquérir la Grèce après le départ de Xerxès semblent relativement crédibles, surtout si l'on considère que certaines ont été perdues du fait des maladies et des défections et qu'Hérodote prend soin de préciser qu'une bonne partie de l'armée se débande sans avoir combattu après la mort de Mardonios et la défaite du contingent des Perses et des Mèdes. Et l'absence d'armure chez la plupart des fantassins du Grand Roi pouvait effectivement aboutir à une vraie boucherie face à des hoplites entraînés, lourdement cuirassés et armés d'une lance plus longue que celle des Perses.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland