18.01.2025, 04:22
(Modification du message : 18.01.2025, 04:23 par Chiara Cadrich.)
Palais de l’Oba, Bôzisha-Dar
Le matin doré illuminait les riches vitraux du palais, projetant sur les murs des reflets d’ondes marines. Les tapis incrustés de lapis étendus sur le marbre blanc répondaient aux candélabres chargés de milliers de lanternes turquoise. Cette féérie de lueurs se reflétait dans la galerie des glaces du palais, qui donnait sur la baie.
L’immensité majestueuse de la salle, la symétrie grandiose des colonnades, la splendeur des niches ornées des richesses des provinces, exprimaient toute la puissance du Raj. Ou du moins sa gloire passée. Car si les marchands étaient encore nombreux à faire étape à Bôzisha-Dar, l’instabilité politique récente avaient laissé des traces sur l’unité du royaume, l’état des finances et la confiance des habitants.
Aussi les représentants des provinces étaient-ils accourus nombreux, nobles ou prévôts, prêtresses ou guérisseuses, guerriers ou magistrats. Tous se pressaient à la cour, conseillers, fonctionnaires, émissaires étrangers patientant, murmurant entre eux, tous conscients des enjeux du jour.
Un dais de soie bleu sombre surplombait une tribune de marbre, supportant un trône double. Les sièges brillaient d’aigue-marine et d’incrustations d’argent.
Ici avait siégé Oba Ragor, le Vieux Roi, pendant quarante ans, durant lesquels le Grand Œil avait renforcé son influence avec opiniâtreté.
Ici avait siégé son fils Oba-Indu Uku, si brièvement qu’il n’avait pas porté le titre.
Ici ne siégerait pas Obaya Luuma : elle avait décidé de n’occuper que le siège du régent : un petit banc de marbre, au pied du piédestal royal. Ainsi entendait-elle souligner qu’elle ne régnerait que provisoirement, au nom de son neveu, en attendant la majorité de l’enfant.
La Régente fit son entrée avec une grâce souveraine, vêtue d’une robe en soie d’un bleu profond, brodée de motifs argentés. Sa couronne d’argent martelé, sobre mais éclatante, symbolisait la force et la sagesse de sa lignée.
Un silence solennel s’imposa dans l’immense salle. Objet de tous les regards, Luuma s’assit avec lenteur, digne et attentive, marquant son autorité par ce rythme qu’elle imposait à la cérémonie.
Les conseillers et hauts fonctionnaires flanquaient le trône. Les ambassadeurs attendaient de prendre la parole, debout sous son regard scrutateur. Sa silhouette fine suggérait la fragilité, mais son port de reine, la suprême maîtrise de ses gestes et le regard acéré qu’elle portait sur la cour rappelaient sa détermination.
La princesse prit une profonde inspiration avant de rompre le silence. Sa voix s’éleva ferme et forte dans la grande salle :
– Au nom de mon neveu l’Oba-Wu-Indu Dayan, je vous souhaite la bienvenue au royaume du Bôzisha-Mîraz. Vous êtes venus ici comme ambassadeurs, mais nous vous recevons aussi comme invités de notre peuple. Puisse ce jour marquer un tournant dans les relations entre nos royaumes ! J'espère qu'il témoignera de notre volonté commune de bâtir des liens solides et durables.
Le matin doré illuminait les riches vitraux du palais, projetant sur les murs des reflets d’ondes marines. Les tapis incrustés de lapis étendus sur le marbre blanc répondaient aux candélabres chargés de milliers de lanternes turquoise. Cette féérie de lueurs se reflétait dans la galerie des glaces du palais, qui donnait sur la baie.
L’immensité majestueuse de la salle, la symétrie grandiose des colonnades, la splendeur des niches ornées des richesses des provinces, exprimaient toute la puissance du Raj. Ou du moins sa gloire passée. Car si les marchands étaient encore nombreux à faire étape à Bôzisha-Dar, l’instabilité politique récente avaient laissé des traces sur l’unité du royaume, l’état des finances et la confiance des habitants.
Aussi les représentants des provinces étaient-ils accourus nombreux, nobles ou prévôts, prêtresses ou guérisseuses, guerriers ou magistrats. Tous se pressaient à la cour, conseillers, fonctionnaires, émissaires étrangers patientant, murmurant entre eux, tous conscients des enjeux du jour.
Un dais de soie bleu sombre surplombait une tribune de marbre, supportant un trône double. Les sièges brillaient d’aigue-marine et d’incrustations d’argent.
Ici avait siégé Oba Ragor, le Vieux Roi, pendant quarante ans, durant lesquels le Grand Œil avait renforcé son influence avec opiniâtreté.
Ici avait siégé son fils Oba-Indu Uku, si brièvement qu’il n’avait pas porté le titre.
Ici ne siégerait pas Obaya Luuma : elle avait décidé de n’occuper que le siège du régent : un petit banc de marbre, au pied du piédestal royal. Ainsi entendait-elle souligner qu’elle ne régnerait que provisoirement, au nom de son neveu, en attendant la majorité de l’enfant.
La Régente fit son entrée avec une grâce souveraine, vêtue d’une robe en soie d’un bleu profond, brodée de motifs argentés. Sa couronne d’argent martelé, sobre mais éclatante, symbolisait la force et la sagesse de sa lignée.
Un silence solennel s’imposa dans l’immense salle. Objet de tous les regards, Luuma s’assit avec lenteur, digne et attentive, marquant son autorité par ce rythme qu’elle imposait à la cérémonie.
Les conseillers et hauts fonctionnaires flanquaient le trône. Les ambassadeurs attendaient de prendre la parole, debout sous son regard scrutateur. Sa silhouette fine suggérait la fragilité, mais son port de reine, la suprême maîtrise de ses gestes et le regard acéré qu’elle portait sur la cour rappelaient sa détermination.
La princesse prit une profonde inspiration avant de rompre le silence. Sa voix s’éleva ferme et forte dans la grande salle :
– Au nom de mon neveu l’Oba-Wu-Indu Dayan, je vous souhaite la bienvenue au royaume du Bôzisha-Mîraz. Vous êtes venus ici comme ambassadeurs, mais nous vous recevons aussi comme invités de notre peuple. Puisse ce jour marquer un tournant dans les relations entre nos royaumes ! J'espère qu'il témoignera de notre volonté commune de bâtir des liens solides et durables.
.oOo.
A suivre...