05.01.2025, 08:06
(Modification du message : 05.01.2025, 08:07 par Chiara Cadrich.)
L’oued coulait mollement, veine vitale serpentant à travers l'aridité. À ses rives, un groupe de paysans s'affairait, tentant de préparer la terre pour une nouvelle récolte d'orge. Leurs visages, burinés par le soleil, reflétaient une fatigue matinée de fatalisme.
Taïnyota et les paysans maniaient la bêche, retaillaient les sillons acheminant l'eau précieuse, irriguant chaque parcelle de terre sablonneuse. Le chevalier, habitué aux champs de bataille, découvrait une nouvelle forme de combat : celui contre la terre stérile et le climat impitoyable.
D’ordinaire, les cavaliers, seigneurs de ces terres arides, s’estimaient trop au-dessus de la terre. Mais Taïnyota devait payer pour la nourriture et les soins reçus, et les paysans n’avaient pas demandé d’explications.
Au fur et à mesure que le soleil déclinait à l'horizon, le champ prenait vie sous leurs mains laborieuses. Les graines d'orge furent plantées, les vannes ouvertes, les gerboises pourchassées.
Après des heures à peiner côte à côte, les paysans remercièrent l’étranger :
– Puissiez-vous revenir pour la récolte, chevalier, dit une vieille femme en partageant son morceau de pain frais.
Elle semblait très pauvre, mais il eût été indécent de refuser. Alors Taïnyota accepta, partageant en échange la poignée d’olives glanées au fond d’une jarre, au marché du matin.
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A suivre...