31.12.2024, 12:44
(Modification du message : 31.12.2024, 12:47 par Chiara Cadrich.)
Mezror et Taïnyota se faisaient face. Farasi patientait, chargé d’une tente et des cadeaux de la tribu.
Le chevalier s’inclina profondément :
– Merci pour m’avoir sauvé et recueilli. Je vous dois la vie !
– C’est à la Déesse que tu dois la vie, par deux fois désormais, Gloire à Son nom ! Tu as fait partie de la tribu, pour un temps, voilà tout ! Et tu as remplis tes devoirs, tu fus de toutes les reconnaissances, de toutes les chasses, de tous les coups durs ! Tu ne nous dois rien.
– Quelle route va emprunter la tribu ?
– La saison prochaine, si la Déesse y consent, nous nous rendrons au Bôzisha pour y vendre les tapis confectionnés par nos femmes avec les soieries achetées au Sampar. Si le sort nous est propice, nous trouverons des épices aux forêts du Mîraz, et nous repartirons vers l’est.
Le héraut croisa les avant-bras sur sa poitrine et fléchit légèrement le buste :
– Puisses-tu cheminer au côté de la providence !
– Que votre route suive les pas de la Déesse, répondit Taïnyota, qui avait appris la juste réponse.
Le chef de la tribu cautionnait ces politesses de sa présence, trônant impassible sur son dromadaire d’apparat. Il esquissa un signe de tête, ample et lent, comme il sied aux grands qui accomplissent les choses au temps juste.
Entraînant la tribu avec lui, il laissa les deux hommes se faire des adieux plus personnels.
– Il est temps que tu partes ! Les veuves commencent à se disputer à ton propos… lança le nomade avec à peine un tressaillement du sourcil.
– Si tu passais moins de temps en tête-à-tête avec ton faucon, les veuves causeraient plus de toi…
Les deux hommes esquissèrent un demi-sourire. Chez les nomades du Harad, l’estime mutuelle se manifestait dans le silence de la confiance.
Taïnyota étreignit Mezror, prit Farasi par la bride, et s’en fut vers le sud.
– Continue de bien traiter ton cheval ! C’est la meilleure partie de toi !
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A suivre...