Tikidiki, cela concerne la manière de représenter les relations dans l'industrie culturelle de nos jours.
The Rings of Power est un véritable concentré de l'air du temps sur pas mal de points - c'est ce qui rend l'étude de la série intéressante, notamment en raison de son décalage même avec l'œuvre de Tolkien. On baigne dans un monde culturel qui n'a plus rien à voir - pour le meilleur ou pour le pire. La série illustre aussi assez bien le côté très interactif dans le rapport aux "fans" qu'on ressent de plus en plus depuis l'essor des réseaux sociaux. Autrefois, les fans faisaient des mèmes à partir des scènes. Désormais, on fait des scènes en espérant qu'elles deviennent le support des mèmes.
Ce même rapport existe désormais du côté de ce que les anglophones appellent le shipping : l'invention par les "fans" de relations entre des personnages, même quand ça ne s'appuie sur rien d'évident ou de logique à présent. Désormais, ce sont les concepteurs de la série eux-mêmes qui abordent ce genre de choses dans l'écriture de leurs personnages, soit en modifiant la source (il faut que Galadriel ait une relation trouble avec Sauron incluant une dimension amoureuse/sexuelle - on intègre même la possibilité du "Elrondriel"), soit en permettant spécifiquement le shipping d'arrière-plan des personnages à travers des ambivalences. C'est un moyen de maximiser le suivi du public, désormais revendiqué par les concepteurs/les acteurs eux-mêmes : l'acteur qui joue Sauron déclare que le public a bel et bien le droit de shipper qui il veut - et d'ailleurs, on peut laisser des éléments perler "qui font penser que...".
Le problème que cela pose, finalement, c'est que la relation romantique ou sexuelle devient le point de référence principal, voire exclusif dans un certain nombre de cas ; et les "fans", au lieu d'en rester à ce qui existait auparavant, par exemple "Ah, moi je trouve plaisant d'imaginer Sherlock Holmes et John Watson comme un couple homoromantique", commencent à parler de headcanon et par dire "en fait, Holmes et Watson, c'est un couple et puis c'est tout".
Cela pose problème dès lors qu'on s'intéresse à l'espace réservé à la représentation de l'amitié et d'autres types de relation, et à l'interprétation et à la réception des œuvres.
The Rings of Power est un véritable concentré de l'air du temps sur pas mal de points - c'est ce qui rend l'étude de la série intéressante, notamment en raison de son décalage même avec l'œuvre de Tolkien. On baigne dans un monde culturel qui n'a plus rien à voir - pour le meilleur ou pour le pire. La série illustre aussi assez bien le côté très interactif dans le rapport aux "fans" qu'on ressent de plus en plus depuis l'essor des réseaux sociaux. Autrefois, les fans faisaient des mèmes à partir des scènes. Désormais, on fait des scènes en espérant qu'elles deviennent le support des mèmes.
Ce même rapport existe désormais du côté de ce que les anglophones appellent le shipping : l'invention par les "fans" de relations entre des personnages, même quand ça ne s'appuie sur rien d'évident ou de logique à présent. Désormais, ce sont les concepteurs de la série eux-mêmes qui abordent ce genre de choses dans l'écriture de leurs personnages, soit en modifiant la source (il faut que Galadriel ait une relation trouble avec Sauron incluant une dimension amoureuse/sexuelle - on intègre même la possibilité du "Elrondriel"), soit en permettant spécifiquement le shipping d'arrière-plan des personnages à travers des ambivalences. C'est un moyen de maximiser le suivi du public, désormais revendiqué par les concepteurs/les acteurs eux-mêmes : l'acteur qui joue Sauron déclare que le public a bel et bien le droit de shipper qui il veut - et d'ailleurs, on peut laisser des éléments perler "qui font penser que...".
Le problème que cela pose, finalement, c'est que la relation romantique ou sexuelle devient le point de référence principal, voire exclusif dans un certain nombre de cas ; et les "fans", au lieu d'en rester à ce qui existait auparavant, par exemple "Ah, moi je trouve plaisant d'imaginer Sherlock Holmes et John Watson comme un couple homoromantique", commencent à parler de headcanon et par dire "en fait, Holmes et Watson, c'est un couple et puis c'est tout".
Cela pose problème dès lors qu'on s'intéresse à l'espace réservé à la représentation de l'amitié et d'autres types de relation, et à l'interprétation et à la réception des œuvres.