29.09.2022, 11:39
J'ai regardé l'épisode 5 seulement hier. Je maintiens mon pari sur l'hypothèse Sauron = l’Étranger. J'imagine tout à fait une intrigue avec un Sauron qui s'efforce de devenir gentil, surtout au contact avec les Hobbits, et qui, à un moment ou à un autre, pour les protéger même peut-être, ou par la souffrance de les perdre, voire d'avoir lui-même causé leur perte, va devenir méchant. On peut même imaginer qu'il est d'abord sincère lorsqu'il forge l'Anneau Unique : ce serait un sacré revirement de forger l'Unique justement pour sauver les Hobbits.
Cela me semble bien aller dans le sens des tendances scénaristiques actuelles (montrer la naissance du mal, et comment le mal n'est pas un trait inhérent, mais est la conséquence des souffrances subies), et permettrait par ailleurs à Amazon de justifier la série. Une préquelle, en effet, souffre toujours de cette contrainte que les spectateurs, les lecteurs, savent exactement où elle aboutit, ce qui restreint les possibilités narratives. L'intérêt d'une telle préquelle, c'est alors d'amener le spectateur, ou le lecteur, à adopter une perspective nouvelle sur les événements et les personnages dont il était familier auparavant. Pour la série, les personnages d'Elrond et de Galadriel offrant une marge limitée ; c'est donc bien Sauron qui doit nous apparaître sous un nouveau jour pour assurer l'impact narratif de cette préquelle.
Enfin, on suppose que les espèces d'Illuminati apparus en début de l'épisode, affairés à l'inspection du site d'atterrissage de la comète, vont probablement jouer un rôle dans la ré-émergence de Sauron, dans l'hypothèse où c'est bien lui l'Étranger. Par ailleurs, son attaque "onde de choc" rappelle les coups assenés par la masse de Sauron dans les films de Jackson (une référence qui compte autant sinon plus que les livres pour une bonne partie de l'audience, on peut le supposer).
J'ai déjà dit que l'hypothèse Adar me paraissait complètement exclue au regard de ses propres propos et de la réaction des différents personnages à son égard. Je souscris à l'hypothèse d'une espèce d'elfe corrompu qui veut s'assurer la domination du Mordor pour son compte propre avant que Sauron ne revienne.
Mais bon. Autant je trouve sympathique d'échanger des hypothèses farfelues en votre compagnie, autant la série me déçoit de plus en plus. Cette histoire d'Elfes qui découvrent du jour au lendemain que s'ils ne regardent pas une plaque de mithril avant le printemps prochain ils vont tous dépérir autant qu'ils sont, c'est proprement absurde. Le dialogue entre Elrond et Gil-Galad, déjà abondamment commenté ici, est un complet non-sens.
Et ce n'est pas tout. Les personnages sont trop survolés pour que leurs motivations puissent apparaître comme intelligibles. Par exemple, pourquoi le fils d'Ar-Pharazon est-il si déterminé à prévenir l'expédition, au point de faire exploser des navires (je ne sais pas s'ils ont des canons, mais on pourrait les croire chargés de barils de poudre, vu comme ils flambent) ? L'histoire de la clef et de l'épée cachée dans la paroi de l'avant-poste n'a ni queue ni tête. Les scènes de grand discours tombent à plat.
Comme je l'ai dit plus d'une fois, que ce soit une bonne adaptation ou non de la trame tolkienienne n'est pas la question - pour des nécessités bien compréhensibles, il était attendu que les scénaristes prennent de grandes libertés avec le canevas à leur disposition. Mais cela n'empêche pas de se poser la question de savoir s'il s'agit d'une bonne série, comme Mairon l'a très bien souligné, et pour moi, jusqu'ici, la réponse est non ; en fait, c'est justement son héritage tolkienien revendiqué qui lui confère son aura, même si elle le subvertit pour les besoins de la cause ; et sans cela, pas sûr que quiconque la trouverait très intéressante.
Cela me semble bien aller dans le sens des tendances scénaristiques actuelles (montrer la naissance du mal, et comment le mal n'est pas un trait inhérent, mais est la conséquence des souffrances subies), et permettrait par ailleurs à Amazon de justifier la série. Une préquelle, en effet, souffre toujours de cette contrainte que les spectateurs, les lecteurs, savent exactement où elle aboutit, ce qui restreint les possibilités narratives. L'intérêt d'une telle préquelle, c'est alors d'amener le spectateur, ou le lecteur, à adopter une perspective nouvelle sur les événements et les personnages dont il était familier auparavant. Pour la série, les personnages d'Elrond et de Galadriel offrant une marge limitée ; c'est donc bien Sauron qui doit nous apparaître sous un nouveau jour pour assurer l'impact narratif de cette préquelle.
Enfin, on suppose que les espèces d'Illuminati apparus en début de l'épisode, affairés à l'inspection du site d'atterrissage de la comète, vont probablement jouer un rôle dans la ré-émergence de Sauron, dans l'hypothèse où c'est bien lui l'Étranger. Par ailleurs, son attaque "onde de choc" rappelle les coups assenés par la masse de Sauron dans les films de Jackson (une référence qui compte autant sinon plus que les livres pour une bonne partie de l'audience, on peut le supposer).
J'ai déjà dit que l'hypothèse Adar me paraissait complètement exclue au regard de ses propres propos et de la réaction des différents personnages à son égard. Je souscris à l'hypothèse d'une espèce d'elfe corrompu qui veut s'assurer la domination du Mordor pour son compte propre avant que Sauron ne revienne.
Mais bon. Autant je trouve sympathique d'échanger des hypothèses farfelues en votre compagnie, autant la série me déçoit de plus en plus. Cette histoire d'Elfes qui découvrent du jour au lendemain que s'ils ne regardent pas une plaque de mithril avant le printemps prochain ils vont tous dépérir autant qu'ils sont, c'est proprement absurde. Le dialogue entre Elrond et Gil-Galad, déjà abondamment commenté ici, est un complet non-sens.
Et ce n'est pas tout. Les personnages sont trop survolés pour que leurs motivations puissent apparaître comme intelligibles. Par exemple, pourquoi le fils d'Ar-Pharazon est-il si déterminé à prévenir l'expédition, au point de faire exploser des navires (je ne sais pas s'ils ont des canons, mais on pourrait les croire chargés de barils de poudre, vu comme ils flambent) ? L'histoire de la clef et de l'épée cachée dans la paroi de l'avant-poste n'a ni queue ni tête. Les scènes de grand discours tombent à plat.
Comme je l'ai dit plus d'une fois, que ce soit une bonne adaptation ou non de la trame tolkienienne n'est pas la question - pour des nécessités bien compréhensibles, il était attendu que les scénaristes prennent de grandes libertés avec le canevas à leur disposition. Mais cela n'empêche pas de se poser la question de savoir s'il s'agit d'une bonne série, comme Mairon l'a très bien souligné, et pour moi, jusqu'ici, la réponse est non ; en fait, c'est justement son héritage tolkienien revendiqué qui lui confère son aura, même si elle le subvertit pour les besoins de la cause ; et sans cela, pas sûr que quiconque la trouverait très intéressante.