25.07.2022, 10:07
De fait, j'aurais tendance à croire que le gros problème de la culture de masse contemporaine, particulièrement dans le monde du divertissement audiovisuel, est qu'elle promeut, paradoxalement, une vision plus étriquée, moins riche, moins variée, dans la mesure où ne surnage qu'une seule représentation, celle du moment. Le problème est amplifié par le phénomène des franchises, qui saturent l'espace imaginaire qu'elles occupent et relèguent dans les marges ce qui ne s'y intègre pas, y compris bien sûr les œuvres dont elles s'inspirent à l'origine. Le cas qui nous occupe est loin d'être le seul.
Pour reprendre l'exemple déjà cité ici, je dois reconnaître que j'apprécie visuellement le Balrog de PJ, quand bien même il ne correspond pas en tous points aux descriptions de Tolkien. Pourtant, même si l'on admet que celui du trailer est à nouveau celui de la Moria (et je ne vois guère d'autre explication, quand bien même il y aurait là un anachronisme), il n'aurait pas été inutile de renouveler son apparence, quitte à s'inspirer sur certains détails de celui de la trilogie si l'on voulait rendre hommage à une représentation réussie.
Paradoxalement, le problème se pose beaucoup moins pour les œuvres anciennes non protégées par le droit d'auteur, car la multiplicité de leurs adaptations a rarement permis que l'une d'entre elles acquiert une prééminence dommageable (excepté sans doute les adaptations des contes de fées opérées par Disney). L'Antigone d'Anouilh ne remplace ni ne supplante celle de Sophocle, celle de Rotrou ou celle de Cocteau, pour n'en citer que quelques-unes.
Pour reprendre l'exemple déjà cité ici, je dois reconnaître que j'apprécie visuellement le Balrog de PJ, quand bien même il ne correspond pas en tous points aux descriptions de Tolkien. Pourtant, même si l'on admet que celui du trailer est à nouveau celui de la Moria (et je ne vois guère d'autre explication, quand bien même il y aurait là un anachronisme), il n'aurait pas été inutile de renouveler son apparence, quitte à s'inspirer sur certains détails de celui de la trilogie si l'on voulait rendre hommage à une représentation réussie.
Paradoxalement, le problème se pose beaucoup moins pour les œuvres anciennes non protégées par le droit d'auteur, car la multiplicité de leurs adaptations a rarement permis que l'une d'entre elles acquiert une prééminence dommageable (excepté sans doute les adaptations des contes de fées opérées par Disney). L'Antigone d'Anouilh ne remplace ni ne supplante celle de Sophocle, celle de Rotrou ou celle de Cocteau, pour n'en citer que quelques-unes.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland