16.11.2021, 16:08
Je pense qu'on peut facilement admettre que le q. Cermië et le sind. Cerveth, qui désignent le même mois, possèdent le même élément initial. Première question, faut-il découper en q. cerm-ië, sind. cerv-eth (option la plus courante) ou en q. cer-mië, sind. cer-veth ?
Le premier choix dégage d'une part un suffixe q. -ië, marqueur habituel des noms abstraits et d'autre part un suffixe sind. -eth, non apparenté, mais probablement de même sens. Le problème est que cela laisse l'élément cerm-, particulièrement difficile à analyser, d'autant qu'il nécessite d'être à nouveau subdivisé en quenya, vu que le groupe rm ne peut que résulter d'une suffixation et que se pose alors la question de la voyelle devant être rattachée au m et de la raison de sa disparition. Une possibilité serait de postuler un nom q. #cerma, qui aurait la forme d'un nom d'outil, ce qui renverrait à une racine primitive KER- (voir ci-dessous), en admettant l'élision du a final devant le suffixe -ië. La difficulté subsistante est que cela ne fonctionnerait pas en sindarin, car dans ce cas il ne devrait pas y avoir (si je ne m'abuse) de mutation m > v dans l'élément initial.
Le second me semble plus intéressant depuis que nous connaissons l'existence d'un suffixe -mië dénotant "une action unique" (< *-(u)mē ; PE 17, p. 68 ). Dans ce cas, le suffixe sind. -veth ne serait pas apparenté et découlerait de la mutation de l'adj. meth "final, dernier", apparenté à methed "fin". Alors certes, il n'existe pas de racine KER- attestée, mais c'est du moins une forme qui correspond à la phonologie du quendien primitif. De plus, comme Bertrand l'a déjà indiqué (je ne me souviens plus s'il a été le premier à le faire), la proximité avec KIR- "couper, fendre, raser" pourrait suggérer un lien avec la moisson, plus précisément avec la fauche, sans qu'on puisse en être sûr. Dans cette optique, le nom quenya désignerait plus spécialement la "fauche" et le nom sindarin la "fin de la moisson". La variation KER- / KIR- pourrait indiquer une différence d'orientation : dans le second cas, fendre pour séparer ou passer au travers, dans le premier, couper pour rassembler. Cela reste néanmoins hypothétique, bien que cela aiderait à comprendre l'adoption de certa comme nom quenya pour les cirth.
Si on restait sur l'hypothèse #cerma, cela pourrait être un nom d'outil servant à faucher : faux, faucille, etc. Dans ce cas-là, la signification en quenya resterait globalement la même, mais se fonderait sur l'instrument plutôt que sur l'acte, mais cela me semble moins probable à cause de la difficulté phonologique que cela entraîne en sindarin.
Le premier choix dégage d'une part un suffixe q. -ië, marqueur habituel des noms abstraits et d'autre part un suffixe sind. -eth, non apparenté, mais probablement de même sens. Le problème est que cela laisse l'élément cerm-, particulièrement difficile à analyser, d'autant qu'il nécessite d'être à nouveau subdivisé en quenya, vu que le groupe rm ne peut que résulter d'une suffixation et que se pose alors la question de la voyelle devant être rattachée au m et de la raison de sa disparition. Une possibilité serait de postuler un nom q. #cerma, qui aurait la forme d'un nom d'outil, ce qui renverrait à une racine primitive KER- (voir ci-dessous), en admettant l'élision du a final devant le suffixe -ië. La difficulté subsistante est que cela ne fonctionnerait pas en sindarin, car dans ce cas il ne devrait pas y avoir (si je ne m'abuse) de mutation m > v dans l'élément initial.
Le second me semble plus intéressant depuis que nous connaissons l'existence d'un suffixe -mië dénotant "une action unique" (< *-(u)mē ; PE 17, p. 68 ). Dans ce cas, le suffixe sind. -veth ne serait pas apparenté et découlerait de la mutation de l'adj. meth "final, dernier", apparenté à methed "fin". Alors certes, il n'existe pas de racine KER- attestée, mais c'est du moins une forme qui correspond à la phonologie du quendien primitif. De plus, comme Bertrand l'a déjà indiqué (je ne me souviens plus s'il a été le premier à le faire), la proximité avec KIR- "couper, fendre, raser" pourrait suggérer un lien avec la moisson, plus précisément avec la fauche, sans qu'on puisse en être sûr. Dans cette optique, le nom quenya désignerait plus spécialement la "fauche" et le nom sindarin la "fin de la moisson". La variation KER- / KIR- pourrait indiquer une différence d'orientation : dans le second cas, fendre pour séparer ou passer au travers, dans le premier, couper pour rassembler. Cela reste néanmoins hypothétique, bien que cela aiderait à comprendre l'adoption de certa comme nom quenya pour les cirth.
Si on restait sur l'hypothèse #cerma, cela pourrait être un nom d'outil servant à faucher : faux, faucille, etc. Dans ce cas-là, la signification en quenya resterait globalement la même, mais se fonderait sur l'instrument plutôt que sur l'acte, mais cela me semble moins probable à cause de la difficulté phonologique que cela entraîne en sindarin.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland