21.06.2021, 23:43
(Modification du message : 25.07.2021, 20:46 par Chiara Cadrich.)
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Le clan Bessac-Descarcelles accusait son adversaire, le champion en tête de course, d’avoir bénéficié d’un entraîneur surnuméraire !
On dut interrompre l’épreuve. Chaque concurrent fut immobilisé sur la piste avec son entraîneur, tandis que les étourdis folâtrant hors piste trouvaient là le temps de regagner le parcours.
Et effet, il fut établi que Souriceau, malencontreusement sorti de piste, s’était fourvoyé dans un jardin où il avait grignoté quelques plans de cartoufles. Furieux, le propriétaire avait chassé le malotru, le remettant de fait dans le chemin de la course, et poursuivi jusque sur le parcours ! Et c’est là que le règlement était formel : il s’agissait du privilège de l’entraîneur, que de mener son champion sur le parcours même.
Les palabres s’éternisaient. Le maire diligentait les conestables récolter les témoignages ad hoc, le parti de l’accusation envoyant ses propres contre-enquêteurs. Le maire furieux suait à grosses gouttes, profondément contrarié et intimement persuadé que cette manœuvre ne visait qu’à laisser à Follavoine le temps de récupérer. Othon éructait, acerbe, tenace, dressé sur ses ergots, d’autant que d’irrévérencieux jeunes gens ne cessaient de l’importuner et de le chicaner alors qu’il plaidait sa cause.
Mais l’enquête put établir que le propriétaire qui avait involontairement interféré avec la course, n’était autre que Papa Gamegie, le père de Sam. Lorsque les juges-arbitres apprirent que Souriceau avait bénéficié de l’aide d’un vieillard aussi honorable et surtout aussi lent que l’Ancien, l’accusation fut déclarée sans fondement et les moqueries plurent sur les têtes courroucées du clan Bessac-Descarcelles.
La course reprit, mais l’enthousiasme de la tribune était retombé.
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