13.06.2021, 22:31
(Modification du message : 25.07.2021, 20:33 par Chiara Cadrich.)
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Ombrelles et chapeaux fleurissaient les estrades de leurs motifs bariolés, flottant dans la brise avec l’air emprunté et frileux d’une première sortie printanière. La grande halle se donnait des airs de capitale endimanchée, pavoisée de tapis et jonchée d’herbe fraîche. Des oriflammes claquaient et striaient l’azur lumineux, que pommelaient de rares nuages blancs vivement roulés par le vent.
Des estrades complétaient la tribune qui dominait la ligne droite du départ. Cà et là, des mats surmontés de fanions bariolés se dressaient dans les prés ou les labours, marquant les obstacles de proche en proche, haies ou bourbiers. Les hauts cippes marqués du sceau du roi, qui veillaient aux carrefours sur les sillons modestes et laborieux de la Comté, servaient de bornes principales au parcours de la course.
Will Piedblanc, le maire, revint trottinant, l’air essoufflé et important, épongeant son crâne chauve et rajustant sa perruque à rouleaux. Le magistrat avait présidé aux préparations de la course. Il venait de terminer sa tournée des « rabatteurs », ces jeunes gens rassemblés sous la houlette des conestables et placés aux endroits stratégiques du parcours pour vérifier qu’il n’y avait pas de tricherie et pour aider à remettre les concurrents étourdis dans le droit chemin.
Tout était prêt. Will fit signe à l’équipe de commis qui, en permanence, afficherait la position connue des concurrents sur un grand tableau de bois figurant le parcours.
La course prestigieuse qui ouvrait la saison à l’équinoxe de printemps, la fameuse « Ruée d’Herbies » allait commencer.
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