16.03.2021, 23:13
Dans les ruelles d'Osgiliath...
La chamade me bat aux tempes. Le feu me hurle dans la poitrine. Cette fois, hors de question de me laisser reprendre ! Je les ai bien bernés et fatigués dans les ruelles de l’Ile-Royale ! Ces lourdauds de sergents du guet soufflent et suent dans leurs armures rutilantes... Mais ils ne lâchent pas prise, il faut accélérer encore !
Hop, en enfilade, l’escarpe aux filandières. À son métier sous une travée, un minois timide lève son regard de ses trames colorées et lance un sourire d’encouragement au fugitif héroïque. Une conquête, son prénom m’échappe, mais voilà qui met du cœur au ventre !
Hop un crochet, et puis sous les arcades des tanneurs ! Si avec ces odeurs les molosses de la garde ne perdent pas ma trace…
Les rumeurs de poursuite s’éloignent loin derrière, c’est le moment de prendre le large, voilà le pont du salut !
Allez, on donne le change – un petit bouquet cueilli à une fenêtre en passant, un petit pas alerte de flâneur s’en allant rejoindre sa maîtresse, et on s’engage sur la côte pavée du pont, la mine confiante et l’œillade folâtre…
Tout va bien, ces braves archers sont tout à l’octroi et dévalisent réglementairement les gagne-petit et commis des échoppes...
– Bien le bonjour, Mes Sergents ! Salutations à Monseigneur mon frère !
Les gardes hésitent à faire le salut devant mes péroraisons. Ils se ravisent après le coup d’œil furieux du lieutenant. Je me fends d’une petite révérence désinvolte. Le brave officier reçoit mes familiarités comme un soufflet, ses mains crispées dans le dos. Rien que ce mois dernier, à trois reprises il m’a arrêté… Mais on relâche toujours le frère de lait du Roi ! Je suis intouchable ! Pourtant cette fois, vu sa face ulcérée, le lieutenant espérait que la graine de potence, ayant insulté un juge de paix, allait chèrement le payer… Mais me voilà libre…
Soudain un sifflet se fait entendre au bas du pont. Une escouade déboule de sous les arcades, hurlant de retenir le gredin.
Le gredin ! Il y va fort !
Le lieutenant de l’octroi perd une demi-seconde à comprendre...
Je m’élance, roule sous une charrette de cochonnailles, échappe au premier garde, subtilise sa rapière au second et corrige le troisième du plat de l’arme. Passez Muscade, en avant pour la rive Est !
Un salut plein de panache à droite, un baiser volé à gauche, sous les ovations de la populace, toujours friande de voir rosser les cognes… Mais ne traînons pas, ces butors vont rameuter les archers à cheval...
La chamade me bat aux tempes. Le feu me hurle dans la poitrine. Cette fois, hors de question de me laisser reprendre ! Je les ai bien bernés et fatigués dans les ruelles de l’Ile-Royale ! Ces lourdauds de sergents du guet soufflent et suent dans leurs armures rutilantes... Mais ils ne lâchent pas prise, il faut accélérer encore !
Hop, en enfilade, l’escarpe aux filandières. À son métier sous une travée, un minois timide lève son regard de ses trames colorées et lance un sourire d’encouragement au fugitif héroïque. Une conquête, son prénom m’échappe, mais voilà qui met du cœur au ventre !
Hop un crochet, et puis sous les arcades des tanneurs ! Si avec ces odeurs les molosses de la garde ne perdent pas ma trace…
Les rumeurs de poursuite s’éloignent loin derrière, c’est le moment de prendre le large, voilà le pont du salut !
Allez, on donne le change – un petit bouquet cueilli à une fenêtre en passant, un petit pas alerte de flâneur s’en allant rejoindre sa maîtresse, et on s’engage sur la côte pavée du pont, la mine confiante et l’œillade folâtre…
Tout va bien, ces braves archers sont tout à l’octroi et dévalisent réglementairement les gagne-petit et commis des échoppes...
– Bien le bonjour, Mes Sergents ! Salutations à Monseigneur mon frère !
Les gardes hésitent à faire le salut devant mes péroraisons. Ils se ravisent après le coup d’œil furieux du lieutenant. Je me fends d’une petite révérence désinvolte. Le brave officier reçoit mes familiarités comme un soufflet, ses mains crispées dans le dos. Rien que ce mois dernier, à trois reprises il m’a arrêté… Mais on relâche toujours le frère de lait du Roi ! Je suis intouchable ! Pourtant cette fois, vu sa face ulcérée, le lieutenant espérait que la graine de potence, ayant insulté un juge de paix, allait chèrement le payer… Mais me voilà libre…
Soudain un sifflet se fait entendre au bas du pont. Une escouade déboule de sous les arcades, hurlant de retenir le gredin.
Le gredin ! Il y va fort !
Le lieutenant de l’octroi perd une demi-seconde à comprendre...
Je m’élance, roule sous une charrette de cochonnailles, échappe au premier garde, subtilise sa rapière au second et corrige le troisième du plat de l’arme. Passez Muscade, en avant pour la rive Est !
Un salut plein de panache à droite, un baiser volé à gauche, sous les ovations de la populace, toujours friande de voir rosser les cognes… Mais ne traînons pas, ces butors vont rameuter les archers à cheval...