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[Nouvelle] La Fuite d'Eldacar
#1
Un jour, alors qu’il pêchait dans les marais, Baronda, frère de Forond, trouva le corps d’un homme ensanglanté près des prés de l’Entwash, perdu dans le Delta. Cet homme portait un pendentif en argent, qui était resté accroché autour de son cou. Baronda, curieux et désireux de récupérer un tel objet, l’ôta du cou du rescapé, et le cachant dans sa poche, il regarda comment était l’homme, et il sentit sa respiration sur sa joue.

Sentant que l’homme était encore en vie, mais en grave danger, il appela son frère qui devait se trouver non point de là. C’est alors que surgissant d’un fourré, la chevelure châtain, bouclée, portant une solide canne à pêche et une paille dans la bouche, l’autre lui répondra ce qui peut bien lui faire déranger sa sieste et son poisson. Il en tenait d’ailleurs un superbe, à proximité, et si il l’a manqué, c’est de sa faute. Baronda expliqua alors qu’il s’agissait d’un problème plus important et plus grave. Le Semi-homme monta alors dans sa barque, et passant le cours des marais, il rejoint son aîné, de deux minutes.

Qui est-ce ? Demanda Forond qui se demandait comment une grande-gens de la sorte avait pu atterrir ici. Il y avait évidemment beaucoup de fermes aux alentours, et de nombreux hommes vivant de récoltes et d’élevage s’étaient installées en ces lieux. Mais, celui-ci paraissait différent. Il avait un air plus elfique, quoiqu’il ressembla en partie aux hommes du Nord, ceux qui vivaient de l’autre côté du grand fleuve, plus à l’est.

C’est alors que Forond demanda à son frère. Il est en vie ? Ah bon ! Alors, nous devons le mener à la maison. Nous trouverons bien quelque chose à en faire. Forond et Baronda qui étaient tous deux des forts, vivaient sur un petit village en pilotis à l’orée des marais regroupant une vingtaine de cabanes. Durant le voyage, Forond ne dit mot, mais, inquiet du fait que l’on puisse découvrir son larcin, Baronda demanda : Tu sais qui cela peut bien être ? Non, répondit son frère, mais vaudrait mieux pour nous qu’il ne s’agisse pas de quelqu’un d’important ! Cela nous causerait encore des problèmes. On le guérit, on le nourrit, et dés qu’il est valide, on le renvoie.

C’est alors en rentrant que Baronda et Forond eurent une étrange surprise. Une petite charrette, de taille hobbite avait été garée près de chez eux. La charrette du Papé. Que pouvait-il bien faire là ? C’est alors que les hobbit laissèrent leur carriole sur le bord du petit sentier menant aux marais, là où ils allaient pêcher tandis que leurs épouses brodaient le patron. Mais il ne leur fallu pas beaucoup de temps pour savoir ce qui avait amené leur vieux père dans les environs. A peine entrèrent dans leur cabane qu’ils aperçurent leurs moitiés assises confortablement dans un fauteuil à discuter avec leur père, un gâteau au cerises, une tarte au citron, un cake à la mente, et des crêpes posées sur une table basse, une bouilloire fumant encore à côté de ses somptueux plats.

Comme d’habitude, à peine les deux vagabonds eurent-ils franchi le palier que leurs épouses les accueillirent, et les accueillant, elles les embrassèrent et leurs demandèrent si ils avaient passé du bon temps. Mais soudain, l’appétit se fit un peu plus fort que la passion, et le ventre des compères se mit à gargouiller.

Bonsoir ! Mes Fils ! Acclama l’ancien. Que je suis heureux de vous voir. Je passes chez vous car voyez vous, j’ai une incroyable histoire à vous raconter. C’est alors qu’il leur dit avoir vu durant la nuit de l’avant veille le spectacle le plus surprenant et le plus stupéfiant qu’il n’ait jamais vu. Une flotte immense, plus puissante, que tous les autres qui n’aient jamais été vu sur les berges de l’Anduin, poursuivant dans la nuit une petite embarcation, un Cnearr poussé par une dizaine d’hommes en rames et avec un capitaine vaillant à son bord. Il est dit dans les vallées que c’est le roi, l’héritier de Valacar, des Nortmen, qui se trouvait sur ce navire, mais il apprit plus tard, qu’il ne s’agissait que d’un âpre rebelle, un criminel, ayant tenté d’assassiné le roi qui avait ainsi pris la fuite, poursuivi par la flotte du Gondor, fuyant Osgiliath .

Car le lendemain, une cohorte de soldats armés, ayant déjà franchi la veille au soir la Porte Nord se lançait déjà à la poursuite du fugitif. Une grande bataille a eu lieu près de Cair Andros, mais il semble que l’on est perdu toute trace du fuyard il y a deux nuits de cela, car l’assassin avait des complices plus au nord, mais j’ai appris que, plus tard, il aurait repris une barque sur le fleuve, et que son embarcation a brûlée et périt corps et âme.

Et ce matin, j’ai rencontré l’un des messagers du Roi, et ce messager m’a dit que beaucoup d’or serait offert à celui qui lui amènerait la dépouille du forban. Alors, je me suis demandé si vous aviez gardé l’habitude d’aller marauder dans les marécages pendant des heures comme quand vous étiez enfants et que vous disparaissiez sans qu l’on ne puisse vous retrouver ? Vous auriez pu trouver quelque chose.
Non ! Nous n’avons rien trouvé, répondit soudain Forond, furieux que son père se comporta encore comme du temps qu’ils étaient jeunes. Quoi donc ? Tu penses encore que nos sorties se sont rien plus que des amusements alors qu’il s’agit de recherches biologiques de la plus haute importance, et notre pêche a été excellente dit-il en exhibant une solide truite d’au mois quatre centimètres.

Cela va pour les chats ! Répondit le père, mais ce n’est pas cela qui remplira un ventre de hobbit, assura-t-il par la suite. Mais, Baronda, lui, semblait plus inquiet. Il craignait le père. Il le craignait plus activement que quiconque à cause de son autorité et de son caractère et de sa propre faiblesse. Mais, son frère ne se laissait pas faire. Il repensa à l’homme qu’ils avait recueilli dans les marais et il se dit que peut-être cet homme était un dangereux criminel, qui avait tué beaucoup de gens et il commença à avoir peur pour sa famille.

De plus il commença à se faire du soucis à cause du pendentif qu’il avait dérobé au cou de l’homme. Mais cependant, par respect pour son frère et parce qu’il désirait ne pas en parle à son père, il ne dit rien, et lorsque son père lui reposa la question dans les yeux, il détourna son regard, et confirma la version de son frère.

Mais le Papé était malin, t il comprit que ses fils lui avait menti. Ils avaient bel et bien accueilli quelqu’un, un rescapé de l’attaque. Mais, qui étais-ce. Il se rappela alors ce que lui avait dit le messager du Roi, un certain Mînril : « L’assassin porte autour du cou un pendentif qu’il a dérobé dans le trésor du Gondor, une couronne en argent, surmontée de sept étoiles. » A cela, vous reconnaîtrez sa dépouille.

Ainsi, le Papé se méfiant de l’histoire de ses jumeaux décida de partir après le souper. Mais Forond commença à se faire du souci pour son blessé, et il prétexta d’aller ranger la charrette, pour la pousser dans la petite grange au bout de la ferme, loin, de la cour et du puit, où ils la garait traditionnellement. Le Papé, fint de vouloir sortir demander quelque-chose à Forond et sortit de table, et il l’aperçu sortant de la grange.

Baronda ne voulant pas éveiller les soupçons de son épouse, ni ceux de sa belle-sœur, raconta leur journée de pèche tranquillement. De retour à table, le Papé déclara ne pas avoir aperçu son fils, et lorsque Forond revint à table, out se passa normalement. Par la suite, le Papé reprit sa charrette et partit de la maison, et dés qu’il fut un peu éloigné, il lança son poney au galop pour rejoindre la route la plus proche. Par la suite, Baronda prit son frère à part une fois leurs femmes couchées, et il lui parla de la sortie de table du Papé.

Forond reprocha alors à son frère de ne pas avoir soutenu le regard du père, et ils s’engueulèrent presque, oubliant le touché. Puis, se souvenant de lui, ils allèrent le voir, et lui pansèrent sa plaie. Puis, ils lui donnèrent à manger et partirent se coucher, espérant que le Père ne reviendrais pas.
Mais le coq ne se mit pas à chanter que déjà, une troupe complète d’hommes en armes avaient rejoints les abords de la ferme.

Le Père dans son élan avait malheureusement oublié, lui aussi, d’aller vérifier qu’il s’agissait bien de la dépouille du criminel. Mais gageant à la crainte de ses fils un comportement suspect, il s’était dit qu’il devait bien pouvoir s’agir de lui. C’est alors que Baronda et Forond étaient à peines levés, que Mînril frappa à leur porte et fit siège dans leur cour. Puis, guidé par le Papé, il gagna la grange et la fouilla de fond en comble sans trouver trace de la charrette. Mînril en colère demanda au vieil homme s’il s’était payé sa tête, et il lui dit qu’il brûlerait sa ferme pour avoir déranger les soldats du Roi pour une broutille, et il lança son coursier au galop.

C’est alors que le père sombra en sanglots. Il confessa sa faute d’avoir soupçonné ses fils de quelque trafic et d’avoir voulu en profiter. Il pleura si bien, et ses pleurs étaient véritables, qu’il finit par émouvoir Baronda et Forond légèrement, qui s’en voulu un instant. C’est alors que Baronda dit à son père qu’il pouvait rester, et c’est ainsi qu’il fut accueilli chez eux. L’Homme, lui avait été déplacé à la cave durant la nuit, Boronda ayant eu peur d’une descente des soldats au petit jour.

Mais le secret des deux frères sembla vite au fil des jours de plus en plus difficile à garder. De la nourriture disparaissait, et il sortaient souvent dans les marais pour voir si ils ne trouveraient pas autre chose. Et il arrivait qu’ils aperçoivent de temps à autres d’étranges soldats, portant des armures couvertes de fleurs et d’arabesques, fouiller avec une canne, sondant le fond des marais. Et, il leur sembla que ces hommes devaient avoir un certain lien de parenté avec leur survivant.

L’homme quant à lui, reprenait des forces jours après jours, mais il n’avait pas encore repris connaissance. Il dormait d’un sommeil paisible, et souvent les deux frères se demandèrent si il était mort, et s’ils ne devaient pas le rendre aux marais. Mais, ils le gardèrent encore. Leur père était de plus en plus déprimé, toujours effondré de ce qu’il avait fait subir à ces enfants, et il était devenu si gentil, que même Forond lui souriait avec joie et avait pris plaisir à rire et à s’amuser à ses côtés. Mais le Père se demandait toujours quelles drôles d’histoires, ils pouvaient mener à la cave si souvent. Mais ce qui le chagrinait le plus, c’était d’avoir perdu sa ferme, ses vint neufs poules pondeuse, ses cinq cochons, ses quatorze clapiers de lapins, et son jardin potager qui faisait presque un hectare.

Un jour, arriva-t-il que lassé de voir son père si malheureux d’être éloigné de chez lui, Baronda le prit à part, et il lui montra le pendentif qu’ils avaient trouvé sur l’homme. En voyant la couronne et les étoiles, toute la mémoire revint alors à l’aïeul et il comprit alors de quelle sournoise manière il s’était fait berné par ses propres garçons.

Comprenant alors l’astuce de leur manège à la cave, et certain cette fois-ci, il remercia son enfant, et prenant le pendentif, il sortit déclarant qu’il se rendait en ville visiter la vieille Alette de Cair Andros.
Mais, le soir même, Forond rentra des marais, et lorsqu’il fut rentré, il demanda où était passé le Papé. Alors, Boaronda expliqua à son frère ce qu’il s’était passé, et finit par lui avouer pour le pendentif. Mais, lorsque, Forond entendit ses mots, il fut très étonné de ce que son frère lui avait caché, mais il fut même plus : horrifié.

Ce qui l’avait frappé le plus finalement était la description du pendentif. Il connaissait ce symbole, et soudain, il se rua dans sa chambre et sortit un vieux bouquin de son armoire datant de l’époque, où il avait rencontré un jeune garçon rentrant chez lui, pour voir son père. Le garçon était jeune, et il se rendait à Minas Anor pour le couronnement d’Eldacar.

C’était le jeune Aman Thinruil, et il lui confia un vieux manuscrit sur les Rois du Gondor, et leurs descendants avec des gravures. Et sur l’une d’elle, il reconnut le pendentif, porté par le Roi du Gondor autour du cou, une chaîne en argent, avec une couronne ailée, et sept étoiles. C’est ensuite qu’il virent la gravure de Valacar, le Roi, et finalement, un tout léger feuillet avec la gravure d’un jeune homme à cheval, chassant dans de grandes plaines soufflées par le vent.

La légende précisant : Vinitharya dans les Vastes Plaines, Eldacar, fils de Valacar, Roi du Gondor

Comprenant alors l’astuce de leur père et que celui n’avait finalement évacué qu’un instant sa fourberie, ils expliquèrent tout à leurs femmes, et récupérèrent la carriole. Descendant le petit sentier des marais, leurs femmes sur une deuxième carriole, et quelques affaires avec eux, ils rejoignirent les abords du Nindalf, et s’embarquèrent dans des barques. Ils s’étaient déjà éloigné d’une bonne longueur de la rive lorsqu’ils entendirent de solides cors sonner l’attaque.

Au loin, ils aperçurent des flammes, leur ferme brûlait. Ils continuèrent alors à ramer et dans les hautes herbes, les joncs et les roseaux des mares de l’Entwash, ils gagnèrent à la tombée de la nuit, les chutes de Rauros. Devant eux se trouvait un étrange plongeoir, et de l’autre côté de la rive, les marais se poursuivaient. Tout près se tenait une sorte de poteaux d’amarrage sur la rive ouest, et au dessus un chemin semblait disparaître dans un fourré d’arbres.

Mais, la nuit tomba plus vite que ce qu’ils n’avaient prévu. Ils installèrent leur campement dans les arbres et se préparèrent pour la nuit. Cela faisait maintenant six jours qu’ils avaient quitté leur ferme, et depuis, aucun son de trompe n’avait été entendu. De plus, le Roi, ne s’était toujours pas réveillé, leur faisant craindre le pire. Mais ce n’était pas le plus grave finalement pour eux.

Le plus préoccupant concernait les provisions. Combien de jours dureraient-ils encore à ce rythme là ! Ils finiraient bien par se changer en spectres, s’il le fallait. Et l’humeur de leurs épouses , suite à ce régime forcé s’en était fortement ressentie. Rosine, et Fleurette étaient d’inséparables amis, et toutes deux affamées avaient dés lors décidés de mener la vie dure à leur garnements de maris. Mais, dans la nuit, sous une lune nouvelle, éveillé par le bruit des chutes aux portes de Nen Hithoel bâties par son grand père, le Roi Minalcar, l’Argonath, Eldacar ouvrit les yeux, et il se souvint.

Le Gondor, et sa prime venue en ce pays, qui lorsqu’il le découvrit le prit de toute sa force, de ses collines vertes et boisés entourées de pins, d’amandiers, de cyprès, de lavande et de Thym. Il se souvenait encore de sa déouverte de la blanche cité de Minas Anor sou le Mindolluin, et de la beauté de Minas Ithil et de sa tour de la lune. Il se commémora son passage sur les chemins de crêtes gardant la passe du Mordor vers Girith Duath. Il se souvint encore de sa découverte dOsgiliath, la splendide Osgiliath, la plus belle citée qu’il n’eut jamais vu. Immense ville bâtie sur le fleuve avec un immense pont et une île habitant de splendides monuments dont l’antique temple de Varda gardant le Palantir.

Il se souvint de sa descente vers le sud, passant les gués de l’Erui, jusqu’aux falaises de Belfalas, tombant abruptes dans la colérique Belegaer. Il se souvint de ses chevauchées en Lebennin, dans le Lamedon, aux collines boisées et douces, et au delà du col de Tarlang dans le Morthond.

Mais il n’existait pas pour lui plus beau Royaume, mais les capitaines de l’Ethir, et la Haute Aristocratie de Pelargir ne l’entendit pas ainsi. Malgré son sacre à Minas Anor, il avait toujours été considéré comme un dûnadan de deuxième rang de par son ascendance Nortmen, et il fut ridiculisé, bafoué, et l’opposition se fit de plus en plus forte contre lui. Un groupement rebelle gagna le jour, et l’opposition de nombreux seigneurs à son égard devint si forte qu’une confédération se ligua contre lui.

Menés par des descendants des anciens Rois, craignant de perte leur stature et leur prestige de longévité, et leur titres de Rois des Hommes, leur conférant haute autorité, ils s’allièrent à Castamir, un capitaine cruel, petit fils de Calimethar, frère cadet de Minalcar. Celui-ci avait beaucoup de navires personnels, dus à la richesse de sa famille et il avait beaucoup de partisans dans la rébellion. Son frère se nommait Melron et était un soldat vif et aussi brutal que lui.

Mais Eldacar ne se laissa pas prendre la couronne sans combattre. Aidé de nombreux serviteurs fidèles, il fit tout son possible, pour démasquer le complot essayant de l’assassiner, et il mena ses hommes loyaux vaillamment dans la guerre qui se mit à ravager tout le Pays. A l’époque, le père d’Aman Thinruil, Lindorn gagna la rébellion et se joignit à Castamir, mais, Amian, lui, décida de rester fidèle à son Roi. Ainsi en fut-il dans beaucoup de familles du Gondor, et beucoup de jeunes capitaines de gardes restèrent au Roi.

Les combats se firent acharnés dans tout l’Ethir, et les partisans d’Eldacar furent chassés de Morthond, de Lamedon, de Lebennin, d’Anfalas, sombrant sous les attaques ennemies, qui toujours reprenaient de la force. Et les prairies du Gondor se souviennent encore de l’odeur âpre du sang et de la chair des intestins broyés et des cervelles en lambeaux. D’inhumains bûchers furent élevés par les capitaines de Castamir sur toutes les places des villes où les fidèles étaient arr^éts et tous les prisonniers étaient brûlés vifs, sous la torture.

Les vallées d’Ithilien, et même l’Anorien ne furent épargnées par les massacres purs et simples qu’orchestrèrent les généraux du Marin, et les femmes comme tous les enfants subissaient supplices, fouet, éventration et bûchers. Cette guerre, opposant des soldats du Gondor contre des soldats du Gondor : des dûnedain contre des dûnedain fut si terrible qu’elle fut nommée guerre fratricide. Des hommes arborant le blason de l’arbre et de la couronne affrontaient des hommes portant les mêmes armes, et la lutte devint si âpres que certains renoncèrent à poursuivre la lutte et abandonnèrent le Roi.

Mais Eldacar se battit jusqu’au bout. Jeune, beau, et vaillant, il se battit jusqu’au bout de ses forces jusqu’à ce qu’ils se réfugièrent à Osgiliath. Là, ils tinrent un siège de deux mois, mais suite à cela, Melron mena des engins de guerre et un terrible trébuchet nommé « Cracheur » qui détruisit les Forts de la Chaussée. Du Rammas vinrent d’effroyables traits enflammés qui enflammèrent alors le Port, et les armées de Melron s’infiltrèrent dans la cité. Mais Eldacar et Ornendil, son fils résistèrent et ils gardèrent la défense du pont.

La journée qui suivit, Ornendil, le fils d’Eldacar mena son armée vers l’ouest, et là, il fut surpris par d’immenses tours de sièges, ainsi que par des archers des collines vertes de Pinnath Gelin, ralliés à Castamir finalement et menés par Finsil, et face à une telle opposition, Ornendil dut battre en retraite, mais soudain, surgissant de l’ombre des soldats se précipitèrent sur lui pour le capturer. Eldacar, lui avait mené ses soldats de l’autre côté du pont, mais trouvant moins de réistance que prévu, il avait soudain été alerté par le cor de Fornendil. C’est alors qu’il comprit. C’était son fils qu’ils voulaient. Il traversa alors le pont en furie et sa rage fut telle que les étoiles de son bouclier brillèrent de feu.

Mais, il arriva trop tard, car son fils avait déjà été capturé et les flèches de l’ouest fondirent sur la targe du Roi, ricochant pour certaines sur son heaubert de Mithril. L’attaque fut telle qu’elle en surpris beaucoup. Mais, les rebelles s’enfuirent prestement. Par la suite, Eldacar négocia longtemps la libération de son fils, mais il ne réussit pas à l’obtenir. Le siège durait alors depuis six longs mois, et la famine se fit sentir. C’est alors au beau milieu de la journée que Melron menant le prisonnier devant son père depuis l’entrée du Pont dit au Roi :

« Jettes moi ta couronne et baises moi les pieds comme à ton souverain, et je relâcherais ton fils. » « Et encore ! Tu seras mon esclave à vie ! »

« Soit ! Répondit Eldacar ! Mais combats moi en combat singulier. Si tu me bats, j’accèdes à ta requête, mais si je te bats, tu me rends mon fils ! »

Melron se mit alors soudainement à rire, un rire aussi effroyable que la colère de la mer, aussi noir que les profondeurs des ténèbres, et il regarda alors soudainement le roi, et d’un coup large de sa grande épée, il décapita Ornendil et dit : « Requête rejetée ».

Criant et hurlant de rage, Eldacar criera sa haine à Melron, jurant qu’il le tuerait un jour. Mais la guerre et le siège soudain repris de plus belle. Les cordes sifflaient et les balistes se déployèrent de nouveau frappant la splendide cité fluviale. En trois mois, les ports de la cité furent en déroute et presque tout le pont fut cédé, et les armées d’Eldacar se réfugièrent au niveau de l’île du temple où était maintenu en garde le précieux Palantir.

On dit dans la légende, que Pelronsîr et Fornarndil, tous deux gardes d’Hérion avaient eu la charge de la garde du Palantir et qu’un soir suite à une terrible journée de combats menés contre les forces de Melron, le second de Castamir, ils se querellèrent une nouvelle fois sur la meilleure manière de réussir la guerre. Pelronsîr désirait combattre jusqu’au dernier souffle et pourquoi pas aller rejoindre les Nortmen. Fornarndil, lui désirait utiliser une manœuvre plus politique. Il désirait rallier les rebelles au roi légitime : Eldacar et régler les choses en versant le moins de sang possible. Fornarndil paraissait plus inquiet sur l’issue de la guere. Sa famille, ses cousins, son père, avaient rejoints la rébellion, et il pensait qu’ils avaient tort.

Mais la dispute se fit soudainement plus violente. Pelronsîr injuria Fornarndil, prétextant que s’il reculait, éprouvait des remords ou d’autres sentiments identiques, il serait Parjure à son serment. Il y aurait certainement du sang, sûrement, mais ce sang là n’était ni pur, ni vrai, car il s’était rebellé contre sa famille. Lui, il avait renié la sienne, et pour toujours.

C’est alors au beau milieu de la dispute que Melron mena son attaque. Osgiliath se réfugia derrière les barricades, et soudain, ils aperçurent les immenses Trebuchet, et le non moins lugubre surnommé Cracheur, à cause de sa grande force de lancée, et soudain, les balistes claquèrent. De nombreuses flèches percèrent les flancs des bâtiments, et soudain, Eldacar sonna l’alerte. C’est alors dans cette nuit sombre, qu’ils rejoignirent le dôme du Palantir. Là ils tinrent leurs positions et essuyèrent l’assaut des archers et des soldats à pied du rebelle. Eldacar ordonné le tir, et les armes de guerre du Roi lancèrent leurs boules de feu. La garde du dôme avait été confiée à un jeune soldat du nom de Nîmsûl Bethdil, accompagné d’Aman Thinruil.

Lors du siège et de la Bataille du Cracheur, telle qu’elle fut connue par la suite, Eldacar, observant un recul des armées rebelles sur la rive ouest pensa essayer de regagner le pont pour rejoindre par la suite la caserne principale. Cependant, il n’eut pas assez de temps. Des forces s’étaient massées dans l’est utilisant des embarcations et ils avaient investi l’est de la cité, encerclant les forces d’Eldacar. C’est alors que le gros de la bataille tonna. Une cohorte de soldats du Gondor portant l’arbre blanc portèrent un assaut massif sur l’avant garde d’Eldacar. De plus, des embarcations rapides investirent les abords de l’île submergeant les soldats fidèles au Roi. C’est alors qu’Eldacar, regroupant ses hommes sonna la retraite. Fornarndil sonna du cor, et toute l’armée du Roi, rejoignit le bastion de l’île.

Mais la bataille s’était déjà bien engagée, et les hommes de Melron avait déjà attaqué les abords du quai de la Lune. C’est là précisément qu’ils portèrent leur assaut principal, et ils jetèrent les embarcations à l’eau. Puis, ils attaquèrent les ruelles et se rendirent vers le temple. Là étaient en garde Aman et Thînsûl. Malgré un combat acharné des deux soldats, ils s’avouèrent vaincus, Thînsûl périt sous les coups de Melron tandis qu’Aman fut étourdi et laissé pour mort. Puis les rebelles brisèrent la porte et soudain, dans le fracas, Fornarndil et Pelronsîr s’allièrent et repoussèrent leurs assaillants. Et dans la rage des lames réunies, on crût croire au retour d’Isildûr et d’Anarion à la guerre.

Mais soudain, un choc frappa en partie le dôme, le brisant sous le choc. Un gros bloc de pierre s’effondra et assomma Pelronsîr, et soudain, face au danger menant une nouvelle vague, Fornarndil se retrouva seul. Seul face au danger. Mais il ne tint pas et cette fois-ci lorsque Melron investi le grand escalier de la tour, Fornarndil, rangea son épée, et la présenta devant le Lieutenant de Castamir, trahissant ses alliés. Car Fornarndil avait eu la mauvaise idée d’utiliser la pierre de vision, et n’en connaissant pas les effets et le danger pervers, il avait aperçu au loin l’arrivée imminente de la flotte de Castamir qui serait sur eux au matin. Et lorsqu’il montra son arme, il se croyait fini, de même qu’Eldacar. C’est alors qu’une autre pierre tomba Le Cracheur avait commencé ses lancers, et il brisa la haute partie du dôme du temple, emportant le Palantir dans les flots.

Et dans la nuit immense qui se trouvait devant eux, il passa près du vaisseau de l’Usurpateur qui ne le vit même pas. La prise de l’île était alors quasiment complète lorsqu’ Eldacar, voyant la déroute du temple sonna la retraite, et demanda à ses soldats de rejoindre le Quai du Soleil. Mais lui, laissant ses hommes partit seul chercher ses soldats laissés au temple, et là, il surprit dans un angle de mur, Melron faisant Fornarndil captif. Puis, les laissant partir par l’allée parallèle, il se rua sur Aman, et voyant qu’il était toujours en vie, il le prît sur son épaule. Et faisant de même avec Pelronsîr, il se rua de nouveau vers les quais ouest. Mais là, il trouva Melron sur sa route. S’ensuivit alors un combat entre le roi et son opposant, parsemé d’injures, de cris, d’insultes et de voltes-faces. Mais Eldacar, brisant le bouclier de son ennemi, l’envoya, dans le fleuve. Et soudain, un archer rebelle voyant le corps en immersion et le prenant pour un fidèle, lui décocha une flèche droit dans le crâne.

Sous la vision d’horreur, Eldacar, récupéra les corps de ses amis, et soudain, dans la clarté du jour naissant, il entendit les longues cornes de brumes des ports d’Umbar, résonnant comme une musique céleste, la musique des vagues sans fin et de la mer, du souffle du vent, de la brise, de la brume et du soleil, et il s’enfuit retrouvant la dernière embarcation et faisant route vers le nord et Cair Andros.

C’est ainsi qu’arrivèrent les immenses armées de Castamir réunies depuis le Harad, et qui, poussant sur l’Anduin, envahirent les quais de la Lune et du Soleil. Et sous les flammes de rage des soldats du Gondor infâme, Eldacar depuis une petite barge regarda l’immense splendeur de la cité des Rêves s’effondrer. Et là, debout sur son navire, le capitaine à la barbe noire regarda au loin son ennemi, qui avait perdu sa couronne. Au loin avait disparu le Palantir, et sous les décombres du dôme, près de la pierre brisée lancée par le « Cracheur » se trouvait abandonnée la couronne ailé des souverains du Gondor.

Et l’incendie embrasa la cité, et Eldacar poussa ses hommes vers le Nord. Par la suite, Castamir ayant appris la fuite du Roi, se rendit au temple et trouvant la couronne abandonné, il s’en serti, et partit tout droit, vers son navire d’où il ordonna de poursuivre les nouveaux rebelles menés par le traître Eldacar. Et la poursuite s’effectua toute la journée. Eldacar n’eut que peu de temps de repos. De plus, de nombreux autres ennemis l’attendait déjà au nord d’Osgiliath au niveau de Cair Andros, et des lanceurs de pierres brisèrent nombres d’embarcation. Mais Eldacar, soucieux de paraître le plus discret possible avait abaissé son pavillon et se fit passer pour un marchand Nortmen de Car Andros, car une petite communauté d’entre eux y résidait.

Puis, il gagna le nord de l’île, et tenta de faire passer sa barge sur les rives nord. Mais Castamir ayant eu le rapport de ce qu’il s’était passé ordonna une interdiction formelle pour toute barge de quitter le port nord de Cair Andros de nuit. Les Navires de flotte accostèrent le long de la grande île, et surveillèrent les alentours. Mais, dans la nuit, une petite barque quitta Cair Andros discrètement, tellement discrète qu’elle semblait disparaître dans la nuit.

Mais soudain, comme Mîndil surveillait l’horizon sous la lumière de la pleine lune, depuis la forteresse de Barad Celebgorn, il vit quelque chose de curieux étinceler au dessus de la surface des eaux. Barad Celebgorn était une de ces forteresses bâties par Minalcar suite à sa victoire sur les Orientaux, et Mîndil avait servi durant la guerre empêchant les ravitaillements à Eldacar, provenant du Calenhardon. Et lorsqu’il vit cette lueur briller sous la lumière de la lune, il pensa directement à la chaîne royale portée par Eldacar, et qu’il n’avait jamais enlevé depuis son sacre.

Et soudain, il ordonna le tir des balistes, et des archers, et la barque fut écrasée sous un pieu énorme, ainsi que par un bloc de pierre et l’éclat continua de scintiller à l’endroit, où la barque semblait avoir sombré. Ainsi, Mîndil ne fut pas sûr d’en avoir fini avec Eldacar, et c’est pourquoi, il mena son enquête.
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[Nouvelle] La Fuite d'Eldacar - par Cricri - 17.04.2004, 11:26
[Pas de titre] - par Cricri - 24.04.2004, 12:32
[Pas de titre] - par Cricri - 08.09.2004, 13:49

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