14.05.2020, 16:24
J'apprécie beaucoup ton analyse, qui vient très justement nuancer la mienne là où il était crucialement besoin de le faire. Mon avis relatif à Eowyn ne changera pas pour autant, mais cela, c'est secondaire !
EDIT, pour compléter ma réponse:
En effet, ce qui me chagrine le plus, dans l'épisode en question (chapitre 5 du livre VI), c'est que le courage guerrier d'Eowyn est rétrospectivement vu comme une sorte de noirceur suicidaire en réponse au dépit amoureux suscité par le rejet d'Aragorn (c'est du moins l'analyse qu'en fait Faramir, qui semble être acceptée tacitement et par Eowyn et par le narrateur). Je ne crois pas que le courage des autres personnages soit rétrospectivement diminué de la même manière ; par exemple quand Sam révèle une sorte de grandeur héroïque guerrière avec l'épisode de Cirith Ungol, rien ne vient diminuer cet épisode ; idem pour Merry et Pippin, qui deviennent d'authentiques guerriers au service de rois sans qu'on vienne leur attacher une ombre pour autant, sans que cela soit expliqué autrement que par leur courage et leur maturité, et non pas par une pulsion de mort liée à une peine de cœur.
Je trouve donc un peu regrettable que, pour le seul personnage féminin qui apparaisse dans le cœur de l'action du roman (Galadriel a peut-être une activité militaire, mais il n'est jamais dit qu'elle se batte directement, et cela est de toute façon relégué aux marges du roman), on ait cette dépréciation rétrospective. Et de fait, l'ombre se lève du cœur d'Eowyn au moment où elle renonce tout à fait à la bataille et accepte pleinement son rôle de femme et d'épouse. Je trouve que c'est intéressant, que cela donne lieu à de beaux moments, et que des analyses bien plus profondes que la mienne devraient être faites de ce passage, mais je n'en estime pas moins que c'est un peu dommage.
EDIT, pour compléter ma réponse:
En effet, ce qui me chagrine le plus, dans l'épisode en question (chapitre 5 du livre VI), c'est que le courage guerrier d'Eowyn est rétrospectivement vu comme une sorte de noirceur suicidaire en réponse au dépit amoureux suscité par le rejet d'Aragorn (c'est du moins l'analyse qu'en fait Faramir, qui semble être acceptée tacitement et par Eowyn et par le narrateur). Je ne crois pas que le courage des autres personnages soit rétrospectivement diminué de la même manière ; par exemple quand Sam révèle une sorte de grandeur héroïque guerrière avec l'épisode de Cirith Ungol, rien ne vient diminuer cet épisode ; idem pour Merry et Pippin, qui deviennent d'authentiques guerriers au service de rois sans qu'on vienne leur attacher une ombre pour autant, sans que cela soit expliqué autrement que par leur courage et leur maturité, et non pas par une pulsion de mort liée à une peine de cœur.
Je trouve donc un peu regrettable que, pour le seul personnage féminin qui apparaisse dans le cœur de l'action du roman (Galadriel a peut-être une activité militaire, mais il n'est jamais dit qu'elle se batte directement, et cela est de toute façon relégué aux marges du roman), on ait cette dépréciation rétrospective. Et de fait, l'ombre se lève du cœur d'Eowyn au moment où elle renonce tout à fait à la bataille et accepte pleinement son rôle de femme et d'épouse. Je trouve que c'est intéressant, que cela donne lieu à de beaux moments, et que des analyses bien plus profondes que la mienne devraient être faites de ce passage, mais je n'en estime pas moins que c'est un peu dommage.