Citation :les Drúedain font partie de la société jusqu'à la fin du Deuxième Âge et ne peuvent être évacués aussi facilement. Il faudrait leur trouver une place dans le schéma pour qu'il soit valable.
Il n'en demeure pas moins qu'ils sont tout de même considérés comme un peuple à part de toute société civilisée de manière générale, bien que ponctuellement pouvant se lier aux autres. Leur caractère "forestier" est prédominant chez eux et est leur principâle préoccupation. Si bien que le terme société devient alors cause d'interrogation à leur propos. Interrogation à laquelle, je pense, on ne peut que répondre de manière personnelle, suivant ce qu'on considère comme une civilisation. Néanmoins, ils restent peu nombreux (ce n'est pas non plus une raison pour les évacuer je te l'accorde) et peuvent être considérés comme des vestiges des temps préhistoriques, à l'instar des chasseurs-ceuilleurs, ce qui en ferait un peuple à distinguer des autres ayant connus une influence IE.
Citation :Alors là, je pense que c'est un contresens majeur. La question de la trifonctionnalité ne se pose que sur le plan fictionnel, à l'intérieur de l'oeuvre et au regard de sa cohérence interne. On ne peut en aucun cas invoquer l'auteur comme étant un dénominateur commun, car c'est vrai pour tous les éléments du Légendaire, schéma trifonctionnel ou non.
Eru peut néanmoins être vu comme celui qui a finalement autorisé la création d'Aulë à voir le jour. Sans en être le créateur direct, il les a en quelque sorte accepté comme faisant partie de la création.
Citation : Mais quid des Hommes, qui exploitent aussi la nature, et sans doute de manière plus visible encore (l'association des Hommes et de la déforestation est constante) ?
Cette déforestation à cause humaine est très probablement due à la vision qu'avait Tolkien de l'humanité en général. De plus, la fonction guerrière et productive dans certaines sociétés était mouvante.
Citation :A noter que je n'achète toujours pas le rapprochement entre Nains et Hobbits, que je trouve assez artificiel, les uns ayant en fait assez peu à voir avec les autres. Par ailleurs, j'aurais pu noter que la notion de beauté est une quasi-constante de la troisième fonction, et elle est distinctement absente chez les deux peuples. De même, la troisième fonction s'associe au grand nombre de ses membres, et ni les Hobbits ni les Nains ne sont particulièrement nombreux.
Quant à l'hostilité absente entre la deuxième et la troisième fonction, tu peux effectivement concevoir un déplacement de celle-ci dans l'hostilité entre Elfes et Nains, mais cela serait alors un écart avec la formule classique de la trifonctionnalité. Donc plutôt un indice que l'identification faite est erronée (les peuples devraient se classer différemment) ou que le schéma est inopérant.
Il est vrai que de part leurs caractéristiques notamment physiques et démographiques, le schéma de Dumézil ne semble pas s'appliquer exactement en ce qui concernent ces deux peuples, et c'est effectivement là qu'est le principal écueil de cette association. L'influence IE a donc en effet joué un rôle central, mais n'explique pas tous les choix de Tolkien, ni tous les caractéristiques de tous les peuples. Ce qui est du aussi bien je pense au génie créatif de Tolkien qu'à d'autres influences non IE. Je suis tombé dans l'écueil que j'ai mis en avant dans la chronique du bouquin de Simek, qui est de regarder par un unique prisme une oeuvre complexe avec des influences diverses.
Merci en tout cas de ta réponse très construite qui m'a bien fait cogité et me pousse à approfondir mes connaissances !
But do not despise the lore that has come down from distant years; for oft it may chance that old wives keep in memory word of things that once were needful for the wise to know.