24.02.2019, 19:05
(Modification du message : 24.02.2019, 23:38 par Chiara Cadrich.)
Bonjour Sam ! C'est vrai, ces ingrédients pourraient être lus ainsi…
Rendez-vous en fin de nouvelle, pour voir si tu gardes le même point de vue !
Une fille pâle et fluette est étendue sur une balle de blé, sous les combles, le chat dans son giron. Appuyé sur ses côtes maigres, un grand livre de cuir s’étale sous son regard avide. Fermement agrippée au vénérable tome, elle vole de ligne en ligne, cueillant ici une pirouette galante, là une image éblouissante.
Sous la lucarne avare de lumière, la fille hâve chasse d’un souffle, la bouche en coin, cette mèche rebelle qui barre son visage ardent, éclairé par la lecture. Plongée dans le lai d’Eärendil et Elwing, elle étanche sa soif héroïque aux vers limpides des strophes elfiques.
-« Siteuplé, tu me lis mon livre ? »
La fille est immergée dans un passage critique. Son esprit d’acier pare, aux côtés de son héros, les coups perfides de l’hydre des îles boréales. Vous imaginez bien que ce n’est pas le moment de lâcher le récit.
-« Siteuplé, tu me lis mon livre ? »
Un sourcil irrité se lève au-dessus du vélin. L’œil délavé se défronce et s’agrandit de frayeur. Le chat se réveille, hérisse sa pelisse et s’enfuit en crachant. Le grand livre s’abaisse vivement.
Les pieds nus dans la farine du grenier, un bambin toise la fille, du haut de ses quatre ans. Ses grands yeux implorent avec la candeur sérieuse des enfants et une moue impatiente. Ses petites mains potelées portent à sa bouche un pouce et une poupée fripée, magicien de chiffon mais fidèle compagnon.
La fille effrayée tressaille et lance sèchement, de sa voix d’adolescente farouche :
- Mais t’es fou, tu m’as fait peur ! Et puis t’es qui, toi ? T’en veux des histoires ?
Abasourdi par la violence de la visiteuse, le petit bonhomme recule, la lèvre tremblante, puis s’enfuit sans demander son reste.
C’est toujours comme ça. Les visiteurs ont envahi sa vie. Partout ces parvenus le poursuivent de leur vindicte. Ils occupent le château de son papa, où il faisait bon vivre et où désormais, il se sent de trop.
Rendez-vous en fin de nouvelle, pour voir si tu gardes le même point de vue !
.oOo.
Au grenier de l’enseigne à l’Oie Saoule…Une fille pâle et fluette est étendue sur une balle de blé, sous les combles, le chat dans son giron. Appuyé sur ses côtes maigres, un grand livre de cuir s’étale sous son regard avide. Fermement agrippée au vénérable tome, elle vole de ligne en ligne, cueillant ici une pirouette galante, là une image éblouissante.
Sous la lucarne avare de lumière, la fille hâve chasse d’un souffle, la bouche en coin, cette mèche rebelle qui barre son visage ardent, éclairé par la lecture. Plongée dans le lai d’Eärendil et Elwing, elle étanche sa soif héroïque aux vers limpides des strophes elfiques.
-« Siteuplé, tu me lis mon livre ? »
La fille est immergée dans un passage critique. Son esprit d’acier pare, aux côtés de son héros, les coups perfides de l’hydre des îles boréales. Vous imaginez bien que ce n’est pas le moment de lâcher le récit.
-« Siteuplé, tu me lis mon livre ? »
Un sourcil irrité se lève au-dessus du vélin. L’œil délavé se défronce et s’agrandit de frayeur. Le chat se réveille, hérisse sa pelisse et s’enfuit en crachant. Le grand livre s’abaisse vivement.
Les pieds nus dans la farine du grenier, un bambin toise la fille, du haut de ses quatre ans. Ses grands yeux implorent avec la candeur sérieuse des enfants et une moue impatiente. Ses petites mains potelées portent à sa bouche un pouce et une poupée fripée, magicien de chiffon mais fidèle compagnon.
La fille effrayée tressaille et lance sèchement, de sa voix d’adolescente farouche :
- Mais t’es fou, tu m’as fait peur ! Et puis t’es qui, toi ? T’en veux des histoires ?
Abasourdi par la violence de la visiteuse, le petit bonhomme recule, la lèvre tremblante, puis s’enfuit sans demander son reste.
C’est toujours comme ça. Les visiteurs ont envahi sa vie. Partout ces parvenus le poursuivent de leur vindicte. Ils occupent le château de son papa, où il faisait bon vivre et où désormais, il se sent de trop.
.oOo.
A suivre...