16.02.2019, 16:51
(16.02.2019, 16:01)Nalzur a écrit : Il n'imaginait peut-être tout simplement pas qu'on pourrait le déposséder de son anneau. La façon dont il le perd initialement est d'ailleurs hautement improbable.
Je ne suis pas d'accord, Sauron est un personnage rationnel loin de la folie de son maître, donc il conçoit très bien l'hypothèse de sa défaite et de sa propre destruction. Il est bien différent de Melkor, prostré devant cette éventualité, retrouvé au fond des cavernes d'Angband à la suite de la Guerre de la Colère, forcé de combattre Fingolfin, n'assumant pas que sa vie puisse lui échapper. Sauron fait face à de nombreuses reprises à défaite-destruction, à l'origine devant Lùthien, puis du fait qu'il mène ses armées lui-mêmes à la guerre, en Eregion contre Celebrimbor, puis à Umbar devant Ar-Pharazon, avant qu'enfin il ne s'avance devant Elendil et Gil-Galad en 3441 S.A. Il a à ce moment parfaitement intégré l'éventualité d'une défaite qu'il a déjà expérimentée. Barad-dûr est assiégée depuis 7 ans, et l'issue ne peut être que la défaite de l'une des deux parties : cette fois, Sauron n'aura pas droit à la parole.
De fait, Sauron est donc défait par Elendil et Gil-Galad, mais ce qu'il a sans doute conçu, c'est le fait qu'on ne puisse jeter l'Anneau, ce en quoi il a parfaitement raison puisque peu de personnes s'en débarrassent librement (Bilbo et Sam), et qu'il est même sauvé in extremis de la destruction par Frodo, avant d'être détruit par hasard (providentiel). Là où Sauron échoue, c'est d'avoir négligé que ses ennemis auraient comme objectif de s'en débarrasser (même s'ils doivent échouer) : son point de vue résumé par Gandalf est que ses ennemis préfèreront conserver l'Anneau pour le détruire (ce qui est la manière la plus sûre de le défaire). C'est d'ailleurs bien l'avis de Boromir et Denethor, ses principaux ennemis, que Sauron a généralisé parce qu'il raisonne lui-même en commandant de guerre et parce qu'il prête peu d'attention aux autres façons de voir le monde (dont son ignorance des Hobbits est un exemple).