30.10.2018, 10:01
Voilà d'excellentes questions.
Tout d'abord, le digramme « ch » ne se trouve qu'en sindarin : le quenya n'est pas concerné. Le changement de prononciation gondorien [x] > [h] explique pourquoi certains noms qui auraient dû s'orthographier Rochan(d), Rochirrim ont été écrits Rohan et Rohirrim dans le roman.
Au T.Â., le « h » est quasiment partout un h aspiré, en quenya comme en sindarin, hormi en effet dans le digramme « ht », qu'on trouve exclusivement en quenya. Pour ce cas précis, l'Appendice E est effectivement peu clair. Si on prend l'« Outline of Phonology » du PE 19, qui est beaucoup plus détaillé, on constate que le « h » de ce digramme est censé se prononcer [x] en tarquesta (la « langue noble », le quenya oral standard), son que Tolkien illustre comme étant équivalent au « ch en gallois » (p. 71), excepté lorsque le digramme « ht » fait partie du trigramme « hty », où le « h » est « avancé » (fronted), ce que Tolkien transcrit par « [š] » et qu'il affirme être « comme le sh anglais » (p. 75, 84).
Par conséquent, j'en concluerais volontiers que Tolkien ne faisait guère de différence entre le [ç] et le [ʃ] et qu'en tout cas les deux sons ne pouvaient qu'être des allophones en quenya, en telerin et en sindarin (les trois langues dont Tolkien détaille la prononciation). Quant à l'explication de l'Appendice E, je la comprends comme étant un résumé un peu incomplet de cette explication. On pourrait aussi supposer qu'elle met en évidence une prononciation dialectale du quenya gondorien (où les trigrammes « eht » seraient prononcés [ɛçt], comme tu le suggères), mais la formulation ne soutient pas vraiment cette hypothèse.
Tout d'abord, le digramme « ch » ne se trouve qu'en sindarin : le quenya n'est pas concerné. Le changement de prononciation gondorien [x] > [h] explique pourquoi certains noms qui auraient dû s'orthographier Rochan(d), Rochirrim ont été écrits Rohan et Rohirrim dans le roman.
Au T.Â., le « h » est quasiment partout un h aspiré, en quenya comme en sindarin, hormi en effet dans le digramme « ht », qu'on trouve exclusivement en quenya. Pour ce cas précis, l'Appendice E est effectivement peu clair. Si on prend l'« Outline of Phonology » du PE 19, qui est beaucoup plus détaillé, on constate que le « h » de ce digramme est censé se prononcer [x] en tarquesta (la « langue noble », le quenya oral standard), son que Tolkien illustre comme étant équivalent au « ch en gallois » (p. 71), excepté lorsque le digramme « ht » fait partie du trigramme « hty », où le « h » est « avancé » (fronted), ce que Tolkien transcrit par « [š] » et qu'il affirme être « comme le sh anglais » (p. 75, 84).
Par conséquent, j'en concluerais volontiers que Tolkien ne faisait guère de différence entre le [ç] et le [ʃ] et qu'en tout cas les deux sons ne pouvaient qu'être des allophones en quenya, en telerin et en sindarin (les trois langues dont Tolkien détaille la prononciation). Quant à l'explication de l'Appendice E, je la comprends comme étant un résumé un peu incomplet de cette explication. On pourrait aussi supposer qu'elle met en évidence une prononciation dialectale du quenya gondorien (où les trigrammes « eht » seraient prononcés [ɛçt], comme tu le suggères), mais la formulation ne soutient pas vraiment cette hypothèse.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland