04.11.2017, 13:13
(Modification du message : 15.12.2017, 11:47 par Chiara Cadrich.)
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DC. Eté 1432, sur le chemin des Champs Verts au lac Nenuial…
-« Votre majesté, la gent Hobbit proteste de ses sentiments les plus amicaux et appelle de ses vœux l’établissement fructueux du Roy en ses demeures septentrionales ! »
Sam, affublé d’une ample veste de taffetas cramoisi, sur un ancien gilet de soie de Bilbon, sue à grosses gouttes sous son chapeau à plume verte. Parcourant avec grandiloquence et gaucherie le parchemin du discours rédigé par Merry, il regarde son auditoire avec appréhension.
Pippin éclate de rire:
-« Par pitié, Sam, enlève au moins cette fraise ridicule ! Même le Vieux Touque y avait renoncé ! »
Sam se sent comme une ablette dans le seau d’un marmiton, comme on dit à La Grenouillère – prêt à passer à la casserole. Il préfèrerait se trouver à trente lieues de là, en son foyer aux côtés de Rose, Elanor et de Frodon, son petit dernier.
Merry réprime un sourire et s’avance :
- « Tu n’as pas besoin de t’accoutrer complètement pour répéter, mon cher Sam ! Pour la révérence, il faut retirer le couvre-chef ainsi, puis il te suffira de t’incliner sobrement, comme ceci.
- Si mon pauvre Vieux pouvait me voir, il trouverait certainement à redire à propos de cette bimbeloterie et ces simagrées !
- Lorsque l’on se rend à Annuminas, capitale du Roi dans le Nord, pour participer à une cérémonie confirmant la concession de la Comté, on fait un petit effort vestimentaire, Monsieur le Maire Gamegie !
- Quel malheur pour moi d’être maire ! Je suis comme coupé en deux : revoir Maître Grand Pas serait une telle joie, mais je ne peux point apprendre toutes ces étiquettes d’ici trois jours ! »
Le plus célèbre jardinier de la Comté, embarrassé de sa rapière et irrité par ses dentelles, se dandine comme un majordome pris en faute. A ses côtés, Bill broute consciencieusement les trèfles gras entre les paquetages des hobbits, en se battant les flancs de son crin noir.
-« Pour ce qui est de l’étiquette, s’exclame Pippin, il te suffira de m’imiter, ma prestance naturelle suffira pour nous deux ! Après tout, on ne peut exiger du poney, d’égaler en un jour le coursier du Roi ! [1]»
Ces derniers temps, un certain succès auprès de sa cousine Adamante tourne un peu la tête du coquelet de Bourg-de-Touque. Merry s’apprête à lui rabattre son caquet, mais Bill se charge lui-même de ramener le tout jeune Thain à plus de modestie, en urinant sur son paquetage !
Ignorant la pluie de récriminations, Sam flatte l’encolure de son vieux compagnon avec un sourire narquois :
-« Mon brave Bill a beaucoup d’à-propos et de prestance naturelle, lui aussi ! J’ai parfois l’impression qu’il comprend tout ce qui se dit… En tout cas, ce voyage officiel lui redonne du tonus ! »
-« Votre majesté, la gent Hobbit proteste de ses sentiments les plus amicaux et appelle de ses vœux l’établissement fructueux du Roy en ses demeures septentrionales ! »
Sam, affublé d’une ample veste de taffetas cramoisi, sur un ancien gilet de soie de Bilbon, sue à grosses gouttes sous son chapeau à plume verte. Parcourant avec grandiloquence et gaucherie le parchemin du discours rédigé par Merry, il regarde son auditoire avec appréhension.
Pippin éclate de rire:
-« Par pitié, Sam, enlève au moins cette fraise ridicule ! Même le Vieux Touque y avait renoncé ! »
Sam se sent comme une ablette dans le seau d’un marmiton, comme on dit à La Grenouillère – prêt à passer à la casserole. Il préfèrerait se trouver à trente lieues de là, en son foyer aux côtés de Rose, Elanor et de Frodon, son petit dernier.
Merry réprime un sourire et s’avance :
- « Tu n’as pas besoin de t’accoutrer complètement pour répéter, mon cher Sam ! Pour la révérence, il faut retirer le couvre-chef ainsi, puis il te suffira de t’incliner sobrement, comme ceci.
- Si mon pauvre Vieux pouvait me voir, il trouverait certainement à redire à propos de cette bimbeloterie et ces simagrées !
- Lorsque l’on se rend à Annuminas, capitale du Roi dans le Nord, pour participer à une cérémonie confirmant la concession de la Comté, on fait un petit effort vestimentaire, Monsieur le Maire Gamegie !
- Quel malheur pour moi d’être maire ! Je suis comme coupé en deux : revoir Maître Grand Pas serait une telle joie, mais je ne peux point apprendre toutes ces étiquettes d’ici trois jours ! »
Le plus célèbre jardinier de la Comté, embarrassé de sa rapière et irrité par ses dentelles, se dandine comme un majordome pris en faute. A ses côtés, Bill broute consciencieusement les trèfles gras entre les paquetages des hobbits, en se battant les flancs de son crin noir.
-« Pour ce qui est de l’étiquette, s’exclame Pippin, il te suffira de m’imiter, ma prestance naturelle suffira pour nous deux ! Après tout, on ne peut exiger du poney, d’égaler en un jour le coursier du Roi ! [1]»
Ces derniers temps, un certain succès auprès de sa cousine Adamante tourne un peu la tête du coquelet de Bourg-de-Touque. Merry s’apprête à lui rabattre son caquet, mais Bill se charge lui-même de ramener le tout jeune Thain à plus de modestie, en urinant sur son paquetage !
Ignorant la pluie de récriminations, Sam flatte l’encolure de son vieux compagnon avec un sourire narquois :
-« Mon brave Bill a beaucoup d’à-propos et de prestance naturelle, lui aussi ! J’ai parfois l’impression qu’il comprend tout ce qui se dit… En tout cas, ce voyage officiel lui redonne du tonus ! »
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à suivre...NOTES
[1] Expression des Coteaux de Touque, qui laisserait entendre que l’on ne peut acquérir une haute compétence sans un long travail et des aptitudes innées.