12.10.2017, 08:34
(05.10.2017, 10:54)Druss a écrit : En ce qui concerne les rois dans la glace, ça me fait penser à Arvedui qui était resté coincé chez les Forodrim avec les parantir, mais je doute que ça soit de ça dont tu parles...
En l'occurrence, c'est un élément resté sous forme de note pour un chapitre jamais écrit de « La Route perdue » (cf. LRW, p. 7

(05.10.2017, 11:11)Hofnarr Felder a écrit : Je ne pense pas que le naissance (ou le sacrifice) du Christ puisse marquer la fin d'un Âge ; car il ne me semble pas absurde de posséder que, pour Tolkien, tous les Âges sont à leur manière marqués par le message et la révélation christiques. Justement, les dates clefs de la Guerre de l'Anneau me semblent aller dans ce sens : même si le Christ ne s'est pas encore incarné, cette incarnation articule déjà le cours des événements. Sa naissance serait alors plutôt le pivot autour duquel s'articulent tous les Âges et ne pourrait donc en définir un en particulier.
Justement, Isabelle Morgil propose à mon sens la bonne interprétation : les Âges précédents sont marqués par des anticipations de la Résurrection (l'eucatastrophe de l'histoire humaine, selon les termes de Tolkien). Et la Résurrection est la victoire contre le mal, puisqu'il s'agit de la victoire qui supprime le principal effet de l'influence de Morgoth sur les Hommes : la mort (ou plutôt qui anticipe sa suppression définitive et générale). Cf. 1 Cor. 15 :
St Paul a écrit :Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort.
Incidemment, Tikidiki répond très bien à ton objection sur le T.Â, puisque le T.Â. se finit à la destruction de Sauron selon le comput gondorien.
(05.10.2017, 11:42)Tikidiki a écrit : Le fait que le Christ soit le fils de Dieu pourrait découler d'une (mauvaise?) interprétation dans notre monde des desseins d'Eru, du fait de l'Eglise, principalement, qui n'existe chez Tolkien que pour être critiquée (institution du culte de Melkor à Nùmenor).
Il est possible que le Christ soit surévalué dans notre monde et qu'il se situerait plutôt (comme le dit d'ailleurs le Coran) dans une lignée de prophètes, ici envoyés par Eru.
C'est une interprétation typiquement en ligne avec la doxa musulmane, mais il n'y a aucune chance que Tolkien y ait souscrit.

(05.10.2017, 14:40)Hofnarr Felder a écrit : D'autre part, il serait un peu bizarre que Tolkien ne sache pas trop dans quel Âge nous nous trouvons actuellement, s'il fallait un grand événement ou l'apparition d'un Envoyé pour servir de charnière (oui, je ne sais pas, il y a peut-être eu un envoyé divin récemment, peut-être pas, je suis assez indécis là-dessus...).
Sans rentrer dans le détail, je pense qu'il ne faudrait pas exclure que Tolkien ait considéré que nous soyons rentrés dans les temps de l'Apocalypse : position bien compréhensible pour quiconque a vécu les horreurs des deux guerres mondiales et avait d'excellentes raisons de croire à la possibilité d'une guerre atomique dans les années 1950.
(05.10.2017, 14:40)Hofnarr Felder a écrit : Il y a un changement radical, à ce qu'il me semble, entre la littérature de l'Antiquité, l'art sculptural (sculptural ?) de l'Antiquité, et la littérature, la gravure, du Haut Moyen-Âge (et, oui, c'est européo-centré, mais tant pis). Il y a une vraie rupture dans l'histoire de l'art à cette époque. Je pense que c'est ce genre de différences qui m'incline à insister sur le fait que, si changement d'Âge il y a, c'est possiblement dans ces eaux-là.
Côté littérature en tout cas, il n'y a pas de rupture fondamentale entre la basse Antiquité romaine et le haut Moyen Âge. C'est une vue quelque peu déformée et due à la façon dont la Renaissance (puis les Lumières) ont voulu dévaloriser le Moyen Âge pour mieux mettre en exergue les nouveaux accomplissements. Côté sculpture, je ne suis vraiment pas expert, mais je trouve qu'il n'y a pas tant de différences entre les modestes productions sculpturales des provinces romaines de l'Ouest et la production ultérieure du Moyen Âge aux mêmes endroits. La principale différence selon moi tient à la disparition des grands ateliers romains (ou des importations grecques) due à la chute de Rome.
Rollant est proz e Oliver est sage.
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland
Ambedui unt merveillus vasselage :
Puis que il sunt as chevals e as armes,
Ja pur murir n’eschiverunt bataille.
— La Chanson de Roland