11.10.2017, 13:37
Il y a de la finesse dans cette proposition autour de la légitimité du pouvoir. On pourrait généraliser ton raisonnement et ne pas le restreindre à l'Angleterre, puisque la France est également en proie à une dislocation de son empire colonial (Indochine 1947 - 1954, Algérie 1954 - 1962, avec des manifestations indépendantistes dès avant la fin de la guerre).
Néanmoins, j'ai des difficultés à la trouver justifiée sur un plan tolkienien : chez lui, il me semble qu'un pouvoir est légitime par la grâce qui lui est accordée d'en haut, et non seulement parce qu'un individu est le représentant d'un peuple. On notera à cet égard que très souvent des minorités ethniques dominent politiquement une société de fait très composite (Noldor, Dùnedain, au milieu des Sindar et des Edain) ainsi qu'un territoire qu'on peut qualifier d'empire (appropriation par les Noldor d'un Beleriand déjà habité, d'un territoire de Dun par les Gondoriens et les Rohirrim, de celui des Hommes des Montagnes par les gentils Elendili, première phase d'impérialisme nùmenoréen... le tout justifié par la Restauration avec Elessar, l'empire qu'il rétablit au nord comme au sud, par la guerre ou non).
On a même quelques velléités de résistance devant ce pouvoir, de manière subliminale (Oropher à Dagorlad , les Dunlendings), comme si Tolkien voulait éviter d'insister dessus ; mais, dans les cas évoqués, les résistants ont toujours tort de ne pas se plier au pouvoir légitime et élu d'en haut. Il est justifié de rejeter ce pouvoir quand il s'écarte du Bien (Nùmenor), mais pas parce qu'il est impérialiste.
En ce sens on pourrait au contraire situer la charnière sur l'établissement d'un nouvel empire "américain" après 1945, sur le modèle de l'apparition de l'empire Noldo du début du Premier Âge, de Nùmenoréen au Second, du Gondorien au Troisième et du Royaume Réunifié au Quatrième. Cela rejoindrait bien des théories "philosophiques" sur les cycles des empires, leur déclin et leur remplacement (ou leur renouveau).
Néanmoins, j'ai des difficultés à la trouver justifiée sur un plan tolkienien : chez lui, il me semble qu'un pouvoir est légitime par la grâce qui lui est accordée d'en haut, et non seulement parce qu'un individu est le représentant d'un peuple. On notera à cet égard que très souvent des minorités ethniques dominent politiquement une société de fait très composite (Noldor, Dùnedain, au milieu des Sindar et des Edain) ainsi qu'un territoire qu'on peut qualifier d'empire (appropriation par les Noldor d'un Beleriand déjà habité, d'un territoire de Dun par les Gondoriens et les Rohirrim, de celui des Hommes des Montagnes par les gentils Elendili, première phase d'impérialisme nùmenoréen... le tout justifié par la Restauration avec Elessar, l'empire qu'il rétablit au nord comme au sud, par la guerre ou non).
On a même quelques velléités de résistance devant ce pouvoir, de manière subliminale (Oropher à Dagorlad , les Dunlendings), comme si Tolkien voulait éviter d'insister dessus ; mais, dans les cas évoqués, les résistants ont toujours tort de ne pas se plier au pouvoir légitime et élu d'en haut. Il est justifié de rejeter ce pouvoir quand il s'écarte du Bien (Nùmenor), mais pas parce qu'il est impérialiste.
En ce sens on pourrait au contraire situer la charnière sur l'établissement d'un nouvel empire "américain" après 1945, sur le modèle de l'apparition de l'empire Noldo du début du Premier Âge, de Nùmenoréen au Second, du Gondorien au Troisième et du Royaume Réunifié au Quatrième. Cela rejoindrait bien des théories "philosophiques" sur les cycles des empires, leur déclin et leur remplacement (ou leur renouveau).