27.04.2017, 12:18
Je suis très content de cette conférence, j'ai senti le public très attentif et intéressé. Et faire rentrer à nouveau les langues inventées à l'ENS, pour les aborder d'un point de vue franchement phonologique, ce n'était pas anodin quand même
Je n'ai pas compté le nombre de personnes, étant évidemment concentré sur autre chose, mais la salle m'a parue aussi remplie qu'à l'habitude, avec des personnes très assidues que j'avais déjà vues plusieurs fois.
J'aurais eu de quoi présenter sans problème pendant trois heures, il m'a donc fallu brosser un tableau assez général et passer rapidement sur certains points, mais en abordant quand même tout ce que j'avais prévu de traiter. J'avais d'ailleurs prévu les choses ainsi, afin d'être en mesure de m'adapter à des publics plus ou moins réceptifs (pas facile, en allant présenter à l'ENS, de prévoir les nombre de linguistes dans l'assistance !). J'ai essayé d'être assez pédagogique sur ce sujet technique, et ai eu des retours positifs là-dessus (notamment de Léo Carruthers, ce qui m'a fait le plus grand plaisir !), quand bien même c'était sûrement un peu trop technique pour certains (mais assez inévitablement ainsi je pense).
La conférence a été enregistrée, et j’enverrai très prochainement ma présentation à Hofnarr, une fois que je l’aurai purgée de quelques petites omissions et fautes de frappe. Il compte faire un montage entre mes diapos et l’enregistrement, ce qui permettra à ceux qui n'ont pas pu être présents de profiter quand même de l'ensemble du contenu cette conférence. Et cela servira aussi à prendre note, car je n'aurai pas le temps avant longtemps de mettre toutes ces idées au propre, ayant déjà trop de fers au feu en ce moment !
Dans un premier temps, j'ai introduit le sujet en citant quelques lettres (bien connues) de JRRT sur l'importance que revêtaient pour lui les langues et leur substance sonore, ainsi que ses principaux témoignages sur le sujet (A Secret Vice, Essay on phonetic symbolism, English and Welsh). Puis j'ai récapitulé l'expérience linguistique de Tolkien, l'histoire externe de ses langues et quelques notions fondamentales de phonologie indispensables à l'intelligence de la suite.
J'ai ensuite organisé ma présentation en trois parties correspondant à trois niveaux phonologiques où joue l'invention linguistique de JRRT :
C'est bien plutôt par la phonotaxe que Tolkien a typifié ses langues (pour ceux qui étaient là : on dit bien typifier et non typiciser - puisque j'ai buté sur le mot
) ; et ce fut l'objet de ma deuxième partie. J'ai présenté l'échelle de sonorité et les différents types de syllabes avec leurs effets sur l'euphonie des langues, et suis entré dans le détail des formes les plus caractéristiques des mots en quenya et en sindarin.
Je suis passé plus rapidement que je ne l'aurais souhaité sur la phonosémantique, ayant déjà alors consommé beaucoup de mon temps. J'ai évoqué quelques associations universelles de certains sons et certains sens relevées par la linguistique cognitive (par exemple l'effet bouba-kiki), qui sont bien illustrées en elfique. Puis d'autres associations qui paraissent plus individuelles. Je me suis largement reposé dans cette partie sur l’excellent article de Roman Rausch Sound symbolism in Elvish paru dans Arda Philology n°4 ; je pense d'ailleurs qu’il mériterait grandement d’être traduit, et songe à le faire un jour.
J'ai laissé un quart d'heure environ aux questions ; je dois dire que ne m'en souviens déjà plus très exactement. L'enregistrement de mes réponses me les rappellera sans doute, mais il ne faut pas que je tarde à réécouter.

J'aurais eu de quoi présenter sans problème pendant trois heures, il m'a donc fallu brosser un tableau assez général et passer rapidement sur certains points, mais en abordant quand même tout ce que j'avais prévu de traiter. J'avais d'ailleurs prévu les choses ainsi, afin d'être en mesure de m'adapter à des publics plus ou moins réceptifs (pas facile, en allant présenter à l'ENS, de prévoir les nombre de linguistes dans l'assistance !). J'ai essayé d'être assez pédagogique sur ce sujet technique, et ai eu des retours positifs là-dessus (notamment de Léo Carruthers, ce qui m'a fait le plus grand plaisir !), quand bien même c'était sûrement un peu trop technique pour certains (mais assez inévitablement ainsi je pense).
La conférence a été enregistrée, et j’enverrai très prochainement ma présentation à Hofnarr, une fois que je l’aurai purgée de quelques petites omissions et fautes de frappe. Il compte faire un montage entre mes diapos et l’enregistrement, ce qui permettra à ceux qui n'ont pas pu être présents de profiter quand même de l'ensemble du contenu cette conférence. Et cela servira aussi à prendre note, car je n'aurai pas le temps avant longtemps de mettre toutes ces idées au propre, ayant déjà trop de fers au feu en ce moment !
Dans un premier temps, j'ai introduit le sujet en citant quelques lettres (bien connues) de JRRT sur l'importance que revêtaient pour lui les langues et leur substance sonore, ainsi que ses principaux témoignages sur le sujet (A Secret Vice, Essay on phonetic symbolism, English and Welsh). Puis j'ai récapitulé l'expérience linguistique de Tolkien, l'histoire externe de ses langues et quelques notions fondamentales de phonologie indispensables à l'intelligence de la suite.
J'ai ensuite organisé ma présentation en trois parties correspondant à trois niveaux phonologiques où joue l'invention linguistique de JRRT :
- phonématique (inventaire des phonèmes)
- phonotaxe (arrangement des phonèmes en syllabes et en mots)
- phonosémantique (association des sons et des sens)
C'est bien plutôt par la phonotaxe que Tolkien a typifié ses langues (pour ceux qui étaient là : on dit bien typifier et non typiciser - puisque j'ai buté sur le mot

Je suis passé plus rapidement que je ne l'aurais souhaité sur la phonosémantique, ayant déjà alors consommé beaucoup de mon temps. J'ai évoqué quelques associations universelles de certains sons et certains sens relevées par la linguistique cognitive (par exemple l'effet bouba-kiki), qui sont bien illustrées en elfique. Puis d'autres associations qui paraissent plus individuelles. Je me suis largement reposé dans cette partie sur l’excellent article de Roman Rausch Sound symbolism in Elvish paru dans Arda Philology n°4 ; je pense d'ailleurs qu’il mériterait grandement d’être traduit, et songe à le faire un jour.
J'ai laissé un quart d'heure environ aux questions ; je dois dire que ne m'en souviens déjà plus très exactement. L'enregistrement de mes réponses me les rappellera sans doute, mais il ne faut pas que je tarde à réécouter.
Le langage a à la fois renforcé l'imagination et a été libéré par elle. Qui saura dire si l'adjectif libre a créé des images belles et bizarres ou si l'adjectif a été libéré par de belles et étranges images de l'esprit ? - J. R. R. Tolkien, Un vice secret