C'est drôle, on avait évoqué ce point sur le warfo mais j'ai l'impression que le topic est perdu ou a été supprimé...
Il faudrait peut-être mettre à part les procédés stylistiques qui pourraient rappeler non Troie elle-même mais l'Iliade ou l'Enéide, des traits communs à Troie et à Gondolin.
Par exemple, l'énumération des chefs et de leurs soldats se retrouve à Minas Tirith dans le Seigneur des Anneaux, et peut être un simple procédé récurrent de tout récit de siège. Et pour ce qui est de l'aristeia, je trouve que Tolkien ne reprend pas vraiment le style d'Homère et énumère très crûment, comme tu le remarques, comme quelqu'un qui a vraiment vécu la guerre. D'autres combats de Tolkien pourraient reprendre les mêmes envolées lyriques.
Pour les interventions divines, je suis plus d'accord avec toi. Peu d'autres sièges ont pu mobiliser les interventions divines (éventuellement, le vent qui amène Aragorn à Minas Tirith), mais surtout les dieux interviennent parce qu'il s'agit d'un événement capital de cette époque (chez Tolkien, cela se manifeste par une confrontation entre le feu et l'eau, les Balrogs de Melko contre Ulmo).
Les intérêts des dieux sont concentrés dans ce moment central, car chacun des deux sièges est le plus grand que le monde ait connu.
Les deux cités, protégées par des murs titanesques, étaient des joyaux; malgré des combats épiques, ni leur population nombreuse ni leur puissant roi ne survit au siège, hormis une poignée de fuyards dont on connaît le destin; enfin, c'est la trahison qui pose son sceau sur la prise de la ville. Sa destruction marque le début d'une période sombre (domination de Morgoth, et "Dark Ages").
Pourtant, les deux cités sont regardées attentivement par l'histoire parce qu'elles portent surtout un espoir, et le germe de la renaissance. C'est là où la famille Tuor-Idril-Earendil rejoint le trio Enée-Anchise-Ascagne.
Leurs fuites, devant une Troie et une Gondolin encore en flammes, exportent dans l'exil la culture de leurs cités, et finissent par apporter au monde ce dont il a besoin: la lignée d'Enée (et éventuellement, a posteriori, celle d'Eärendil), et l'intervention d'Eärendil auprès des Valar. On note également que si Anchise est sur les épaules d'Enée, Eärendil est sur celles de Hendor, un suivant d'Idril. C'est aussi l'avis d'Isabelle Pantin, qui défend le legs de Troie dans le Légendaire, et lie la fuite d'Enée à celle de Tuor.
Il faudrait peut-être mettre à part les procédés stylistiques qui pourraient rappeler non Troie elle-même mais l'Iliade ou l'Enéide, des traits communs à Troie et à Gondolin.
Par exemple, l'énumération des chefs et de leurs soldats se retrouve à Minas Tirith dans le Seigneur des Anneaux, et peut être un simple procédé récurrent de tout récit de siège. Et pour ce qui est de l'aristeia, je trouve que Tolkien ne reprend pas vraiment le style d'Homère et énumère très crûment, comme tu le remarques, comme quelqu'un qui a vraiment vécu la guerre. D'autres combats de Tolkien pourraient reprendre les mêmes envolées lyriques.
Pour les interventions divines, je suis plus d'accord avec toi. Peu d'autres sièges ont pu mobiliser les interventions divines (éventuellement, le vent qui amène Aragorn à Minas Tirith), mais surtout les dieux interviennent parce qu'il s'agit d'un événement capital de cette époque (chez Tolkien, cela se manifeste par une confrontation entre le feu et l'eau, les Balrogs de Melko contre Ulmo).
Les intérêts des dieux sont concentrés dans ce moment central, car chacun des deux sièges est le plus grand que le monde ait connu.
Les deux cités, protégées par des murs titanesques, étaient des joyaux; malgré des combats épiques, ni leur population nombreuse ni leur puissant roi ne survit au siège, hormis une poignée de fuyards dont on connaît le destin; enfin, c'est la trahison qui pose son sceau sur la prise de la ville. Sa destruction marque le début d'une période sombre (domination de Morgoth, et "Dark Ages").
Pourtant, les deux cités sont regardées attentivement par l'histoire parce qu'elles portent surtout un espoir, et le germe de la renaissance. C'est là où la famille Tuor-Idril-Earendil rejoint le trio Enée-Anchise-Ascagne.
Leurs fuites, devant une Troie et une Gondolin encore en flammes, exportent dans l'exil la culture de leurs cités, et finissent par apporter au monde ce dont il a besoin: la lignée d'Enée (et éventuellement, a posteriori, celle d'Eärendil), et l'intervention d'Eärendil auprès des Valar. On note également que si Anchise est sur les épaules d'Enée, Eärendil est sur celles de Hendor, un suivant d'Idril. C'est aussi l'avis d'Isabelle Pantin, qui défend le legs de Troie dans le Légendaire, et lie la fuite d'Enée à celle de Tuor.